- Moment de détente...

La journée venait de se finir. Derrière les collines, le soleil disparaissait lentement à l'horizon, baignant la contrée dans une lueur aux couleurs orangées, donnant au paysage un aspect iréel qui contrastait vivement avec le batiment morbide qui se dressait en plein milieu de la plaine.

C'était là que je me trouvais. Enfin, là... Dans une des innombrables salles qui constituaient la prison de Sadismus, la salle des douches pour être plus précise. La journée avait été exténuante, et, à présent, j'aspirais à prendre un moment de détente, aussi court soit-il, histoire d'oublier ne serait-ce que une ou deux minutes la fatigue qui me donnait l'impression d'avoir des membres beaucoup trop lourds et douloureux.

Otant lentement mes chaussures, je frissonnais en sentant le contact du marbre froid sur mes pieds nus, et je m'avançais vers l'une des douches. Vérifiant d'un oeil perçant si personne n'était là, je retirais ensuite ma chemise de détenue, puis mon pantalon, me retrouvant en sous-vêtements, que j'ôtais ensuite sans grande cérémonie.

Puis, doucement, je m'approchais de la douche, et j'ouvrais l'arrivée d'eau de celle-ci. J'attendis une fraction de seconde, m'écartant juste, par simple prudence. Effectivement, j'avais bien fait, car ce furent des gouttes d'eau glacée qui m'aspergèrent le corps. Avançant lentement vers le jet d'eau froid, je frissonais lorsque le liquide entra en contact avec mon corps, et laissais ma peau s'habituer petit à petit à la température de la douche. Au bout d'un moment, cela me parut presque agréable, et, doucement, je laissais l'eau ruisseller sur mon visage et mes cheveux, faisant coller ceux-ci le long de mon corps nu, avant d'appuyer les mains et la tête contre le mur froid et mouillé de la salle, savourant ce moment de détente et la solitude apaisante qui régnait dans l'espace...

Un long moment, je restais là, immobile, la tête appuyée contre le mur carrelé et glacé de la salle, perdue dans mes pensées. Foutue prison... Dire que je ne savais même pas ce que j'y faisais, pourquoi on m'y avait envoyée... " Coupable ". C'était le seul mot qu'ils avaient tous eu à la bouche. Pas d'autre explications, juste un seul mot, une seule sentence...

Rageuse, je tapais du poing sur le mur, et ma peau glissa silencieusement sur les dalles trempées, sans un bruit, sans douleur... Me mordant la lèvre, j'empoignais le savon, enfin, ce qu'il en restait, et commençait à me laver, essayant d'oublier. L'eau froide continuait à ruiseller sur mon corps, entrainant petit à petit la mousse blanchâtre du savon. Mais le passé restait... Comme cela aurait été simple de pouvoir tout effaçer d'un seul geste, de tout oublier...

Un soupir s'échappa de mes lèvres et je coupais l'eau, sortant prudement de la douche pour ne pas déraper sur le sol trempé et glissant. Il ne manquerait plus que je me casse quelquechose... Empoignant l'une de mes serviettes, je commençais à me frictionner vigoureusement les cheveux, quand, tout à coup, un bruit de pas résonna dans le couloir, annonçant la venue proche de quelqu'un. Surprise je sursautais et me jettais sur mon autre serviette, que j'enroulais vivement autour de mon corps, nerveuse, le coeur battant. Esperont que ce soit un détenu, ou au mieux, une détenue... Aucune envie de tomber sur un homme, et, encore pire, un gardien, pendant ma douche...

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J'entrais dans la salle de douche. Disons qu'apres mon altercation avec Steve, je n'avais qu'une seule envie et c'était de me laver. Je me dirigeais en direction d'une douche vers le fond et je manqua de percuter une femme.

Je relevais la tête, j'étais perdu dans mes pensées. Voila pourquoi je ne l'avais pas apperçu. Elle semblait agitée. Je me passais la main dans les cheveux et je dis d'un ton sec:

-Désolé.

Au moins je l'avais dit, même si ça n'avait pas été très amical.
Je déposais mes affaires par terre, entreprenant bientot de me déshabiller lorsque je vis que j'avais oublié mon savon (tantative de conversation ^^') J'hésitais quelques instants puis je me retournais vers la femme. Je dis d'une voix plus gentille.

-Vous n'auriez pas un savon ... ou un bout de savon ...

Disons que je voulais me laver, même si elle ne m'en donnait pas beaucoup, je me contenterais d'un petit morceau.

Pour une fois je n'étais pas d'une humeur massacrante, J'avais tué Steve et j'étais maintenant de meilleure humeur.

Apparament, le bruit que j'avais entendu était une fausse alerte, car personne ne vint. Soulagée, je me retournais donc, voulant me rhabiller, lorsque je percutais - assez violement d'ailleurs - un homme. Surprise et déstabilisée, je dérapais sur le sol mouillé et tombais au sol, mes cheveux roux retombant en vague folles sur mes épaules. Foudroyant l'inconnu du regard, je m'apprêtais à lâcher une remarque assassine lorsque je me rendis compte que cet inconnu n'en était pas vraiment un. L'homme de la bibliothèque... Ca faisait longtemps tiens... Comment s'appellait-il déjà ?

Perplexe, je tentais de mettre un nom sur son visage, avant de me rendre bêtement compte que je n'avais aucune idée de son prénom. Haussant les épaules, je me relevais prudement, un peu plus calme, et je lui tournais le dos, l'ignorant. Pas envie de me prendre la tête.. Surtout qu'il n'avait pas l'air de bonne humeur, bien que plus que la dernière fois. Cependant, problème. Comment me rhabiller alors qu'il était juste à côté de moi ? Aucune envie de me faire dévisager et dévorer des yeux par un détenu... Nerveuse, je me mordis la lèvre en constatant que, apparament, cela ne le gênais pas plus que ça, et cherchais vainement une solution, lorsque la voix de mon voisin retentit soudainement. Du savon ? Si ça pouvait lui faire plaisir.

Sans un mot, je lui balançais ce qui m'en restais avant de replonger dans mon dilemne, tout en maintenant d'une main la serviette blanche que j'avais enroulée autour de moi. Puis, énervée, je finis par me rhabiller quand même, jettant de temps à autre des regards furtifs vers l'homme, histoire de voir si il était bien occupée à se laver. Non mais !

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J,attrapais le savon qu'elle me lança, content qu'elle me le donne. Mon regard s'attarda sur elle. Non pas pour la dévisager, mais simplement parce qu'elle semblait soudainement stressée et que ce devait être ma présence qui la gênait. Je dis simplement:

-Vous pouvez vous r'habiller tranquillement, je ne vais pas vous regarder.

Non, je n'étais pas un voyeur, je ne l'avais jamais été, et puis de toute façon j'était marié, et je n'étais pas tant en manque que ça. Je soupirias et je me souvins que c'était la jeune femme que j'avais rencontré à la bibliothèque. Notre rencontre avait mal débuté mais c'était tout de même bien terminée si je me souviens. Je me souviens également que je l'avais percuté cette fois aussi. Je rougis un peu et je dis d'un air gêné.

-Je ne voulais pas vous faire tomber une deuxieme fois ...

Je fis un mince sourire puis je me retournais pour la laisser s'habiller. Moi j'entrepris de me dévêtir moi-même et d'entrer sous la douche.

La réaction de l'homme me soulage et je finis de m'habiller, lui jettant quand même encore un regard en coin, histoire d'en être certaine. On sait jamais avec les hommes... Cependant, je remarquais son air gêné, et, intriguée, j'allais lui demander ce qu'il lui arrive, lorsque il me devance en me donnant la réponse à ma question. C'était vrai, je l'avais oublié ça... Pouffant légèrement de rire, j'esquissais un sourire avant de détourner la tête, le laissant prendre sa douche en paix.

- Vous êtes pardonné, mais évitez de le refaire une troisième fois... Soufflais-je malicieusement, tout en essorant mes cheveux roux, que je relevais ensuite sur ma nuque à l'aide d'une pince.

Bon.. Et maintenant ? Je n'allais quand même pas rester ici à le regarder... Evitant de tourner les yeux vers lui, je me concentrais pour ne pas glisser sur le sol trempé, car j'étais toujours pieds nus, et je me dirigeais prudement vers la sortie. Mais, tout à coup, une tache rouge attira mon regard, et, intriguée, je m'arrêtais, posant les yeux sur les vêtements du détenu. Ils sont tout simplement maculés de sang ! Pétrifiée, je n'ose plus bouger, ne sachant quelle attitude adopter. Qu'a-t-il donc fait ?!

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Je fis un mince sourire à sa remarque continuant de me laver, pensant qu'elle partait, lorsque je sortit la tête de la douche je vis son regard sur mes vêtement, je tournais les yeux également et je vis qu'il y avait beaucoup de sang, et pour une fois, ce n'étais pas le mien. J'ouvris la bouche et je la refermais, qu'est-ce que je pouvais lui dire? Que je venais de tuer un gardien? Elle semblait pétrifiée, et je n'avais pas envi d'avoir Bose au trousse maintenant. Enfin je voulais un petit répit.

Je me passais la main dans les cheveux, cherchant une histoire, mais bon, je ne suis pas un bon menteur, n'y très imaginatif pour inventer de bonnes histoires, alors je n'ai pas vraiment le choix. Je dis finalement:

-... Disons que j'ai eu quelques problemes avec un gardien ...

Je n'étais pas obliger de lui dire que je l'avais tuer, sauf que mes vêtements étaient vraiment dégoutant, il était un peu évident qu'il ne s'en n'était pas sortit indemne ...
Je fermais ma douche et je revins vers mes vetements, disons que je n'avais pas envi de les remettres mais je n'avais jamais réussis à le faire ce lavage ...

J'enfilais mes vêtements et je dis:

-Je ne suis pas dangereux si c'est ce que tu crois ...

Quelques problèmes hein ? Arquant un sourcil, je lui jetais un regard sceptique, hésitant à le croire. Je savais que les gardiens n'étaient pas des enfants de choeur, mais à ce point...Et tout ce sang...

Un frémissement me parcourut l'échine, et, levant mes yeux émeraude vers lui, je les rabaissais aussitôt, me rendant compte qu'il était toujours nu, avant de demander doucement :

- Vous l'avez tué...?

Non pas que je le lui reprochais, au contraire. Un gardien de moins, quelle merveilleuse idée. Enfin, du moment que ce n'était pas Ludwig... A cette pensée, l'angoisse me saisit et je sentis un frisson me hérisser la peau. Si il... Non, oublions ça. Avalant ma salive, je tournais de nouveau la tête vers l'homme, et un mince sourire étira mes lèvres en constatant qu'il revêtait à nouveau ses vêtements sanguinolents :

- Pouvez-vous m'expliquer l'interêt de vous laver pour remettre ensuite des habits sanglants ? Demandais-je d'un ton malicieux, l'oeil brillant.

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- Vous l'avez tué...?

Je laisse échapper un grognement en terminant de m'habiller. Disons que j'avais préféré ne pas trop en parler, et même ne pas en parler du tout. Mais bon, c'était légèrement évident que j'avais tué ce gardien ou du moins il n'était pas dans un très bon état. Je soupirais et je dis:

-...Oui je l'ai tué ...

Je regardais mes vetements, ils étaient dégoutant, je dis d'un air découragé:

-Et bien disons que je n'ai plus acces à mes autres vêtements ...

J'avais laissé mes vetements dans la salle de lavage. Et la derniere chose que je voulais faire était de retourner là-bas. Disons que c'était un peu stupide de retourner sur les lieu du crimes. Mais par contre, me promener avec ses vêtements là n'était vraiment pas mieux. J,attirais un peu trop l'attention.

Je me passais la main dans les cheveux et je dis:

-Je ne sais pas quoi faire pour avoir d'autres vêtements ...

Il y avait un moyen d'en avoir d'autre? D'en demander? j'en savais rien. Mais je ne pouvais pas n'ont plus aller en demander à quelqu'un ...

Sa réponse me fit arquer un sourcil, et, pendant quelques secondes, je restais silencieuse, ne sachant trop quelle attitude adopter. Et puis... Que cela pouvait-il changer ? Il devait avoir ses raisons, bien que cet homme me paraisse un peu... étrange, je l'étais moi aussi, et ce n'était pas pour ça que j'allais tuer le premier venu. Haussant les épaules, je lui jetais ensuite un regard, détaillant rapidement ses vêtements. Il était vrai que, vu dans l'état dans lequel il se trouvait, je mettais ma main au feu que si il sortait, il se retrouvait chez Böse cinq minutes plus tard.

Soupirant légèrement, je fermais les yeux et m'appuyais contre le mur. J'aurais bien voulu l'aider, mais comment ? Pensive, je laissais mon regard émeraude glisser le long des murs de pierre, avant de fermer les yeux, pour les rouvrir presque aussitôt. Mais bien sûr ! Un léger sourire aux lèvres, je fixais le détenu, avant de lâcher prudement :

- Je peux peut-être vous aider...

Après tout, je ne le connaissais pas plus que ça, et je n'avais pas envie de me retrouver embarquée dans cette histoire de meurtre. Mais bon, lui-même me l'avait conseillé lors de notre première rencontre, mieux valait que je me fasse un ami plutôt qu'un ennemi...

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Je ramassais mes affaires, près à m'en aller lorsqu'elle me dit:

- Je peux peut-être vous aider...

j'haussais les sourcils et je dis:

-Et de quel façon?

Je roulais les yeux, je ne voulais pas qu'elle m'aide. Même si j'étais quelqu'un qui se fichait éperduement du sort des autres, je n'aimait pas qu'il arrive quelque chose à quelqu'un par ma faute, et je me doutait un peu du sort que réservait Bose à tout ceux qui m'avait aidé. Je doutais même de ce qu'il allait arriver à l'infirmiere. Alors si un autre prisonnier daignait m'aider, Bose lui réserverait certainement une belle torture.

Je fis un mince sourire et je dis:

-Merci de vous inquietez

Je fronçais les sourcils, dieu que ces mots sonnaient étrangement de ma bouche, je n'aimais pas beaucoup remercier. Je poursuivis en disant:

-Mais je m'en sortirais moi même ...

Je soupirais, j'en doutais un peu, mais à quoi bon, et puis que pouvait t'elle faire?

Là il marquait un point. Je n'avais strictement aucune idée de la manière dont je pouvais m'y prendre, bien que l'idée de récupérer au moins une chemise et un pantalon décent pour l'homme étaient la base de mon plan. Haussant les épaules avec un léger sourire, je secouais négativement la tête :

- A vrai dire, je l'ignore...

Je m'apprêtais à rajouter quelques mots lorsque sa réponse me coupa net, me laissant sceptique, un sourcil arqué, avant de laisser échapper un léger rire mélodieux, qui sembla étrangement déplacé dans l'espace sombre de la prison. C'était bien un homme, incapable de demander de l'aide, et encore moins à une femme ! Inclinant la tête, j'esquissais un geste de la main avant de ramasser ma serviette et de me diriger vers la porte :

- Si vous le dites, si jamais vous avez besoin d'aide, je suis dans la cellule N... Lachais-je doucement, avant de tourner le dos. Je fis quelques pas, ressassant mes pensées, avant de me retourner une dernière fois, ajoutant avec un sourire compatissant :

- Bonne chance...

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