Sadismus Jail Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus. |
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| Revirement de situation ... (pv Maybeth ) | |
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Jefferson 645987 Accusé à tort pour les mauvaises raisons
Nombre de messages : 225 Age : 34 Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Revirement de situation ... (pv Maybeth ) Mer 27 Fév - 22:28 | |
| J’ouvre subitement mes yeux, fixant durant un long moment un plafond blanc muni de néons éblouissants. Où suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Fronçant les sourcils comme si cet acte me fournissait davantage d’effort à ma concentration, je fouille mes souvenirs avec rapidité. J’y trouve…le néant. Rien ne me vient à l’esprit pour expliquer ma situation. Selon mes conclusions, je ne suis pas dans ma cellule ni dans la chambre de Maybeth ni…Ça me revient. Des images clignotent dans ma tête, m’illustrant un lieu isolé, silencieux et sombre où je m’entretenais avec ma sœur…J’avais à la main…Mon front se plie sous l’effort…Un pistolet. Pourquoi par la Lumière je détiendrais un pistolet ?
Un autre souvenir refait surface. Maybeth et cet homme, pendue à son bras comme si sa vie en dépendait, son regard éclairé par … une lueur que je n’arrivais pas à expliquer, une lueur d’admiration peut-être ou d’amour. Un feu ardent s’embrase au tréfonds de mon être. La chienne…Elle voulait coucher avec ce type, elle voulait me tromper, offrir son corps si sublime et parfait à ce fainéant ! Hors de question … Je dois éliminer cet homme, cette menace qui me fait obstacle à mes projets … Maintenant que j’ai retrouvé mes esprits, je compte bien achever mon travail. Amorçant un mouvement pour me redresser, une douleur sourde me plaque contre le lit. Le souffle me manque, je suis saisi d’un étourdissement terrible. Clignant des paupières, j’abaisse mon attention vers mon épaule gauche, recouverte de bandages et mon bras gauche ramené sur ma poitrine. Elle a tiré. Elle a tiré. Un rire sinistre s’échappe de mes lèvres, sinistre et hystérique. Elle a tiré. Tiré…Sur moi…
-Je…Jefferson ?
Sa voix me fait sursauter, je ne l’avais pas remarquée affalée sur mon lit, sa tête reposant sur ses bras, ceux-ci positionnés près de mon torse. Elle a tiré. Tiré. Perplexe, la bouche entrouverte et les traits figés, je la contemple, prenant note de son air épuise, de ses yeux bouffis par les pleurs, des larmes luisent encore sur ses joues humides, de sa moue pitoyable. Elle étouffe un sanglot avant de se jeter à mon cou, marmonnant des paroles que je ne comprends pas, que je ne saisis pas. Elle croyait m’avoir tué. Voilà la raison pour cette démonstration…pour cette soudaine étreinte. Elle s’écarte, repousse des mèches folles de sur son visage et me dévisage timidement, déglutissant avec misère. Tiré. Elle a tiré. Elle a … Elle s’est défendue, elle m’a attaqué…Elle m’a défié. Impossible. Je secoue la tête doucement. Non. Tout est bien réel. La souffrance atroce à mon bras, la faiblesse dans mes membres, sans doute par le manque de sang et les médicaments. Je grimace en me redressant sur mon séant, serrant mon bras mobilisé de ma main valide. Mon épaule semble être en feu, brisée, complètement brisée. Elle a tiré…
-Il est réveillé ? s’enquit alors une infirmière en s’approchant de mon chevet.
Elle me scrute un moment, pose une main sur mon front, lance un coup d’œil à Maybeth avant de renifler de dédain.
-Vous avez été présente à …l’incident ? demande-t-elle à ma sœur d’une voix glaciale. -Oui, répondit l’autre d’une faible voix. -Certaines personnes veulent entendre vos versions des faits afin de mettre tout ceci au clair.
Maybeth hoche la tête, ravalant sa salive avec difficulté. Elle me regarde, craintive, mais je suis bien trop abasourdi pour la réprimander, pour vouloir la punir. La femme nous explique qu’ils sont arrivés à temps, que j’ai perdu une bonne quantité de sang, que je devrais me reposer ici pendant plusieurs jours. Mon épaule, paraît-il, est dans un sale état. Le cœur a été manqué de quelque centimètres. Elle voulait me tuer. Me Tuer. Elle en avait l’intention. L’infirmière opine du chef avant de s’en aller d’une démarche raide. Je sens ses yeux sur ma peau aussi bien que la douleur.
-Tu as tiré, je murmure, toujours aussi ahuri, examinant à nouveau le plafond. Tu aurais pu me laisser là et t’en aller. T’en aller sans te retourner. Tu aurais été libérée…Tu as tiré…
Je n’arrive toujours à y croire; j’ai failli mourir par la main de ma sœur…par la main de la femme que …
-Pourquoi ? je pose en un souffle distinct. Pourquoi m’as-tu sauvé ? | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Revirement de situation ... (pv Maybeth ) Lun 3 Mar - 21:07 | |
| Tout s'est passé tellement vite. C'est ce que j'ai expliqué une bonne douzaine de fois à l'infirmière. Je me suis sentie menacée, et dans le stress de la situation, j'ai appuyé nerveusement sur la détente. Elle m'a rassurée – a tenté de me rassurer – en affirmant que je n'avais pas a me justifier : que tout le monde ici – ou presque – avait déjà tiré sur un prisonnier pour beaucoup moins. Mais je ne suis pas "presque tout le monde" ! Je suis Maybeth ! Maybeth Greene. Une espèce de … de … de folle de la gâchette. Et si je me mettais à tirer sur tout ce qui bouge maintenant ? Elle n'a pas l'air de comprendre. Maintenant, en plus d'avoir peur de tout ce qui bouge, j'ai peur de moi. De moi… de cette pathétique petite Maybeth Greene dont personne ne se soucie qu'elle ait tiré sur son frère… Dont personne ne se soucie tout simplement.
Non, c'est faux. Il y a quelqu'un qui se soucie de moi. Carl. Encore que des fois, c'est tellement étrange qu'il veuille tant m'apporter son soutien, que je doute qu'il soit réel. Peut-être suis-je devenue folle et qu'aucun Carl n'est dans cette maudite prison. Allons donc Maybe. Carl existe, il est réel, il se soucie de toi et … oh Seigneur… Il t'attendait hier matin dans la cour ! Tu n'y es pas allée pauvre sotte. Comment aurais-je pu y aller ? J'étais dans cette maudite salle, avec Jefferson, le revolver, et une énorme flaque de sang, humide, collante et dégoûtante. Non. Tu l'appelleras, tu t'excuseras. Le pauvre homme. Il va m'en vouloir de lui avoir posé … Comment on appelle déjà ? Poser un chien ? Un lapin ? Un lapin, c'est ça. Un lapin. On voit tout de suite que je ne sors jamais. Je ne suis pas familière de ce genre d'expressions.
Il y a quelques secondes, Jefferson s'est réveillé, et lui et moi nous regardons, comme étonnés de nous trouver tous deux là, en ce même endroit. Moi figée de m'être sottement jetée à son cou comme je viens de le faire. Ressaisis-toi ma grande ! Il s'agit là de ton frère, de celui qui a fait de ta vie un enfer. Je lisse mes jupes, tourne la tête vers le rideau qui est autour du lit, à demi ouvert, laissant entrer la clarté sur le visage du blessé… De ma victime. Je frissonne. Ces mots sont étranges, mais ils s'appliquent bien à la situation il faut le croire.
-Pourquoi m'as-tu sauvé ?
Je m'attendais plutôt à un "Pourquoi t'as tiré ?" Ou encore qu'il me demande comme j'avais fait mon compte. Un simple accident, un réflexe nerveux, l'instinct de survie, bien que j'aie toujours cru ne pas en être dotée. Je pousse un profond soupire. Toutes mes réponses préparées vont à la poubelle. Je dois finalement répondre à une tout autre chose.
-Eh bien je … J'estimais que c'était une manière bien… bien bête de mourir de cette manière. Et puis, j'aurais eu un meurtre sur la conscience, je dis en poussant un petit gloussement nerveux. Tu me connais : je n'aurais pas pu vivre avec.
Tout pour ne pas simplement lui dire que je ne désirais pas le voir mourir, que je voulais le garder en vie pour le soigner. La partie des remords est vraie aussi, mais ne représente probablement pas la plus grande part de ma motivation à le sauver. Lui dire que je voudrais le guérir serait du suicide pur et simple. Je me souviens comment il a réagi quand je lui ai dit qu'il était malade, qu'il avait grandement besoin de soins. Il ne veut rien entendre. Il croit être normal. Mais moi je sais qu'il ne l'est pas, autant que moi je sais que je n'aurai jamais une vie tranquille loin des remous, loin de cet homme. Autant arrêter de vouloir le fuir : il revient toujours.
-Tu veux quelque chose à boire ? je demande. De l'eau te ferait probablement du bien, dans ton état, ne serait-ce que pour te rafraichir.
Je m'étire sans attendre pour saisir une carafe d'eau et un verre en carton sur la table de chevet. | |
| | | Jefferson 645987 Accusé à tort pour les mauvaises raisons
Nombre de messages : 225 Age : 34 Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Revirement de situation ... (pv Maybeth ) Lun 24 Mar - 20:28 | |
| Un verre d’eau ? A-t-elle versé quelques gouttes de poison afin de m’achever définitivement ? Peut-être une balle de plomb afin que je m’étouffe avec, elle pourrait déguiser ma mort comme un accident ou un suicide en inventant toute une histoire sur «Jefferson était malade et refusait de consulter un spécialiste pour combattre son problème psychologique». Sale garce. Oui. Elle veut ma mort. Elle a tiré, mais elle m’a sauvé. Elle ne voulait pas être inculpée de meurtre, car sa réputation de petite trouillarde se verrait menacée par la subite et inattendue mort de Jefferson Greene. Non. Elle a tout manigancé depuis le début. Maybeth a planifié ma mort…Je secoue la tête, hébété. Trop poltronne pour penser même à attentat à la vie d’un être humain. Non. Elle a tiré. Me tuer…M’éliminer…Je gémis. Il me faut changer de prison. M’éloigner.
-Tu ne veux pas un peu d’eau … ? Le docteur te propose de boire beaucoup dans les prochains jours, ton corps doit être déshydraté.
Déshydraté de mon sang, de mon essence vitale. Tu m’as donné la soif et la faim. Va t’en, va t’en. Ici, ta vue me remplit…d’effroi et me soulève l’estomac. Sale fille de joie qui introduit dans son fruit le jus impur des hommes autre que moi. Tu penses que ce bandage va m’empêcher de massacrer ton amant, vilaine Maybeth ? Je n’aurais qu’à dérober un gourdin et assommer le Carl avec jusqu’à ce que son crâne explose en multiples morceaux, que son cerveau se répande sur le sol en bouillie infecte. Maybeth attrape ma main valide avec timidité et me remet un verre d’eau que je fixe durant un long moment, me rappelant qu’effectivement je suis assoiffé. Je le porte à mes lèvres, les trempe, les humecte de ma langue et vide le gobelet d’une gorgée.
-Encore, je croasse en tendant le verre à ma sœur.
Hochant frénétiquement la tête, elle agrippe rapidement le pichet d’eau et en verse dans mon verre que je bois sans me faire prier. Ensuite, je retombe sur mes oreillers et porte une main à mon front. Elle a tiré. Elle voulait être seule avec son mec sans que je sois là pour la happer et la ramener dans ma couche afin de lui déchirer ses vêtements et la prendre une fois de plus. Oh … la prendre… C’est une sauvage, une malade. C’est elle qui a besoin d’aide, de se faire soigner par un confrère, un collègue. Non pas un collègue, mais une collègue ! Sinon, elle ira avec l’homme. Elle a tiré. Tiré ! Je gémis, couvrant mon visage de ma main, ignorant les paroles de ma sœur qui tente de se montrer rassurante.
-Tu as mal ? Je devrais peut-être aller chercher le médecin…Ah…Il arrive.
Je préfère garder les yeux fermés de manière à éviter le regard scrutateur de Maybeth en plus de celui du docteur. Ce dernier appuie ses mains sur mon épaule, je grogne et beugle des injures colorées, ses doigts tâtent mon visage et me pose des questions auxquelles je ne réponds pas. Je sens sa présence, je sens son parfum épicé comme si elle se trouvait au-dessus de moi. Elle est près. Elle est juste à côté. Je pourrais redresser une main, la porter à son cou frêle et l’étrangler. Non, elle risque de me tirer dans l’autre épaule. Salope. Elle me dit qu’elle doit suivre le médecin, mais qu’elle reste dans la pièce. Qu’est-ce que ça peut me faire que tu quittes l’infirmerie ? Tu as tiré ! Tu es une gueuse ! Va catin et disparaît de ma vue ! Je gémis à nouveau. | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Revirement de situation ... (pv Maybeth ) Mer 26 Mar - 20:13 | |
| -Je m'inquiète pour lui, je fais.
Et en même temps, pourquoi je m'inquiète ? Cet homme n'a que ce qu'il mérite. Il m'a menacée, a fait de ma vie un enfer pire que l'enfer même. Il est pour moi pire que tous les démons réunis ensemble. Je devrais me réjouir de le voir souffrir de la sorte. Et pourtant, je suis là à me morfondre et à le veiller, craignant qu'il ne lui arrive malheur. Oh Jefferson ! Je devrais me sentir libérée ! J'ai tiré. Tiré sur toi. Je devrais être libre, et pourtant je me sens encore comme si tu avais toute ton emprise sur ta misérable petite sœur. Mais je sais que tu ne peux rien contre moi. Je sais aussi que je suis capable de me défendre, de te dire – ou crier – non quand quelque chose ne fait pas mon bonheur. Je ne suis plus la faible petite Maybe, qui ne sait pas choisir quelque chose, qui reste toujours entre le oui et le non et finit par dire "peut-être, comme tu veux". Je suis Maybeth. J'ai grandi, je le sais… Pourtant il y a une ombre au tableau. Je t'ai fait du mal pour sortir de ton joug démoniaque. Je ne voulais pas te faire du mal.
-Vous ne devriez pas vous en faire avec cela mademoiselle. Ce n'est qu'un prisonnier, et il a sûrement mérité ce qui lui arrive.
Non, il ne le mérite pas. Personne ne mérite cela ! Aucun gardien, aucun employé de cette prison ne devrait avoir le droit de tirer sur qui que ce soit. Les prisonniers ne sont pas des animaux, et encore … on ne tire pas sur un animal plus que sur un humain. J'étouffe un sanglot. J'ai pleuré cette nuit, pendant qu'il dormait. Je ne voulais pas qu'il croit que j'avais – et j'ai effectivement – de la peine pour lui. Je regarde dans sa direction. Il ne nous porte aucune attention, au médecin et à moi. Il regarde le plafond, songeur. À quoi pense-t-il ? Pourquoi y pense-t-il ? Je soupire.
-Je suis psychologue, monsieur. Je suis payée pour faire de l'empathie avec les gens.
Il hoche la tête, mais je sais qu'il ne comprend pas mon point de vue. Lui, il recoud des plaies sanglantes. Moi j'éponge comme je le peux les esprits fatigués de mes patients, comme des plaies qui n'arrêteront jamais de saigner, mais qui peuvent être atténuées par mes soins et leurs efforts, ma main qui guide leurs pas.
-Vous devriez vous changer les idées, prendre quelques jours de congé.
-Oui, je dis sans vraiment y songer. Je verrai.
-C'est dur ce que vous venez de vivre.
Je hoche la tête, fatiguée. Je n'ai pas dormi depuis que je veille Jefferson. Je dois faire peur à voir. Le médecin me laisse seule dans le coin de la pièce et j'hésite entre aller voir mon frère ou aller m'étendre sur mon lit pour me reposer l'esprit, m'assommer avec des somnifères puissants et enfin me changer les idées. Voyons Maybeth, tu sais bien comment tu es. Tu n'auras pas le repos tant que tu ne seras pas certaine qu'il va se remettre, aussi bien de la blessure que du choc. Mets-toi à sa place : tu viens de détruire toutes les convictions de cet homme à ton sujet.
-Il y a une femme qui a laissé ça pour toi, pendant que tu dormais, hier.
Je me suis assise à côté de lui, encore. Je tiens un livre à la main et le lui tends. Un livre que je me souviens avoir déjà lu. Elle portait un voile noir, et m'a dit que Jefferson et elle avaient déjà parlé de ce livre ensemble, à ce qu'elle m'a dit. Jane Eyre.
-Elle ne t'avait pas vu et a demandé où tu étais, ce qui t'arrivait. Tu sais qui c'est ?
J'aimerais bien que cette femme soit amoureuse de Jefferson. Si c'était réciproque, elle pourrait lui détourner les idées de moi. | |
| | | Jefferson 645987 Accusé à tort pour les mauvaises raisons
Nombre de messages : 225 Age : 34 Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Revirement de situation ... (pv Maybeth ) Jeu 24 Avr - 19:05 | |
| -C’est une bonne amie, je réponds, ennuyé.
Cependant, j’attrape le petite livre avec précaution et le regarde un long moment, le pesant entre mes mains, le déposant sur mes genoux puis le frôlant du bout des doigts. Il me semble que cela fait une éternité que je n’ai pas croisé Brigitte malgré le fait que nous passons beaucoup de temps ensemble. Elle; elle me compte une série d’histoires palpitantes ou entretient une conversation sérieuse et philosophique, moi; je lui fais part de mes secrets. Peu à peu, elle est devenue ma confidente dans ces lieux hostiles, une personne avec qui discuter et se raviver les plaisirs de la liberté. C’est une bonne fille, quoiqu’éprouvée par la vie. Maybeth hoche la tête et se frotte les paupières.
-C’est…juste une amie ?
Suspicieux, j’observe attentivement ma sœur dont la nervosité gravit quelques échelons. Déjà, le choc de l’évènement du pistolet commence à s’estomper, bien que je ressente nettement la douleur de mon épaule fracassée. Douleur lancinante et cruelle. Mon esprit se libère du brouillard dans lequel il était prisonnier et analyse les derniers épisodes de ma vie plus la question de Maybeth à propos de Brigitte. J’éclate de rire juste à la pensée que Brigitte puisse devenir mon amante. Complètement ridicule. Je n’ai même pas eu une envie effrontée en la regardant. Certes, sa personnalité est remarquable, mais je doute fort que notre destin est lié à ce point. Maybeth se raidit au son de mon rire rauque.
-J’ai dit quelque chose de drôle, peut-être ?
-Oh…Seulement ta question qui m’a semblé farfelue. Brigitte ne s’est pas amourachée de moi, à ton grand damne, si c’est ce que tu tenais à connaître.
Sur le visage pâle de ma sœur, une teinte de déception attriste ses traits tirés par l’épuisement. Assurément, elle aurait apprécié que je me détache d’elle au point de l’oublier complètement afin de vivre une histoire torride avec ma chère amie – si je peux la nommer ainsi – dans le but d’entreprendre une relation durable et passionnée avec cet homme à la chevelure brune. Oh, je sais à quoi tu penses sale petite merde. Tu … La pièce tangue sous mes yeux et je suis obligé de m’étendre de tout mon long sur le lit, serrant mon épaule meurtrie contre moi, les dents serrées de frustration. Les anesthésiants sont peut-être en train de faiblir dans mon système. Abaissant les paupières, je me concentre à visualiser des images dans ma tête pour mieux tenir en bride la douleur. Maybeth marmonne quelque chose, m’annonce qu’elle retourne dans sa chambre et me demande si j’ai besoin de quelque chose avant de quitter.
Têtu et orgueilleux, je me refuse de lui réclamer des calmants ou remède contre mon mal. Je me refuse même à la regarder s’éloigner de mon chevet. L’image du pistolet pointé vers moi apparaît à mon épaule. Maybeth me souhaite une bonne journée et me promet de revenir s’enquérir de mon état dans la soirée. Derrière l’arme, Maybeth tremble comme une feuille, mais elle tire…tire…tire…La balle heurte l’une de mes deux épaules avec un fracas assourdissant. Du sang, partout et une Maybeth au-dessus de moi, pelurant. Maybeth s’éloigne. J’entends ses pas hésitants sur les mosaïques de la pièce. | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Revirement de situation ... (pv Maybeth ) Ven 25 Avr - 6:38 | |
| Je ne suis pas retournée à la chambre hier soir, parce que mes réflexions se sont étendues beaucoup plus longtemps. L'idée de prendre des vacances commence à germer dans mon esprit. Lentement certes, mais elle parcourt mon esprit avec ses racines, cherchant le meilleur endroit où pousser et porter fruits. Je soupire. Et je laisserais mon frère tout seul, soigné par des gens qui ne savent rien de lui, qui ne savent pas de quoi il a besoin et ce qu'il ressent ? Le médecin a raison, j'ai besoin de vacances. Je ne dois pas m'arrêter pour lui. Est-ce que Jefferson se serait privé de quelque chose pour moi, j'en doute. Oh oui, ça j'en doute.
Il est deux heures du matin quand je prends finalement ma décision et que je reprends la route de l'infirmerie, les yeux un peu fatigués et la démarche plus lente que lorsque je suis partie. J'hésite à entrer, peut-être dort-il. Je glisse mon pied dans l'embrasure de la porte, l'ouvre doucement et lance un regard à l'intérieur. Tout est éteint, sauf une lumière tout au bout. Jefferson. C'est bien parfait. J'entre dans la petite salle, quelques personnes se retournent dans leur lit sur mon passage, mais je ne leur porte pas d'attention. Mon but est à l'autre bout de la pièce, sous une faible lumière.
Quand j'arrive devant lui, je le vois qui est en train de lire le livre que son amie lui a fait porter. Je souris malgré moi en voyant son sourire à lui, et son air concentré sur ce qu'il lit. Je reste un moment là à l'observer, jusqu'à ce qu'il relève le nez de son livre et me regarde droit dans les yeux.
-Tu en as mis du temps pour revenir, dit-il sèchement.
-Tu m'attendais ?
-Normal, tu m'as dit que tu reviendrais.
-J'aurais pu ne pas revenir.
-Tu aurais fini par revenir, par culpabilité.
C'est vrai, je déteste ne pas tenir parole. Il le sait probablement plus encore que moi. Même l'autre jour, avec Carl, avec qui j'ai manqué une rencontre pour rester au chevet de mon frère, je me suis sentie tellement coupable que je suis allée le chercher jusque dans sa douche pour reprendre cet entretien. Il ne faudrait pas que Jefferson connaisse ce détail. Il pose son livre après avoir mémorisé le numéro de la page où il en était et me fait signe de m'asseoir. Il a du demander à l'infirmière de laisser le banc des visites à sa place parce qu'il savait que j'allais revenir.
-Tu avais besoin de penser à quoi ? demande-t-il.
Dans ses yeux, je n'arrive pas à déchiffrer quoi que ce soit. Il se comporte exactement comme dans ces moments où je n'arrive pas à le comprendre. Pas de colère, pas de désir. Non. Seulement ce petit quelque chose que je n'arrive pas à lire. Il se comporte comme à son arrivée dans la prison : trop gentil pour être vrai.
-Je vais peut-être prendre des vacances. Enfin, peut-être … Sûrement. Ça fait quelques années que je ne suis pas sortie d'ici. Voir les environs ne me fera pas de tort, tu ne crois pas ?
-Tu les mérites ces vacances.
Je reste surprise. J'aurais espéré qu'il me dise de ne pas partir, de rester parce que j'étais à lui et que je n'avais pas le droit de m'éloigner alors que lui était coincé. Rien de cela. J'ouvre grand les yeux.
-Ne me regarde pas comme ça, Maybe. Tu es faible, et les gens faibles ont besoin de repos, ajoute-t-il, moqueur.
Je pensais bien, aussi… | |
| | | Jefferson 645987 Accusé à tort pour les mauvaises raisons
Nombre de messages : 225 Age : 34 Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Revirement de situation ... (pv Maybeth ) Sam 17 Mai - 15:57 | |
| [J'ai essayé un nouveau style avec Jeffie...Je trouve que l'effet est intéressant. Tu m'en diras des nouvelles :) ]
Les gens faibles ont besoin de repos. Tu as vu Jefferson la dégradation de ses traits à ces mots. Comme c’est jouissif de l’écraser au sol d’un coup de talon alors qu’elle s’imagine que son grand frère s’occupe d’elle comme d’un petit chaton. Cependant, tu n’aimes pas les chats, n’est-ce pas Jefferson ? Alors pourquoi couvrir cette salope de mille attentions pendant qu’elle ruine ta vie de tous les moyens possibles ? Madame est trop bien pour t’être fidèle, elle préfère les imbéciles et les rustres de bas niveau. Madame est trop bien pour accomplir ses tâches de psychologue, elle préfère s’éloigner, prendre la poudre d’escampette et fuir ses obligations. Des vacances ? Des vacances ?! Elle s’enfuira, elle t’oubliera, elle disparaîtra. Oui, oui. Regarde bien ses yeux écarquillés, cette bouche frémissante et ce corps nerveux. Elle te dit au revoir, cette bouche mielleuse et hypocrite. Comme tu la hais, cette cinglée effrayée. Comme tu la hais de toute ton âme, cette pourriture infâme ! Comme tu la hais passionnément, cette créature volage ! Tends les mains et brise cette nuque frêle et noircie.
-Combien de temps durera tes vacances, Maybeth ? dis-tu d’une voix indifférente alors en qu’en toi, bouillonne le démon de la colère.
Il gronde, ce démon. Il mugit en ton sein. Tu ne tolères aucunement qu’elle s’éloigne de ton emprise douloureuse et imposante. Tu souhaites ardemment qu’elle demeure auprès de toi sans connaître les raisons véritables de ce vœu farfelu. Par contre, tu refuses bêtement d’admettre l’horrible vérité : elle te manquera. Oh oui, vivre seul dans cette prison d’abrutis finis ne t’enchante guère, mais jamais tu ne proféreras un mot contre ces vacances. Et avec ce bras blessé, tu ne peux l’attacher dans ta cellule et la baiser toutes les nuits. Tu ne le peux, comme c’est dommage mon brava Jefferson.
-Je…Je ne sais pas trop, murmure la pute à ton chevet.
Tu inclines la tête vers ton épaule droite, humecte tes lèvres sans toutefois détacher ton regard de la belle empoisonneuse. Au tréfonds de ton âme, tu sens une fureur sourde se répandre comme la peste dans tes veines. Même que cette fureur est si perceptible que la femme recule sa chaise de quelques pas, déglutissant avec peine et misère. Tu es sa victime, mais c’est elle qui te craint. C’est magnifique, n’est-ce pas ?
Je trouve que c’est tout à fait magnifique, mais je détourne mon visage, ne pouvant supporter ses yeux encore bien longtemps. Dès que je la regarde, l’image du coup de feu se matérialise dans ma tête et je ne peux m’échapper aux récents évènements. Cette vipère m’a cloué dans un lit puant l’odeur de ses anciens propriétaires afin de mieux s’enfuir, la queue entre les jambes.
-Tu viendras me saluer avant ton départ, j’imagine que je ne sortirai pas de cette pièce avant quelque temps.
J’essaie de hausser mes épaules, mais une douleur brusque me plaque contre le matelas et je grogne.
-Je…Je…Je viendrai. | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Revirement de situation ... (pv Maybeth ) Mar 20 Mai - 10:55 | |
| [J'ai continué avec le retour des vacances de Maybeth, deux semaines plus tard, soit.]
Et comme une sale hypocrite, je ne suis pas retournée voir Jefferson avant de partir. J'avais bien trop peur qu'il me convainque de rester près de lui, de me faire sentir coupable de le laisser sans sa seule famille restante, sans la seule personne qui compte pour lui, même si je ne compte pas pour beaucoup. Je compte, je le sais, sinon il ne passerait pas son temps à être sur mon dos, à me donner cette attention maudite dont je ne veux pas. Son intention n'est pas seulement de me faire souffrir, ça je le sens. Non, ce qu'il veut, c'est de se faire du bien, à lui. Mais j'ignore dans quelle optique il perçoit ce bien et ce mal. Jefferson est un mystère pour moi, et le restera tant et aussi longtemps que ne j'aurai pas mis d'ordre dans mes idées.
Ce qui m'a pris ma semaine de vacances complète. Je soupire, la vue de la porte de l'infirmerie, en ce moment, me semble être l'obstacle le plus infranchissable contre mes projets. Même la porte du bureau de la directrice m'a semblée moins menaçante. La directrice elle-même m'a semble gentille, tant maintenant j'ai peur d'affronter Jefferson. Et s'il refusait ce que j'allais lui proposer ? C'est absurde … Quel prisonnier sain d'esprit refuserait une chose pareille ? Mais Jefferson est-il sain d'esprit ? Je soupire, indécise. J'ai la main sur la poignée, et le cœur qui bat fort dans ma poitrine. Allez, si c'est passé à la direction, ça passera ici aussi.
Je me repasse en revue l'ensemble de mes vacances. D'abord cette sensation de liberté, puis ce léger conflit de valeurs avec ce maudit Ralph, qui a presque réussi à me saper complètement ma gaieté nouvelle. Puis l'oubli de la prison, des responsabilités. Je suis même sortie, j'ai acheté des tonnes de vêtements, qui détonnent pas mal de ma palette habituelle, mais qui sont neufs, beaux, et hors de prix. Après tout, enfermée dans la prison, je ne dépensais rien, et mon compte en banque avalait mon salaire, le recrachant et le multipliant sans que je n'aie à y plonger la main une seule fois depuis trois ans. C'est donc un beau petit pactole de 300 000 dollars que j'y ai trouvé quand je suis passée à la banque. Intact. Maintenant il ne doit en rester que la moitié, parce que j'ai donné un bon petit coup dans le comptant, quand j'ai acheté mon projet fou, complètement fou.
Bon, allez Maybeth, ouvre cette porte. Jefferson n'est pas un monstre… même si tu le compares très souvent au croque mitaine, en pire. Je me souviens de cette pensée amère que j'avais déjà eue : les enfants regardent sous leur lit pour voir si le croque-mitaine ne s'y trouve pas, mais le croque-mitaine regarde sous son lit pour voir si Jefferson ne s'y trouve pas. Je souris, me souvenant très bien de l'époque à laquelle j'ai pensé à ça. C'était après le départ de Jefferson, avant qu'il ne revienne. J'essayais de me convaincre que mes peurs n'étaient que des peurs d'enfant.
J'entre finalement, salue l'infirmière, et me dirige d'un pas décidé vers l'endroit où j'ai laissé Jefferson la dernière fois. Celui-ci reconnaît le bruit de mes pas, mais ne lève pas les yeux pour me regarder. Toujours cloué à son lit, il lit encore un livre, pas le même que la dernière fois. Je remarque d'ailleurs qu'une belle pile de bouquins se trouve sous son lit.
-Tiens, voilà la lâcheuse trouillarde qui revient, dit-il en marquant sa page et en relevant doucement la tête. Passé d'agréa … Qu… qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux ? dit-il, un air surpris sur le visage.
Je souris doucement, passe ma main dans les pointes virevoltantes qui tombent avec légèreté au-dessus de mes épaules frêles.
-Oh, ça … Je les ai fait couper, rafraichir, et coiffer. Tu aimes ?
Jefferson hoche la tête, probablement plus pour se convaincre qu'il ne rêve pas.
-Et cette tenue ? dit-il en continuant de me dévisager de la tête aux pieds.
Je baisse les yeux sur la première paire de jeans que je me suis achetée en dix ans, le premier pantalon depuis trois ans. Je souris, regarde rêveusement ce t-shirt blanc – mon premier en dix ans, lui aussi – recouvert d'une veste noire et légère.
-J'avais besoin d'un peu de changement, je dis.
J'essaie de conserver mon sourire. Après tout, c'est vrai que ces changements me ravissent. Certes, je ne porterai pas ces vêtements pour travailler, je ne le concevrais pas. Seulement, je viens de remettre les pieds dans le bâtiment, je ne me suis pas encore changée. Et la majorité de mes nouveaux vêtements sont restés au village. Je me mets à babiller, essayant de passer par-dessus le fait que je ne suis pas revenue le voir. Je n'ai pas envie de m'excuser de cela.
-Je t'ai aussi acheté des vêtements, mais je les ai laissés là-bas, dans la maison que j'ai achetée.
-À quoi bon me faire des cadeaux si je ne peux même pas les avoir ? marmonne-t-il avec cynisme. Tu es encore plus folle que je le croyais, Maybe.
Mon sourire s'élargit.
-Tu as raison, je dois être folle, car j'ai osé faire la pire des folies. Je t'ai dit que j'avais acheté une maison, pas vrai ?
-Tu comptes quitter la prison ? demande-t-il, une lueur d'inquiétude dans la voix.
-Pas toute seule, je dis, approchant mon banc de son lit. Eh bien cette maison, ce sera la nôtre. Bon, on devra la partager avec deux gardiens, mais la directrice est d'accord pour que tu viennes y passer quelques temps avec moi.
Jefferson ouvre de grands yeux, puis fronce les sourcils avant d'éclater de rire. Visiblement, il ne me croit pas. Pourtant c'est vrai, j'ai réussi à convaincre la directrice de son éventuelle innocence quant au crime de notre père, et que tout ce dont il avait besoin, c'était de soins psychologiques, pour certains troubles. Et comme je ne lui ai jamais rien demandé avant, elle a accepté, aussi parce que je lui ai toujours donné satisfaction par mon travail.
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| | | Jefferson 645987 Accusé à tort pour les mauvaises raisons
Nombre de messages : 225 Age : 34 Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Revirement de situation ... (pv Maybeth ) Jeu 22 Mai - 14:09 | |
| Cette fille est folle. Complètement sénile. Après, elle ose t’annoncer que tu es aliéné et que recevoir des soins particuliers t’aideraient à progresser vers une voie saine. Toutefois, elle ne comprend pas que tu es complet, que tu es parfait, que ses services, tu t’en moques éperdument. Tout ce que tu apprécies chez elle, c’est son corps pâle et chétif avec lequel tu aimes tant t’amuser. Non, refuse ce qu’elle te proposera, elle souhaite ta perte, ta défaite, ton humiliation. Demeure sur le qui-vive avec cette manipulatrice. C’est le mal qu’elle te veut. Oui, observe ses fins yeux lumineux, comme ils brillent de méchanceté et de malveillance et non de joie et de bonheur. Fixe cette bouche enthousiasme, ce sourire qu’elle affiche n’est nul autre que le sourire de la mort et de la douleur et non celui de la gaieté. Cette Maybeth est née pour te nuire et te détruire. Brise-la vite. Vite, qu’on en finisse !
Ce qu’elle est comique, ma très chère sœur. Elle se permet de me quitter pendant de longs jours, une longue semaine interminable où j’ai erré dans la prison comme une âme perdue. Pas comme une âme en peine. Sa disparition ne m’affligeait que très peu, seulement un sentiment désagréable pointait son infâme museau au tréfonds de mon être, me prodiguant quelques douleurs cuisantes. Elle me quitte, oui, elle me quitte. Et ensuite, voilà le plus drôle ! Cette sale mégère trouve l’audace ou le courage de me rendre visite, de me saluer comme si nous étions les deux meilleurs amis au monde, de me sourire avec cordialité et bienveillance et de m’insulter à m’envoyant un faux espoir. Un faux espoir ! Terrible espoir ! Ô combien terrible de songer à une demi-libération, à une chaude maison accueillante, à de la vraie nourriture et une douche privée.
Tu devrais la battre pour ses mensonges éhontés ! Tu devrais la clouer sur ce lit, lui déchirer ses jeans qui lui moulent si bien les hanches et…Non, non…Ta blessure ne te permet pas de t’abandonner à ce genre d’exercice épuisant. Patiente, attend le moment propice.
-Une maison, pour nous deux, mais de quoi parles-tu Maybeth ? Es-tu tombée sur la tête durant tes vacances. Peut-être que ton cher amant t’as prise tellement fort que ton crâne s’est fracassé contre un mur quelconque ! je crache avec toute la hargne dont je suis capable.
Sale infidèle, je peste avec rage. Mes doigts me démanchent, ils veulent l’étrangler, la toucher, la molester, la caresser. Une maison ! Une maison ! Et pour quoi faire ! Je ne suis pas cinglé !! Je ne suis pas cinglé !! Sans que je ne le remarque vraiment, je commence à marmonner des imprécations incompréhensibles, je l’insulte, je la menace, je lui énonce toute ma fureur.
-Jefferson…Je…Je n’ai jamais rien fait avec…Avec Carl…
-Va dire ça à quelqu’un d’autre, Maybeth, je maugrée, furieux. Tu es partie. Tu es partie sans revenir me voir. Tu m’as promis, tu m’as promis, Maybeth ! Et tu as été incapable de suivre tes engagements envers moi ! Incapable, m’entends-tu ! Et maintenant, tu voudrais que je crois sur ta supposée non-relation avec cette fouine ?! Tu …
Durant mon discourt, je me suis redressé sur mon séant, seulement, je me sens étourdi, faible, nauséeux. Les antibiotiques que l’on m’offre me procurent des effets secondaires plutôt pénibles. Ma sœur s’avance vers moi, bien qu’à contrecœur, et m’incite à m’étendre à nouveau. Puis, la mine soucieuse, elle approche un banc près du lit, appuie ses coudes sur le matelas et dépose son menton dans le creux de ses mains.
-Jefferson, il ne se passe rien entre …
-Suffit, Maybeth, je tranche abruptement. Je ne veux plus rien entendre sur ce sujet. Parle-moi plutôt de cette maison.
Plutôt heureuse de changer de sujet, ta sœur te raconte en détail l’apparence de votre humble résidence où, paraît-il d’après ses dires, tu recevras un traitement spécial et jouiras d’une certaine liberté et d’un nouveau décor. Toutefois, tu restes sceptique face à cette soudaine nouvelle. Que veut-elle, que cherche-t-elle donc à démontrer, pourquoi s’acharne-t-elle sur ton cas avec autant d’ardeur ? D’autres captifs dans cette prison méritent plus d’attention de la part des spécialistes. J’estime que je suis bien portant autant physiquement que psychologiquement.
-Je ne comprends pas, pourquoi me transférer d’endroit ? je demande, défiant.
-Tu as besoin de soins nouveaux, Jefferson.
-Je ne suis pas malade, et ne me regarde pas comme ça.
Maybeth soupire, puis m’avoue qu’elle soupçonne une forme de trouble psychologique chez moi et qu’elle doit, pour rendre grâce à sa profession, s’occuper de son frère du mieux qu’elle le peut. Je ne suis pas malade, je me répète avec obstination.
-Quand partons-nous ? je me résigne à poser.
Il faut voir le bon côté des choses : je ne verrai plus les façades tristes et grises de cette satanée prison, mais le point négatif est la présence constante de Maybeth derrière mon épaule à m’épier, à m’examiner, à m’évaluer. | |
| | | Maybeth 9130 Psycho logue/tique
Nombre de messages : 6312 Age : 34 Localisation : En boule sous mon bureau en train d'égrener un chapelet... Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Revirement de situation ... (pv Maybeth ) Dim 25 Mai - 20:20 | |
| Je suis surprise par sa question, qui m'arrache à la fois un sourire et un frisson d'appréhension. Il a accepté, ce qui est très bien puisque je redoutais qu'il ne refuse l'offre, n'ayant pas envie d'être étudié et soigné. Ce qui rend la chose moins agréable, c'est que je me demande maintenant si mon projet était une bonne idée. Peut-être que je fais une erreur en le faisant sortir de la prison. J'aurais peut-être du peser le pour et le contre plus longtemps, me conduire de façon un peu plus objective et beaucoup moins spontanée. Imaginez le scénario : moi, deux gardiens et mon frère, moi essayant de faire connaître au dernier ce qu'est supposée être une vraie relation entre frères et sœurs, le tout en y alliant des séances de psychanalyse pour déceler d'où proviennent les problèmes qu'il nie. Je suis folle. Jefferson a raison : ce projet est fou. Néanmoins, il a aussi été assez fou pour accepter de se prêter au jeu.
-J'en déduis que tu acceptes ma proposition, je dis doucement.
-Qui, en étant sain d'esprit, refuserait une occasion de sortir d'ici ? dit-il en accentuant les mots "sains d'esprit". N'importe quel prisonnier à qui tu proposerais un peu d'intimité avec toi accepterait. Carl ne ferait probablement pas exception.
Je soupire, renverse la tête en arrière et me pince l'arrête du nez. Et quand je lui demande d'arrêter de la ramener sur ce sujet, il m'interrompt avec rudesse.
-Tu n'as pas répondu à ma question, Maybeth. Quand est-ce que nous partons ?
-Dans une semaine, quand tu n'auras plus besoin de cette écharpe autour de ton bras.
Il marmonne quelque chose comme de quoi on aurait pu partir plutôt si je ne lui avais tout simplement pas tiré dessus. Certes Jefferson, mais si cet évènement tragique n'avait pas eu lieu, je n'aurais pas pris de vacances, et je n'aurais probablement jamais eu cette idée folle de te faire sortir de la prison. Mon objectif serait que tu sois, après psychanalyse, jugé comme incapable d'avoir tué notre père, ce qui est exact, j'en suis toujours certaine. Mon but est que tu sortes de cet endroit, que tu reprennes une vie normale, loin de moi et de mon travail. C'est un de mes buts. Une partie de moi a aussi très envie de te transformer en un vrai grand frère, comme de ceux qu'on voit dans les films, qui serrent leur sœur dans leurs bras avec tendresse en leur baisant le front et en séchant leurs pleurs. Je veux cesser d'avoir un frère qui est la source même de ces pleurs, de ces tristesses, de ces peurs que je me traîne depuis toute petite, ou du moins savoir pourquoi j'ai eu droit à ça et pas les autres : qu'est-ce que j'ai bien pu faire au bon Dieu avant de naître pour avoir mérité toutes ces souffrances alors que la majorité des jeunes filles vont à l'école en s'occupant d'affaires de jeunes filles ? Moi, je m'occupais seulement de traîner sur le chemin le plus longtemps possible, pour ne pas voir Jefferson trop longtemps à la maison. Quand je pouvais réduire nos contacts de seulement cinq minutes, cela suffisait à me rendre temporairement heureuse.
-Et cette maison ressemble à quoi ?
-Elle est très simple, un peu vieillotte avec un air défraichi qui lui donne un air d'antiquité respectable. Elle donne sur la mer, et les volets sont bleus.
J'ai précisé ces deux points relativement futiles, parce qu'à moi, ils semblaient très importants. J'ai toujours aimé la mer, même si je n'aime pas nager, par peur de me noyer. Seulement, j'aime le sable, et les balades sur le bord de la plage, avec les vagues qui viennent lécher mes orteils. J'ai confiance qu'un endroit de ce genre incitera probablement Jefferson à être plus serein, plus ouvert à la démarche. Et les volets, c'est tout bête. Plus jeune, notre maison avait des volets noirs, et j'avais une amie, chez qui j'allais parfois me réfugier, dont la maison avait des volets bleus. Bêtement, j'ai toujours associé cette couleur de volets à la sécurité.
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| | | Jefferson 645987 Accusé à tort pour les mauvaises raisons
Nombre de messages : 225 Age : 34 Date d'inscription : 17/11/2006
| Sujet: Re: Revirement de situation ... (pv Maybeth ) Dim 29 Juin - 20:27 | |
| Je préférerais qu’on m’urine dans la bouche plutôt que de suivre cette scandaleuse catin en pleine crise d’adolescence. Putain, quelle sottise de posséder la conviction folle de me guérir d’un mal qu’elle s’imagine. Je suis fou ? Cinglé ? Foutrement non ! J’ai conscience de ma lucidité ! Quoi ? Parce que madame s’est vu infliger de minimes douleurs, la voilà qui m’analyse ? Quoi ! Parce que madame n’est pas devenue comme toutes ces autres filles, la voilà qui se plaint et me pointe du doigt ? Quoi ! Parce que madame n’a pas eu de relations ordinaires et normales, la voilà qui m’accuse ouvertement et sans vergogne ? Quoi ! Parce que madame est mécontente de son passé, la voilà qui s’autorise de prendre des décisions sans mes consultations ? Quoi ! Parce que madame hallucine des maladies partout, la voilà qui me diagnostique aliéné ?
Je bougonne un peu tandis que cette fameuse Maybeth, toute émerveillée dans ses nouveaux morceaux et dans sa nouvelle vie, se retire en m’affirmant qu’elle viendra me chercher dès le lendemain matin. Et pour des raisons personnelles, elle ne désirait pas repartir aussitôt sa venue à la prison. Évidemment, elle souhaite retourner écarter ses cuisses pour son beau Carl une dernière fois avant de s’éloigner à nouveau pour un temps indéterminé. La fichtre de pute ! Puis, au soin de mon commentaire, elle se détourne de la porte, me dévisage gravement jusqu’à ce qu’un petit rougissement s’empare de mes joues à moi ! Moi, rougir ? Je n’ai jamais rougi de ma sainte vie, sinon quand mon professeur de musique m’houspillait de ma maladresse au piano. Oh mais au grand jamais je ne me suis empourpré pour une femme, dans une situation embarrassante ou encore à cause de mes pensées. Jamais. Jamais. Et là ! Cette vilaine mégère réussit un exploit ! Mais, afin de limiter mon humiliation, j’ai pivoté ma tête en direction de la fenêtre d’un air farouche tout en me pinçant les lèvres de frustration.
Et puis, les médecins, après m’avoir ausculté minutieusement, m’ont permis de sortir de l’infirmerie avec un regard désapprobateur. De toute façon, s’il se produit un quelconque problème à la maison de ma très chère sœur, un médecin se précipitera sur place avec un wagon de médicaments. Par ailleurs, je me retourne dans ma cellule avec mon seul bras valide surchargé – Gloire en Maybeth – de boîtes de pilules. Ces jours-ci, je me sens plus cynique, plus sarcastique, plus colérique qu’à l’accoutumé. Demeurer immobile dans un lit, tripoté par des médecines et des infirmières laides me déplait sérieusement, en plus de n’avoir à ma disposition que très peu de livres. Par chance que Brigitte se déplace régulièrement afin de me transporter de nouvelles lectures, sinon je deviendrais fou, pour de vrai.
Tandis que j’arpente les longs corridors décorés de cellules malodorantes, je me décide d’aller visiter Brigitte, question de la remercier de son attention et de sa délicatesse. Une gentille femme. Mais je n’ai pas eu le temps de le faire. Une fois dans ma cellule, j’ai dû empaqueter le peu de mes effets, peu désireux de les laisser aux mains abjectes de mes colocataires rustres. Et, je m’aperçois vite qu’il me reste trois livres que je n’ais malheureusement pas rapportés à la bibliothèque. Aussitôt, je parcoure rapidement la prison, remets mes livres, écoute vaguement les sermons des bibliothécaires avant de retourner à cellule récupérer mes effets personnels. Puis, je rejoins Maybeth près de l’infirmerie. Celle-ci zieutait sa montre.
-Me voilà, je fais dans un grognement mécontent. | |
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