Sadismus Jail
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Sadismus Jail

Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus.
 
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 Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]

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Sybille Hawkins
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Sybille Hawkins


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MessageSujet: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeLun 24 Mar - 11:07

Il pleut dehors.
Et dehors j'y suis, justement. A me faire déverser des trombes d’eaux sur la tête, trempée jusqu’aux os, recroquevillée contre un coin du mur de pierres marquant les limites de la prison, à trembler, grelottante.
Et je n’en ai strictement rien à faire. Il peut tout aussi bien grêler que neiger, je ne bougerais pas d’un centimètre. Et puis comme ça… personne ne peut voir mes larmes couler, sous la pluie. Dans un geste douloureux, je passe doucement ma main dans mes cheveux gorgés d’eau pour les rabattre derrière mon oreille. Je déteste que l’on cache ma vue, même si techniquement… il n’y a rien à voir. Il fait presque nuit, et avec cette averse… la pluie tombe si drue que l’on ne voit pas à dix mètres.
Qu’est-ce que je fiche ici… Je ne sais pas. J’avais envie d’être seule, de fuir. Etre… le plus loin possible de lui.
Semblant de liberté, dehors.

Tiens, voilà que le vent s’y met, lui aussi. Lentement, je relève légèrement la tête, la séparant de mes genoux entourés de mes bras pour observer le ciel. Des nuages. Plein, beaucoup de nuages gris, d’énormes nuages gris qui semblent fixés au ciel grondant qui n’est pas franchement plus clair. Tout comme moi.
Tout se bouscule, s’agite dans ma tête. J’ai l’impression d’être grise moi aussi, tout comme ces nuages. Vidée de toutes couleurs, de toute joie de vivre. Mais comment cela pourrait-il en être autrement ?
Comment pourrais-je sourire alors qu’il est revenu… ? Après tout ce qu’il a fait ?
Je sursaute. Un éclair.
Je le revois… Son sourire, ses yeux brillant d’un éclat démentiel lorsqu’il s’est jeté sur lui. Un cri. Du sang. Entaille, déchirure.
J’éclate en sanglots.

C’est de ma faute, entièrement de ma faute. Si je n’avais pas réagi de la sorte, si Tobias et moi… ne nous étions pas rencontrés… Il ne serait pas à l’infirmerie en ce moment même, la joue couverte de bandages. Je viens de le quitter, à l’instant. Il dort.
Moi, je n’y arrive pas. Je n’en peux plus.
J’ai envie de mourir.
A défaut, je chante. Une toute petite mélodie dans l’air, ténue, tremblante, tandis que du bout de l’index, je trace une infinité de cercles dans le sol boueux.

Qu'est ce que tu sais de moi ?
Un sourire, un regard,
Au fond on s'connaît pas.
Mais t'aimes bien ce brouillard…


J’éclate en sanglots. C’est dur, trop dur. Pourquoi ? Pourquoi ?! Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à mettre un nom sur ces sentiments contradictoires qui se bousculent en moi ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas lui parler ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas… l’aimer ?
Un nouvel éclair. Flash. Des yeux… gris. Un sourire.
Déchiré, désormais…

Alors je t'aime les yeux fermés,
Sans te montrer mon cœur de verre.
Je crois qu'j'ai peur que tu lises à travers.
Les cœurs de verre,
Ça peut mourir si ça reste entrouvert…

Qu'est-ce que tu sais de moi ?
De mes rêves de femmes,
Des moments où j'ai froid,
Des secrets de mon âme ?


Oui, qu’est-ce que tu sais de moi… ? Rien. Non, rien. Pas plus que je n’en sais de toi. C’est peut-être mieux ainsi…

Alors tu m'aimes les yeux fermés,
Sans regarder mon cœur de verre.
Tu sais j'ai peur que tu lises à travers
Mon cœur de verre.
Ça peut mourir si ça reste entrouvert,
Ça peut mourir si ça reste entrouvert…


Et toi… Tu m’aimes… ?


Dernière édition par Sybille Hawkins le Mer 26 Mar - 9:12, édité 1 fois
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Bella Hope
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeLun 24 Mar - 12:06

Je l’ai perdu dehors…cauchemars ! Le seul souvenir qui me reste d’eux et je le perds. Pas de panique Bella, respire à fond. Vide toi la tête, c’est pas comme ça que tu arrivera à le retrouver. Le dernier endroit où j’ai vagabondé est : dehors. Je regarde par la fenêtre, dans le couloir. Il pleut averse et il commence à faire nuit…Légère hésitation. Oh et puis tant pis, je vais aller jeter un coup d’œil. L’idée de l’avoir perdu, ce seul et unique objet qui me restait de mes parents adoptifs, me fit mal au cœur. Et puis, je suis déjà restée une heure sous la pluie avec Yoruichi, sans pour autant en mourir.
A grand pas je me dirige vers la porte menant à la cour, serrant contre moi la veste épaisse qui me tiendrait un peu chaud. J’ouvre et me faufila à l’extérieure. Aussitôt, la pluie me doucha de la tête aux pieds, collant mes cheveux sur mon visage et en à peine une minute, je sens le froid transpercer mes os au niveau de mes membres non couvert par un bout de tissu.
Je suis folle d’établir une recherche avec un temps pareil mais tant pis, je continue ma traversé, longeant le mur. Le vent se leva et vit voler dans mon dos, mes longs cheveux bruns. Le ciel est surplombé de nuage noir-gris. Je regarde le sol tout en avançant, en espérant voir quelque chose briller. C’est ici que je suis venue me promener, il doit être forcement là….La pluie tombe fort, les lourdes gouttes fouettent mon visage devenue glacial.

C’est alors que j’entendis quelqu’un murmurer une douche mélodie. Je ne distingue pas les paroles, juste un faible son. Je m’avance, curieuse. Plus je m’approche, plus la musique se distinguent ainsi que les paroles. Je n’entends que des brides cependant :


Au fond on s'connaît pas.
Mais t'aimes bien ce brouillard…


Un sanglot, un gros sanglot. Quelqu’un est entrain de craquée et cela me panique complètement. Oubliant ma venue ici, je m’approche avec rapidité, inquiète, mais tout en restant discrète. Je la vois enfin cette personne, je vois sa chevelure rouge flamboyante dégoulinante d’eau. Elle est adossée au mur, pleurant tout ce qu’elle pouvait. Sa m’a l’air d’être une femme, oui. Je m’approche, ses pleures me lacérant le cœur et mon âme. J’ai l’impression qu’autour d’elle se tient un cercle de désespoir. Je ne supporte pas, je haie voir les gens souffrir. Je m’approche encore, plus doucement, je ne veux pas lui faire peur…elle reprend sa chanson et je me fige. Je l’écoute attentivement. Ses paroles me touchent, loin en moi. Je ne suis qu’a quelque mètre d’elle, un ou deux à peine. Mes doigts effleurent le mur. Je ne bouge toujours pas, la voyant tracé des cercles avec son index, dans le sol boueux. Mais qu’est-ce qu’elle fiche ici, sous la pluie ? Même, depuis combien de temps se trouve-t-elle là ? Elle va attraper la mort à rester ainsi, mouillée de la tête aux pieds.

Alors tu m'aimes les yeux fermés,
Sans regarder mon cœur de verre.
Tu sais j'ai peur que tu lises à travers
Mon cœur de verre.
Ça peut mourir si ça reste entrouvert,
Ça peut mourir si ça reste entrouvert…


Puis elle ne chante plus. Je regarde son visage de profil…les gouttes de pluie se mêlent à ses larmes. Sa tristesse me fait mal, dans mon cœur. Autant de désespoir d’un coup, dans le corps d’une seule et unique personne, me tue.
D’une voix douce je lui dis :

« Très jolie chanson… »

Je me rapproche et m’agenouille près d’elle en douceur pour ne pas lui faire peur. Je pose une main sur son bras…il est glacé. Cette froideur me tétanise. Je ne peux pas la regarder comme sa plus longtemps, je quitte ma veste et lui posa sur les épaules. La pluie traverse aussi tot mon pull fin ainsi que mon tee-shirt. Peut importe, la personne ayant besoin de chaleur ici, c'est elle.

« Rentrez à l’intérieur…vous allez attraper la mort ici. »

Je ne sais pas quoi lui dire de plus…une chose est sur c’est qu’elle doit rentrer. J’intercepte son regard et ce que je vis dans ses yeux, me tord le cœur comme une vulgaire chemise que l’on tente d’essorer.
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Sybille Hawkins
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeLun 24 Mar - 13:00

Je suis ridicule. Parfaitement ridicule. Comment, comment veux-tu que quelqu’un puisse tomber amoureux de toi ? Une prisonnière, une tueuse, perpétuellement surveillée par un fou. Qui en voudrait ? Sûrement pas lui… Oui. Si il s’occupe de toi, c’est uniquement pour se donner bonne conscience. Ne pas abandonner une femme enceinte. Parce que il a accepté de prendre ton enfant en charge, pour lui permettre de vivre. Uniquement pour ça.
Mais alors… pourquoi…
Pourquoi est-ce que tu m’as embrassée… ?

« Très jolie chanson… »

Je sursaute. Quelqu’un est là. Une jeune femme, manifestement, trempée elle aussi. Que fait-elle ici ? Ce n’est vraiment pas un temps à rester dehors. Je sais que je suis plutôt mal placée pour dire ça, mais… c’est différent. Je doute qu’elle soit dans le même cas que moi. Et si elle l’était, par le plus grand des hasards, et surtout le plus grand des malheurs… Je la plaignais, sincèrement. En tout cas… elle n’a pas l’air animée de mauvaises intentions. Et puis même, si c’était le cas… Qu’est-ce que cela changeait ? Je n’ai plus l’envie, ni même la force de me battre. Si cela lui faisait plaisir de battre ou d’insulter une tombe…
A nouveau, je sursaute, et frissonne. Sa main, sur mon bras. Un simple contact, doux. Innocent. Cela fait… longtemps, trop longtemps que l’on ne m’a pas touchée ainsi.

« Rentrez à l’intérieur…vous allez attraper la mort ici. »

Incrédule, je lève les yeux vers elle, tout en serrant contre moi la veste qu’elle vient de me donner. Je ne m’étais pas rendue compte jusqu’ici que j’étais complètement glacée. Et cette soudaine source de chaleur ne fait que de me le rappeler. Je frissonne. Toute cette gentillesse, cette sollicitude de la part d’une personne que je ne connais même pas me touche. Et je sens que mes yeux s’emplissent de larmes, une fois de plus.

- Merci… Murmurais-je.

Remerciement autant destiné à son compliment qu’à son geste. Mais là voir ainsi trempée me fait mal. Tomber malade… C’est ce qu’elle risque, si elle reste ici sous cette averse. Pour moi… c’est différent. Peu m’importe. Peut-être qu’un peu de chance, j’attraperais une pneumonie et j’en mourrais. Au moins cela abrégera mes souffrances.
Silencieusement, je la détaille. Je sais que ce n’est pas très poli, mais… au point où nous en sommes tous, je pense que la politesse n’est plus trop de mise, et qu’elle ne s’en offusquera pas trop. Qui sait ce qu’elle a pu subir à l’intérieur de ces murs de pierre ? Elle semble d’ailleurs si fragile, si délicate. Un peu comme moi, en fait… Que fait-elle donc ici ?
Un triste sourire aux lèvres, je tente d’en savoir plus :

- Ne vous en faites pas pour moi… Mais vous par contre, vous devriez rentrer…

De mes yeux d’émeraude, je jette un coup d’œil autour de nous. Personne. Attendait-elle quelqu’un ? Cela m’étonnerait, qui pourrait lui donner rendez-vous sous un temps pareil ? Ou a-t-elle, tout comme moi, simplement envie de solitude ?

- Pardonnez-moi mais… que faites-vous ici, par un temps pareil ?

Autant y aller franchement. Certaines personnes n’aiment pas que l’on tourne autour du pot, et je ne préfère pas fâcher cette jeune femme. Elle s’est montrée si gentille avec moi, cela me ferait mal de me mettre à dos une personne de plus…
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Bella Hope
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeLun 24 Mar - 13:27

Elle serre ma veste contre elle et un léger frisson la parcourut. Je vois ses yeux à nouveaux s’embuer de larmes. J’en ai mal au ventre et au cœur de la voir comme ça. Je ne la connais pas et pourtant elle me parait si gentille et si fragile…j’ai l’impression de me retrouver en elle. Ca me fait bizarre.
Elle murmura un faible « Merci ». Je la regarde, un léger sourire aux lèvres. Décidément, même dans les pires circonstances, j’arrive à sourire sincèrement, apportant un peu de chaleur. Ses beaux yeux verts me détaillent en silence. Je ne dis rien, la laisse faire. Je la détaille à mon tour et remarque une chose qui jusqu’alors m’avait échappée due à ses jambes ramenées vers elle…Cette femme était enceinte. Mon cœur subit une nouvelle décharge douloureuse : une femme enceinte ici, inspirant la gentillesse, enfermée entre ces quatre murs est limite insoutenable comme idée. Enceinte, et sous la pluie à pleurer…qu’avait-elle pour être si mal ?
Ses lèvres s’étirent en un faible sourire et me dit :

- Ne vous en faites pas pour moi… Mais vous par contre, vous devriez rentrer…

- Je ne vous laisserais pas seule ici...murmurais-je.

Hors de question que je lui tourne le dos, la laissant ainsi sous la pluie. Même pas j’en ai eu l’idée. Non, je resterais près d’elle, je ne veux en aucun cas la laisser seule ici…
Je la regarde avec intensité jusqu’à ce qu’elle me demande :

- Pardonnez-moi mais… que faites-vous ici, par un temps pareil ?

La raison pour laquelle je suis ici me revint et me frappe de plein fouet. Mon bracelet en argent venant de ma mère défunte…perdue au milieu de cette cours dont le sol est foulé chaque jour par des prisonniers. Je ne le retrouverais jamais et cette idée m’arracha une douleur psychologique. C’est bête, mais c’est tout ce qu’il me reste d’eux…

Je la regarde, essayant d’effacer mon air triste de mon visage en lui disant :

- Je cherche un bracelet en argent…je sais c’est un peu fou de venir le chercher sous une pluie comme celle là, mais il a beaucoup de valeur pour moi, une valeur sentimentale.

Je me tais, jetant un regard sur le sol, autour de nous espérant le voir quelque part, coincé entre deux cailloux ou enfouis dans l’herbe humide mais rien…

- Vous ne l’auriez pas vus par hasard ?

J’attends sa réponse que je suppose négative…comment osais-je lui demandée une chose pareil dans l’état où elle était. Je regrette aussitôt ma question. Je lui offrit un regard d’excuse, et, ma main toujours sur son bras, lui demanda :

- Et vous que faîtes vous ici ? Vous cherchez quelque chose ou quelqu’un ?

Question stupide, puisqu’elle est ici, assise contre le mur. Si elle cherchait quelque chose, elle arpenterait la cour et ne resterais pas ici, assise, prête à mourir de froid. La pluie tombe toujours aussi fort, mais heureuement, le vent c'était un peu calmé. Ces lèvres sont bleutées, je me demande si elle se rend compte de l’air glaciale qui doit lui transpercer la peau. Alors, en attendant sa réponse, je me m’agenouillai face à elle, frictionnant ses épaules pour tenter en vain de la réchauffer un peu. Mon séjour ici, a fait que même si je suis restée la même, je suis tout de même un peu plus solide, et même si le froid me fait mal, je ne dis rien, ne bronche pas. Intérieurement je suis contente de savoir que quelque part en moi, une petite flamme se rallumait et de voir la jeune femme aussi désemparer devant moi, me donnait l’envie de me battre un peu plus, pour moi…Mais aussi pour elle. Je veux l’aider plus que je ne l’aurais crus en arrivant ici. D’hors et déjà, dans ma tête, je refusais de partir d’ici, tant qu’elle ne se décidera pas à s’extirper de cette boue et de cette pluie qui tiens comme prisonnier son courage et sa volonté. Je la regarde, plantant mes yeux noisette dans ses yeux émeraude ternes et sans éclats. Cette femme était meurtrit de l’intérieure. Je lui offre un sourire, qui se voulait réconfortant, où au moins, ayant l’espérance qu’il pouvait lui apporter un peu de chaleur…cette chaleur qui avait l’air de temps lui manquer.
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Sybille Hawkins
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeMer 26 Mar - 9:39

Tiens…
Apparemment, je ne suis pas la seule à avoir du chagrin. Même si elle tente manifestement de le cacher en me parlant et en essayant de m’aider, son air triste ne m’échappe pas. Qu’a-t-elle donc ? Je m’apprête à le lui demander mais la réponse fuse de ses lèvres sous forme de question, avant même que je ne puisse m’enquérir de ce qui la tracasse :

- Je cherche un bracelet en argent…je sais c’est un peu fou de venir le chercher sous une pluie comme celle là, mais il a beaucoup de valeur pour moi, une valeur sentimentale. Vous ne l’auriez pas vu par hasard ?

C’est donc cela ? Muette, je la contemple pendant quelques instants, le temps que ses paroles fassent leur chemin en moi. Puis soudain, c’est l’illumination. Un bracelet en argent… mais oui ! Me redressant légèrement afin d’atteindre la poche du pantalon de mon uniforme, je parviens finalement à en sortir le bijou, que je lui tends avec un doux sourire :

- Vous avez de la chance… Je l’ai trouvé dans le couloir tout à l’heure, lorsque je sortais. Je l’aurais déposé à l’administration sinon.

Pourquoi le garder ? Cet objet ne m’appartient pas. Ce serait comme du vol. Et inutile d’aggraver ma situation. Déjà le fait de… me savoir coupable de, de… meurtre me donne envie de vomir. Alors en plus voler une prisonnière… Prisonnière dont je ne connais d’ailleurs pas le nom, et qui semble gênée de m’avoir posé la question, même si je peux très bien lire dans ses yeux le soulagement et la joie qu’elle éprouve. Elle a eu de la chance… Quelqu’un d’autre l’aurait sûrement gardé. Que ce soit ensuite pour s’attirer les faveurs d’un gardien, ou simplement par pure coquetterie. Moi je ne mange pas de ce pain là.
… Je viens de remarquer qu’elle a toujours sa main posée sur mon bras. C’est… étrange. Ce contact me gêne et me rassure à la fois. Je ne suis pas vraiment habituée à ce genre de gestes. Lorsque ce ne sont pas des coups, ce sont des caresses peu innocentes. J’ai de nombreuses fois basculé dans les extrêmes, violence et passion… mais je crois n’avoir jamais vraiment eu l’occasion de sentir un geste doux, franc, simple, sur ma peau…
Quoi que…

Tu tournes autour de moi,
Est ce que tu m'aimes vraiment ?
J'veux pas savoir de quoi
Sont faits nos sentiments...


La ferme Sybille, tais-toi tu m’entends, tais-toi ! Poussant un douloureux soupir, je ferme les yeux, rejetant ma tête en arrière pour l’appuyer contre le mur de pierres. Et j’ignore délibérément la question de la jeune femme. Non pas que je ne veuille pas répondre… C’est simplement que je ne saurais quoi répondre. Oui, qu’est-ce que je fais ici ? Qu’est-ce que je fais là, à grelotter sous la pluie, sinon à chercher à tomber malade ? Envie de solitude, de calme… Mais je ne pense pas qu’elle ne puisse comprendre. Ici, on cherche tous de la compagnie, à se soutenir, parler à quelqu’un. Sentir que l’on est bien vivant, essayer de ne pas se laisser tomber.
Moi j’ai déjà touché le fond…

Et ces mains, ces mains sur mes bras, tentant vainement de me réchauffer… Doucement, délicatement, je la repousse, sans animosité. Simplement pour lui montrer que cela ne sert à rien. De toutes manières… J’ai l’impression que cela fait maintenant des mois que je n’ai plus ressenti aucune chaleur, aucune sensation à l’intérieur de mon corps. Meurtrie, blessée, détruite. A quoi bon tenter de m’aider à me relever ? La chute n’en sera que plus dure…

- Ne vous acharnez pas, cela ne sert à rien…

Ma voix n’est qu’un souffle. M’a-t-elle entendue, avec toute cette pluie, et ce tonnerre qui gronde ? Je ne sais pas… Ai-je seulement envie qu’elle m’entende ? Je ne sais pas, je ne sais plus…
Je finis finalement par rouvrir les yeux, et croise son regard. Elle me dévisage, désemparée. A-t-elle l’intention de rester là à mes côtés ? C’est ce qu’elle m’a dit tout à l’heure. En sera-t-elle capable ? Je ne veux pas qu’elle tombe malade simplement à cause d’une de mes lubies. Mais… Je n’ai plus envie de rester seule à présent, en fait. Et j’en viens même à espérer qu’elle reste avec moi. Cette femme est d’une telle gentillesse à mon égard… Je ne sais pourquoi, et je ne veux pas le savoir. Je veux juste profiter d’un simple instant de compagnie humaine, un simple instant de calme…

C’est pourquoi j’ouvre doucement la bouche pour prononcer ces quelques mots d’une voix douce, avant de sourire faiblement :

- Je m’appelle Sybille. Sybille Hawkins…
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Bella Hope
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeJeu 27 Mar - 19:26

Elle se redresse légèrement come pour prendre quelque chose dans sa poche. Quand je vis qu’elle le sortait Lui, je sentis mon cœur bondir d’une joie immense et d’un grand soulagement, dans ma poitrine.

- Vous avez de la chance… Je l’ai trouvé dans le couloir tout à l’heure, lorsque je sortais. Je l’aurais déposé à l’administration sinon. Dit-elle en affichant un doux sourire.

Elle ne se rend même pas compte que rien que pour ce petit geste, je lui voue une reconnaissance presque éternel. Je sens les larmes me monter aux yeux, et je ne peux les retenir.

-Merci…murmurais-je, un énorme sourire mêlée aux larmes, affiché sur mon visage. Je vous revaudrais ça un jour, je vous le promets. Vous n’imaginez pas l’importance que ce bijoux à pour moi.

Je la frictionne toujours, remarquant qu’elle ignore ma question. Exprès ? Pas exprès ? Elle pousse un douloureux soupire, un de ces soupires qui vous arrachent le cœur. Posant sa tête contre le mur, elle ferme les yeux. A quoi pense-t-elle. Elle est tourmentée, ces choses là se sentent.
Elle repousse mon geste avec une grande délicatesse, pour ne pas me faire mal, en me murmurant :

- Ne vous acharnez pas, cela ne sert à rien...

Sa voix est quelque peu étouffée par le tonnerre qui c’est lui aussi, invité, mais je parviens tout de même à l’entendre. Alors, j’obéis mais je ne retire pas mes mains, sachant qu’elles lui apportent une petite source de chaleur. Elle a l’air tellement mal, que je ne sais plus quoi lui dire, ni faire. Tout ce que je sais, c’est que je ne partirais pas d’ici, sans elle. Merci Yoruichi, grâce à toi, mon morale tiens mieux qu’avant.
Ouvrant à nouveau ses yeux, croisant mon regard. Je suis un peu désemparer, par cette femme qui est bien déterminée à rester ici…mais je suis tout aussi déterminée qu’elle. D’une je ne veux pas la laisser ici, femme gentille ayant besoin d’aide, enceinte. Nan même pas en rêve je la laisse sous la pluie ainsi…et de deux, j’apprécie sa compagnie si mystérieuse et troublée.

- Je m’appelle Sybille. Sybille Hawkins…

Elle me dit cela d’une voix douce, magnifiquement douce. Je la regarde, souriant légèrement à mon tour. J’aimerais que l’on m’explique comment arrivons-nous encore à sourire dans une situation pareille.

- Bella, Bella Hope. Enchantée Sybille.

Je pris sa main gelée dans la mienne, la serrant avec douceur. Je penche ma tête de côté en espérant que mon sourire teinté de joie, puisse se transmettre jusqu’à elle. Elle a besoin de couleur dans sa vie aussi vive que sa couleur de cheveux est rouge.

- Depuis combien de temps êtes-vous ici Sybille ?

Je sais, ce n’est pas la question idéal, car au lieu de lui demander ça, je devrais plutôt la forcer à se lever, mais je ne sais pas si elle le fera. Elle ne se lèvera pas tout simplement parce que le poids de son désespoir lui pèse trop lourd sur les épaules, l’empêchant de se relever, de lever la tête et d’avancer…Comment puis-je lui planté quelque grain de bonheur que je garde précieusement en réserve en moi ?

J’essaie de dégager de moi, la plus grande quantité de gentillesse que je possède. Je me reconnais un peu en elle, lorsque moi aussi, j’ai tentée de passer l’épreuve de la pluie. Je me demande toujours pourquoi elle est ici.

- De combien êtes vous enceinte ? Demandais-je avec un petit sourire.

Quel beau présent que, nous les femmes, possédons : porter la vie en soi. Ca doit être quelque chose de magnifique…Mais ça, je ne le saurais jamais.
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeSam 29 Mar - 7:16

Ce bijou devait vraiment être très important à ses yeux, vu sa réaction. Elle en pleure presque. A la fois heureuse d’être la cause de tant de joie et gênée de la mettre dans cet état, je baisse le regard, muette. Et ce n’est que lorsqu’elle prononce à son tour son nom, me serrant doucement la main, que je redresse la tête, répondant à son sourire.

- Un beau nom. Il vous va très bien.

Hope. L’espoir… C’est ce qu’elle s’évertue à me redonner depuis avant, tenter de me faire sourire, vivre, respirer. Me relever… Cette femme est un rayon de soleil au milieu de toute cette pluie. Et même si elle ne parvient à réchauffer mon cœur glacé… sa présence me fait du bien. Haussant un sourcil à sa question, je reste muette quelques instants, ne sachant comment réagir, ni quoi répondre. Depuis combien de temps… C’est vrai. Depuis combien de mois suis-je ici ? D’années même ? Non… J’ai rencontré Ludwig un mois après mon arrivée. Lorsqu’il s’est suicidé, quelques semaines plus tard, j’étais enceinte d’environ d’un mois également. Compte tenu de ma grossesse…
Un an. Presque. 12 mois. 365 jours. Un an d’enfer, un an de calvaire, de souffrance, de combat quotidien. Et cela risque d’empirer encore, maintenant que Sebastian est revenu…
Brusquement très pâle, je déglutis. J’ai le vertige. J’ai l’impression d’avoir déjà passé une décennie ici… Dire que je dois y rester jusqu’à ma mort…
J’ai envie de vomir.
… Au moins, elle ne m’a pas demandé pourquoi j’étais en prison.

- Cela va faire bientôt un an… Murmurais-je.

Je marque une pause, levant mes yeux émeraude vers elle. Elle me pose une autre question, tout en souriant. Jetant un coup d’œil à mon ventre fortement arrondi, je passe doucement ma main dessus avant d’esquisser un pauvre sourire :

- Quand à mon bébé… Je devrais accoucher dans quelques semaines, cela fait un peu plus de huit mois.

J’ai peur tout à coup. Peur que cet accouchement ne se passe mal, que quelque chose de grave se produise. On dit souvent que les derniers mois sont les plus difficiles. J’ai vraiment peur. Il suffirait d’une simple chute un peu trop brutale, un coup… Je ne veux pas perdre cet enfant. Je refuse. Je pense que… que j’en mourrais, si il lui arrivait quoi que ce soit.
Et lui… lui ne se gênerait pas pour le supprimer, j’en suis sûre. Je dois protéger mon bébé, je dois…
Ne pas le laisser faire, ne pas le laisser… s’approcher…
Je sursaute. Je me rends compte que, saisie par la panique, je me mords la lèvre depuis avant. Nerveusement, je passe ma main dans mes cheveux, jetant des coups d’oeils nerveux autour de moi. Allons Sybille, ne soit pas stupide. Comment veux-tu qu’il vienne ? Il doit probablement être dans sa cellule à l’heure qu’il est. Il ne sortirait jamais par un temps pareil. Et de toutes manières… il ne sait même pas où tu es.

Mais alors… pourquoi est-ce que j’ai cette boule dans le ventre ? Je ne sais pas. J’ai peur. Je suis angoissée. A chaque coup de tonnerre je redoute de le voir, distinguer sa silhouette à travers la pluie, de voir son sourire, alors qu’il s’approche de moi…
Non !
Je me suis brusquement relevée, geste qui m’arrache un gémissement de douleur, tandis que je me replie sur moi-même, une main plaquée sur mon ventre. Idiote… Il n’y a personne, personne ! Oui mais… Je ne peux pas, je ne veux plus rester là. Même avec la présence de Bella à mes côtés pour me rassurer, j’ai peur. Je lui lance un regard craintif. Sans doute va-t-elle finir par me prendre pour une folle, avec mon comportement si étrange…

- Rentrons… S’il vous plait…
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeSam 29 Mar - 8:17

- Un beau nom. Il vous va très bien.

Je lui souris en guise de remerciement. On me le dit souvent qu’il me va bien…mais je n’ai jamais sue en quoi précisément. Hope : espoir. Oui c’est pour ça qu’il me va bien parce que même dans les situations les plus désespérer j’arrive à sourire et à tenir en vie cette petite flamme au fond de moi. Quand je lui demande depuis combien de temps elle est ici, Sybille hausse un sourcil et son visage devient encore plus livide. Cette question à l’air de la perturbée, de lui faire…Peur ? Je la regarde inquiète quand elle finit par murmurer :

- Cela va faire bientôt un an…

Elle a vécue toute sa grossesse à Sadismus donc…Cette pensée me fit mal au cœur. Je ne sais pas pourquoi cette femme ici, mais tout ce que je sais, c’est qu’elle m’a l’air fragile, perdue et apeurée. A vrai dire il n’y a que ça dans cette prison : la peur, le mépris…
Elle marque une pause et lève les yeux vers moi lors de ma deuxième question.

- Quand à mon bébé… Je devrais accoucher dans quelques semaines, cela fait un peu plus de huit mois. Me répondit-elle en passant doucement une main sur son jolie ventre arrondis, en affichant un pâle sourire.

-Vous devez être heureuse...

Mais je m’interrompis dans mon élan en voyant le visage de Sybille pâlir un peu plus et afficher une frayeur douloureuse. Elle commence à m’inquiété. Je me demande ce qu’il lui arrive tout à coup. Se sent-elle mal ? Elle sursaute, regardant à droite, à gauche, ses yeux verts émeraude ressemblant à ceux d’un animal terrorisé. Elle se mord la lèvre, passant une main maladroite dans ses cheveux trempés. Soudain je sentis une vague de nervosité l’envahir. Je la sens…Cette peur. Elle est presque palpable.

Chaque coup de tonnerre éclair son visage pâle et effrayer. Sybille que vous arrive-t-il ? Je pose une main sur son épaule gauche en murmurant :

« Sybille qu’est-ce qui ne va pas ? »

A peine avais-je prononcé ces mots qu’elle se releva d’un coup. Je vacille et tomba à la renverse. Quand je la vis se courber de douleur, je me relève d’un bond m’approchant d’elle, la prenant par les épaules.

« Ca va ?? »

Complètement affolé, je la regarde me demandant d’où venait cette peur si soudaine, cette panique si déconcertante. Que lui arrive-t-il ? Elle avait l’air si affolée…je me demande s’il n’y a pas quelqu’un ou quelque chose qui lui a fait du mal ici…physiquement ou moralement. J’en ai le ventre douloureux à voir tant de douleur et de désespoir dans ses yeux.

- Rentrons… S’il vous plait…

- Ok, ne bougez pas, je vais vous aidez.

Je ramasse ma veste qui était tombé lorsque Sybille c’était relevée, la reposa délicatement sur ses épaules et passa son bras gauche autour de mon coup pour la soutenir et l’aider à marcher. Je la serre contre moi pour lui donner un peu de ma chaleur corporelle et la conduisis jusqu’à l’entrée du bâtiment. Ses pas sont incertains, surement dut à la douleur. Je ne sais pas si je lui suis d’une aide quelconque mais je l’espère. Cette peur je la sens toujours. Je suis fragile, mais pas naïve…quelque chose la terrifie ici, au plus haut point.

Nous arrivons à l’intérieur où je pousse la porte pour la laisser passer la première. Je l’aide à l’assoir. C’est pas qu’il fait plus chaud ici, mais au moins elle sera au sec. Je ne pense pas que se soit bon pour elle et son enfant de rester sous la pluie. Sans hésitation et par un geste tout à fait naturel pour moi, je m’assoie à côté d’elle, passant un bras délicat autour de ses épaules en espérant que cela la réchaufferait un peu. Nous étions trempée jusqu'au os. Je n’aimais pas la voir dans un tel état. Qui aimerait voir une quelconque personne ainsi…
Je laisse un instant de pose avant de me risquer sur un terrain, que je pense fragile…

« Qu’est-ce qui vous a fait si peur tout à l’heure ? Je vous ai sentis très mal soudain…comme si vous étiez effrayer que quelqu’un arrive. »

Je tourne mon regard vers elle, en espérant que ma question, ne la contrarie pas…Peut-être que ma simple présence l’aide. Ou pas. Je n’en sais rien, tout ce que je sais, c’est que je veux l’aider d’une manière ou d’une autre. Eternelle espoir de Bella qui persiste.
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeSam 29 Mar - 8:58

« Ca va ?? »

Non ça ne va pas… Laissez-moi, lâchez-moi, s’il vous plaît… Laisse-moi ! Arrête de me hanter, de me tourmenter ! Qu’est-ce que tu me veux, pourquoi moi, pourquoi ?! Laisse-moi, je t’en supplie… A bout de force, je secoue la tête, les yeux pleins de larmes, avant de pousser un soupir de soulagement lorsqu’elle acquiesce. Je veux partir… Oh je vous en supplie, laissez-moi sortir ! Je suis innocente, je suis innocente…
Je ne veux pas…

D’une main tremblante, je serre le vêtement qu’elle vient de me reposer sur les épaules contre moi, et de l’autre je me raccroche à elle, désespérée. Ne me laisse pas tomber… Bella si tu me lâches… Je sens que je ne me relèverais plus jamais. Si tout ceci l’intrigue et la perturbe, au moins elle ne pose pas de question. Du moins pour l’instant…
Mais qu’est-ce qui se passe exactement dans ma tête ? Je ne sais pas… Angoisse, peur, panique, douleur… Rage, amertume, rancœur. Incompréhension ? Mélange de tout ceci je pense. C’est injuste. Ils n’avaient pas le droit de me faire ça, pas le droit !
Il n’avait pas le droit de m’abandonner, de se tuer…
Il n’avait pas le droit de revenir…
Et lui…
Il n’a pas le droit de m’aimer… Tout comme je n’en ai pas le droit…
Oh mon Dieu, aidez-moi, je vous en supplie. C’est dur, beaucoup trop dur. Je n’y arriverais jamais seule…

Après ce qui me semble être une marche pénible et interminable, nous rentrons enfin à l’intérieur de la prison. Et à l’instant même où nous nous retrouvons au sec et à la lumière, abandonnant la pluie et l’obscurité, ma panique cesse. Là, c’est fini Sybille, fini… Ici j’entends tout, je vois tout. Et si il vient… je le saurais. Viens Sebastian, viens, tu m’entends ?! Je n’ai plus peur de toi, plus peur !
Je t’attends…

… Non mais qu’est-ce que je raconte ? Non ne viens pas, ne viens pas ! Reste où tu es, ne m’approche pas, ne m’approche plus, laisse-moi ! En proie à mes tourments et mes réflexions, je sursaute violement en sentant soudainement un bras autour de mes épaules. Lui ? Non, c’est impossible, impossible ! Vas-t’en, laisse-moi !
Oh. Ce n’est qu’elle…
Tremblante, je tente de reprendre mon souffle, tandis que je me laisse aller. Au départ, ce n’est qu’une simple goutte d’eau, une perle salée sur ma joue. Puis lentement, petit à petit, de grosses larmes coulent sur mon visage. Je pleure, silencieusement. J’ai craqué. Je n’en peux plus…
Le cœur battant, j’enfouis mon visage dans le creux de l’épaule de la jeune femme assise à mes côtés, sans plus pouvoir me retenir. Geste instinctif. Besoin de réconfort, de chaleur humaine…
Oh Bella, si tu savais ! M’aiderais-tu à le chasser, toi ? J’en doute… Si douce, si fragile, comme moi… Que pourrais-tu contre lui ? Il te tuerait, sans même que tu n’aies pu tenter un geste…

« Qu’est-ce qui vous a fait si peur tout à l’heure ? Je vous ai sentis très mal soudain…comme si vous étiez effrayé que quelqu’un arrive. »

Stupéfaite, je relève brusquement la tête. Comment… Comment a-t-elle deviné ? Ne sois pas ridicule Sybille, même si poser des questions stupides commence apparemment à devenir une habitude. Tu es livide, haletante, et tu as l’air réellement terrorisée. P as besoin d’être devin pour voir que quelque chose te tracasse…
Muette, je la fixe, les joues baignées de larmes. Je… Je ne peux pas répondre. A quoi cela servirait de toutes manières ? Elle ne comprendrait pas, elle ne pourrait rien faire. Et je ne veux pas non plus la mettre dans une situation compromettante. Déjà trop de personnes ont eu des ennuis à cause de moi. Sebastian est dangereux. Inutile que je lui parle de lui. Et je prie pour qu’elle ne fasse jamais sa connaissance.

- J’espère que vous n’aurez jamais à le savoir.


Voix grave, brisée. Simple souffle, et pourtant bien audible. Je garde les yeux rivés au sol, évitant délibérément son regard. Je… je ne veux pas qu’elle se sente mal à l’aise. Qu’elle croie que je la rejette, que je ne désire pas lui parler. Simplement… Je ne peux pas le lui dire, je ne peux pas !

- Cela n’a rien à voir avec vous, ou contre vous. Ajoute-je avec un faible sourire. Ce serait simplement beaucoup trop compliqué et beaucoup trop dangereux. Je ne veux pas vous causer d’ennuis, après tout ce que vous avez fait pour moi. D’ailleurs… Merci… Murmurais-je.

J’espère qu’elle comprendra, et qu’elle ne m’en voudra pas. Je pense. Cette femme a l’air intelligente et compréhensive. Et si jamais, au pire, elle s’en va, refusant de me parler… au moins elle ne courra plus de risques. J’ignore ce que Sebastian pourrait lui faire, simplement pour m’avoir adressé la parole.
Je frissonne rien que d’y penser.

- Assez sur moi. Parlons de vous, si vous le voulez bien. Depuis combien de temps êtes-vous ici, Bella ? Demande-je sur un ton doux.

Détourner le sujet. Vite. Qu’elle oublie tout ceci, qu’elle me parle d’elle. Je ne me souviens pas de l’avoir croisée au réfectoire, dans les douches ou dans les couloirs. Elle doit donc être nouvelle.
… Je me demande ce qu’elle fait là. Elle m’a l’air assez jeune, tout de même. Et si gentille… Qu’a-t-elle fait pour être condamnée à perpétuité dans un endroit si horrible… ?
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeSam 29 Mar - 10:22

Je remarque un violent sursaut de sa part lorsque je passe mon bras autour de ses épaules. Elle tremble comme une feuille, le souffle saccadé. Elle enfoui son visage contre mon épaule, pleurant en silence. Je déglutis avec difficulté. Ses larmes soulageront peut-être un peu sa douleur. Je n’aime pas voir les gens pleurer, ça me tord le cœur. Je n’aime pas voir Sybille triste tout court en faite…pas une femme comme elle.
Quand je lui ai posé la question du pourquoi une telle frayeur, elle parut stupéfaite. Elle relève rapidement la tête. Elle me fixe, muette, le visage baignée de larmes. Je la regarde, mal à l’aise. Je n’aurais pas dus lui poser la question et la laisser pleurer pour aller mieux…mais voilà, la voir si désemparer c’est…horrible.

- J’espère que vous n’aurez jamais à le savoir.

Sa voix n’est qu’un souffle, brisée mais j’ai parfaitement entendu. Elle détourne son regard du mien pour venir le poser sur le sol. Je suis surprise, j’ai l’impression qu’elle parle de quelque chose d’horrible…de mortel. Je cherche son regard attendant qu’elle continue.

- Cela n’a rien à voir avec vous, ou contre vous. Ce serait simplement beaucoup trop compliqué et beaucoup trop dangereux. Je ne veux pas vous causer d’ennuis, après tout ce que vous avez fait pour moi. D’ailleurs… Merci…

Je la regarde en souriant. Me causer des ennuies…elle ne m’en causera pas, ce qui doit arriver, arrivera d’une manière ou d’une autre. C’est ma devise. En faite, Yoruichi a raison…je suis inconsciente. Je m’en fou du danger, je me fou de qui ou quoi pourrait me mettre en danger. Je ne peux pas laisser une personne comme Sybille derrière moi.

« Vous n’avez pas à me remercier. C’est naturelle pour moi et vous ne me causerez pas d’ennuie. Rester tranquille. »

Je la serre un peu plus contre moi. Parfois je me demande d’où me viens tout cet amour, cette affection qui m’habite. Je sais que cela me perdra un jour…le pire c’est ça : je le sais. Mais je ne peux pas être mon contraire. Impossible pour moi, sinon je me tuerais à petit feu.

- Assez sur moi. Parlons de vous, si vous le voulez bien. Depuis combien de temps êtes-vous ici, Bella ?

L’esquive joliment tournée. Je ne peux pas renier, je ne peux pas la forcer a parler de la chose qui la terrifie tant. Nous serons inévitablement mener à en parler à un moment où à un autre. Je fixe le mur en face de nous, j’ai froid d’un coup. Je me rends compte que je suis complètement gelée.

- Je suis ici depuis maintenant un mois… le temps passe vite entre ces murs.

Je laisse un silence…oui le temps passe vite. Le temps… Je pousse un long soupire en fermant les yeux. Un mois, sans voir ceux de l’extérieur. En un mois, j’ai pas mal changé. Mon morale à pris de l’assurance, il tient bon. Je reste toujours la même, fragile, sensible…mais quelque chose de plus sur c’est établie en moi. Et j’en suis rassuré, peut-être que malgré tout, j’arriverais à faire quelque chose de ma vie ici. Je grelotte légèrement, je ne veux rien laisser paraître. Ce n’est pas le froid qui me tuera, et puis ici, c’est Sybille qui a besoin de chaleur humaine…et moral.

Elle finira par me poser cette question ultime : Pourquoi êtes-vous ici ? Je sais que c’est inévitable. Elle m’inspire la confiance, donc je ne lui mentirais pas. De toute façon à quoi sa servirait puisque je ne suis en aucun cas crédible lorsque je mens.

- Ces murs…me tiennent prisonnière parce que j’ai voulu tirer une amie d’une situation délicate. En bref, on va dire que j’ai pris sa place…

J’ai pris sa place…arf. Oui c’est cela, elle a tué, je suis ici à sa place. Pourquoi ? Parce que je l’aime, que c’est ma meilleure amie…ou plutôt c’était. Je n’en sais rien, je ne sais plus. Je ferme les yeux encore une fois, mes paupières jouant le rôle de rempart contre mes larmes. Je les ravale et regarde Sybille.

« Et vous…pourquoi êtes vous ici ? »

C’est en finissant ma phrase que je me rends compte, qu’encore une fois, je m’engage dans un terrain infesté de mines.
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeSam 29 Mar - 11:07

C’est donc pour cela… Il était évident qu’une femme aussi gentille qu’elle ne pouvait avoir tué, même par légitime défense. Voler ? Elle ne semblait pas être du genre. Et même si j’ai depuis longtemps compris qu’il ne faut pas se fier aux apparences, surtout ici. Mais elle… elle semble si douce, si inoffensive… Elle n’a vraiment rien à faire ici. J’ai mal au cœur en songeant à ce qu’elle me dit, même si je suis soulagée qu’elle l’ait fait de sa propre initiative. Cela m’évitera d’avoir à poser cette question, et craindre de la blesser. C’est tellement courageux de sa part… et tellement stupide. Peu l’auraient fait, cette femme devait vraiment beaucoup aimer son amie pour avoir fait ça. Je me demande ce que cette dernière avait fait de si grave pour que Bella soit condamnée à perpétuité…
C’est tellement injuste…

Doucement, je passe mon bras autour de son épaule, la serrant légèrement contre moi. Elle tremble, elle doit avoir froid. Normal, il faut dire qu’elle est… que nous sommes trempées. Je ne pense pas que mon geste serve à grand-chose, et surtout pas à la réchauffer, mais… au moins, elle sait que je suis là. Que je compatis à son malheur, et que je la soutiens.
Deux oiseaux perdus au milieu d’une jungle dangereusement hostile.

- Je suis désolée… Je sais ce que cela fait d’être condamnée pour un crime que l’on n’a pas commit…

Je me demande comment je peux être aussi sûre de moi. Après tout, je ne sais rien de ce qui s’est passé, rien. J’ai tout oublié, tout. Pas le moindre petit souvenir… Juste quelques images, des sons… Rien qui ne puisse m’aider à retrouver mon passé. Mais, au fond de moi-même, je suis intimement convaincue de mon innocence. Comment pourrais-je simplement avoir fait une horreur pareille ? C’est impossible, tout simplement impossible !

… Elle pleure ? Horriblement mal à l’aise, je la serre de plus belle contre moi, resserrant doucement mes bras autour d’elle. C’est étrange de voir comme les détenus peuvent se soutenir dans leur malheur. Je connais à peine cette femme, et à nous voir on pourrait presque penser que nous sommes des amies de longue date. Et si certains on tendance à penser qu’ici, c’est chacun pour soi, moi je ne la laisserais pas tomber.

« Et vous…pourquoi êtes vous ici ? »

Question délicate, encore… Mais je ne peux pas continuer à l’ignorer plus longtemps. Elle va finir par être réellement vexée si je ne réponds pas à ses questions. Oh et puis, après tout… pourquoi est-ce que ça te dérange de parler de ça Sybille, hein ? Tu es innocente, innocente, tu m’entends ?! Alors, cesse de culpabiliser.
Non… Pas innocente. Coupable, jusqu’à preuve du contraire. C’est-à-dire jamais…
Silence.

- J’ai… j’ai tué. Du moins, c’est ce qu’ils disent, c’est ce dont ils m’ont accusée. Je ne me souviens de rien, de rien du tout, j’ai tout oublié… Même si je sais que cela ne peut pas être vrai, je ne serais jamais capable de faire une chose pareille, jamais !

Tremblante, je lève les yeux vers elle. Regarde-moi Bella, penses-tu réellement que je puisse commettre un meurtre ? Certes, je l’ai fait. Mais c’était par pure défense, je te jure… Et… ce salaud l’avait mérité. Il m’avait violée, violée, tu m’entends, violée ! Battue, jusqu’au sang ! Et il l’avait… tuée. Il n’avait pas le droit de faire ça, pas elle…

- J’ai tué mon mari, et mon… mon fils… Murmurais-je. Il venait d’avoir un an…

Je marque une pause, le temps de reprendre mon souffle. Je tremble de plus en plus fort. L’horreur, l’injustice de cette accusation me sidère. C’est tellement… absurde ! Jamais il ne me viendrait à l’idée de lever la main sur l’enfant que je porte, sur… sur un bébé ! Ni même sur Tobias, jamais je ne pourrais le tuer, jamais !
… Pourquoi est-ce que je pense à lui, maintenant… ?
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeSam 29 Mar - 14:14

Je la sens qui passe un bras autour de mes épaules. Un geste qui pour moi signifie beaucoup, énormément même. Un geste qui peut vous apporter la force qui vous manque, le courage, l’espoir. Je sens du soutient de sa part et ça, j’apprécie vraiment beaucoup.

- Je suis désolée… Je sais ce que cela fait d’être condamnée pour un crime que l’on n’a pas commit…

Donc si je comprends bien le sens de sa phrase, elle a été accusé à tord. Encore une innocente cloitré ici. Une personne qui ne mérite en rien tout le mal qu’elle vit ici présent. C’est révoltant. Serré l’une contre l’autre, nous nous soutenons…quel beau tableau je trouve.

Suite à ma question, elle laisse un silence. Hésite-t-elle à me dire les raisons, même si elle est innocente ? Je la regarde, attendant qu’elle parle. Cela me faisait bizarre de soutenir une personne, qui je suppose, était plus âgée que moi. D’ailleurs, oui je ne savais même pas son âge. Peu importe, ce qui compte, c’est ce qu’elle est.

- J’ai… j’ai tué. Du moins, c’est ce qu’ils disent, c’est ce dont ils m’ont accusée. Je ne me souviens de rien, de rien du tout, j’ai tout oublié… Même si je sais que cela ne peut pas être vrai, je ne serais jamais capable de faire une chose pareille, jamais !

Elle me regarde, toute tremblante. Je sens dans sa voix, de la conviction, de l’innocence. Je m’imagine dans ma tête, cette femme tremblante, fragile et douce, tenter de tuer. Bizarrement, l’image se bloque dans mon esprit…non elle n’a pas pus tuer. Je ne l’imagine même pas lever un petit doigt sur quiconque.

- J’ai tué mon mari, et mon… mon fils… Il venait d’avoir un an…

La réponse tombe telle une enclume sur le sol. Je me fige et décidément non…bordel je n’arrive pas à l’imaginer tuer son propre fils ! Il suffit de la regarder, bien profondément dans les yeux pour voir que non…elle en est incapable. Comme moi je suis incapable de faire du mal a quelqu’un.
Je capte son regard, je plonge le mien dans ses yeux verts et je n’y décèle rien. Pas une trace de méchanceté…Elle n’a rien commit, j’en mettrais ma main à couper. Je suis folle de penser qu’elle est innocente, alors que je n’en ai aucune preuve, après tout, elle pourrait bien me mentir. Mais même avec cette pensée, je n’arrive pas à accepter l’idée qu’elle est pue tuer quelqu’un. Non, pour moi elle restera innocente…Je ne la vois pas me mentir, pourquoi elle me mentirait franchement ? Sybille est quelqu’un de bien…je suis une femme-enfant, fragile, inconsciente, émotive, gentille…Mais pas naïve. Je sais reconnaître quelqu’un de bien…en l’occurrence, Sybille fait partit de ces personnes là.

Je la regarde, un sourire aux lèvres. Je la serre contre moi et dit d’une voix aussi douce que du coton :

« Sybille…je ne vos imagine pas tuer votre propre enfant. Croyez le ou non, mais pour moi vous serez innocente. De plus je n’ai pas à juger vos actes. Mais même sans cela, vous restez à mes yeux une femme bien, douce et gentille. Et je suis sincère. »

Comme toujours me direz-vous. Je le suis toujours sincère, je n’aime pas mentir. Je n’aime pas dire des choses en l’air, sans aucun sens et sans aucune sincérité. Je la serre dans mes bras en signe de soutient, un réel soutient.

« Puis-je me permettre de vous demandez…pourquoi avez-vous été accusé à tord ? »

Je laisse un silence. Pourquoi l’avoir accusé elle…Parce qu’elle c’est retrouvée au mauvaise en droit, au mauvais moment ? Elle ne mérite pas d’être là bordel. Là, elle devrait être chez elle, dans une belle maison, sur une chaise à bascule murmurant une magnifique chanson pour son futur enfant. Et non pas à déprimer sous la pluie…à se tuer. Non, je ne la laisserais pas ainsi, je dois…l’aider. Moi pauvre petite fille de 18 ans, bientôt 19, je dois l’aider à se relever et à se battre. Sybille regarde moi, et vois en moi ton soutient, ton ange gardien qui aux moindres de tes appels, viendra à ton secours.
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeMer 2 Avr - 14:24

« Croyez le ou non, mais pour moi vous serez innocente. »

Je retiens un soupir de soulagement. Elle ne peut même pas s’imaginer combien ces paroles me font du bien. Etre convaincue de son innocence est une chose, en soi. L’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre en est une autre. Et ce qu’elle vient de me dire, là… Cela semble peut-être ridicule, voir même désuet dans un endroit pareil, et pourtant… Tout ceci me met du baume au cœur. Légèrement apaisée, je redresse la tête, lui souris doucement. Et la laisse me serrer contre elle, répondant même à son étreinte. Les marques d’affection n’ont jamais été mon fort. A vrai dire, je n’ai jamais vraiment aimé que l’on me touche, du moins sans mon accord. Mais là… Cette marque de soutien, d’affection me réchauffe le cœur et l’esprit. Quelqu’un est là pour me parler, pour m’aider, sécher mes larmes.
Une… amie, en quelque sorte ?

Ce simple mot me cause un choc. Une amie. Jamais je n’en ai eu. Du moins, depuis bien longtemps. De vagues amitiés adolescentes, comme toute jeune fille du collège se doit d’en avoir. Mais une vraie amie, une personne avec qui partager mes sentiments, mes émotions, quelqu’un en qui placer ma confiance… Etait-ce donc cela qu’il me manquait ? Peut-être…
Je me souviens de la fugace sensation de liberté que j’ai éprouvée lorsque j’ai fait part à Carl de mes malheurs. Me confier, livrer une petite parcelle de ma vie… Quelqu’un, pour partager ma… peine ? C’est cela, oui, oui !

Soudainement prise d’un brusque élan de reconnaissance, je la serre un peu plus contre moi, et une larme roule sur ma joue alors que je pose ma tête contre son épaule. Une larme de joie, de soulagement. Si seulement elle savait, tout ce qu’elle fait pour moi, en ce moment même.
Je crois que je commence à aller mieux…

« Puis-je me permettre de vous demandez…pourquoi avez-vous été accusé à tort ? »

Doucement, je me sépare d’elle, et pose mon regard émeraude dans le sien. Tiens… Ses… ses yeux. Je n’avais pas remarqué ça, avant. Un œil bleu, et un œil brun. Troublant, perturbant même. Original du moins.
Mais joli.
Je souris faiblement :

- Je te l’ai dit, je ne me souviens de rien, il me serait donc difficile de t’expliquer tout ceci en détails. Néanmoins…

Je marque une pause. Tiens, je la tutoie maintenant ? Etrange… Il faut dire que… je me sens plus proche d’elle tout à coup, et surtout, en confiance.
Et ça, c’est quelque chose de rare, surtout ici.

- Néanmoins – je reprends -, je suppose m’être retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment…

Finalement… N’est-ce pas plus mal d’avoir tout oublié ? Si j’avais encore toute ma mémoire, tous mes souvenirs… Si j’avais été témoin de toute la scène, m’auraient-ils tout de même crue ? Je l’ignore, et ne le saurais probablement jamais. Quoi qu’il en soit, j’aurais au moins été fixée. Coupable, ou innocente. Et pas un mélange des deux…
Et que serait le pire ? Etre jugée et emprisonnée en sachant pertinemment que l’on est coupable, et vivre avec le poids des remords toute sa vie, ou passer sa vie en prison, persuadée de son innocence, en vivant dans l’espoir qu’un jour, peut-être, la vérité éclatera ?
Silence Sybille.

Je tourne à nouveau la tête vers Bella. Au fait… Quel âge a-t-elle ? Elle me semble assez jeune, elle doit avoir mon âge, un peu moins peut-être, mais sûrement pas plus. Il faut dire que la prison regorge de détenus ayant la vingtaine. Peu dépassent les quarante ans. Par contre, je suis sûre d’y avoir déjà vu des mineurs. Etrange… Je me demande quelles atrocités ils ont pu commettre pour se retrouver dans cet enfer. Même moi, avec « trois » meurtres à mon actif, j’ai seulement été envoyée dans un centre de détention pour mineurs.
La justice n’est apparemment pas la même pour tous…
Bref, revenons-en à notre sujet. Passant une main nerveuse dans mes boucles rousses, j’hésite un instant avant de lâcher ces quelques mots d’une voix à la fois timide et curieuse :

- Au fait… Quel âge as-tu ?
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeMer 2 Avr - 16:05

Soudain je la sens m’étreindre un peu plus fort mais avec une extrême douceur. Elle pose sa tête sur mon épaule et ce simple geste, me donne envie de pleurer. Je ne suis pas maitre de mes émotions, je ne le jamais été. Ainsi je pleure facilement, aussi bien de tristesse que de joie.
Suite à ma question, elle se sépare de moi, me regardant.

- Je te l’ai dit, je ne me souviens de rien, il me serait donc difficile de t’expliquer tout ceci en détails. Néanmoins…-pause- je suppose m’être retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment…

L’injustice me bouffe, m’arrache le cœur. Je trouve sa inhumain, ignoble, d’enfermer des gens tels que Sybille, ici, à Sadismus. Elle ne le mérite pas non…Je détourne mon regard me mordant la lèvre. Je ne savais pas qu’il y avait tant d’injustice ici. Même si Yoruichi avait tuée, elle ce n’était que justice, ils l’avaient mérité et sincèrement, j’ai le cœur tendre, mais là, pour moi, des violeurs, c’est impardonnable. Personne n’imagine la colère qui me ronge quand j’y pense…seuls les victimes peuvent le comprendre, et ce, bien plus que moi. En y pensant, je sens une douleur au niveau de la poitrine. Mon stress encore…Au moins je le sais quand je suis stressée et en colère. Mais la présence de Sybille m’apaise, me calme. C’est dingue l’influence que les gens ont sur les autres. En l’occurrence ici, Sybille me rend bien, niveau moral. Et cette envie de l’aider…comme j’ai eu avec Etoile.

La jeune maman passe une main dans ses belles boucles rousses. Je trouve ces cheveux magnifiques, la couleur, la forme, tout. D’une voix que je sens timide, elle me demande :

- Au fait… Quel âge as-tu ?

Ah oui, on en vient, car je suis également curieuse de savoir son âge. Je souris – toujours ce sourire accroché à mes lèvres – et la regarde une nouvelle fois. C’est dingue comment les yeux verts puissent être beaux. Autant que les yeux bleus.

- J’ai 18 ans, bientôt 19. Dans un moi en faite.

Je ris, le temps passe vite. Je vais fêter mon premier anniversaire ici, et ça me fait bizarre. Je le passerais inaperçue je pense. Peut-être vais-je me chanter la chanson traditionnelle toute seule dans ma cellule…Nan trop triste et mélodrame.

- Et toi quel âge as-tu ?

Je suis bien avec Sybille, je commence même à sécher et à retrouver un peu de chaleur. Pour qu’elle ait, elle aussi de cette chaleur, je me serre un peu plus un sourire aux lèvres. C’est une personne vraiment agréable dont j’apprécie plus que je ne l’aurais crus, la présence. Jeune femme simple et douce, elle à l’air fragile. Comme du cristal en faite. Quand je repense à tout à l’heure, dans l’état où elle était, s’en est effrayant. Mais maintenant, elle avait l’air un peu plus rassuré, plus calme et centré. Apaisée, oui voilà. Un peu d’apaisement s’entend dans sa voix et se lie dans ses yeux. A ce train là, je pense que nous pouvons –si ce n’est déjà commencer – à lier de bons liens d’amitié. En tout cas pour moi, ce n’est pas de refus, bien au contraire.

Puis mon regard se pose sur son ventre arrondis…je me demande qui est le père. Non Bella sa ne te regarde pas. Et puis, ce sujet à l’air d’être sensible. N’allons pas attiser la flamme trop tôt. Elle m’en parlera que quand elle, elle le souhaitera. Et j’ai peur de gâcher ce bon moment avec mes questions qui peuvent lui faire mal. En revanche, une autre question m’intrigue, qui je sais, ne lui fera pas de mal :

"Fille ou Garçon ? Désolée mais c’est que je suis curieuse de l’être qui va naitre de quelqu’un aussi gentille que toi. " Dis-je un grand sourire aux lèvres.

J’ai envie qu’elle me parle d’elle d’un coup. Des ses envies, des prénoms qu’elle a envisagée, de ce qu’elle aime, n’aime pas…bref tout ! Je glisse un peu et pose ma tête sur son épaule, écoutant sa douce voix telle une mélodie, me parler.
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeSam 12 Avr - 10:56

- J’ai 18 ans, bientôt 19. Dans un mois en fait.

Je laisse échapper un hoquet de stupeur. Elle est encore si jeune ! A peine majeure… Et condamnée pour un crime qu’elle n’a pas commis, en plus. Je veux bien admettre qu’elle ne fasse pas son âge, mais tout de même… Mon Dieu…

- Et toi quel âge as-tu ?

Forcément. Je lui pose la question, il est normal qu’elle me la retourne. Et ce serait malaisé de ma part de ne pas lui répondre. Et puis, après tout… Qu’ai-je à cacher ? Rien, rien du tout. Pourquoi avoir honte de mon âge, surtout avec elle ? Elle n’a que trois ans de moins que moi, un peu plus. Ce n’est pas comme… comme avec Tobias.
Chut Sybille, chut. On oublie, on oublie on a dit, on oublie tout. Pas de Tobias, pas de Ludwig, rien. Juste toi, Bella… et ton bébé.
C’est tout.

Je reste silencieuse quelques secondes. 21 ans. C’est tout de même long… Et presque un an que je suis ici. Un an en prison. Les gens ont-ils simplement conscience de ce que peut être une année passée derrière les barreaux ? J’en doute. Et me rappeler que des années ainsi, il y en aura encore tant d’autres.
Perpétuité.
Jusqu’à la mort.
Ma mort.
Je déglutis.

- J’en ai 21. Je sais que cela peut paraître jeune pour avoir un enfant, surtout en prison, mais…

Mais. Quoi mais ? Oui, effectivement, c’est jeune. Et dire que j’ai déjà été mère par le passé. Cet homme, celui que j’ai tué… Le père de mon enfant. Je devais vraiment l’aimer. Nous devions vraiment nous aimer.
… Parfois je me demande comment c’était, avant.
Avant.
Avant que tout cela n’arrive, avant que ma vie ne bascule. Avant que je n’oublie tout.
Avant, quand j’étais heureuse…

"Fille ou Garçon ? Désolée mais c’est que je suis curieuse de l’être qui va naître de quelqu’un aussi gentille que toi. "

Pardon ? De quoi parle-t-elle ? Bravo. Ca c’est tout à fait toi Sybille. Tu te laisses emporter par tes souvenirs, tes pensées, et tu en oublies tes interlocuteurs. Pas forcément très poli.
Légèrement embarrassée, je relève la tête, et cherche son regard. Que je trouve rivé sur mon ventre rond, qu’elle fixe d’un air attendri.
Forcément. De quoi pouvait-elle parler d’autre ?
Presque aussitôt, un grand sourire vient illuminer mon visage. Ca, je veux bien en parler. Ca, ce n’est pas triste. C’est heureux, joyeux. Mon fils, mon enfant. A moi, et à moi seule…
Non Sybille, nous avons dit que nous n’y penserions plus, est-ce bien clair ?
Oui…

- Ce sera un garçon – je réponds avec un sourire tendre, les yeux brillants -, et il sera comme son père, j’en suis sûre…

Et voilà. Magnifique. Merveilleux Sybille, sincèrement, merveilleux. Qu’est-ce que je viens de te dire ? De ne pas en parler, de ne plus y penser, idiote ! Et toi, qu’est-ce que tu fais ? Tu remets ça sur le tapis. A quoi bon te faire du mal, à quoi bon ? A quoi ça te sert de faire ça, hein ?! Dis-le !
Je baisse les yeux. A rien. Il est mort, et ne reviendra pas. Jamais. L’évoquer ne me servira à rien, je le sais bien, pas plus que cela ne le fera revenir. Mais c’est tout de même le père de mon enfant…

Laissant échapper un soupir, je lance un regard à Bella, qui a la tête posée sur mon épaule. Doucement, je passe mon bras derrière son dos, et pose ma main sur la sienne, pour la serrer légèrement contre moi.

- Oublie ce que je viens de te dire… Je n’aurais pas dû dire ça. Et puis, après tout… Qu’en sais-je ?
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeSam 12 Avr - 13:13

A l’annonce de mon âge, Sybille laisse échapper un petit hoquet qui semble exprimer la stupeur. Je n’en fis pas moins, lorsqu’elle me prononça le sien…

- J’en ai 21. Je sais que cela peut paraître jeune pour avoir un enfant, surtout en prison, mais…

Sybille, si jeune ?? Je reste figer, je ne l’imaginais pas si…jeune ouais. Sa me fou un coup au cœur. A la regarder, j’avais l’impression que…c’est si compliquée l’image qu’elle donne. Je la voyais déjà très bien maman, sans même là savoir enceinte. Elle le porte sur son visage, ce visage, le visage d’une mère. De plus, si je retrace ce qu’elle m’a dit, elle a déjà été mère dans le passé. Non sincèrement, ce « rôle » lui va a merveille. Elle me fait un peu penser à ma propre mère…de qui j’avais un très vague souvenir. Mais elle avait les yeux verts comme elle, dont un des miens, étant de la même couleur.

Je retrouvais en Sybille, la chaleur maternelle qui m’avait tant manquée…Non pas que ma mère adoptive était une mauvaise mère, mais niveau approche physique ou sentimental, je n’avais pas été comblée. Elle s’était bien occupée de moi, m’avait nourris, aider, loger. La seule chose que je lui reprochais, était cette distance…faire sentir qu’elle ne pourra jamais se comporter comme moi, comme avec sa propre fille. Alors que Sybille, elle, représentait tout ce que je cherchais d’une mère. Cette comparaison me noua la gorge, une envie de pleurer me serra le cœur. Mais je ne laissai rien couler.

Comment allait faire Sybille pour s’occuper de son enfant en prison ? Et revoilà mon cœur se serrer de plus belle. Je n’imagine pas la souffrance, si jamais elle devait être séparée de lui…Et le père dans tout ça ?

Puis, la jeune femme répondit à ma question, en ce qui concerne le sexe de l’enfant.

- Ce sera un garçon – J’intercepte un magnifique sourire sur son magnifique visage -, et il sera comme son père, j’en suis sûre…

En évoquant le père de l’enfant, je sens la tension montée d’un cran. Qui était le père, un homme de la prison ? Prisonnier ? Gardien ? La question me turlupine. Et où était-il à présent ? Avait-il fui ses responsabilités, ou au contraire, avait accueillit cette nouvelle avec grand enthousiaste. Mais en entendant Sybille évoquée le père de l’enfant, je suis un peu indécise.

Toujours ma tête posée sur son épaule, je l’écoute, curieuse de la vie que la jeune femme à bien pu mener. Elle pousse un soupire et me regarde, je fais de même en plantant mes yeux dans les siens. Puis je sens son bras passé derrière mon dos, et sa main se pose sur la mienne, pour me serrer un peu plus contre elle. Est-ce que tu te rends compte Sybille, que tu me donne une affection maternelle, qui m’a tend manquée depuis tant d’année, 14 ans, presque 15 ? Une fois de plus l’émotion me submerge, je me blottis avec joie contre elle, repliant mes genoux contre moi, serrant sa main dans la mienne.

Ce moment est si beau, magnifique. Nous nous apportons une aide mutuelle.

- Oublie ce que je viens de te dire… Je n’aurais pas dû dire ça. Et puis, après tout… Qu’en sais-je ?

Je ne peux pas oublier ce qu’elle vient de me dire…l’hésitation sur le père, ne fait qu’attisé ma curiosité. Mais j’hésite, ne veux pas lui faire de mal…mais peut-être que cela la soulagerait de lui en parler. Comment pourrais-je savoir en restant dans un mutisme ?

- Tu le sauras à la naissance de ce petit garçon. Dans tout les cas, je mettrais ma main à couper qu’il héritera de la bonté et de la gentillesse de sa mère. Tu as réfléchis à un prénom ?

Je ramène la main de Sybille vers moi et joua un peu avec. Ses doigts sont longs et fins, magnifique. Sa peau est douce…tout en elle, me faisait penser à une mère. J’ai l’impression de redevenir celle que j’étais il y a 14 ans. Petite fille de 5 ans, cherchant en permanence un câlin de la part de sa propre mère, ou de son père. Je ferme les yeux pour enlever ces pensées déprimantes de ma tête avant de retournée dans la réalité.

« Sybille…je vais te poser une question, mais tu n’es pas obligée de répondre. J’ai remarquée qu’en ce qui concerne le père de l’enfant, tu as l’air un peu perturbée, hésitante, fragile…Où est-il et qui est-il ? »

Je me sens rougir, mon cœur battant à tout rompre. J’ai peur de la blesser…C’est la dernière chose que je voudrais.

Sybille, jeune femme à l’esprit fragile, mais fort à la fois. Je l’admire, je l’apprécie. Je regarde son ventre rond, une envie d’y poser ma main se fit irrésistible. Le fait de porter la vie en soi, doit être un moment, des mois magiques. De sentir un petit corps bouger, de le savoir respirer, de savoir qu’un nouveau cœur bat à l’unisson du nôtre. Moments de pure magie, moment irremplaçable.

Ma main se tend, geste d’hésitation, puis finis par se poser, sur ce ventre, si beau. J’ai toujours trouvé qu’une femme enceinte, était jolie. Je passe doucement ma main dessus, appréciant ce moment de contact indirect avec une nouvelle vie naissante. Je ressens en cet instant, un veritable sentiment de pur bonheur, de joie. Un large sourire s'affiche sur mon visage lorsque je sens un accoup. Le bébé à bougé, les larmes me montent aux yeux, face à tant de magie et d'émotion.

Me dire, que peut-être jamais je ne pourrais connaître ce genre de bonheur, me fait légèrement mal. Mais bon, il faut se faire à l’idée tout simplement…Qui aurait pu croire quand cette prison, je retrouvais en des personnes, ce que j’ai perdue, en perdant en même temps ma liberté ?

Je retrouve en Yoruichi, une amie perdue. Je retrouve en Ethan, un petit ami perdu. Je retrouve en Etoile…quelque chose de nouveau. Indescriptible.

Et je retrouve dans les yeux de Sybille, une mère qui m’a quittée beaucoup trop tôt. Cette jeune femme, je la porte déjà dans mon cœur.

« Tu sais Sybille…quoi qu’il arrive, tu pourras toujours compter sur moi. Je serais là, dès que tu m’appelleras. »

Envers et contre tout.
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeDim 13 Avr - 6:44

J’avais effectivement vu juste. Elle semble réellement surprise lorsque je lui annonce mon âge. Elle réagit d’ailleurs exactement de la même manière que moi. 21 ans, oui… Me pensait-elle plus jeune ? Non, plus vieille sûrement, oui. Mais comment l’en blâmer ? Qui peut se vanter de ne pas avoir l’air plus mûr, plus usé, plus fort, mais aussi plus fragile après une année passée derrière les barreaux ? Peut-être que la perte de mes souvenirs y est pour beaucoup, mais je n’étais encore qu’une jeune fille en arrivant ici. Une… gamine. Comme il aime à m’appeler. … Je comprends maintenant.
Mais j’ai changé depuis. Ma grossesse aidant, après tout ce que j’ai subi… J’ai l’impression d’avoir déjà vécu toute une vie. Et d’avoir déjà trop enduré, beaucoup trop pour une fille de 21 ans. D’ailleurs… Que fait-on à cet âge-là ? On étudie, on sort, on flirte, on découvre le monde ? Tout ceci est à des années-lumière de moi. Regardez-moi ! Je suis en prison, déjà femme, déjà mère… poursuivie, persécutée. On m’a tout simplement volé ma jeunesse. Et pourtant, c’est étrange… Je n’ai pas l’impression d’avoir grandi trop vite.

Une légère pression sur ma main me fait sursauter, me tirant de mes pensées. Surprise, je baisse les yeux… et sourie. Avant de passer doucement ma main dans les cheveux de Bella. Ils sont beaux. Doux, bruns, lisses. Un peu le contraire des miens en fait. Parfois… je me damnerais pour avoir une chevelure « normale ». Et que l’on me laisse un peu en paix. Car la plupart des hommes qui m’abordent ont été attirés par cette chevelure de feu. D’un côté, cela se comprend. Je ne dois pas être bien difficile à repérer dans la foule, avec des boucles d’une telle couleur et d’une telle longueur…
Je devrais les couper un jour, au fait.

- Tu le sauras à la naissance de ce petit garçon. Dans tout les cas, je mettrais ma main à couper qu’il héritera de la bonté et de la gentillesse de sa mère. Tu as réfléchis à un prénom ?

J’ai les larmes aux yeux. Cela peut paraître idiot, mais c’est comme ça. Son compliment me touche, d’autant plus qu’il visait également mon enfant. Ravalant mes larmes, je sourie doucement, tout en continuant de jouer avec ses cheveux. J’ai moins froid, maintenant.

- Tu es trop gentille avec moi Bella… Murmurais-je.

C’est vrai, après tout, elle me connaît à peine. Et je doute être un modèle de douceur et de sainteté. Même si, à côté de certains… Je dois passer pour un agneau.
Et le prénom. Le prénom. Un prénom… Bonne question. Subitement, je suis gênée, nerveuse. C’est tellement… simple, normal comme question… Et pourtant, je suis incapable d’y répondre. Tout simplement parce que je n’y ai pas réfléchi. Du moins pas en profondeur. Mais d’un autre côté… j’ai une excuse. Avec tout ce qui s’est passé, toutes ces situations, ce stress à gérer… Je n’ai pas vraiment eu un moment à moi pour y penser. Mais maintenant qu’elle le dit…

- A vrai dire… - je me passe une main dans mes cheveux, gênée – je n’ai pas vraiment eu le temps d’y penser. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il portera le prénom de son père, en plus de celui que je lui donnerais, et le nom de… mon nom.

Je me reprends précipitamment. Ca, je n’en parlerais à personne. Que, légalement, c’est Tobias son père, et non pas Ludwig. C’est pour ça que je veux également donner son nom à mon fils. Mais ça… elle n’est pas obligée de le savoir. C’est un secret. Et hormis la psychologue – ce qui est normal, puisqu’elle est à l’origine de cette idée – et Alec… Personne d’autre n’est au courant. Mais cette histoire de nom… je suis la seule à la connaître. Et je n’en parlerais pas à Tobias. Enfin, si, le jour voulu. J’espère simplement qu’il ne m’en voudra pas.
Je me mords la lèvre.

Tiens, elle joue avec ma main maintenant. Amusée, j’appuie ma tête contre le mur de pierre, la regardant calmement, serrée contre moi, ses doigts effleurant ma peau. Pas de bijou. Pas de bague, pas de bracelet, rien ne pouvant montrer que j’eu jadis une vie au-delà de ces murs. Juste une photo. Une simple, une seule photo. Mais qui pour moi signifie beaucoup. Photo que ne n’ai d’ailleurs pas sur moi. Je la lui aurait sûrement montrée sinon…

« Sybille…je vais te poser une question, mais tu n’es pas obligée de répondre. J’ai remarquée qu’en ce qui concerne le père de l’enfant, tu as l’air un peu perturbée, hésitante, fragile…Où est-il et qui est-il ? »

Aïe. Ca… ça ça fait mal. Mal, très mal même. Immédiatement je me crispe, mon visage blêmit. Mes mains, quand à elles, se resserrent, et mes doigts viennent emprisonner les siens. Perturbée… Hésitante. Fragile ? Des mots bien faibles comparés à la douleur que je ressens, et à celle que j’ai pu ressentir. Si seulement, si seulement… si seulement elle savait. Si seulement il pouvait revenir…
Voilà qui est beau. Je tremble à présent. Et pour compléter le tableau, j’ai des larmes plein les yeux. Allons Sybille, allons… Tu sais que tu n’es pas obligée de lui répondre. Tu sais que tu n’es pas obligée de… de le dire, si tu n’y arrives pas.
Alors, ne te forces pas…

- Il est… mort. Il s’est suicidé.

Idiote.

Je marque une pause, le temps de sécher les larmes qui roulent sur mes joues. Peine perdue, elles sont aussitôt remplacées par d’autres. Je déglutis péniblement, la vue brouillée. Je tremble encore plus fort.

- C’était un gardien.

Un gardien, oui… C’était… Mort, mort… Ces mots résonnent dans ma tête, sans que je ne puisse parvenir à me les ôter. Arrête Sybille, arrête !
Je me tends, sursaute. Contact. C’est… doux, délicat. Une simple main sur mon ventre. Elle vient d’y poser la paume, un air attendri sur son beau visage. J’en pleure de plus belle. Emotion, tendresse, chagrin… Stop, stop. Brusquement, elle sursaute. Moi, je sourie à travers mes larmes. J’ai également ressenti ce qu’elle a pu sentir.

« Tu sais Sybille…quoi qu’il arrive, tu pourras toujours compter sur moi. Je serais là, dès que tu m’appelleras. »

Si elle savait combien ces mots comptent, signifient pour moi. Le visage brouillé de larmes, je hoche la tête, un sourire ému sur mes lèvres, les yeux brillants. Je n’arrive pas à trouver mes mots, je ne sais quoi dire. Et, finalement, je la serre doucement contre moi, enfouissant mon visage dans le creux de son cou, tout en continuant à y déverser mes larmes.

- Merci Bella, merci de tout cœur. Balbutie-je. Tu ne sais pas ce que tout cela signifie pour moi, merci, merci.

Je continue à répéter ces mots, inlassablement, jusqu’à ce que je me calme. Je retire donc finalement ma tête de son épaule pour la regarder longuement, lui adressant un sourire d’excuse tout en essuyant mes larmes :

- Pardon, c’est… c’est l’émotion. J’ai beaucoup de mal à me retenir, surtout en ce moment. Souffle-je.

Je lui lance à nouveau un regard, puis pose mes yeux émeraude sur mon ventre. J’y passe doucement la main, avant de la regarder.

- Toi aussi tu pourras compter sur moi. D’ailleurs… - je marque une pause, lui adressant un grand sourire - … je compte sur toi pour m’aider à m’occuper de ce futur petit bout d’homme.
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MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeDim 13 Avr - 14:06

Non Sybille, je ne suis pas trop gentille avec toi. Je t’apprécie tout simplement. Comment pourrais-je être mauvaise avec quelqu’un comme toi ? Impossible, pas envisageable, au-dessus de mes forces. Je ne suis même pas capable de faire souffrir quelqu’un qui le mérite, alors te faire souffrir toi…

Cette pensée me tire une grimace, jamais de la vie, je le jure sur mon sang.

Elle me dit, qu’elle n’a pas eu le temps de réfléchir, mais qu’il portera celui de son père, mais le nom de Sybille. Je remarque une légère hésitation lorsqu’elle aborde le sujet, pour le nom…Mais ne relève pas. Ne soit pas nerveuse Sybille, ce n’est rien. Je me presse un peu plus contre elle. Je l’apprécie de plus en plus.

Elle caresse mes cheveux, je me laisse faire, totalement épanouie. Mon cœur s’emballe de joie…Pour retomber aussitôt…Je le sentais, je le savais ! Alors pourquoi l’as-tu posée cette question ? Pourquoi bon sang ! Bravo, tu lui fais mal, t’es fière de toi ?

- Il est… mort. Il s’est suicidé.

Ces mots semblent lui écorcher le cœur, le mien avec. Des larmes roulent sur ses joues, je me sens honteuse, idiote. Je m’en veux, la culpabilité commence à attaquer mon cœur et mes entrailles, comme la rouille attaque le fer. Oh Sybille je suis désolée, pardonne moi, excuse moi de raviver une douleur si intense en toi !

- C’était un gardien.

Je la regarde, avec des yeux d’excuses. Elle tremble…Non Sybille, pardonne-moi bon sang. Je me mords la lèvre, je m’en veux elle ne peut s’imaginer à quel point. Elle sourie à travers ses larmes lorsqu’elle sent comme moi, le petit être ce manifesté. Mais mon propre sourire c’est effacer, me sentent mal. En prononçant qu’elle pourra toujours compter sur moi, je tends une main pour essuyer ces larmes que j’avais causée. Tout cela d’un geste tendre, une larme s’échappant de mes propres yeux. Sa douleur devient la mienne, je n’imagine pas tout ce qu’elle a put endurée…La perte de son premier époux, de son premier enfant, puis la perte du deuxième homme qu’elle a aimé éperdument. Trop de douleur pour une seule et unique personne. Si j’avais la possibilité d’absorber son mal, je le ferais sans hésitation. Je ne supporte pas de la voir ainsi…

A mes dires, elle me serre contre elle, redoublant de larme, enfouissant son visage dans le creux de mon cou. Mon cœur se serre violemment, ma salive à du mal à passer dans ma gorge. Je lui rends son étreinte avec une sincérité et toute la douceur dont j’étais capable.

- Merci Bella, merci de tout cœur. Tu ne sais pas ce que tout cela signifie pour moi, merci, merci.

Chaque « merci » me touche, m’envole, m’envahisse. Ce n’est rien Sybille…ne pleure pas, je suis là, près de toi. Envers et contre tout souviens toi.

-Je…je suis désolée de te mettre dans cet état, dis-je en lui caressant maladroitement les cheveux. Pardonne-moi, Sybille… »

Oui par pitié pardonne moi…Je la laisse déverser sa douleur sur moi, sans rien dire, la berçant avec légèreté, la serrant étroitement contre mon corps frêle et fragile. Ses larmes tombent dans mon cou, finissant leur course sur mon tee-shirt. Je la laisse faire. Pleure Sybille, si cela te soulage, fais-le. Je suis là, je ne m’en irais pas. Je serais ton soutient, ta béquille, ta branche à laquelle tu pourras te raccrocher à n’importe quel moment de ta vie.

Elle finit par redresser la tête, avec un sourire d’excuse. Elle me regarde longuement en essuyant ses larmes. Je lui retourne un sourire, pareil, d’excuse. Je n’aime pas provoquée une douleur pareille au gens, et surtout pas à Sybille…

- Pardon, c’est… c’est l’émotion. J’ai beaucoup de mal à me retenir, surtout en ce moment.

-Ce n’est rien, je n’aurais pas due aborder ce sujet.

Elle me lance un nouveau regard, avant de porter ces yeux sur son ventre, pour revenir vers moi. Etonnée, je plante mes yeux dans les siens, me demandant à quoi elle pensait.

- Toi aussi tu pourras compter sur moi. D’ailleurs…

Elle marque une pose, je retiens mon souffle, ne l’interromps pas. Elle m’adresse un grand sourire…

- … je compte sur toi pour m’aider à m’occuper de ce futur petit bout d’homme.

Si un cœur avait la possibilité d’exploser réellement de joie, le mien serait le premier à le faire. Mon regard se fige dans le sien, comme si je n’avais pas totalement saisit ces mots. La bouche légèrement entrouverte, comme une gamine à qui l’on venait de dire qu’elle posséderait la chose qu’elle cherissait le plus. Le temps s’arrête, mon souffle avec, jusqu’à ce que je me souvienne, qu’il fallait que je respire.
Moi…l’aider à m’occuper de ce petit être, de son enfant, de son propre enfant. Mes yeux deviennent humides pour ensuite devenir de vraies cascades de perles salées. Je ne contrôle plus rien, plus aucune larme. Même le sourire qui s’affiche, un sourire, ce sourire qui montre que tout devient beau, qui exprime une joie sincère, un bonheur inégalable.

Dans un élan d’émotion, je la sers dans mes bras, mon visage dans son cou, déversant à mon tour, un torrent de larmes mais de joie. Elle ne se rend pas compte à quel point ces mots m’avaient touchés, honorée même. Je suis incapable de placer un mot, ma gorge trop serrer, ma voix ne veut pas sortir, pas tant que je pleurerais. Puis une fois quelque peu calmée, je me redresse, un sourire immense et scintillant sur mon visage.

« Sybille… si tu savais combien je suis…heureuse. Je te jure que tu peux compter sur moi, je serais à la hauteur de la tache, je te le promets sur mon sang. Je serais là pour te soutenir, t’aider. Je m’occuperais de lui à tes côtés, quoi qu’il arrive. »

Les mots me manquent, aucun n’est assez fort pour exprimer ce que je ressens et surtout aucun ne corresponds. J’essuie mes larmes d’un geste furtif et rapide. J’espérais être à la hauteur de la tâche qu’elle venait de me confier, j’espérais sincèrement. Je le serais à la hauteur, je donnerais le meilleur de moi-même.

« Je te promets de mettre en avant tout l’amour, la sincérité, la douceur, la joie, le bonheur, l’amitié, la maturité, que je possède en moi, tout ces sentiments si positifs, les sourire, les étreintes, tous sans exception. Et ceux, au maximum. »

Oui je ferais tout pour réussir et être à sa hauteur. Je n’arrive pas à croire qu’ici, en ces lieux, je puisse encore trouver autant de joie, de bonheur et de réconfort. Preuve irréfutable que j’ai raison, oui raison de croire qu’en certaine personne qui se montre noir et sans joie, il y a une lueur de bien. Comme il y une lueur et même plusieurs lueur ici, à Sadismus. Sybille en est une lueur. Une brillance, un éclat, un espoir, une étincelle…

Magnifique moment de pur bonheur. Je me sens soudain moins…rien. Oui le « rien ». Vous connaissez. Le rien ne signifie rien et pourtant tellement de chose à la fois. Rien, veut dire, ne rien présentez, sans aucune utilité…Mais ici, je ne me sens plus « rien ». Non, j’arrive enfin à me hisser à la force de mes bras et de ma volonté, à quelque chose qui me donne la sensation d’être utile. Comme quand je suis avec Yoruichi, Etoile et Ethan.

Mais ici, la sensation d’utilité est plus forte. Je souris une nouvelle fois, dégageant une mèche de cheveux roux qui barrait les yeux si verts et si beaux de Sybille. Les miens devaient pétiller de joie.

« Première chose, je t’interdis de rester ici, dans ce couloir immonde et froid. »

Je me lève, soudainement revigorer d’une force inconnue. Je lui tends mes deux mains et l’aide à se relever avec douceur. La prenant par la main, je l’entraine derrière moi, marchant doucement.

« Si tu savais comme je suis heureuse de t’avoir rencontré, j’en serais même reconnaissante à ce bracelet de s’être égaré »

Je souris. Ce bracelet, seul souvenir d’Eux. Il était bénit, il m’avait conduit vers quelqu’un de bien. Le bijou est mon seul raccord avec mes parents. Ce bracelet…et…Une illumination m’éclaire. Et un sourire de malice prend place.

« Suis moi, il faut que je te montre quelque chose. »

Je l’entraine avec moi, soudainement emballée. Je veux qu’elle le possède. J’y réfléchis tout le long du trajet, et la décision est prise. Nous arrivons devant ma cellule, je lâche la main de la future maman et part à la conquête de ce que je désire trouver. Je fouille sous mon drap qui recouvre mon matelas, au niveau de l’oreiller. Ma main tâte et effleure le tissu, qui n’a rien perdue de sa douceur, même après des années.

« Te voilà » murmurais-je.

Je le retire et il apparaît enfin. Rien de bien impressionnant, juste un long tissu, couleur vert pâle. Un sourire timide aux lèvres, je m’approche de Sybille.

« Il m’appartenait quand j’étais enfant. C’est ma mère qui l’a fait, à ce qu’elle m’a dit, elle y est passée un moi entier dessus. Il m’a servit de couverture étant bébé. »

Une vague de nostalgie m’envahit. Il n’avait rien perdue de sa douceur et était comme neuf. Je l’avais gardé si précieusement…

Je la regarde, droit dans les yeux en lui tendant le tissus.

« Il est pour toi, je te l’offre. »
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Sybille Hawkins
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Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Empty
MessageSujet: Re: Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella]   Parce que je n'ai plus envie de me battre... [Bella] Icon_minitimeLun 14 Avr - 12:45

Un ange. Je suis tombée sur un ange. Quelqu’un pour m’aider, me guider, me réconforter. Une lumière pour illuminer mes jours sombres.
Merci Seigneur…

-Je…je suis désolée de te mettre dans cet état. Pardonne-moi, Sybille…

Ce n’est pas grave, pas grave… Comment aurais-tu pu savoir ? Tu n’as fait que vouloir étancher ce sentiment si naturel, si humain… La curiosité. Comment pourrais-je t’en vouloir ? Ce n’est pas de ta faute. Et puis… Après tout, cela fait presque huit mois, maintenant. Je devrais avoir cicatrisé. Pas oublié, non. Mais… m’être au moins faite à cette idée. Avoir noyé la douleur. Et ne plus pleurer à chaque fois que l’on prononce son nom, que l’on parle de lui…
Doucement, je la serre contre moi. Secouant légèrement la tête pour lui montrer que ce n’est rien, que je ne lui en veux pas. Comment le pourrais-je ? D’ailleurs… Je le lui démontre en lui proposant de m’aider à m’occuper de mon enfant à venir.

Oh mon Dieu. Si les sentiments pouvaient parler par eux même, je pense qu’elle aurait hurlé de joie. Car vu comme elle me regarde, me sourie, je doute fort qu’elle soit contrariée. Par contre, moi je le suis légèrement en constatant qu’elle pleure. Je… Je ne voulais pas la mettre dans un tel état. Lui demander simplement de m’aider à prendre soin de mon bébé la touche à ce point ? J’en suis extrêmement flattée. Et gênée, à la fois. Après tout… Qui suis-je pour elle ? Je la connais à peine.
Et pourtant… Je l’apprécie déjà. Enormément.

- Sybille… si tu savais combien je suis…heureuse. Je te jure que tu peux compter sur moi, je serais à la hauteur de la tache, je te le promets sur mon sang. Je serais là pour te soutenir, t’aider. Je m’occuperais de lui à tes côtés, quoi qu’il arrive.

Une fois de plus, je la serre contre moi, passant doucement ma main dans son dos pour la calmer, l’apaiser. Chut… Là Bella, là. Tu n’as pas besoin de toutes ces preuves. Ton sourire, l’éclat de tes yeux me suffit déjà. Comment pourrais-je douter de toi, alors que ta joie et ton bonheur se lisent d’une manière si évidente ? Je sais que tu seras à la hauteur, je le sais. Mais je ne te demande rien. Juste… un sourire, des paroles. Que tu sois là, pour m’aider, me parler. Simplement me faire sentir que j’existe, que je suis bien vivante, et que quelqu’un est là pour moi.
Me réapprendre de simples bonheurs de la vie, tout simplement…

- Je te promets de mettre en avant tout l’amour, la sincérité, la douceur, la joie, le bonheur, l’amitié, la maturité, que je possède en moi, tout ces sentiments si positifs, les sourire, les étreintes, tous sans exception. Et ceux, au maximum.

Je sourie, à la fois amusée et gênée. Délicatement, je prends sa main, avant de poser mon regard sur elle :

- Tu n’as pas besoin de tout ça Bella. Ton sourire et ta présence me suffisent amplement.

Instant de silence. Je la regarde, pensive. Vraiment… je suis heureuse. Heureuse d’avoir pu faire le bonheur de quelqu’un, ne serait-ce que quelques minutes…

- Je suis heureuse que cela te plaise… Murmure-je.

Vu comme elle me sourit, le plaisir est partagé. J’ai un léger mouvement de recul lorsqu’elle avance sa main vers moi, et cligne des yeux lorsqu’elle écarte une mèche rousse de mon visage.
… Idiote. Il s’agit de Bella, et non pas de, de… Bref. Elle ne va pas te frapper dans la minute qui suit, ou te violer au détour d’un couloir. Calme-toi Sybille, calme-toi.

- Première chose, je t’interdis de rester ici, dans ce couloir immonde et froid.

Je sourie une fois de plus, amusée. C’est vrai que l’endroit n’est pas vraiment propice à la discussion. Surtout que je me rends compte que je suis encore trempée. Bravo Sybille. C’est vraiment le meilleur moyen pour que tu tombes malade, et ton enfant avec toi. Acceptant son aide, je prends doucement ses mains dans les miennes, et me lève maladroitement. Mon ventre, lui –enfin plutôt l’enfant qui s’y trouve-, proteste d’un vif coup de pied. Je grimace, et penche légèrement la tête, les yeux clos, marmonnant contre ce dernier. Même pas né, et il me fait déjà des misères.
Je sens que la suite va être joyeuse.

- Si tu savais comme je suis heureuse de t’avoir rencontré, j’en serais même reconnaissante à ce bracelet de s’être égaré. Suis moi, il faut que je te montre quelque chose.

Mais le bonheur est partagé Bella. Si seulement tu savais… Intriguée par son air malicieux et son sourire, je me contente de hocher la tête et de la suivre, me demandant où elle m’emmène, et surtout quelle est la chose qu’elle désire me montrer…

[Suite cellule 21]
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