Joyeux Anniversaire...

On ne m'avait rien dit sur cette nouvelle prisonnière. Comment je suis sensée réagir en voyant ce spectacle désolant? La petite, la tête prisonnière de cet horrible bandeau, regarde partout et nulle part à la fois. Comment ça se fait qu'une enfant..? Il doit y avoir une erreur. Sur le pas de porte de la prison, je me suis arrêtée brusquement en ayant cette vision. Ces deux gardes, avec leurs grosses pattes malhabiles et cette fillette, à genoux dans le sable et la terre. Un hoquet de dégoût me surprend. Quel âge elle a? Pas plus de… oh je ne sais pas. En tout cas, elle est jeune. C'est une enfant. Elle n'a rien à faire ici. Hésitante, je m'approche du trio. J'essaie de paraître à mon aise, ne pas trop avoir d'être prise au dépourvu, même si je le suis au plus haut point. On aurait au moins pu me prévenir.

-…vêtements qu'on lui a filé. Tant pis pour elle.

-Tais-toi la psy arrive... Enchanté mademoiselle. Voici Rika Patterson, une gamine tueuse de 13 ans aujourd'hui! Un conseil lui laissez pas souffler ses bougies trop vite où elle vous brûlera les yeux avec! Vous pouvez lui retirer les bandeaux si vous voulez, mais je vous le déconseille aussi... Une signature s'il-vous-plait... Comme pour un colis hein... Histoire de dire que le paquet est posté... Bonne journée mademoiselle.

Eh bien… Je n'ai pas le temps de placer un mot qu'on me place ce document entre les mains. J'écoute d'une oreille distraite leurs explications alors que j'appose ma signature sur le papier. Un paquet? Il ose comparer cette fillette à un vulgaire paquet? Je suis profondément outrée. J'ai à peine entendu ce qu'ils m'ont à propos de crime. Tout ce que j'ai capté, c'est que c'est son anniversair… Quoi? Enfermer quelqu'un le jour de son anniversaire? Quel culot! Je prends une grande respiration et leur remet le document en leur demandant sèchement de quitter l'enceinte de la prison maintenant qu'ils ont fini leur sale ouvrage. Ils ne se font pas prier et c'est avec un soulagement certain que je les regarde partir. Je baisse les yeux sur la fillette devant moi. Je ne suis pas certaine de son âge à cause de ce foutu bandeau.

-Tu veux que je t'enlève cette… muselière? je demande en douceur, avec un léger spasme de dégoût quand je prononce le dernier mot.

La petite fille hoche la tête d'une manière imperceptible. Je me penche et défait les sangles de la chose de cuir pour libérer un visage fin, sculpté avec le plus grand soin. Je suis saisie par le charme légèrement animal, sauvage de cette jeune personne. Ses yeux brillent d'un éclat vif, violet. Je ne crois pas avoir jamais vu des yeux comme les siens. Je reste un moment sans bouger, à regarder ses iris qui se contractent et se dilatent pour faire passer la quantité de lumière nécessaire à sa vision. Je me redresse et secoue la tête, me demandant toujours ce qu'elle bien faire ici. Si seulement j'avais écouté les deux idiots plutôt que de m'insurger face à leur comportement ignoble…

-Rika, c'est ça?

Je sais bien que c'est ça, je ne fais que le demander par habitude. Je reste un moment silencieuse. Je ne m'étais pas du tout préparée à ça. Comment on se comporte avec une enfant jugée criminelle? D'abord… Quel âge elle a? Je serais bien incapable de le dire. Elle n'a pas l'air bien vieux, mais elle est développée et ses yeux trahissent une maturité précoce.

-Alors c'est ton anniversaire aujourd'hui? je demande tristement, en essayant de sourire. Ça te fait quel âge?

Après avoir accueillit le soit disant fou, j’essaie de cacher ma douleur dans le dos, mais ce n’est pas facile, car sa me faisait très mal. Je continue mon chemin dans la cour, il fait assez froid aujourd’hui, et je vois une petite enfant avec la psychologue Maybeth. Je m’avance vers elle pour les saluer. Je me force à sourire malgré la douleur au dos. Je regarde l’enfant, c’est sans doute de cette enfant que parle Carl. Bref, je n’ai pas entendu leur conversation mais juste la dernière phrase de la petite demoiselle.

"J'ai froid, je veux rentrer."

La jeune fille marche lentement devant l’adulte. Elle semble être quelqu’un de bien, et j’aimerais la connaître un peu. Je m’avance près d’elle, puis en lui souriant, je la salut elle et Maybeth. Puis je lui dit :

" Bonjours, je suis Nett Wächterin, une des directrice de Sadismus. Vous avez froid ? Je vais vous emmener dans votre cellule !"

J’ai parler gentiment, je ne sais rien d’elle, même pas son prénom, mais j’aperçus de son numéros de matricule qui est : 131300, je chercherais plus tard dans mes fiches pour savoir des renseignements sur elle, ainsi, je peux l’aider. Je marche en direction des cellules, je ne sais pas quel est la lettre de sa cellule ! Je demande à un garde, la lettre de sa cellule. Alors je continue ma marche.

[Désolée pour le retard. Jeffie est resté chez moi plus longtemps que prévu.]

-Vous avez mon dossier non? Vous n'avez qu'à y jeter un coup d'oeil vous même.

Bien sûr, je ne m'attendais pas à une réponse aussi sèche. Je reste bête quelques secondes, la bouche entrouverte sur la fin de ma question. Eh bien… Si je m'étais attendue à ça… Je peux comprendre qu'elle soit contrariée de se trouver ici, dans cet endroit peu accueillant. Mais bon. Puisqu'elle n'a pas l'air très coopérant, je regarderai dans le dossier et je ne lui poserai plus de questions, même si j'en meurs d'envie. D'ailleurs je dois faire taire la curiosité qui gronde en moi, qui hurle pour que j'en apprenne le plus possible et ainsi satisfaire son appétit. Bon eh bien soit. J'attendrai.

J'observe ses gestes avec attention, histoire d'y déceler quelque chose, un indice. Mais c'est peine perdue. Cet enfant a un visage d'ange, des yeux sérieux. Impossible, sans lui parler, de découvrir quelque chose. À part le fait qu'elle soit en avance sur son âge, quel qu'il soit. Je la regarde poser ses petites mains sur ses bras en frissonnant. – elle frissonne, pas moi – Je devine ce qu'elle va me dire avant qu'elle ouvre la bouche. Après tout, c'est frisquet dehors aujourd'hui. Quand le vent se lève, il est rare qu'il épargne Sadismus.

-J'ai froid, je veux rentrer.

Lentement, je lui enjambe le pas. J'observe sa démarche, son air innocent, qui transparait même de dos, de par sa posture, l'entrelacement de ses doigts et l'air qu'elle fredonne. Je vois venir quelqu'un à notre rencontre. Cette chevelure blonde, cette démarche douce et candide, quoiqu'un peu incertaine, pour une raison que j'ignore, – pour l'instant, mais ça ne saurait durer – il ne peut s'agir que de Nett. J'arrête notre petite procession. Rika s'est arrêtée d'elle-même presqu'en même temps que moi. Je salue la directrice d'un signe de tête poli.

" Bonjours, je suis Nett Wächterin, une des directrice de Sadismus. Vous avez froid ? Je vais vous emmener dans votre cellule !"

Soulagement intense. Mon esprit danserait la samba s'il le pouvait. Moi qui déteste me charger de cette tâche, voilà enfin mon souhait exaucé par cette gentille dame que je ne connais que trop bien. Comme j'aurais aimé qu'elle accomplisse la même intervention lors de l'arrivée de Jefferson. Je me serais sentie tellement libérée. Mais non. Cette fois-là, personne n'était intervenu et j'avais été seule dans cette fâcheuse situation. – bien que, je me dois de le rappeler, aucun geste horrible n'ait été commit –

Avec Nett, nous reprenons le chemin. Elle demande le numéro de cellule à un garde. Elle aurait pu me le demander à moi. Je le connaissais puisqu'on m'avait confié l'accueil de la petite. Enfin. Je ne compte pas les accompagner bien loin. Enfin, jusqu'aux cellules, puis je vais regagner ma chambre. De toute façon c'est sur mon chemin. Et puis je veux savoir ce qui a causé cette douleur dans le regard de ma collègue. – je dis bien dans le regard, car physiquement elle ne laisse rien paraître, bien que je sois certaine qu'il s'agit d'une douleur physique – Nous arrivons assez rapidement aux cellules. À l'entrée du couloir, je me tourne vers Nett.

-J'aimerais que tu passes me voir bientôt. À ma chambre ou à mon bureau. Ça n'a pas d'importance. ça ne te dérange pas trop?

[À toi Rika ^^]