Tu parles d'un héros...

Et une journée de plus à Sadismus à afficher dans le calendrier. Super, et vous savez quoi ? J’ai encore décidé de vagabonder dans les couloirs de cette magnifique prison d’Allemagne. Ou le vent est aussi doux qu’un tranchant de lame, aussi vivace qu’un chat affamé … C’est THE prison. Et le pire, c’est que j’l’aime bien moi ma nouvelle maison. Depuis combien de temps je suis ici moi ? Ah ouais, plus de quatre mois. Et avec tout ça, miracle, je n’ai pas encore perdu la tête.

Yoruichi perdre la tête … Ce serait amusant à voir. M’enfin. C’est pas encore pour aujourd’hui que cela arrivera. J’dis, j’dis rien. Merci à toi Bella de m’avoir gratter le cœur pour y laisser sortir un semblant de sympathie. Pauvre idiote, tu aurais dû laisser ma personne dans son côté sombre et sinistre. Je sais que cela ne se perd pas de toute façon.
Bruit de pas devant moi. Je lève la tête pour découvrir un homme boiteux. Grand, cheveux foncé … Ce qui a de plus naturel ici. Juste, je n’ai jamais croisé de blond. Alors que les gens d’Allemagne- les allemands quoi- sont originairement blond aux yeux bleus. Hitler par excellence.

Le bon monsieur a l’air d’être mal en point, assis. Il regarde bêtement le mur. Eh ben, les gens sont de plus en plus bizarre dans ces lieux. Qu’importe, tant que cela ne m’atteints pas. Les mains dans les poches, yeux à demi-clos. J’me demande ce que fait Bella … Et si cette histoire avec Etoile était enfin terminée. Je laisse échapper un gros soupire. J’en ai assez qu’on vienne piétiner mes lieux.

Ne serait-ce pas la moindre des politesses de le saluer ? Je pourrai encore passer devant sans m’en soucier. Parce que dans le fond, j’ai pas l’envie de faire la conversation. Méfiance, méfiance. Œil pour œil, dent pour dent. M’enfin, je ne suis tout de même pas mal élever. Je m’arrête à son niveau en lui lançant des regards inexpressifs.

-Tu as problème ?

Radical, neutre, franc, simple. Je ne pouvais pas mieux faire. Et puis, c’est surtout dû à l’habitude des mots. Me suis rarement montrer compatissante envers un homme à demi mort sous mon nez. Mais ça, même le Diable ne m’en voudrait pas.

Mon cerveau revient quelques secondes en arrière, il me semble avoir entendu ‘’ Héros’’. Ce type se prend pour un héros ? Hmm, allez savoir. J’ai jamais cru au super héros. Je ne suis pas le héros pour Bella, je suis plus que ça … Ca dépendance, c’est ça que j’aime dans le fond. On est plus qu’amies, on est plus que tout … Mais ça, personne ne le comprendra jamais.

[hs: Désolé qu'il soit nul .. Mais autres rps sur le dos ^^' ]

La tête perdue dans mes pensées, je regardai droit devant moi. Un bon millier de questions plus ou moins importantes occupaient le peu de place qu'il restait dans mon cerveau. Nom de Dieu j'ai l'impression que tout ça va imploser.
Tu te prends trop la tête avec ça...
Mon cul! J'ai agi sans réfléchir aux conséquences et ça risque de nous couter cher, très cher a tout les deux, je dois trouver une solution. Après tout, tout ça c'est de ma faute, c'est moi qui ai souhaité aller a la bibliothèque.
Ou bien c'est de la sienne, tu n'aurais jamais du la rencontrer.
Et puis quoi encore? Cette fille est trop adorable pour être oubliée. Que serais-je aujourd'hui si je ne l'avais pas rencontrée?
Tu n'en serais pas la en tout cas.
C'est vrai, mais a présent, tout est fait, on ne peut plus rien y faire. C'est la dure loi de vie.
Quelle vie? T'appelles ça une vie?
Pas faux... C'est vrai que a mon avis,quand j'étais gosse c'était pas trop mon projet d'avenir de me retrouver ici. Si j'ai été gosse un jour?
Bah oui que t'as été gosse un jour, t'es pas sortie comme ça du ventre de ta mère.
Je devenais taré, je me posais des questions complètement conne et sans importance alors que des plus importantes me sautaient sous les yeux. Je me demandais ce qu'était entrain de faire Sadé en ce moment. Se cachait-elle? Fort plausible, vu que d'une certaines façons mes actions l'ont surement poussée a faire ainsi. Ou bien peut-être qu'elle se reposait tout simplement. Plausible aussi, toute cette discussion et ces évènement passé avec elle ont du la crever. La pauvre, elle qui est si faible...

-Tu as problème ?

Je venais d'entendre ces quelques mots, ce qui me sorta de mes pensées et tourna mon regard du vide vers la provenance de cette voix. Une jeune femme, brune , cheveux longs, même âge que moi surement. Contrairement a Sadé, elle avait grandie dans les normes.
Non mais a quoi tu penses?
Je sais pas trop. Je me contentais juste de regardais cette bonne âme qui m'avait adressée la parole. Une aide plausible? A voir.
Elle me demandait si j'avais un problème. Vu l'humeur dans laquelle j'étais j'aurais très bien pu répondre. " Non, non je me suis jamais sentie aussi bien depuis que je suis né." Mais c'était pas réellement dans mes habitudes d'accueillir une personne ainsi, surtout une jolie jeune femme comme elle. Je lui répondis donc grâce a un sourire amicale avant d'a nouveau regarder devant moi et de lancer.

Ca pour en avoir un...

Je ne terminais pas ma phrase, elle avait surement compris ce que je voulais dire par la. Je tentais de me remettre debout mais en vain... Trôp douloureux pour l'instant. Une grimace de douleur s'était dessinée sur mon visage.
Quel idiot...
Montrer mon état de faiblesse c'est l'équivalant de dire. "Mangez moi, je suis sans défense."
Quel abruti, je posais donc délicatement ma jambe blessée par Terre et la regardait sans dire un mot,que pouvais-je faire désormais, c'est pas en étant un infirme que je pourrais arranger les choses. Non mais je vous jure, dans quel pétrin je me suis fouré.
Et si tu te faisais tout simplement des idées?
Peut-être, mais je peux très bien ne pas m'en faire, mais je pense qu'il est plus sag...malin de jouer la carte de la prudence. De quelle sagesse avais-je tenté de parler? Quel genre de sagesse peut habiter les gens comme nous ici. Malin est plus approprié, taré ne veut pas dire bête après tout...
Attendant une réponse de mon interlocutrice, je la regardais a nouveau dans les yeux...
Si elle allait m'en donner une.

[hrp: Meu c'est pas nul ce que tu as fait!]

J’pourrai le laisser planter là ce type. C’est vrai quoi, je ne le connais même pas. Un être humain laisser derrière moi, ça ne va pas me tuer. Mais j’me sens offusqué par son regard porter sur ma personne. Diable sait comme j’ai horreur de ça. J’ai peut-être laissé Thorkel prendre possession de ma personne, c’est l’un des seuls que je ne dédaigne pas de me fixer dans les yeux. Bref, passons. Des figurants, il y en a partout. Hm ? Figurant … Ben oui, les gentils petits moutons dans cette prison et à l’extérieur, quelle question.

-Hm okay.

Je continue ma marche, enfin jusqu’au moment ou je m’arrête. De toute manière, je n’ai rien à perdre. Avec ou sans lui, ma vie ne changera pas vraiment –ou pas-. Je viens tranquillement m’adosser non loin de lui. Enfin à un bon mètre tout de même. Sans vraiment m’y intéresser, je pose mon regard sur sa jambe. Il s’est battu avec d’autres moutons pour avoir ça ? L’infirmerie ça existe hein.

-Tu t’es fait quoi à la jambe ?

Le problème, c’est que tout peu arriver ici. Mais ça m’étonnerait qu’il soit tombé sur un gardien … Sale de torture. A moins que .. Nan pas possible. En le regardant de plus près, il me fait penser à un chanteur, pas celui qui porte des vestes à carreaux, un peu retro. Qui joue les chanteurs de charmes, celui qui veut gagner le cœur des femmes. Nan, quelque chose de plus habituel … De rock ? Hm peut-être. M’enfin l’homme est déjà pas mal battit. Du moins, ce que je puis voir jusqu’à présent.

Je ne sais jamais me comporter avec les nouveaux. Oui parce que j’en déduis de tel. Jamais vu, jamais croisé, c’est forcément un petit nouveau. J’espère qu’il a tout de suite compris que je ne suis pas genre à aimer les plaisanteries. Arrête de jouer les fortes têtes Yo, tu m’fais rire. Ah mais que dis-je, c’est ce que je suis à la base. Euhm, passons.

-Sinan, tu es ?

Chose encore qui me passe au dessus de la tête. Bella serait heureuse de me voir faire la conversation avec quelqu’un … Croyez-moi. Je sors d’une de mes poches un paquet de chewing gum. Portant deux matières élastiques entre mes dents, il ne me fait pas longtemps pour créer une multitude de bulles. Chaque explosion marque mon ennuie. Alors, j’en tends une au type. Dédaigne ou accepte, mais ne passe pas deux heures à te décider. J’ai horreur de ça.

« Sois gentille avec les autres Yoruichi ! … Montre toi un peu plus sociale … Fais attention, tu vas le blesser ! »

Bon m’ouais, et puis quoi ? Ce n’est sûrement pas ma conscience qui va me dicter comment être avec les autres. Et puis, je ne suis même pas sûr que ce type est remarquer que j’étais une demi associable.
Hm … Laissons faire le temps…

Sauver une demoiselle en détresse ? Dans un prison. Original, bien que pour un vilain mouton, c’est un peu, comment dire. Bizarre de sauver une détenue. Comme quoi, son côté chevaleresque existe bien, même s’il n’est pas le chanteur qui fait tomber les femmes. Tu t’éloignes Yo, et affreusement. Donc en gros, monsieur sauve une fille, se fait manipuler de sorte que sa jambe en paie les frais. Et il se nome Squall. Original encore une fois … Il est peut-être bien chanteur de rock dans le fond.

Et toi ?

Pas besoin d’être surpris, je m’y attendais à celle-là. Dans toutes les conversations c’est comme ça. A croire que depuis la nuit des temps, quand on rencontre une personne faut forcément savoir le nom. J’aime le mystère moi. Surtout avec Monsieur Euronyme, il m’avait fait tournée en bourrique pendant au moins trois heures avant de me donner son nom de famille. En aucun cas, il m’a donné son prénom. Qu’importe, je sais que c’est un entêté dans l’âme. Je secoue légèrement la tête pour le chasser de mon esprit.

-Itanaki Yoruichi.

Et si tu veux vraiment une visite complète de ma personne : dix-huit ans, ici depuis quatre mois -voir plus-, accusé de meurtres prémédité. Voilà un excellent résumé. Mais bien sûr, ça, tu ne le sais pas encore. Surtout que je suis connu pour abrégé rapidement la conversation quand il s’agit de moi. A quoi ça sert de relater le passer Hm ? A rien, mise à part faire surgir de mauvais souvenirs lointainement enfuient dans un passé étiolé. Parce que oui, c’est bien mon cas ça. Jamais digérer, toujours au creux de l’estomac.

Restons dans le sujet. Bien qu’il ne me parait pas aussi passionnent qu’il en ait l’air. Ai-je vraiment l’air d’une fille blasé par les conversations courtes ?

-Et qui est la jeune fille que tu as aidée ?

Une petite nouvelle aussi je suppose. Mes prédictions sont souvent bonnes. J’aurai fait une excellente médium ne trouvez-vous pas ? Ah ah ah, très drôle. Faut vraiment être idiot pour croire à ça. Comme si une personne pouvait vous prédire votre avenir. Je ne crois ni au hasard, ni en ce genre de chose. Nous sommes seul cause de ce qui nous arrive. Exemple : si une femme veut un homme, elle n’a qu’à jouer de ses charmes, et c’est dans la poche. Et puis, il est dit que ‘’ Lorsque femme veut, femme peut’’. Pas que je suis entièrement d’accord avec ce qui est dit. Mais il y a eu des preuves démontrer. Rarement par moi, enfin bon.

Qu’il est jolie le mur du couloir. Foncé, sombre, terne, il me briserait presque le cœur à me regarder avec ses grands yeux qui me supplie d’aller le détruire. Hm ? Avoue le mur, t’en as souffert d’avoir vu mainte horreur en ces lieux, dire que des litres de sang on couler sur tes sols. J’comprends que tu n’attends qu’une chose : être détruit. Pourtant, nan, t’es comme moi. Condamné à rester ici jusque mort s’en suive. Drôle de situation, Mais toujours agréable à tisser mentalement.

Les petits moutons se baladent gentiment dans les verts pâturages du paradis dit Sadismus. Regardant bêtement le ciel d’un bleu royal, celui-ci vient se déchirer d’un coup. Laissant apparaître un amas sombre se formé dans l’espace qui sépare le céleste. La terre tremble et les petits moutons courent dans tous les sens … « Sadé » me sors de mon imagination. Qui a parlé d’elle ? Mon regard se porte sur Squall – dont j’avais un peu oublié la présence-. C’est lui qui vient de parler ? Ah ouais. En plus de ça, Monsieur me regarde avec un air assassin. Laissez –moi rire.

-La petite souris ? Si je la connais.

Assez bien pour l’avoir accueilli sous mon aile. Enfin au début je l’avais fait uniquement parce qu’elle connaissait Bella. Et que pas conséquent, si il arrivait quelque chose à Sadé sous mon nez, j’aurai eu les foudres de mademoiselle Hope. Mais avec le temps, ma protégée c’est un peu affaibli, donc à attiser ma bonne volonté insoupçonnée. Elle avait peur « d’eux », pensant qu’ici c’était mieux que là-bas. Elle s’est juste légèrement trompée. Fin bon, j’préfère garder ça pour moi.

C’est donc à « cause » d’elle si Monsieur THE heros est dans un piteux état. Le nombre de fois que j’ai failli m’faire tuer moi … Nan j’exagère. Mais rien qu’avec Bella, faut dire que les gens me cherchent toujours quand je suis avec elle. Ou même avec June, Sadé ou Carl. Carl … Lui, c’est un homme costaud, pourtant, je n’ai pas eu besoin de son aide pour me libérer d’une emprise masculine très forte. Donc très cher Squall, tu auras beau me faire ces yeux là, ça ne changera absolument rien. Bref, passons. M’en fous.

- Elle va bien ?

Autant prendre de ces nouvelles tant que j’y suis. Je tire encore à mon avantage. Si elle a cet homme pour « protecteur » c’est qu’elle a su s’ouvrir. Par conséquent, je suis libérée de ma promesse. Vive la liberté.
-Hm, Squall, je compte sur toi pour prendre bien soin d’elle.
Parce que si ce n’est pas le cas, attends toi à avoir le Diable sur ton dos. Mais bon, ça aussi, je le garde pour moi. Le bien être de mes protégés m’est tout de même important. Sinon, je ne serai pas humaine. Bon d’accord, une humaine sans cœur.

Je me décolle du mur tout en regardant autour de moi. Quelques prisonniers traînent, comme d’habitude quoi.

-Tu ne devrais pas aller à l’infirmerie pour ta jambe ?

C’est un conseil comme un autre. Qu’il n’aille pas croire que je m’en fais pour lui. Et puis, si il est dans cet état, j’en conclue que Sadé va bien et qu’il a prit les coups à sa place. Le héros est peut-être bien un héros après tout …

Ta blessure est physique Squall. Ce qui ne me semble superficiel, c’est normal que je réagisse comme cela, ne t’en fais pas. La pire des souffrances pour moi a été celle avec Bella. Elle a touché droit mon cœur. Je ne sais pas si tu comprendras, mais, lorsque tu t’attaches à une personne, qui est de plus ta moitié. Imagine le Ying et le Yang. La bonne et la mauvaise partie. Je suis la mauvaise, elle la bonne. Dans notre milieu, le cœur, dort une partie de notre personne.
La partie manquante à notre être, si tu es capable de visualiser ça, tu comprendras. Viens l’esprit pratique, je suis donc son opposé, elle le mien. Un beau jour, elle rencontre une autre personne, même sexe, même personnalité, même fragilité. Son égal, son semblable. Elle se donne à elle … Moi sur le côté, je tremble de douleur. J’ai peur de la perdre. Mais pourquoi j’ai peur ? Dans mon passé, ma mère passait d’homme en homme. J’ai vu ces affreuses scènes d’amour violé. J’avais l’impression de perdre ma mère, ma protection, mon être. Le fait que Bella se donne à une autre femme, à raviver le souvenir douloureux que j’avais. Perdre le seul être cher à votre cœur.

J’avais tellement peur de la perdre que j’ai extérioriser ma douleur. J’me suis fendue en deux, et j’en étais heureuse. C’était ma punition. Oui, j’étais heureuse dans ma souffrance. C’est ça la douleur … La pire de toute. Se faire souffrir soit même …

-Une infirmière c’est fait pour soigner. Pas pour poser des questions. Si tu n’as pas envie d’y répondre, elle ne pourra rien te faire.

Sadé n’est pas aussi faible qu’elle le montre. Je le savais, c’est juste son passé, elle en a peur toujours et à jamais. Avec ça sur les épaules, je doute qu’elle puisse enfin s’avouer maître d’elle-même. Tremblement, pleure, méfiance. Sadé est un être humain qui se croit « petit ». Certes face à un loup affamé, elle n’est rien de plus qu’un petit être sans défense. Et c’est ça qui m’interpelle en elle … Ses appels au secours, si silencieux et presque invisible. Elle souffre dans le fond, même si elle ne dit rien. J’ai senti qu’elle était abattue et heureuse de m’avoir auprès d’elle. Si tu l’as défendu, elle ne peut que t’aimer d’avantage.

-Tu dédaignes toujours d’y aller ?

Il m’a l’air un peu entêté, mais moi aussi. Je m’accroupie juste à côté de lui. Fixant sa jambe. Foulé ? Blessé, sang ? Je pose doucement ma main sur celle-ci. Crie ou pas ?

-Que s’est-il passé exactement ?

Depuis tout à l’heure, il me parle de bibliothèque, d’hommes, de Sadé. Mais rien ne m’explique ce qu’il s’est déroulé. Et puis, depuis combien de temps était-il dans cet état ?! Des questions qui trouveront rapidement leur réponse avec le temps.

Au détour d’une ruelle, joue souvent le grand méchant loup à attendre le petit chaperon rouge. L’estomac dans les talons, le loup a une avidité dérobant ses dents et sa langue qui pendouille dans le vide. Envie de tuer, de manger, de pouvoirs. Maître des lieux, il attend sagement sa proie. De l’autre côté de la rue trottine calmement et joyeusement la petite Rouge. Panier en osier, balançant d’avant en arrière et jamais de droite à gauche. Elle ne se soucie de rien, attendant que le temps l’emporte jusqu’à Mère Grand. Chantonnant un son que tout le monde connaît … Le loupe l’attend.

1 , 2, 3, nous irons au bois.
Les yeux fixés sur l’enfant joyeux, une coulée de salive glisse le long de sa gueule.
4, 5, 6, cueillir des cerises.
La queue se balance avec entrain, il est heureux …
7, 8, 9, dans mon panier neuve.
Les crocs en avant, le petit chaperon rouge se rapproche …
10, 11, 12, elles seront toutes rouge.

L’enfant stoppe son pas. Le loup sort de l’ombre. Il va te manger petite Rouge. Un pas, deux pas, il est tout près de toi. Court ! Trop tard, la gueule est ouverte sur la fillette. Miracle, le chasseur arrive ! D’un coup de fusil, tue le méchant canidé. Il est le héros.

Jeune homme assit par terre, tu as toi aussi été un héros en protégeant une faible. Sois s’en heureux. Ma main vient soulever sans ton autorisation le tissus qui recouvre ta jambe meurtris. Plaie, coupure profonde. Sang, liqueur rougeâtre. As-tu mal ? Un héros n’est pas immortel, un héros est réel. Tu es réel.

-Evite de bouger.

Jeune femme que je suis n’est point une parfaite infirmière. Déchirant un lambeau du t-shirt, le tissu entour la plaie, elle étouffera et se taira. Tu n’auras plus mal, du moins, un peu moins. Sourire sincère au coin des lèvres, les yeux dans les yeux. Tu vois … Une blessure physique n’est rien comparée à celle du cœur …

-Puisque tu refuses d’aller à l’infirmerie, autant au moins couvrir la blessure.

Le corps bouge pour venir se coller de nouveau contre ce mur. Froid et inodore, pourtant vivant. La prison vit … Il parait.