Douche du jour.

J’entrais une nouvelle fois dans les douches. Disons que j’avais l’habitude de me laver à tous les jours, alors aussitôt que je le pouvais je prenais le temps de venir. J’aimais bien la propreté, surtout lorsque j’avais à me salir les mains. Chose que je précise, n’hésitait pas à faire.
Je me plaçais au fond, comme à mon habitude. Il était de bonne heure et il n’y avait encore personne. J’enlevais mes vêtements, jetant un coup d’œil à ma blessure aux côtes. Elle commençait à guérir. Je n’aurais pas besoin d’aller voir l’infirmière.

J’enlevais ensuite le bandage à ma main. Grimaçant. Celle-ci ne guérirait pas avant longtemps. Elle était à nouveau cassée et toujours bien blessée à cause du coup de couteau. Je détestais cette blessure, lorsque je me mettais en colère je finissais toujours par oublier que j’avais la main cassée et je frappais de cette main, la douleur devenait de plus en plus atroce.

J’ouvris finalement l’eau. Ne m’étonnant plus qu’elle soit froide. Ça ne me dérangeait plus vraiment. Je pris le savon et je commençais à me laver, me passant la tête en dessous de l’eau et restant longtemps dans cette position, sourd à ce qui se passait autour de moi. La douche me calmais, j’adorais être ici …

C'était décidé, je détestais cet endroit... Et en même temps, j'adorais l'ambiance, ne cherchez pas à comprendre... Mais malgré tout ce que je pouvais en penser, il était nécessaire de garder une hygiène correcte... De toute façon, je n'avais jamais été pudique...

J'ai réussi à me perdre pour arriver à cette fichue salle (il faut dire que personne ne m'avait dit comment m'y rendre...) et lorsque j'y suis entrée, je n'ai pas fait attention à ce qui se passait autour de moi... Je me suis dirigée aléatoirement vers une douche un peu plus retirée que les autres et je déposais ma serviette à l'attache prévue à cet effet... Moi qui me croyais seule, ben me voilà détrompée.. Un gémissement se fit entendre, suivit rapidement du bruit caractéristique d'un jet d'eau...

J'avais commencé à retirer mon top, mais ce dernier n'était que détaché et bien qu'il menaçait de dévoiler en tombant bien plus qu'un peu de chair, je m'avance vers le recoin d'où vient le bruit... et c'est là que j'aperçois un jeune homme, blessé semble-t-il, mais qui ne semble pas m'avoir vu.

"Salut... Tu veux de l'aide?..." dis-je doucement à son intention, le voyant se dépêtrer avec divers bandages avec une main qui semblait brisée....

(Jeune … enfin je ne suis pas vieux tant qu’à moi … mais comparé à toi … XD j’ai 36 ans)

Je tourne la tête vers la source de la voix et je fronce les sourcils. Je n’étais pas d’humeur sociale. Enfin je l’étais rarement, mais surtout pas avec une femme qui n’avait l’air que d’une pure prostituée. J’enlève le bandage et me retourne vers ma douche.

-Je n’ai pas besoin d’aide, fout moi la paix.. Dis-je d’une voix sèche et agressive.

Je n’avais pas envi de faire la conversation. J’avais envi d’être seul pour une fois dans cette fichue prison. Je passe ma main en dessous de l’eau. Désagréable, mais bien mieux que de la laisser sale. J’entreprends également de me laver les cheveux. Ignorant totalement la jeune femme. Je n’avais jamais été voyeur, attiré par les femmes beaucoup plus jeune que moi. Elle doit être étonné de ne pas me voir regarder son corps, car je sais qu’elle est très belle, mais je m’en fiche.

Je lui lançais un regard sombre. Je n’aimais pas ce genre de réplique, mais je n’avais pas envi de me battre et je n’étais pas en état de le faire de toute façon. Je m’envoyais la tête en dessous de l’eau. Mais quelque chose s’échappa de ma bouche, je ne pu retenir cette parole :

-Tu t’attends à quoi en prison? Tu ne risques pas d’avoir de bien meilleures réponse, sinon pire. Crois moi. Dis-je d’un ton sec.

Je la fixais d’un air frustré. J’étais de mauvaise humeur mais pas au point de la frapper. Du moins pas encore. Je ne savais pas pourquoi j’avais répliqué. Disons que j’avais de la difficulté à me reconnaître depuis que j’étais ici. J’étais fatigué, frustré, affamé, tout ça devait jouer sur ma personnalité en fait.

Je me passais nerveusement la main dans les cheveux et j’ajoutais :

-Ce n’est pas parce que « madame » croit que tout le monde est à ses pieds que je dois forcément être amical.

Je lâchais un grognement puis je me retournais vers ma douche. Erreur. Ne jamais tourner le dos à qui que ce soit. Mais jen venais parfois à oublier que les femmes étaient plutôt fortes par ici.
Habituellement je n’étais pas aussi loquace, mais tout sortait sans que je n’ai à y songer. Je me décourageais par mes propres paroles.

Avoir lâché ma garde de cette façon. Je ne me le pardonnerais jamais. En quelques instants elle m’avait attrapé le bras et frappé contre le mur, mes cotes n’avaient pas appréciées. Je ne pus contenir un gémissement de douleur. Mais malheureusement, pour elle ou pour moi, enfin dans le cas présent c’était surtout pour moi. Je n’étais pas du genre à demander pardon et à abandonner les choses aussi facilement.
Je donnais un petit coup pour me dégager, mais elle ne fit que resserrer sa pression. Une bonne prise qu’elle m’avait faite, pratiquement indéfaisable, et elle était forte, je l’avais beaucoup trop sous-estimé.

-Va te faire foutre! Lançais-je d’une voix cinglante.

Autre chose que je détestais de ma personnalité. Mon impulsivité. Je devrais me taire, mais malheureusement ce n’est qu’après coup que j’y songe réellement.

-Je t’assure que tu ferais mieux de ne pas me lâcher … Car crois moi, je ne te raterais pas moi. Ajoutais-je d’une voix basse mais arrogante.

Quel stupidité que je venais de sortir là. Voila une des raisons pour laquelle je me retenais toujours de parler, je ne faisais que déblatérer des conneries.

Sans songer à ma main blessée, je lui donnais un coup de poing dans les cotes. Ce n’était pas le coup du siècle, je lâchais un gémissement de douleur lorsque la sensation que je ressentit dans mon poignet m’avais pratiquement étourdit. Je ne pouvais pas frapper de cette main là. C’était évident.

Lorsqu’elle me fit tomber, évidemment, j’aurais voulu me retenir, mais j’avais des réflexes de gauchers, et c’était ma main gauche qui était dans un sale état en ce moment. Je tombais sur le sol, frappant ma tête par terre. Je lâchais un gémissement, j’étais bien assommé et je sentais du sang s’échapper de mon crâne. Je n’étais pas tombé dans les pommes. Alors ce ne devait pas être si grave. Mais cette position ne fit que je mettre plus en colère.
Lorsqu’elle me tint les mains au dessus de ma tête, je l’écoutais simplement, tentant de retrouver mes esprits, je clignais les yeux, le coup à ma tête m’avait un peu aveuglé. Mais je n’étais pas faible. Même pas dans cet état. Je fis la même chose qu’elle m’avait fait, je lui donnais un bon coup dans les mollets l’envoyant Paître au sol également. J’aurais voulu me relever rapidement pour m’en prendre à elle, mais ma tête me faisait souffrir.
Je lâchais un soupir puis je parvins à me relever avec difficulté. Je n’étais vraiment pas en état de me battre.

Je me penchais un peu au dessus d’elle et je dis :

-Tu as finis maintenant? Je ne te sous-estime pas si tu veux savoir.

Je grimaçais en me passant la main derrière la tête. Je saignais beaucoup. Une autre foutue blessure, je ne finirais jamais par guérir à ce rythme là. Je reculais un peu, au cas où elle voudrait me faire tomber à nouveau. Si elle voulait continuer à la bagarre je continuerais, je lui laissais simplement le choix de s’arrêter.

Je devais dire que j’éprouvais une certaine admiration envers les femmes qui s’avaient se défendre. Si Clairval n’avait pas été aussi … « nymphomane » J’aurais pu très bien m’entendre avec elle. Mais au contraire de moi elle était beaucoup trop loquace.

Alors là... Je ne croyais pas ce que je voyais... Ce type avait l'air de s'en être pris plein la gueule et il en redemandait... Il est fou... Je n'eus presque pas l'occasion de profiter de mon maintien sur lui qu'aussitôt, il me prit à mon propre jeu... Résultat des courses, je me retrouve à terre aussi, nue comme un ver, de mauvaise humeur, et prête à massacrer tout ce qui se trouve sur mon chemin...

Je reste couchée là, l'entendais se lever péniblement et je m'attendais presque à ce qu'il s'en prenne à moi. Lorsqu'à ma grande surprise rien ne vint, je me suis décidée à me relever un petit peu et à lui faire face, agenouillée, une main au sol et l'autre reposée sur le genou surélevé...... J'étais prête à l'attaque s'il bougeait un petit peu de trop et je ne le quittais pas des yeux..

Je l'évaluais, ces capacités, son état, etc.. avant d'appliquer cette analyse sur moi-même... Résultat des course, nul n'avait intérêt à poursuivre le combat.. Je me suis donc relevée avant de faire lentement les 100 pas devant lui, énervée mais me calmant peu à peu...

"Faudrait savoir ce que tu veux toi? T'es pas bien dans ta tête? Tu veux savoir, je suis pas étonnée de te trouver dans cet état, maintenant que je sais comment tu peux réagir... Putain.." ajoutais-je nerveusement en donnant un coup de poing dans le mur de la douche, fracturant ainsi une faillance... Nous étions deux à saigner.. Lui à la tête, moi aux doigts.... Ce ne fut qu'après ce geste que je me calmai vraiment... Et je le regardais en l'interrogeant du regard..

Je lachais un grognement, elle m'énervait, mais je n'avais plus envi de me battre. Je gardais ma main derriere ma tête et je dis:

-Je suis impulsif, mais toi aussi à ce que je peux voir.

Pour une fois que ce n'étais pas moi qui attaquait le premier, mais je devais dire que je l'avais bien cherché, je roulais les yeux et je dis:

-Je ne suis pas de très bonne humeur ... Et j'ai tendance à m'emporter facillement.

Je ne dis rien de plus, je ne savais pas quoi dire de toute façon. Moi et les paroles n'allions pas très bien ensemble. Je me lachais la tête puis je grimaçais en regardant ma main, elle ne guérirait jamais à cette vitesse là. Surtout si je ne me calmais pas un peu. J'étais vraiment irrécupérable. Impulsif, violent, agressif, je m'énervais moi-même.

Je soupirais et je dis:

-Je ne voulais pas te faire du mal ... Mais c'est douloureux bon sang! Dis-je en élevant un peu la voix.

Elle m'avait fendu le crane, je commençais à en avoir assez d'être blessé, surtout que l'infirmière ne m'aimait plus beaucoup ...

Je ne me rappelais pas d’avoir frappé le premier. Mais en fait c’était bien plausible, il était rare que je ne déclanchais pas les bagarres.
Je lâchais un grognement lorsqu’elle me poussa sous l’eau. Disons que je n’appréciais pas forcément de me faire traiter de la sorte, je sortis la tête et je dis d’une voix agressive :

-Tu es toujours aussi douce??

D’autant plus qu’elle était certainement beaucoup plus jeune que moi, alors un peu de respect ne serait pas de mise, mais enfin, je ne m’attendais pas réellement à ce que l’ont me respecte en prison, surtout que la plupart des prisonniers n’avaient environ que 19 ou 20 ans … Et parfois 13 ans, 15 ans … C’était perturbant. Je n’avais pas de difficulté à frapper une femme, mais lorsque je faisais deux fois son age, c’était un peu frustrant.

Je roulais les yeux et je dis :

-Laisse moi donc tranquille, je doute de pouvoir rester calme longtemps.

Je ne savais pas moi-même si c’était une menace. Mais j’en avais assez, elle m’énervait et j’avais envi d’être seul. Mais bon, je n’espérais plus vraiment avoir la paix, je n’étais jamais tranquille dans cette fichue prison. Ce n’étais plus une surprise.

Franchement, elle n’était pas un peu débile? J’avais été gentil non? Je fis un mince sourire, je ne savais pas me battre alors?

-Crois moi, tu ne veux pas me voir me battre, pétasse.

Je détestais toutes ses petites connes qui se croyaient supérieur, j’avais beaucoup plus d’expérience qu’elle, j’avais tué des tas de personnes elle ne pouvait même pas s’imaginer le nombre. J’avais été cruel et sans pitié, alors qu’elle ne me dise pas que je ne savais pas me battre.
Mais je n’étais pas du genre à vouloir faire mes preuves, qu’elle croit se qu’elle voulait, elle avait raison pour une chose par contre. Je n’étais pas en état de me battre et elle était forte, je n’avais pas envi de me retrouver K.O par une petite idiote.

-Ferme ta gueule et lave toi … Tu es dégoûtante. Dis-je d’une voix glaciale.

Je retournais sous ma douche, énervé, j’avais hâte qu’elle termine de se laver, moi je voulais rester encore un peu ici.