Sadismus Jail Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus. |
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| La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity | |
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Silence 4321 Enjoy the Silence
Nombre de messages : 172 Age : 38 Localisation : À onze heures. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity Lun 23 Juin - 12:50 | |
| Tout s’est ensuite passé exactement comme je l’avais prévu – ou presque. La fille, je l’ai pas tuée, parce que manifestement, l’idée ne plaisait pas à Charity. J’ai tiré les cadavres au centre des douches, j’les ai fouillé pour les débarrasser de tout ce qui ne brûlerait pas et pourrait s’avérer compromettant, j’ai fait disparaître les armes ramassées, le collier étrangleur, et quelques autres trucs proprement et rapidement. J’ai ensuite emmené Charity à l’hôpital du village. Pour tout vous dire, j’ai même bataillé un peu, parce qu’il ne voulait pas être séparé de sa sœur, laquelle voulait aussi l’accompagner… Le tout en piaillant bien évidemment… Je me suis retenu de lui en coller deux, mais j’ai réussi à imposer ce que je voulais à la fratrie à savoir : la nana dans sa chambre avec une version des faits que je lui ai expliquée et qui est plausible, Charity à l’hôpital, sous tranquillisants, et soigné. J’ai réussi à tout ça, et j’ai à peine pris le temps de le saluer avant de me tirer de sa chambre d’hôpital, ralliant la prison en courant. J’ai simulé une découverte de l’incendie dans les douches, observé au loin l’enquête qui n’aboutit à rien du tout, et environ trois semaines après l’avoir déposé – abandonné – à l’hôpital, je suis allé le voir. J’étais plus fatigué, un peu plus pâle, mais mes collègues n’avaient strictement rien vu, parce que je continuais plus que jamais d’affecter cette attitude hyper revendicatrice et outrageusement stupide que je traînais depuis le début. Tant que Silence piaille, c’est qu’il va bien. En réalité, je me sentais pas vraiment à l’aise. C’était bien la première fois qu’il y avait autant de témoins vivants d’un de mes meurtres, alors deux… Faith avait bien essayé de m’expliquer qui était ce gamin et l’homme que j’avais tué, mais j’avais autre chose à penser, je ne voulais pas savoir, et puis très franchement je m’en foutais totalement. Pas de remords, ça me ressemble pas, pas plus que des questions portant sur leur avenir s’ils n’avaient pas croisé ma route.
L’enquête piétine totalement, et ils ne vont jamais pouvoir retrouver ni comprendre ce qu’il s’est réellement passé, je peux donc bien prendre le temps de faire autre chose de ma journée que de surveiller les autorités de Sadismus ou les prisonniers. C’est un jeudi, j’ai vu ça sur le calendrier vulgarissime qu’il y a accroché sur le mur de la salle des gardiens et je sors de la prison d’un pas tranquille, après avoir salué un autre gardien en piaillant. Éternel masque. À mesure que je me rapproche de l’hôpital, pourtant, j’ai une espèce de nœud étrange dans l’estomac, qui descend, de plus en plus lourd, et qui me force à avaler ma salive beaucoup plus souvent dans l’espoir qu’il se décide à partir. Espoir vain semblerait-il, puisque le nœud grossit de plus en plus. La dernière fois que j’ai vu Charity, c’était il y a trois semaines, je venais de tuer deux personnes avec le plus grand professionnalisme sous ses yeux, et j’ai bien failli m’en prendre à sa frangine. D’ailleurs, elle, j’ai dû lui foutre un peu la trouille pour la persuader que raconter que je suis un assassin est une très mauvaise idée. Mais au jeu du « elle ou moi » je suis impitoyable, autant qu’elle le sache. Bref je marche vers ce putain d’hôpital avec peu ou prou l’enthousiasme du mec pas protégé vers la syphilis, et c’est une chance que je sois un gars aussi résistant parce que j’aurais risqué l’infarctus sinon. Mais un petit bruit me tire de mes pensées moroses et sans réponse, et me fait tourner sur mes talons rapidement. Un petit chat. Non, mieux, un bébé chat. Avec de grands yeux tout bleus. Le poil, il est pas vraiment siamois, pas vraiment tigré. Un genre de siamois tigré, la couleur sable pâle, aux rayures presque pas dessinées. Il est super joli, super mignon, un peu maladroit, mais il sait déjà ce qu’il veut. A savoir, me suivre. Sauf qu’habituellement, les chats peuvent pas me piffer, c’est bien simple, ils me voient, ils se barrent en courant, et si possible après m’avoir filé un coup de griffe. Y’a des gens qui sont allergiques aux chats, moi c’est les chats qui sont allergiques à moi. Mais celui-là, il a l’air bizarrement immunisé. Un regard autour de moi me confirme qu’il n’y a personne dans les rues, et je m’accroupis, une main pendant entre les cuisses, regardant le chaton qui vient vers moi en miaulant, l’air content que quelqu’un fasse gaffe à lui. Il se frotte contre ma main en ronronnant bêtement, fermant les yeux, bref cherchant un câlin. C’est limite gênant qu’un chaton vienne réclamer des câlins après toute une vie passée à faire fuir les autres. Je passe une main sous le petit corps du chat, le coule dans mon blouson, et je repars vers l’hôpital. Un coup de vent bienvenu passé dans les pensées.
Bon alors évidemment, dans ces putains de structures, y’a pas le droit aux animaux. Heureusement, le chat a l’air moins con que tous ses semblables, et il se tait, sagement calé dans mon blouson, à peine s’il ronronne. De l’extérieur, on dirait juste que mon blouson a pli bizarre au niveau du ventre – pro de la dissimulation, j’écoute ? On arrive dans la chambre de Charity après que j’ai – légèrement – envoyé bouler la fille de l’accueil qui me faisait abusément de l’œil, et j’entre, de nouveau légèrement mal à l’aise. Oh parfait, une chaise ! Mais avant la chaise, se débarrasser du chat qui commence à me tenir sacrément chaud – c’est p’têt pas le pied dehors, mais à l’intérieur, c’est trop chauffé, alors… J’ouvre mon blouson, et la bestiole en jaillit comme un diable de sa boîte, atterrissant sur le pieu de Charity. C’est fou comme les choses se décident sans moi, parfois.
« Euh… Salut Charity… C’est euh… Un chaton. »
Sans blague, j’te jure. | |
| | | Charity Raven 4525 Happiness in Slavery
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| Sujet: Re: La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity Lun 23 Juin - 15:48 | |
| J'vous jures que j'me suis débattu. Mais, tu vois, mine de rien, ce mec est vachement plus musclé qu'il n'y paraît au premier abord, et moi je suis sacrèment loqueteux en ce moment. Donc, j'ai dû aller à l'hopital alors que je voulais pas. Ouais, ok, y en avait genre un peu besoin, mais bon. J'aime pas j'aime pas, voilà. Puis sur le coup, j'ai eu peur qu'il m'emmène loin de la prison pour me buter sans témoin. Mais je ne suis pas mort, j'aurais presque préféré en fait. Ces braves gens de l'hopital m'ont accueillie et j'suis pas mourru, ils m'ont foutu sur un lit et on commencer la torture. Le temps que mon dossier médical leurs arrive de France, ces gogos là pouvait pas me donner d'anti-douleur de peur que je fasse une allergie. J'sais plus ce qu'il on fait, des test pour savoir ça je crois. Puis en attendant ils ont découpé mon jeans pour pouvoir désinfecter les brûlure et les soigner. Bon, pas la peine de dire que tout mon répertoire d'insultes françaises/allemandes/anglaises y est passé. Par contre quand ils ont bien été rassurés sur mon absence d'alergie, ils m'ont assomé à coup de médoc pour que je ferme ma putain de gueule et que j'arrête de hurler comme un fou.
....
J'me suis réveillé j'sais pas combien de temps plus tard avec un bordel énorme sur le nez, un plâtre au doigt, au pied gauche et des bandages partout façon momie. Voilà ! VOILA ! Voilà pourquoi je voulais pas y aller ! Puis la « robe » attachée dans le dos et le slip pour géant en tissus bizarre, ça a toujours été mon kif tu vois, c'bien connu. Bien sur, ces braves gens de la santé m'ont soigneusement torturé avec des conneries du style interrogatoire sur mon état mental ou j'sais pas quoi. Ils ont fait venir un psy, que j'ai regarder fixement pendant vingt minutes jusqu'à ce qu'il renonce et se casse de là. Comme quoi j'pourrais avoir un truc de stress post-traumatique. Si c'est pas la classe ça, j'vais pouvoir draguer et tout maintenant que j'ai vu un mec mourir en vrai. Enfin, si j'avais jamais eu le moindre stress à cause de ça, j'ai pas pu le ressentir vu qu'il me font bouffer des medoc comme si c'était des smarties, c'est le seul moyen que je me tienne tranquille pendant qu'ils changent les pansements. J'vous ai jamais dis que les lieux publics où l'ont recueille la misère, ça me foutait vraiment mal ? Bon, ben maintenant vous le savez. J'pense que ces gros cons pensent à me transferer dans la zone psychiatrie dès que mon nez ressemblera plus à un putain d'puzzle de mille pièces, mais j'me laisserais pas faire, ça n'arrivera pas. Donc ce truc de « J'bouffe des pillules colorées en me faisant torcher le cul par des infirmières » dura bien une semaine, d'après mon décompte des jours à vu d'soleil et d'nuit.
Et c'est bien de trop.
Une semaine sans fumer, une semaine sans bouger, une semaine sans parler à personne.... Une semaine pour réfléchir en somme. J'aime pas, trop long, trop déprimant. Surtout quand on est dans un tel état qu'on est obligé de pisser dans un bol et qu'on pleure de douleur à cause des brûlures qui cicatrisent. Pas le top, je ne le recommande à personne. J'ai beaucoup pensé à mon chat, auquel je ne peux pas faire le deuil, parce que trop de choses se passent en même temps. Ce sujet là, j'évite de trop m'aprofondir là dessus au risque de déclencher un torrent de larmes. Comprennez bien que mon chat, c'est mon seul ami fidèl depuis dix ans. Sur les papiers, il s'appelle « gare st Lazare », mais evidemment c'est trop long pour que je l'nomme comme ça en vrai. Puis, dans ma grande solitude, je pense à Faith, evidemment, tout le temps. Nous nous étions retourvé si brièvement, puis elle a pété un plomb et.... Je me souviens plus de rien. Elle a pas pu me conter son histoire, qui m'interressait pourtant, pour une fois. J'aimerais passer de bons moments avec elle, ou au moins qu'elle ne me considère pas comme une merde. Vous comprennez ? Non, les medoc ne me réussissent vraiment pas. C'est ainsi qu'après une semaine à rien foutre, à penser n'importe quoi en pleurant sur mon triste sort et à pigner de terreur en dormant à cause de cadavres, j'ai péter un plomb. C'est à dire ? Moi, mes attelles et mes bandages, on s'est cassé du lit en titubant, et on a essayer de ralier l'hôpital à la prison en slip et en robe d'hopital. J'me suis écrasé comme une merde sur un banc cent mètres plus loin, et j'me suis endormi comme une loque à cause des somnifères que j'avais avalé voilà vingt minutes. Evidemment, il m'ont ramené, mais j'me suis pas laisser faire ! Ok, j'étais un peu mou, voir franchement défoncé, mais j'ai oposé toute la resistance que je pouvais à ces adversaires là, et je crois que j'ai réussi à foutre une baffe à la salope d'infirmière qui me torche assez régulièrement dans la journée. Enfin voilà, retour à la case départ avec une grosses prescription de calmants et de somnifères en plus.
....
Au bout de quelques jours, j'ai supplier le medecin en pleurant d'arrêter de me torcher la gueule à longueur de journée et je lui ai promis sur mes grands dieux que je serais sage et que je ferais tout ce qu'il voulais. J'vous disait que l'hosto c'était de la merde !!! Enfin ils ont arrêté de me droguer n'importe comment, et j'me suis sentit vachement moins cafardeux d'un coup d'un seul. J'aime pas les médoc, ça me rend méchant et triste, ce qui est quand même assez embètant niveau dignité tu vois. Jamais aimé pleurer en public, je crois que je l'ai fais trop souvent pour apprécier ça à sa juste valeur. Un jour, aujourd'hui en fait, une infirmière vient de me voir pour me dire autre chose que « mets toi sur le ventre je change tes pansements. ». Evênementiel ! J'suis trop content. Je vois ça à sa tête, parce que en général elles ont pas une expression super joyeuse quand elles s'occupent de moi. Ah, oui, et j'vous ai pas dis ? J'peux me lever maintenant ! Si si ! Je fais pipi dans un chiotte ! Génial hein ? Bon pour me laver c'est encore un peu chaud parce que mon nez est dans le plâtre et j'ai plein de bandages, mais bon, c't'un bon début, le pire est fait je dirais. Bref, l'infirmière m'informa qu'un mec venait me voir. J'osais présumer de quel mec il s'agissait, c'était celui qui avait tué pour moi... J'avoue ne pas tellement y avoir repenser, sauf en cauchemard. J'me doutais vaguement qu'il allait venir, mais je prennais pas ça pour une menace immédiate. J'm'assois dans le lit et je pousse mes cheveux de mes yeux, et je glisse ma main droite sous la couverture pour qu'on voye pas l'attelle. J'dois avoir une sacrée tête de zombie moi, j'vois bien les cernes et un amaigrissement sur ma gueule. Et un nez cassé surtout. Je regarde autour de moi, c'est propre tout en ne l'étant pas. Bon, ça, y a pas de poussières, mais par contre y a des boîtes vides de medoc partout, mon dossier médical et la liste des soins posé sur une petite table près d'une chaise, et des pillules éclatée. ( Ca, c'est quand je veux pas les prendre. ) 'fin vref, le fauve rentre. Pas le temps de réfléchir qu'il s'assoit sur une chaise et me lance un truc sur la jambe. Silence me signale que c'est un chaton.
....
Connard.
- ... Comment t'as su pour... ?
Voilà, puis j'l'ai dis en français en plus, alors que je parle toujours allemand à la prison. Je baisse la tête et je le regarde avec de grands yeux surpris, puis je ramène maladroitement avec mon bras gauche le chaton contre moi. Bravo, hyper discret sur ce coup là Cha', t'es paus gaucher, mais tu peux pratiquement pas te servir de ta main droite, et ça se voit. Passons, je tiens entre mes doigts vieux et moches une petite créature toute mignonne... Et toute vivante. Ca fait mal, même si c'était prévisible, mon chat qui meurt. Pitoyable d'être blessé à ce point par la mort de son chat plutôt que par celle de son neveux ? Ce que vous ne semblez pas comprendre, c'est que d'une j'ai pas encore imprimé le truc, et de deux que je suis très fatigué. J'vais craqué tu sais mon grand....
- Bon, passons.Placez ici mon regard très méchant à travers mes mèches de cheveux.D'abord, t'es qui mec ? Puis ... Putain t'as pas une clope ?
En fait tu sais quoi ? D'un côté, j'suis super content que quelqu'un soit venu me rendre visite, et puis... Il est attachant le Silence, quand il ne tue pas. Toujours assis sur mon lit, je replie lentement mes jambes contre mon torse, et je pose ma tête dessus. J'essuie rapidement une petite larme avant de lâcher :
- D'solé, j'suis très très fatigué.... | |
| | | Silence 4321 Enjoy the Silence
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| Sujet: Re: La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity Lun 23 Juin - 16:52 | |
| J’étais pas venu ici avec une idée très précise de mes actes en tête, je me suis juste dit que ce serait bien de passer le voir. J’ai même hésité à lui prendre des fleurs, et puis finalement non, parce qu’il a peut-être plus envie de voir ma gueule jusqu’à ce qu’on soit respectivement mort – moi de manière pas très naturelle, lui j’en sais rien. Je sais pas pourquoi cette idée fait légèrement accélérer mon pouls et me glace un peu à l’intérieur, mais ça le fait. D’où j’en conclus brillamment que je n’ai aucune envie qu’il m’envoie bouler aller voir ailleurs si on a pas besoin des services d’un putain d’assassin. Donc j’avais pas réfléchi, j’ai fait exprès de pas y penser et de me dire que j’aviserai le moment venu, toutes ces conneries qu’on aime se répéter quand on est un peu paumé et qu’on sait absolument pas ce qui est bon de faire. Demandez-moi conseil si vous avez pas d’inspiration, je suis le spécialiste. Heureusement, le chaton se charge de faire les mondanités pour moi, et je le regarde marcher maladroitement sur la couette, puis ronronner contre Charity, avec un petit sourire en coin. Et oui, terminée la couverture de petite tapette à la pointe de la mode, c’est des conneries tout ça ! Il m’a vu tuer, il le sait maintenant, c’est plus la peine de maintenir en place ce masque utile mais néanmoins stupide, et je laisse mes expressions être les plus naturelles possibles. Pas facile quand on passe sa vie à jouer de faux-semblants et à envoyer de la poudre aux yeux.
Je m’assieds sur la chaise, jette autour de moi un regard mal à l’aise, ne pouvant pas m’empêcher de détailler critiquement l’endroit du regard : possibilité d’attaque par la fenêtre par sniper interposé, j’étrécis les yeux pour surveiller les fentes que forment les fenêtres du bâtiment en face mais ne distingue rien de précis. Coup d’œil au système de sécurité anti-incendie, mais il ne représente pas une grande menace, je sais comment mettre HS ces machins-là qui sont tous branlés pareil. Charity me tire de mon analyse de sa chambre avec une question, posée d’une voix qui ne lui est pas franchement habituelle. Ca me met un peu plus mal à l’aise, et je me mords la lèvre inférieure en ayant parfaitement conscience de ressembler à un gamin pris en faute, et hausse des épaules sans répondre. Il me demande comment j’ai su. Le seul hic c’est que je sais rien. Donc je préfère fermer ma gueule, laisser couler et attendre sagement la suite des événements en espérant pas trop en prendre sur la courge. Je sais pas pourquoi, mais le stress que j’avais réussi à faire redescendre en ne pensant plus à cette visite remonte d’un coup, et me prend à la gorge. C’est limite douloureux, c’est surtout paralysant, et je sais absolument pas quoi faire. Heureusement que je me maîtrise assez pour empêcher mes mains de trembler, tiens. Mes yeux gris clair, inquiets, ne se posent pas sur Charity, sautant des meubles aux médicaments écrasés, des feuilles de soin abandonnées à l’extérieur. Oui j’ai l’impression de passer au grill, merde. Bon, un peu de courage Silence, ce mec va pas te bouffer par le regard quand même. Un coup d’œil vers lui, et je me prends en retour un regard pas forcément sympathique derrière une rangée de cheveux sombres. Question : je dégage maintenant ou j’attends un peu ? Je me sens tellement mal que je crois bien que je pourrais tourner de l’œil. Ça ferait son petit effet, et la standardiste serait sans doute absolument ravie de mettre ses talents de secouriste en œuvre sur ma petite personne. À moins que je ne me fasse une fausse idée du personnel hospitalier ? Je sais pas, j’ai jamais trop fréquenté les hôpitaux, on a notre section spéciale réparations d’assassins un peu cons à l’Ordre, et puis mes victimes, je m’arrange pour les envoyer direct à la morgue, en fait.
Je bats des cils rapidement aux deux questions, hausse à nouveau des épaules. Je cherche quoi dire qui ne l’énerve pas, là, même si ça se voit pas, parce que j’ai franchement l’air de le mettre sur les nerfs. Puis finalement j’dois être très mauvais lecteur du langage corporel. Il se replie sur lui-même, lentement, et murmure une phrase que mon ouïe aiguisée a la chance d’attraper au passage. Bon Silence, il faut faire quelque chose là mon grand, tu peux pas rester assis sur ta chaise comme un con. J’ai un tout petit peur de me faire jeter si je m’approche de lui, mais comme a dit je ne sais plus qui un jour ( ou une nuit, on s’en fout ) : « qui ne tente rien n’a rien ». Cela dit, ça voudrait dire que j’essaie d’avoir quelque chose… Oui, bon, je veux peut-être que Charity m’aime bien, au moins. On peut pas dire que je m’y sois pris hyper subtilement, ok. Je me lève donc, sans bruit, m’approche, et m’assied précautionneusement sur le lit, qui par miracle ne grince pas. ( Enfin c’est pas un miracle c’est mon entraînement en fait, mais ça faisait pas beau dans la phrase entraînement. ) Bon, Cha, si tu veux me mettre ta main dans la gueule s’il te plaît, fais-le maintenant. Ma main vient se poser sur son épaule, et j’avale ma salive avant de parler :
« J’imagine que c’est normal d’être fatigué après… »
Là, je marque un temps de pause qui était pas prévu. Après quoi, Silence, au juste ? Après avoir vu un mec se faire dessouder sous ses yeux par un autre type qui n’était jusque là qu’une sympathique tête de con ? Après avoir été entraîné dans une sombre histoire en coulisses d’une prison ? Décidément, réfléchir avant de parler, c’est bien ça qui me manque. Je retire ma main, l’appuie sur le matelas, et ponctue mon début de phrase d’un « hum ». Je ferais peut-être bien d’y aller, moi, ou ça va finir vraiment en catastrophe… | |
| | | Charity Raven 4525 Happiness in Slavery
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| Sujet: Re: La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity Mar 24 Juin - 5:30 | |
| Il s'assoit à coté de moi, et je bouge pas d'un poil. J'me sens mal, nul et angoissé. Pas la première fois, bien sur, mais disons que ces dernières années j'avais éviter ce genre de situation... Humiliante. Oui, c'est une humiliation, vous avez bien lu. Pourquoi ? Peut être parce que je suis roulé en boule en robe sur le avec le tatouage qui se voit à travers les attaches que j'ai dans le dos et des brulures de cigarettes sur la cuisse ? Peut être parce que je pleure devant un mec qui s'en branle certainement avec autour de lui des feuilles inutiles où en antécédent, première ligne, il est écrit que j'ai failli mourir d'hypothermie ? Peut être parce que je sais pas quel jour on est, et que ce mec arrive frais comme un gardon après avoir tuer deux types alors que moi, juste regarder, ça m'a foutu des cauchemars terribles ? J'aurais dû rester là où j'étais, la vie normale c'est pas mon truc. Puis là dessus, monsieur lâche la petite phrase qui tue. Ouais, j'ai le droit d'être fatigué ouais. J'en veux pas de ta compassion, j'en veux pas de ta putain de main sur mon épaule. Retires là ! ...Et tu m'obéis. Puis finalement, remets la, parce que j'ai toujours préféré être mal accompagné que seul. J'aime pas quand les gens passent devant moi sans me voir, ou voir même en esquivant ostensiblement mon corps de leurs champs de vision. Tout les gens qui disent aimer la solitude, je les encule. Je suis content qu'il soit venu, malgré tout, parce que si je restait encore une semaine de plus tout seul dans cet univers blanc, je serais devenu fou. Moi, Charity Joyce Condolence Obedience Raven, déclare être la pire bouse que l'humanité ai jamais chié, la dernière des merdes présente sur cette putain de planète de con, la plus monstrueuse des créations divines, tant ma capacité à vivre et à construire mon bonheur est nul... Mais ce n'est pas de ta faute Silence. Pendant mes pauses méditatives, j'ai un peu pris du recul, et, soyons lucide, si c'était pas Moxie, c'était moi. Je regarde par dessus mon bras le mec assis près de moi, et j'arrive pas à ressentir la haine contre lui. Par contre je me sens incroyablement con de m'être fait trompé comme ça. J'me sens trahi même, comme si j'avais éprouvé des trucs pour quelque chose qui n'existe pas. J'ai couché avec une figure en carton-pâte. Je déplie lentement et précautionneusement mes jambes devant moi et je me redresse, c'est pas le moment de me cacher derrière mes avant-bras. Je le regarde d'un air fatigué à travers ces saloperies de cheveux qu'en finisse pas de pousser.
- Silence...
J'ai les yeux humides, je le sens. Et puis j'ai ce putain de truc au milieu du visage qui me donne d'une l'impression d'avoir une muselière et deux de pas pouvoir loucher. Je hais, j'abhorre, j'exècre les hopitaux. En général, quand on y vas, c'est qu'on a mal, et en plus de ça, on a encore plus mal dedans à se faire tripoter de partout. Enfin bref, je regarde Silence droit dans les yeux, et me demande c'que je vais bien pouvoir lui dire. Silence.... Est ce seulement son vrai nom ?!
- Je repose la question auquelle tu n'as pas daigner répondre, qui es tu ?
J'arrive quand même à faire des super formulations de phrases et à avoir un vocabulaire correct en allemand, j'suis fier de moi. J'dois avoir environ le niveau D1 en ces langues là, et j'en suis très content, ça fait que j'suis bilingue. Pourtant, on peut pas dire qu'en cours, j'étais un putain de bosseur, mais j'aime beaucoup les langues. J'avais des motivations bien con pour les apprendre, mais ça marchait plutôt bien. Pour l'anglais, c'était pour comprendre le sens des chansons que j'aimais, et pour l'allemand, c'était pour faire chier mes parents qui étaient nés à la fin de la guerre, puis aussi parce que y a un tas de trucs cool en Allemagne maintenant. Si on met à part Sadismus, bien sur. J'suis en train de me demander si je devrais pas retourner en France, et vivre chez mes parents jusqu'à ce qu'il meurt avant de finir moi même à l'hospice. Non, j'en serais pas capable, d'aller à Paris. Ca serait une forme de suicide, et le suicide est un pêché grave. Je pense pas retourner en France un jour, honnêtement. Trop déçu peut être ? Puis pourquoi l'herbe serait plus verte ailleurs pour moi hein ? Regarde ce que ça donne quand je m'installe ailleurs ! Je carresse doucement le chaton avec mon pouce, faut que je lui trouve un nom à la pauvre bête. Un coup d'oeil dehors, et le nom est tout trouvé.
- Toi, tu vas t'appeller Hermannstrasse.
Le nom de la rue à coté. Quand j'irais le faire vacciner, je ferais ses papiers. Tout ça tout ça... Voilà... Hum hum... A ce moment là, une infirmière est rentrée. Ma main a attraper la lampe de chevet moche qui trainait là, et l'a lancé contre elle.
- CASS'TOI SALE PUUUUTE !
Oui, il est beau mon français aussi, très délicat et raffiné. L'objet explose contre le mur, et la nana s'enfuit en hurlant. Ma tête retombe, et de nouveau je vois rien à cause ces saloperies de cheveux.
- T'aurais pas dû m'ammener ici... | |
| | | Silence 4321 Enjoy the Silence
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| Sujet: Re: La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity Mar 24 Juin - 8:13 | |
| Bon il ne dit rien, donc j’imagine assez que suivre mon idée ( qui est de se casser d’ici puisque ma présence ne donne pas l’impression d’être exactement bienvenue ) a l’air d’être une initiative qui serait approuvée par Charity si je lui présentais. J’aurais mieux fait de ne pas venir effectivement. Même si le chaton qui semblerait-il est aux anges d’être contre Charity serait du coup resté dehors et sans doute mort de faim en quelques jours. Ou de froid. On appelle ça la sélection naturelle, et va savoir pourquoi, mais ça c’est légal. C’est fou ce que ça peut s’avérer dur de se lever d’un matelas, par moments. A Charity, je lui présente mon profil, et j’essaie de ne pas réguler mon expression. J’ai l’air de euh… Ben d’un chaton abandonné dans la rue qui veut qu’on fasse attention à lui, par exemple. Certes, je suis moins doué pour les expressions suppliantes, et puis bon, je suis vachement moins mignon qu’un chaton, mais peu ou prou c’est mon expression. Du coin de l’œil, je le vois qui me regarde, mais je ne bouge pas, et rien dans mon attitude ne trahit que j’ai remarqué ses mouvements. Je sais pas jusqu’à quel point les civils peuvent supporter mon entraînement, mes réflexes, mes manies et ma prudence qu’ils appelleraient de la « paranoïa compulsive » mais je pense pas que ce soit un de mes atouts à montrer. Je ne fais plus comme si j’étais le Silence qui s’est présenté à Sadismus, un grand sourire aux lèvres et sa Nintendo DS en poche, mais je ne me montre pas non plus totalement comme l’assassin hyper-entraîné que je suis… Il m’appelle à mi-voix, et je prends le risque de lui jeter un regard en coin. Bon ce coup-ci, pas de regard qui me donne envie de rentrer sous terre, par contre y’a toujours autant de cheveux devant. J’avale ma salive lentement, et très nerveusement, en me sentant un peu coincé. Il cherche mes yeux des siens, et j’ai une folle envie de jeter des coups d’œil sur les côtés, parce que j’ai strictement horreur de soutenir le regard des autres. Je me force, mais ça me rend nerveux au possible, et ça accroît mon malaise de façon assez phénoménale. Je m’autorise à détourner les yeux une fois sa question posée, et regarde par la fenêtre, partagé entre une angoisse qui me serre la gorge et un soulagement qui me détend les épaules. Il veut savoir qui je suis. Je peux bien évidemment pas tout lui dire, c’est trop dangereux – d’abord pour l’Ordre, ensuite pour lui et en dernier pour moi. Ou inversement, d’abord pour lui, ensuite pour l’Ordre, et puis pour moi aussi… J’appuie un coude sur ma cuisse, et passe une main fatiguée d’avance sur mon visage, retenant un immense soupir. Qui je suis. Alors ça, Charity, j’ai cherché la réponse pendant longtemps, et je l’ai jamais trouvée.
Le deuxième coude vient rejoindre l’autre sur mes cuisses, et j’appuie maintenant franchement mon front dans mes mains, épaules écroulées. J’ai pas l’attitude du mec vainqueur qui vient réclamer des félicitations pour avoir sauvé la vie du monsieur là dans son lit, ah ça non. Pas assez d’assurance pour réclamer un peu plus que de l’attention et pas trop de claques. Ouais, on dirait pas extérieurement, je sais. On dirait pas, ça résume ma vie. Je me redresse un peu, au moins pour pouvoir parler, replie une jambe sous moi, calant le talon sous mes fesses, mais les épaules ne se redressent pas, gardant leur attitude un peu effondrée.
« C’est Silence Sérénité mon vrai nom. J’ai euh… Environ 22 ans mais personne n’est sûr, j’ai pas de nationalité… »
Ma voix s’éteint, et je fixe mon regard sur le carrelage. L’Ordre s’y est bien pris pour qu’il n’y ait strictement rien à raconter sur moi. Et on peut pas dire que j’ai essayé de les empêcher de ça en faisant quoique ce soit. J’hausse simplement des épaules, n’essayant pas vraiment de cacher mon malaise derrière une expression typée « mais ça va aller, je suis un homme fort ». Mes doigts trouvent un fil de la couverture, et je joue à tirer dessus, en me faisant un peu mal aux mains parce que le fil veut pas se laisser arracher et qu’il rentre dans ma peau :
« Et puis voilà, c’est tout… »
J’ai presque envie de me laisser tomber allongé sur le lit, sans gêner Charity, mais sur le côté, la tête vers le pied du lit, et d’attendre je sais pas quoi. Evidemment, je le fais pas. Le chaton, il a l’air de trouver que Charity est vachement plus intéressant que moi, parce qu’il s’est calé contre lui et ronronne comme une Harley Davidson, et qu’il s’intéresse plus du tout à moi. J’peux pas vraiment l’en blâmer, mais quelque part, ça m’emmerde, je sais pas pourquoi, un genre de petit pincement hyper désagréable, et qui passera dans quelques temps. Je redescends brutalement sur terre avec un sursaut des plus mémorables quand Charity se met à gueuler et lance sa lampe de chevet sur une pauvre femme qui avait rien demandé, mais qui n’arrive pas à l’esquiver. Tonk que ça a fait le bruit de la lampe de chevet sur son crâne. Je reste interdit quelques secondes, et quand je parle, c’est le français qui me vient, parce que j’y pense pas.
« Je… Je… Désolé. Je reviens. »
Aller voir l’infirmière, lui expliquer ce qu’il s’est passé – un petit mensonge de plus ou de moins je suis plus à ça près après tout – et tout va bien se passer. Donc j’abandonne une fois de plus Charity dans sa chambre, et retrouve l’infirmière victime de sa colère, qui gémit non loin de la porte en se tenant le crâne. C’est une grosse allemande comme tout le monde se les imagine : blonde sale, rougeaude, épaisse. Je m’approche d’elle à pas furtifs – même que j’aurais pas dû parce que quand ma voix s’élève, elle a un sursaut effrayé – et lui explique en allemand à mi-voix que Charity a été traumatisé par un hôpital dans son enfance et qu’il ne faut pas lui en tenir rigueur, surtout, ne jamais lui parler de cet épisode douloureux, et avoir beaucoup beaucoup de patience… Elle me coupe en me hurlant de dégager. Entre autres, aussi, qu’elle sait mieux son métier que moi, que je ferais mieux de rester dans ma prison de dégénérés et de laisser les honnêtes gens guérir lentement même s’ils ne le voulaient pas. Très agréable. Je rentre dans la chambre de Charity avec vivacité – c’est le moins qu’on puisse dire – et m’adosse contre la porte au cas où Greta essaierait de l’enfoncer pour me ramener de force à Sadismus. J’ai le souffle un tout petit peu trop rapide – c’est pas le petit sprint que j’ai couru dans les couloirs qui m’essouffle normalement – et j’attends une minute pour me détacher de la porte, et faire quelques pas un peu au hasard dans la pièce. Un désastre, j’avais raison. Finalement, je fais ce dont j’avais envie : je retourne sur le lit de Charity, et me laisse tomber dessus, allongé, genoux pliés au niveau des oreillers, bien caché derrière un bras replié.
« Fait chier. »
Ma voix est juste un tout petit peu pas assez assurée. Juste un peu. | |
| | | Charity Raven 4525 Happiness in Slavery
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| Sujet: Re: La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity Mar 24 Juin - 11:41 | |
| Ne pas connaître son âge, ne pas connaître l'endroit d'où l'on vient. Comment c'est possible ? Je crois qu'il ne peut pas me le dire, et je ne lui demanderais pas. J'me fais c'te reflexion là tandis qu'il part rassurer l'infirmière ou au moins s'assurer qu'elle gueuleras pas partout pour ramener un putain d'medecin qui virerait Silence et qui me droguerait. Je ne veux pas, je veux qu'il reste. Il revient vite d'ailleurs, s'effondre sur le matelas et jure un coup en français. C'est sur que cette langue s'y prète bien, enfin je trouve. L'allemand, c'est bon pour parler du Dasein ou ce genre de connerie. Moi j'suis pas trop philosophe, alors je laisse ça à d'autres. Je le regarde, allongé sur mon lit comme une grosse loque, et j'me dis que y a vraiment des connards dans ce bas monde. Il fait tellement fragile comme ça, sous une couche de branleur. Je suis content qu'il ai parlé ma langue maternelle, je sais pas trop pourquoi, une forme d'attention. Et j'aime bien qu'on fasse attention à moi. Avec mes maigres moyens, je rampe pour me mettre parallèle à lui sans me casser quelque chose, et j'me couche à coté de lui. J'embarque Hermannstrasse, qui n'est pas très content d'être déplacé de son nid chaud, et je le mets entre nous deux. Le chaton se colle à moi et ronronne de contentement d'être au chaud contre un corps humain. Lui aussi, il aprécie bien qu'on l'aime. Comme tout le monde en fait. Je me sens pas très bien, comme toujours, mais là c'est doublé d'une angoisse de perdre quelque chose.
- C'doit être dur de... D'pas avoir d'coin où s'pôser.... 'fin j'sé pô... Je...
Oui, m'entendre parler français normalement, ça fait un peu peur. Rassurez vous, dans mes boulots successif, causer comme ça ne m'a jamais fait du tord, vu que j'avais des job de débiles mentaux. R'marque, j'ai jamais eu mon BEPC, ça aide pas. Administrativement, je suis un putain d'illétré, et si le fichier ardoise marchait encore ben... Y aurais encore d'autres trucs pas du tout sympa marqué dedans.
Passons.
Reste avec moi. J'veux plus être tout seul. N'importe qui, j'veux même bien me prostituer pour plus être seul. Imaginez à quel point il faut tomber pour être vraiment seul, à un point où vous pouvez être dans une merde noire sur tout les points de vues, et que tout le monde s'en branle. Le syndrome Kitty Genovese à tout les coins de rues en somme. Horrible non ? Cette femme s'est fait poignardée de dix sept coups de couteau en pleine rue, et personne n'a prévenu la police ou j'sais pas quoi. Imaginez, vous hurler à l'aide, et personne ne vient. Personne. Ils vous regardent tous couler, se marrent bien, et rentrent chez mamie se manger des tartines en regardant l'Euro deux mille huit. Super ! Bande de con, je vous ferais avaler votre connerie et j'enfoncerais ça avec mon poids au fond de votre gorge, ça vous apprendrais un peu la vie. Mais c'est loin tout ça. Je me blottie contre Silence. Je veux pas tellement savoir pourquoi il a pas de nationalité tout ça, j'y tiens pas trop, j'me dis que c'est à lui, et que c'est p'tète dangeureux, mais voilà quoi... J'aimerais bien comprendre par contre.
- Silence, pourquoi t'as dis à mon neveux que euh... Fallait pas me toucher ?
Ca, je l'ai dis en allemand. Moins gêné comme ça, c'est plus impersonnel. J'suis sur qu'avec le français, il pourrait déduire d'où je viens, et dans quel milieu social j'évolue. Mais revenons en à la question qui tue. Bon, ok, on a couché ensemble et tout, mais moi j'étais beurré comme un petit Lu et puis... Je sais pas, j'imaginais pas qu'on pouvait tuer pour moi en fait. Enfin j'me dis que le petit avait dû quand même faire d'autres conneries que me blesser avec des cigarettes, parce que j'en vaut pas le coup, vraiment.
- ... Mais j'sais pas, merci pour... Euuuh... M'avoir sauver on va dire. C'est très euuuuh... Gentil ?
Là, je vous présente toute la subtilité Charityenne. Aplaudissez, oui oui, ça le vaut bien. Mais je suis effectivement reconnaissant quelque part. Je sais pas si ça en valait le coup, mais je suis pas mort, et j'aime plutôt bien ça d'un certain point de vu. Je me cale d'une certaine manière à pouvoir sentir les battements de son coeur. Sauf si l'ami Silence est moine tibétain, je pense pas qu'il puisse contrôler son rythme cardiaque. Celui là, il ne mentira pas.
T'as vu, depuis que je suis plus seul, j'suis plusse calme. | |
| | | Silence 4321 Enjoy the Silence
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| Sujet: Re: La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity Mar 24 Juin - 13:24 | |
| Moi je bouge plus. J’ai la tête calée sur une petite colline formée par la couverture, le corps dans une position pas assez tordue pour être inconfortable, et les yeux fermés – même si je surveille toujours très étroitement mon environnement, y’a des habitudes qui ont la peau dure. Je le sens qui se couche contre moi, et même si, par pur réflexe, j’ai envie de déguerpir en courant en sentant un corps aussi près du mien, je ne bouge toujours pas. J’émets juste un petit bruit de gorge tout doux, et garde les yeux résolument fermés, la respiration calme. L’énervement de Greta l’infirmière perd un peu de son effet sur moi à mesure que j’arrive à me convaincre que c’était pas de ma faute. Ca va un peu mieux, et mes cils frémissent quand j’entends la voix de Charity qui s’élève. Effectivement, il parle français. Tiens le chat aussi est là, et je le caresse du bout des doigts – prêt à les retirer d’un mouvement vif si jamais il a dans l’idée de me griffer – en réfléchissant à ce qu’a dit Charity. Dur ? … Je sais pas. J’ai pourtant bien un coin où me poser. Près d’un type que je déteste et dont j’ai une frousse terrible, même si je suis capable de le tuer de mille et une manières. Capable techniquement, seulement voilà en réalité c’est impossible. Je peux me reposer quelque part, attendre que les choses se tassent, passer un peu de temps à réfléchir, ce genre de choses… Je ferme les yeux un peu plus étroitement, prend quelques inspirations discrètes pour renifler son parfum, qui se résume à… que dalle. Evidemment, les hôpitaux sont pas connus pour leur amour de l’individualité, ce genre de choses… Je pousse un petit soupir contre lui, mais ne bouge pas plus, parcouru d’un léger frisson. Il avait peut-être raison fallait pas l’emmener ici. Peut-être que j’aurais pu me démerder tout seul à l’infirmerie de la prison pour ses blessures… Ouais bah Silence, c’est pas la première fois que tu fais des conneries, non ? Je rouvre un œil gris clair quand sa voix s’élève à nouveau, sa poitrine qui vibre contre moi alors que l’air la traverse. Une lame glacée me prend aux tripes et je referme précipitamment la paupière, la crispant très fort. Je me pelotonne non seulement sur moi-même mais en plus contre Charity, et j’en suis pas très sûr, mais je crois bien que j’ai eu un piaulement plaintif. Ca s’appelle une négation de la réalité, ou un déni, c’est comme vous voulez, parce que je ne veux pas que ce gamin que j’ai tué si froidement soit son neveu. Je ne veux pas.
J’entends plus rien, et je sais pas si c’est parce que j’écoute pas ou parce que j’ai tout simplement pas envie de savoir la suite. S’il te plaît Charity, ne me déteste pas. Il y avait sûrement une autre solution que de l’étrangler, mais il aurait fallu que je sois quelqu’un d’autre pour la trouver, je n’ai eu le réflexe que de ça sur le moment… Je suis désolé, désolé, désolé. J’ai une affreuse boule dans la gorge qui me fait mal et qui m’oblige à respirer plus vite, un peu comme un animal blessé, les flancs palpitants d’une vie qui ne veut pas tout à fait partir même si elle est mal barrée dans ce corps. Une de mes mains vient s’appuyer sur le ventre de Charity, parce que je cherche désespérément un appui, n’importe quoi qui ne me fasse pas sentir trop coupable. Je le suis, ouais ça je sais. Je voudrais juste que lui, particulièrement lui, Charity, ne m’en veuille pas trop et ne me tienne pas rigueur d’être un type aussi … aussi décalé, spécial. Je sens sa tête qui est pas loin de ma jugulaire, eh ben il doit pas être déçu, parce que mon cœur bat très vite et très fort, ça me fait mal dans la poitrine, comme un tiraillement incongru. Oh non, il ne lâchera pas, bien sûr que non, il ne me fera pas ce plaisir. Un léger tremblement me parcourt rapidement avant que je le maîtrise, et je me colle un peu plus à Charity – sans écraser le chat – et cache mon visage dans le creux de son épaule avec l’impression que je vais sous très peu de temps me manger une grande claque dans la gueule. J’ai jamais aimé me faire cogner, mais de lui particulièrement et en ce moment, ça me ferait sans doute plus mal que toutes les fois précédentes. Je me base uniquement sur une certitude que s’est fait mon inconscient et qui ne repose sur sans doute rien de concret, mais je suis intimement persuadé que si lui me rejette et me frappe, là, je pourrais affirmer que finalement j’ai tout perdu. Et puis ça faisait très longtemps que j’avais pas pleuré sur quelqu’un moi. Au moins une bonne dizaine d’années. Mais il semblerait que laisser les larmes couler soit la seule manière de faire partir cette putain de boule horrible qui squatte ma gorge, alors c’est ce que je fais, toujours bien caché contre lui. J’ai horreur de pleurer quand y’a du monde. Strictement horreur. Mais maintenant je peux rien contre ça, alors il doit avoir l’impression qu’il a de l’eau qui lui coule dans le cou. Il y a des ces moments où je me hais avec toute l’application du monde. Est-ce qu'il va se rendre compte que je pleure même pas la mort de son neveu, mais par frousse qu'il me haïsse ? Mais avec un gros effort, j’arrive à contenir le tout, même si ça casse un peu ma voix, et je me décale un peu, restant tout de même effondré dans les couvertures – qui sont foutrement rugueuses, et quand je me relèverai j’aurais sans doute les marques sur la joue. Je garde les yeux fermés, laisse mes mèches de cheveux sur mes yeux pour ne rien voir et ne surtout pas rencontrer de la colère ou du dégoût de sa part, et je déclare, de ma voix qui est bizarrement enrouée :
« Je suis désolé pour ton neveu… J’voulais pas qu’il te fasse du mal j’aurais peut-être dû… »
J’aurais sûrement dû. Mais maintenant c’est trop tard, le neveu est mort, l’oncle va pouvoir me détester, et moi… Moi… J’ai la nausée. | |
| | | Charity Raven 4525 Happiness in Slavery
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| Sujet: Re: La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity Mar 24 Juin - 15:07 | |
| Là, il y a une couille. Comment je sais ça ? Peut être à cause de son rythme cardiaque, peut être parce qu'il s'est raproché de moi, peut être parce qu'il me pleure dessus. J'suis malin et observateur hein ? Je sais, ça vous troue le cul de façon mémorable. Tu sais ce qui est génial à être moi ? C'est que tu peux te foutre dans une merde noire sentimentale sans faire exprès par l'opération du saint esprit sans rien comprendre à ce qui s'est passé. Enviez moi. Enfin il n'empèche que je sais pas pourquoi il me pleure dessus, je comprend pas, j'ai dis quelque chose de tout vilain ? Vaguement inquiet, je tente de passer mes bras autour de son corps pour lui faire un.... Calin ? Oui, c'est ça le mot. Un calin tout mignon tout sympa. J'essaye de pas me recasser le nez ni le doigt en faisant ça, et ça marche plutôt pas mal (Donc bien. ). Puis j'entends ce qu'il dit. Que je sois désolé pour MOXIE ?! Mec dont je ne connaissais pas le nom avant de le rencontrer, et que je n'ai pas vu depuis... Longtemps en fait. Le truc qui aurait peut pu me faire pleurer, c'est qu'il soit le fils de ma soeur qui est morte, mais ça je crois que je vais pas le dire à Silence, pas plus que que je ne lui dirais que l'autre mec qu'il a tué était mon beau-frère. Putain, Cha', tu te rends compte que tu tiens dans tes bras un meutrier ? ... Non, mauvais résonnement, retournons la chose. Putain, Sil', tu te rends compte que t'es tenu dans les bras par un... Un truc pas bien ? Je sais pas, j'arrive pas à lui en vouloir, même si il a buté un des derniers vestiges de ma soeur sur cette terre. Elle s'est tué de ne pas être une bonne mère. Ben voilà, maintenant, son Moxie l'a rejoit, et tout est pour le mieux...
- Hey... Silence, ce mec m'avais brûlé avec mes cigarettes sur l'interieur de la cuisse exprès, et en plus j'l'ai pas vu depuis.... Depuis mon mariage, tu crois que ça va me boulverser énormément qu'il soit crevé ?
Bon j'ai réussis à mettre en place ma super logique de fou oralement, le monde est sauvé. Arrête de pleurer, s'il te plaît par contre, parce que moi ça me fous dans des états de stress terribles. Pourquoi ? Je sais pas, j'ai l'impression de faire du mal autour de moi alors que c'est quand même pas entièrement de ma faute, enfin si, j'aurais pas dû dire que c'était mon neveu, ça c'était vraiment pas fin. J'ferais gaffe maintenant, je dirais plus de connerie, là... Chut chut Charity, ne rajoute rien... Voilà il a besoin d'un calin le petit là... Et puis .... Oh le con. Oh putain le con.
- Euuuuh.... J'suis veuf hein Silence... NON ! Merde ! J'suis divorcé, et elle est morte après. Voilà. A pu d'alliance. A pu...
Puis bien sur, je l'ai au doigt, vu que je l'enlève pratiquement jamais... Je la tripote avec le pouce de la même main, un con d'anneau en or avec des connes de gravures de con dessus. Puis là j'me fais genre la révélation du siècle. Je fronce les sourcils, j'avais fais tellement de... Trucs après mon divorce, tellement ça m'avais fais mal, j'avais... Enfin voilà quoi, vous voyez le tableau. J'ai beaucoup perdu, je suis plus le mec avec les cheveux longs jusqu'au fesses trop maigre qui escaladait les arbres pour voir ce qu'il y avait en haut. Plus blasé je dirais. Au mieux. Plus calciné interieurement aussi conviendrait, mais c'est un peu long et ça sonne pas bien à mon oreille. Mais là... Ben ça me fais presque plus mal qu'elle ne soit plus là... L'énorme poids qui me collait au sol ces dix dernières années, bah y a plus. Je fais couler l'alliance de mon doigt, et la balance par la fenêtre d'un geste leste. Sans écraser le chat ni Silence. Et ça me fait rien, alors que normalement je devrais me rouler en boule sur le sol en hurlant, puis courir dehors et fouiller les buissons, la bave aux lèvres et mort d'angoisse de perdre cet objet, le dernier truc qui me reste d'un passé.... Potable. Ca fait mal de se dire qu'on a foutu son bonheur aux chiottes pendant dix ans pour des conneries comme ça. Enfin t'as vu Silence, tu peux plus te sentir trahie parce que j'avais une alliance au doigt. Bizarrement, qu'il se mette à me gueule dessus parce que je l'avais floué me gêne bien plus que le fait d'avoir balancé un souvenir d'elle par la fenêtre. Et si j'arrêtais de parler d'elle avec des pronoms ? Et si je disait son nom à haute voix ? Le petit gollum aux yeux révulsés et à la posture ridicule au fond de moi me dis de le faire. Osez prononcer son prénom à haute voix, coilà quelque chose que je ne fais plus depuis.... Trop longtemps.
- Valentine.... Elle est morte, elle est plus là. Et Hope non plus, Rodolphe non plus, et gare St Lazare non plus... Par contre toi t'y es.
Tu sais que tu fais vachement fragile comme ça Silence ? Enfin... Ce genre de phrase venant de moi, c'est comme une déclaration d'amour enflammée après avoir niquer sans capote devant mes parents. SOIS HEUREUX ! | |
| | | Silence 4321 Enjoy the Silence
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| Sujet: Re: La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity Mar 24 Juin - 16:35 | |
| Je sens son bras qui passe contre moi, et bizarrement, ça me calme vachement, ma gorge s’allège et je peux de nouveau respirer normalement – c’est à dire sans émettre un bruit très pénible en inspirant. Ouais c’est con à dire, mais je suis bien là, et j’ai pas envie d’en partir, pas envie du tout. Du coup je suis reste calé contre lui, yeux demi-fermés, une main toujours appuyée sur son ventre, complètement passif. Je sais pas, je suis un mec très résistant normalement mais là je me sens vidé de toute mon énergie, et j’ai pas envie de bouger pour les dix prochaines années au moins. J’ai dû un peu trop me priver de sommeil ces derniers temps, ou alors c’est Charity qui me fait cet effet-là j’en sais rien mais… J’ai foutrement envie de dormir. Mais non, je ne suis pas éteint, je suis juste en veille, les cils baissés sur les yeux – et sûrement qu’ils sont encore humides ces cons de cils – je sens le chaton qui se recale contre Charity en ronronnant, dans son sommeil. Je ferais bien pareil, mais Charity parle, alors j’écoute. C’est fou comme toute mon inquiétude s’est évaporée d’un coup, et j’acquiesce d’un « hum » ses paroles. Effectivement, son neveu n’était pas quelqu’un de sympa, et peut-être même qu’il méritait de mourir. Tant qu’il ne nous fait pas inculquer, il n’aura pas eu tort en tous cas. Mais c’est là qu’un mot me fait tiquer. Légèrement. « Mariage. » C’est pas un mot très sympa je trouve, je sais pas, peut-être parce que ça fait partie du folklore de tout le monde alors que moi j’ai découvert ça j’avais 12 ans bien sonnés, peut-être parce que j’en ai jamais vu l’intérêt, peut-être parce que c’est hors de question pour moi. De toute façon j’existe pas sur les registres, même passer un prêt à la banque en mon nom, je peux pas. Bref, mariage, déjà c’est pas très beau. Vous y rajoutez « mon » devant, et vous mettez le tout dans la bouche de Charity. Moi je me fige, je bouge plus, et je finis par lui lancer un regard ultra-noir en relevant la tête. De une, faut pas essayer de tuer Charity, ça m’agace terriblement, de deux, faut pas essayer de draguer Charity, parce que c’est encore pire.
« T’es marié ? »
Et puis cette putain de voix m’énerve, parce qu’elle a pas récupéré son timbre normal, et qu’elle est encore un peu rauque et assourdie. Je sais pas pourquoi je me sens aussi trahi par le fait que Cha… ce type soit marié – après tout, on s’est rien promis, il m’a sauté en arrivant à la prison c’est tout – mais le fait est là : ça m’énerve, ça me donne envie de casser deux ou trois trucs de rage, et ça me désespère.
« Pourquoi tu me l’as pas dit putain ?! »
Et voilà que je fais ma dinde comme dit toujours Murmure quand je prends cet air-là, indigné et réclamant justice. Mais c’est pas Murmure qui est important maintenant, c’est le sale type, qui tente de m’expliquer un truc alors que moi, je serre les mâchoires avec la terrible envie de lui coller un coup de boule dans les dents pour lui apprendre à mentir par omission de manière aussi ignoble. Je regrette déjà de lui avoir filé cette sale bestiole qui s’est déjà vendue à l’ennemi, on notera, et ce dont j’ai le plus envie là tout de suite maintenant, c’est d’aller péter la tête à deux ou trois sacs de sable. Et j’espère qu’ils comprendront clairement que c’est vraiment pas le moment de me faire chier. J’allais ouvrir la bouche pour lui expliquer mes projets ( à savoir « t’es qu’un sale type, salut » ), mais il me coupe pour m’expliquer qu’il est veuf. Ah non, divorcé et ensuite elle est morte. J’étrécis mes yeux clairs en regardant sur son alliance, muet mais interrogatif : alors comment t’expliques que tu portes toujours ce putain de bout de ferraille que j’avais pas remarqué avant ? C’est assez grave que je loupe ce genre de détails. Ca veut dire que je suis très fatigué – ça je le sais déjà – plus vulnérable aux conneries, plus sujet à être éliminé rapidement. Cela dit c’est absolument pas ce qui m’importe pour le moment, parce que Charity – oui voilà le sale type qui se fout allègrement de ma gueule – semble se souvenir que cette saloperie d’alliance de son soit-disant macchabée de femme, il l’a encore au doigt. Moi, la mine sombre, j’attends la suite des évènements, d’autres explications confuses, histoire de pouvoir me dire « ouais j’avais raison ». Ce que je vais faire ensuite, ça va me foutre en l’air plus sûrement que Vertige et Murmure dans la même pièce. Tuer Charity, tuer sa sœur, nettoyer soigneusement les indices, envoyer au diable ou à n’importe qui cette putain d’alliance, et puis me laisser crever une fois rentré. Voilà. Mais non Charity se tait, le regard un peu dans le vague. Il a les yeux plus ou moins posés sur moi, mais ils ne sont pas focalisés, et j’me demande bien à quoi il peut penser. En tous cas, si c’est du pipeau, il est balèze comme acteur, le Cha, parce qu’il joue bien le type éprouvé par un mariage avec une connasse que la mort de ladite connasse empêche de se sentir déculpabilisé de toute la foirade.
Et la putain d’alliance, elle va au diable ou à je ne sais qui, mais c’est pas moi qui l’ai envoyée. C’est Charity tout seul, il l’a retirée, il l’a jetée par la fenêtre, et puis c’est tout. Moi je suis resté sans rien dire – en fait j’me sentais carrément con, et c’est jamais très agréable comme sentiment. J’ai juste pris sa main et frotté doucement avec mes doigts l’endroit où l’alliance avait laissé sa marque. Il devait la porter depuis longtemps pour que ça en laisse une aussi profonde. Je l’ai écouté parler, de Valentine – j’ai conclu que c’était son ex macchabée –, de Hope – là j’ai un peu plus réfléchi, puis j’en ai déduit que ça devait être quelqu’un de sa famille proche vu le prénom qu’était clamsé – et enfin de Rodolphe. Celui-là, ça devait être un des deux que j’ai éliminé dans les douches. J’ai continué à frotter son doigt avec les miens, gentiment, j’ai juste souri en coin. Je l’ai embrassé, aussi, mais c’était rapide, et juste un peu câlin, comme son bras posé sur moi. Puis j’me suis redressé en fronçant des sourcils, parce que les voix dans le couloir me renseignent très bien sur le fait qu’une autre Greta va tenter de passer à l’attaque pour lui faire avaler ses médicaments. On a encore dix minutes le temps qu’elle s’occupe de ses autres patients – nettement moins récalcitrants que Cha. | |
| | | Charity Raven 4525 Happiness in Slavery
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| Sujet: Re: La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity Mar 24 Juin - 19:39 | |
| Il est euh... Tout mignon comme ça... Je sais pas, j'ai presque cru voir le bonheur sur son visage tellement plus jeune que le mien. Il a frotté mon doigt, c'était tout sympa comme sensation. Il était jaloux. Sur le coup, j'me suis sentit mal, mais après, j'me suis sentit très bizarre par contre. Faut dire que ça m'est pas arrivé souvent, ce genre de truc. Mais bon après, il m'a fait un bisou, un truc tout... On aurait dis un couple, enfin c'était de bons souvenirs très lointain qui revenaient d'entre les morts quoi. J'me suis mit à sourire niaisement comme je sais si bien le faire.
Oh, Charity, tu fous quoi là ?
Conscience te parle, conscience te dis que d'une, c'est un tueur, de deux, et c'est certainement le plus important, c'est un mec. Tu vois le problème ? Non ? Le problème c'est que t'as autant d'experience en la matière qu'un poussin nouveau-né. Puis tu te vois toi gérer un truc pareil ? Nan mais attends, ce mec tue froidement des gens, merde. Tu sais pas d'où qu'il vient, et si il est pas encore en train de mentir. En plus, quand t'es un tout petit peu attaché à n'importe qui, tu deviens con comme une bûche, t'es stressé, et t'a les boule qu'on te laisse au bord de l'autoroute.
Ne t'attache pas, Charity.
J'ai peur d'être trahi.
Mais là, le Silence, il dresse ses oreilles visiblement. Donc je tends les miennes aussi donc. Y a encore une moche qui va venir m'emmerder, et virer le blond sans doute. Il est quel heure ? Tard ? Je sais pas, mais c'est peut être pour nous faire dormir (En donnant des pillules qui rendent cafardeux. ), puis peut être que c'est le jour de changer de pansement aussi, sur mes brulures, et ça, ça fait genre bien mal. Pas de ça devant Silence. Je suis pas un animal en cage bordel de merde ! On me torche pas le cul en public, merde ! Ou non, encore pire, ils feraient sortir Silence et j'serais tout seul. Je regarderais le plafond avec de grands yeux pendant une partit de la nuit, et j'aurais mal. Encore. Je me retourne, me redresse un peu, et réfléchie. Mais mon esprit paniqué tourne en rond et frappe contre les parois comme un papillon dans un verre posé d'ssus. J'amorce le mouvement pour me lever du pieu, qui est un peu pénible vu que je dois gérer avec la fatigue causé par une rhinoplastie et une greffe de peau, et aussi avec des doigts de pieds cassés et un doigt. Bon, j'arrive à marcher en alternant les appuies lit/mur et en faisant gaffe. Je vais très sérieusement vérifier si je peux pas me balancer par la fenêtre. Bon, j'suis au premier, mais c'est trop haut, je finirais en morceaux en bas si je sautais, j'en ai pas la force. Putain, mais je pourrais gérer le bordel avec l'infirmerie d'la prison j'pense. Le pire est fait, hein ? Là, je me retourne vers Silence, je lui fait face en robe arrivant à mi-cuisse, avec de la panique plein les yeux et je sors :
- Putain, faut qu'je sorte, j'peux pas rester là.
Je me dirige péniblement vers la porte, l'entre-ouvre, et regarde ce qui m'arrive dessus. Une moche avec le psychiatre. Oh merde, ils vont encore me les briser ceux là. Ben ouais, de temsp en temps, y a un type spécialisé pour ça qui vient vérifier si les gens dans les chambres sont pas en train de crever de déprime. Puis au besoin il « t'aide » à signer les papiers pour confirmer que tu reste bien encore un peu chez eux. Moi j'ai été con, j'ai signé. Mais là, c'est genre plus possible tu vois. Je tripote nerveusement le bracelet avec mon nom qu'ils ont mit à mon poignet que je suis arrivé, et je me retourne. Puis je tombe, j'suis aller trop vite, je me ramasse sur les genoux et m'effondre sur le coté. Evidemment, après une telle victoire éclatante contre le système de santé public, je ne peux que pleurer rageusement en frappant mon poing contre le sol et en disant un bon « bordel de merde ! ». Silence, je sais que tu peux, emmènes moi AILLEURS !!! N'importe où, si tu veux, on se planque sous un arrêt de bus et on crève de froid en dessous, mais, tu comprends, c'est extrèmement pénible pour moi de me faire tripoter comme ça par les autres. Ca manque de dignité, chose que j'aimerais bien avoir, puis j'ai trop connu ça dans ma vie tu vois. Attendre dans une petite pièce toute blanche avec sa misère et de grands yeux tristes. C'est bon, c'est fini, cassez vous j'arrive à vivre tout seul maintenant.
Silence.
J'ai peur des hopitaux, j'ai peur du froid, j'ai peur d'être seul, tu comprends ? Je sais pas, moi même y a tellement de truc que j'arrive pas à cadrer chez toi, alors j'attends pas la même chose pour moi. Le petit branleur qui jouait à la game boy n'était pas interressant, toi si. Mais je te connais peu en fait, toi tu sais déjà que j'ai été marié, que j'ai divorcé tout ça. Mais toi, t'as fais un truc qui a quand même trop la classe, t'as pleurer dans mes bras. Non, enfin, c'est pas classe mais... Je sais pas. Une preuve de confiance, ou c'était joué ça aussi ? C'est quand que t'arrive et que tu m'entube, que j'aille courir après mon alliance en pleurant pour finalement me mettre une balle dans la tête et en finir ?
J'aime pas angoissé sur du carrelage, ça fait toxico en manque. Mais en manque de quoi ? | |
| | | Silence 4321 Enjoy the Silence
Nombre de messages : 172 Age : 38 Localisation : À onze heures. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: La terre ne s'arrête pas de tourner. / PV Charity Mar 24 Juin - 20:27 | |
| On était bien, super bien même, et j’aurais pu rester comme ça au moins trois plombes d’affilée – je suis sûr que j’arriverai à dormir contre Charity, à dormir vraiment et pas à faire semblant ou somnoler en me sentant menacé par sa présence. Mais manifestement, il n’a aucune envie de rester ici à attendre l’infirmière pour se faire engueuler parce qu’on a froissé les draps, parce que j’ai tout dégueulassé en pleurant, et parce que « mon dieu mais les animaux sont interdits ! ». En plus, elle parlera sûrement de moi en disant ça, quelle pute celle-là. Je ne bouge pas quand il se lève – il a besoin d’aide, mais je suis quasiment sûr qu’il le prendrait mal si je venais l’aider à marcher, ce que je peux comprendre – je reste allongé sur le pieu, roule sur le dos, et fouille dans mes poches à la recherche d’un paquet de clopes salvateur. Une cigarette coincée entre les lèvres, un briquet allumé, et tchic, j’inspire la fumée avec beaucoup de soulagement. Il veut qu’on sorte d’ici ? On sortira. Il me faut juste de la nicotine pour réfléchir. Bon par contre quand il se casse la gueule, je me lève et je viens l’aider à se relever, ce qui n’est pas très dur vu qu’il doit peser dix kilos en moins que moi. Je passe son bras contre mes épaules, le rassied sur le lit, et tire sur ma cigarette, en lui tendant mon paquet et mon briquet – qu’il attrape avec avidité. Je sais pas pourquoi je prends autant de risques pour ce mec, mais je le fais. J’me pensais pas capable de m’attacher aussi violemment et rapidement, c’est manifestement le cas… Ca ne me dérange que lorsqu’il n’est pas dans les parages, dès qu’il est là je peux faire toutes les conneries du monde sans ciller et en y mettant toutes mes capacités. C’est limite effrayant. Première étape : trouver des fringues à Charity, il peut pas sortir comme ça, on serait trop facilement repérables. Je vais directement dans l’espèce de placard où sont sans doute contenues ses fringues, et oh surprise, il est fermé. Petit claquement de langue agacé, mais le cadenas qu’ils ont posé sur la porte ne m’oppose pas résistance bien longtemps ( cinq secondes grand maximum ), et je ramène sur le pieu ses affaires, sans un mot. Il doit très bien comprendre la nécessité de s’habiller.
Deuxième étape, sortir d’ici sans casse. Je vais voir à la fenêtre la hauteur du premier étage, critique, lèvres serrées. Je pourrais sauter par la fenêtre sans problèmes et m’en tirer en parfaite santé, le problème c’est lui… Déjà dans sa forme habituelle, il n’en serait pas capable, alors maintenant, c’est illusoire. Je me mordille la lèvre inférieure, mes yeux se posant alternativement sur les draps, les câbles électriques, tout ce qui pourrait nous servir à mettre en place un dispositif pour se barrer. Mais tout ça prend trop de temps et n’est pas assez discret. Parce qu’il fait encore plein jour, et que sa chambre donne évidemment sur l’avant de l’hôpital, là où tout le monde pourra nous admirer se casser en rappel de la chambre. Non mauvaise idée, très mauvaise idée. J’entame une courte série de cent pas dans la piaule, me mordant la lèvre inférieure en réfléchissant, la clope balayant l’air. Putain une idée il me faut une idée ! Charity a fini de s’habiller, et il me regarde marcher sans parler, ce qui m’arrange assez – j’arrive pas à réfléchir quand on me parle, étonnant non ? Bon si on peut pas sortir discrètement par effraction… Je me redresse et vient m’accroupir devant lui, appuyant un poignet sur son genou.
« Tu peux enlever ton pansement ? » Je fais un geste vers son nez. « Il est trop voyant, ils te reconnaîtraient… » Je tourne la tête vers la porte en entendant les voix s’approcher, et me redresse rapidement, ma clope et moi prenant la fuite vers une autre porte de la chambre, qui communique avec la piaule voisine. Forcée elle aussi en moins de cinq secondes, je m’introduis dans la pièce toute noire qui abrite un grand brûlé – si j’en crois la très légère odeur qui flotte ici. Je lance allègrement à travers la pièce quelques flacons de médicaments qui s’explosent au sol dans un bruit terrible, et parachève mon œuvre en appuyant sur le bouton qui va rameuter toutes les infirmières de garde dans cette chambre-ci. Je m’éclipse rapidement dans la chambre de Charity, qui a effectivement enlevé son pansement – ah c’est mieux quand même – et qui me regarde avec un petit air pas convaincu. Mais attends, tu vas voir… J’enlève mon blouson dans un bruit de bracelets qui clinquent entre eux, et lui tend, puis ramasse le chat, que je glisse contre le ventre de Cha, dans le blouson. Moi je suis légèrement en débardeur sans ma veste, mais Charity n’en a pas non plus dans ses affaires, et c’est pas moi le blessé dans l’histoire. En plus, le chat le préfère. J’écrase ma cigarette sur la couverture, passe une main dans mes cheveux pour les ébouriffer un peu, puis vais me poster contre la porte, histoire de percevoir les cavalcades désespérées de l’armée de Greta vers la chambre voisine. D’un geste de la main je l’invite à me suivre dehors, et j’ai l’air extrêmement naturel en sortant de la pièce. Une infirmière me rentre même dedans – genre bien – et elle s’excuse, ce à quoi je lui réponds que je lui pardonne avec un sourire gentil en coin. On sort sans encombre de l’hôpital, même si je peste intérieurement contre Charity qui a l’air aussi naturel que la poitrine et les orgasmes d’une actrice de cul, et je pousse même le vice à saluer la standardiste qui me trouve très manifestement à son goût – elle a même le culot de dire qu’elle espère que la personne que je visite restera malade longtemps pour me voir plus souvent. Crétine. Une fois dans la rue, je me retourne vers l’hôpital pour vérifier qu’aucune meute de médecins ne s’est lancée à nos trousses, et je souris à Charity en glissant mon bras sous le sien, alors qu’on se dirige vers la prison :
« Ils te mettront pas la main dessus tout de suite, et quand on sera rentré à la prison, ils pourront plus. » | |
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