Sadismus Jail Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus. |
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| Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] | |
| | Auteur | Message |
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Hina Krügger 630012
Nombre de messages : 575 Age : 34 Localisation : Eparpillée dans tes pleurs, mon coeur... Date d'inscription : 31/10/2007
| Sujet: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Ven 28 Déc - 14:55 | |
| *Infâmes vermines de l’espèce humaine.*
C’est sur ces belles pensées que j’entre dans ce qu’ils appellent Salle commune, très beau nom, qui se rapproche à sale commun des mortels. Comme d’habitude, les chiens sont entassés les uns sur les autres, accentuant le côté pathétique de leur existence. Ils cherchent tous, a tout prix, à se faire des amis. Des amis…Des gens qui sont censés nous ressembler, nous aimer, nous faire rire, nous comprendre…Poarf, tout ces sentiments humains qui flottent dans l’atmosphère me donnent la gerbe. Hina est seule, et cela est bon. La solitude c’est la force, contrairement à ce qu’ils pensent. Salle commune, salle où les abrutis s’entassent. Pourtant je vais entrer, m’asseoir et observer. Je m’éloigne le plus possible des autres, et m’installe tranquillement, comme si de rien n’était. Ici c’est un peu comme au marché. Tu repères un morceau de choix, et tu le tue. Tu le manges , tu le violes, tu le maltraites, tu le frappes … Évidemment, c’est toi qui choisis. Hina a été enfermée ici, mais c’est pas pour autant que ça l’empêche de penser. Mon amie à moi, c’est l’imagination. De toute évidence, c’est avec dégoût que je me mêlerais aux humains. Le coté positif de l’enfermement, c’est que j’ai pris conscience de ce que je suis réellement. Quand je vois ces imbéciles s’accrocher et rester dociles, je ris. On leur offre un nouveau terrain de jeu, et eux préfèrent se tenir à carreaux. C’est quoi ces sous êtres? Ils me débectent. Hina est en colère. J’ai toujours été en colère il me semble. Je crois qu’elle me nourrit. Non, j’en suis sûre. Les immondices s’agglutinent empestant chaque partie de la pièce. C’est comme si au dessus d’eux, un nuage noir se formait, résultat forcé de toute les déjections de leurs esprits. Immobiles ils seront radieux, disait l’autre. Il n’avait pas tort. Dommage qu’il soit aussi répugnant que ceux là.
« Je hais… »
J’extirperai jusqu ‘à leur dernier souffle. Ma haine est immense. Mon regard se penche vers mes mains divines. Mes ongles sont longs et la lumière les fait briller. Hina ne veut pas la moindre brillance sur elle. Hina veut rester sobre. Je les arrache, les uns après les autres.
« Le pouce… L’index… Le majeur… l’annulaire... L’auriculaire… »
Ils tombent les uns après les autres sur la table, mes doigts rougissent , et l’index, saigne. Une légère goutte de sang se forme. Une douleur tranquille… et du sang. Je presse mon doigt le plus fort possible pour qu’il en sorte plus. Mes yeux restent bloqués face à ce spectacle charmant. Un peu de douceur dans ce monde de brute… Je reprends mon entreprise sur l’autre main.
« Tu ne brilleras plus… Pouce… Index… Index j’ai dit… Maj... »
Je m’arrête net, levant mon visage vers l’entrée. Quelqu’un va rentrer. Stoïque ou excité, le cœur chaud et le corps plein de sang, et ma plus grande envie sera de le ou la malmener, parce que cet être aura perturbé ma concentration. Toute les occasions sont bonnes. On ne perturbe pas un dieu. Sinon le dieu transperce d’un pieu la gorge, jusqu’au crâne. | |
| | | Nadine 623463 Victime
Nombre de messages : 50 Age : 38 Date d'inscription : 15/05/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Dim 30 Déc - 12:48 | |
| Ils disent qu’une fin peut être un départ. Moi j’y crois. Ce que je vis est à la fois une fin et un départ. La fin de mon ancienne vie, la fin de mes souffrances passées. Toutefois, j’y vois aussi du renouveau. Je n’ai certes plus mon beau-père sur le dos, mais du moins … la douleur que je ressens est nouvelle. Celle de ne rien connaître dans cette endroit, la douleur d’avoir du tout réapprendre. J’arrivais sans peine à m retrouver dans cette maison qui était la sienne, et j’arrivais même à sortir sur le terrain. J’en connaissais les limites. Depuis que je suis ici, j’ai du travailler d’arrache-pied, surcharger ma mémoire de tout ce qu’elle pouvait retenir et plus encore. Mémoire auditive, mémoire olfactive, mémoire du toucher et des goûts. Chaque pièce a son odeur, chaque pierre a sa propre texture. Il faut y porter la plus grande des attentions pour s’y retrouver. J’y arrive. Mais pas encore parfaitement bien, bien que jusqu’ici, j’aie réussi à cacher mon handicap à tout le monde.
Si jamais je me sens mieux – car je ne suis pas au mieux de ma forme – je pourrai peut-être sortir de cet endroit. Si je me conduis bien, si je réussis à obtenir je ne sais trop quel genre de grâce. J’ignore si ici, en Allemagne, les lois sont les mêmes que chez moi. Mais je crois que cette prison fait fi de toutes les lois. J’ai oui dire que la directrice avait la justice à cœur. Sans doute que je peux tirer quelque chose d’elle. Elle saura bien voir que je suis innocente.
Certains se raccrochent aux bons jours, moi je me raccroche à leur notion, car je n’ai pas le souvenir d’en avoir jamais connu. Aussi loin que j’essaie de faire remonter mes souvenirs, j’ai toujours vécu dans cet famille, avec ce pauvre homme inconscient de ce qu’il me faisait subir. Même aujourd’hui, même mort, il continue de m’en faire baver. C’est bien la preuve pour moi qu’il ne le faisait pas nécessairement contre moi.
Toutefois, ici, personne ne connaît les périodes difficiles par lesquelles je suis passée, et je n’ai pas l’intention que ça change. Sauf si je parviens à m’entretenir avec la directrice. À elle je dirai la vérité, à elle je ne dirai pas que je suis coupable. Je n’ai pas le choix de l’affirmer avec les autres prisonniers. Ici, si je paraissais innocente, je serais la proie de gens vraiment dangereux. Du mieux que je peux, je m’efforce de paraître crédible quand je dis que j’ai tué mon père adoptif.
C’est comme si quelqu’un avait pris ma place, comme si je devais moi-même être quelqu’un d’autre. C’est difficile, même si j’ai toujours été une bonne comédienne. Tout va bien dans le meilleur des mondes, ça ira mieux plus tard, dans quelques années tu en riras… ce sont mes phrases préférées, celles que je me répète sans cesse. Mais au fond, est-ce que j’y crois ? Je ne sais même plus. Je ne nourris même pas réellement l’espoir de sortir, même si je parlais à la directrice. Aimant la justice mais dure et implacable… Et si elle ne voyait pas mon injustice ? Qu’elle me voyait aussi coupable que les juges m’ont vue ?
Ici, la nuit est sombre et le sol est froid. D’une certaine manière, je ne me sens pas vraiment dépaysée. Est-ce vraiment différent de la prison où je me trouvais avant ? Je ne crois …
-Aie, je couine pour moi-même, interrompant le fil de mes pensées.
Mine de rien, je tends les mains pour essayer de sentir ce sur quoi je me suis heurtée le front. Ce semble être le cadre d’une porte, et si j’en crois cette petite encoche près de la clenche, c’est la salle commune. Ce n’est pas vraiment ici que je voulais me rendre, mais peu importe. C’est un peu bruyant pour qui a les oreilles aussi sensibles que les miennes, mais soit. Je n’ai pas envie de tourner en rond pour retrouver ma cellule. J’en ai assez de tourner en rond.
Ici les voix sont fortes, on crie, on discute, certains rient, d’autres encore pleurent. Le vacarme est assourdissant. Je sais – d’après mes explorations en solitaire – qu’une table se trouve environ trois pas vers deux heures. Je franchis la distance, m’appuie comme si de rien était sur le rebord de la table en faisant mine de regarder la salle. Il y a une personne tout près, et mon pied touche la patte d’une chaise libre où je m’installe doucement. Opération réussie. Je pose mon menton dans la paume de ma main droite, un petit sourire un peu absent sur mes lèvres. J’entends un drôle de bruit à ma gauche, comme des ongles qui tombent sur la surface de la table. Je fronce un sourcil, pose mon regard aveugle sur la provenance des sons.
-Qu’est-ce que vous faites exactement ? demande-je. | |
| | | Hina Krügger 630012
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| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Dim 30 Déc - 17:21 | |
| C’est donc elle l’élue. Perturbatrice futile. Je l’observe s’installer en silence, peut être espérant trouver un point faible. Évidement cet un être qui semble frêle, mais il ne faut pas se fier aux apparences dit-on. Je crois en être le parfait exemple. Mes yeux se portent à nouveau sur mes ongles. Je n’ai pas fini. Hina n’aime pas ne pas finir ses travaux. Je reprends tranquillement, mais cette fois sans rien dire. Elle m’intimide? Loin de là. Elle m’exaspère déjà. J’entends déjà ses vulgaires questions du genre - Pourquoi tu fais ça?- Pourquoi pas, idiote. Ils ne comprendraient pas… Il n’y a rien à comprendre en même temps. Je n’ai pas longtemps à attendre. Je n’ai même pas le temps de penser que déjà sa voix raisonne dans mon crâne.
Qu’est-ce que vous faites exactement ?
Elle ne demande pas ce que je fais. Elle demande ce que je fais EXACTEMENT. Étrange question. Ce que je fais, j‘arrache mes ongles, ce que je fais exactement, je détruis toute cette lueur qui émane de mes doigts. Peut être saisit-elle les nuances, peut être est elle intelligente. J‘en doute pourtant. Je détourne mon visage de mes mains vers la portion de table en face d’elle. Tant que je ne la regarde pas dans les yeux, elle n’existe pas. D’ailleurs j’y pense à l’instant, mais elle ne m’a pas demandé la permission avant de s’asseoir. Bizarrement, ça m’est égal. C’est comme si ce qu’elle faisait n’avait pas d’importance puisque quoiqu’elle fasse ma seule envie sera de la détruire. J’arrive plus à prendre de la distance sur les gens, j’arrive plus à avoir une certaine compréhension. Je n’ai plus qu’une envie, tuer ou torturer qu’importe, mais cela libèrera Hina. Je sais qu’ici, j’ai le choix, je le sais que je suis au dessus de tout ça. Je le sais… Mes pensées me font penser à celles d’une femme perturbée. Un moment de faiblesse. Je ne suis pas dépressive… Perdue dans mon désespoir, je ne réponds pas. Je prends le temps de me ressaisir. Ca arrive aux meilleurs. Pourtant lorsque ma santé mentale perd de l’altitude, il m’est difficile de remonter. Hina dépérit chaque jour un peu plus. Deux pas en avant, trois en arrière. Plus je chute, plus la colère augmente…Je suis la seule qui puisse me faire du mal, la seule… Bref, Hina ne doit pas se soucier de cela pour le moment.
« Je … Hina arrache la brillance. Plus rien ne doit briller, rien. Ca attire les humains…Ca leur fait croire que je suis comme tout ces microbes. Hina n’aime pas. Toi, tu aimes? »
Pour dire vrai ça réponse, je m’en moque. Un oui ou un non, ça ne sera rien de plus non, rien de plus. Tellement pathétique, tellement humain. Hina ne tombera pas aussi bas que leur monde. Je le sais… Je ne la regarde toujours pas, je ne veux pas qu’elle existe non, je ne veux pas. J’ai déjà fait exister trop de personnes, trop d’immondices. Une de plus sera une de trop, et je devrais me débarrasser d’une autre. Renouvellement obligatoire, je ne veux pas qu’on pollue mon espace vital. Alors calmement et le sourire aux lèvres, je la regarde, droit dans les yeux. Ca y est. Impossible de faire marche arrière. Cette étape fait augmenter le moral de Hina, car oui, l’appel du sang la possède. Je ne tiendrai plus longtemps à cette allure. Mes fantasmes me hantent jours et nuits…Et c’est la seule chose dont Hina est esclave. De plus, ma vie maintenant se passera ici, je commence à regretter le temps où je faisais ce qu’il me semblait bon et utile. Hina reprends toi, tu n’es pas faible. Tu es plus forte que toutes les ordures réunies ici. Je n’arriverai sans doute pas à lui montrer le meilleure de ma forme, peut être ne me craindra t-elle jamais…Rien que pour ça, je la déteste déjà. Elle ose profiter de mon moment de faiblesse… Quoi de pire, pour un dieu? Malheureusement mes pensées m’obsèdent, la douleur me possède et je reste impuissante. Je ne peux rien contre moi même. | |
| | | Nadine 623463 Victime
Nombre de messages : 50 Age : 38 Date d'inscription : 15/05/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Ven 11 Jan - 9:22 | |
| [excuse moi pour ce post merdique ... *pas fière pas fière*]
-Je … Hina arrache la brillance. Plus rien ne doit briller, rien. Ca attire les humains…Ca leur fait croire que je suis comme tout ces microbes. Hina n’aime pas. Toi, tu aimes?
La brillance… Je suis quelque peu surprise par sa réponse. Par le bruit, j'aurais dit qu'elle coupait ses ongles, peut-être avec ses doigts ou avec sa bouche, puisque je n'entendais pas le bruit du coupe ongles, mais arracher… Est-elle vraiment en train de se mutiler les doigts ainsi ? Moi je ne le pourrais jamais. Le toucher est tellement important pour moi, si je devais seulement éprouver une toute petite once de douleur alors que je touche quelque chose, mon cœur se briserait et j'aurais l'impression d'avoir perdu l'un de mes seuls ponts pour rester en contact avec le monde. Le regard faisant défaut, je dois me contenter du reste, pas question que le reste ne compte plus le toucher …
Oh mais je divague, et je ne parle pas. Elle m'avait posé une question si je ne me trompe pas. Je crois qu'elle me demandait si j'aimais… Aimer quoi ? S'arracher les ongles ? Les microbes … les humains ? Ou peut-être la brillance. Est-ce que j'aime la brillance ? Disons que je ne pense plus vraiment à ce qui est visuel. Les humains … oui j'aime bien leur compagnie, mais les microbes et s'arracher les ongles, je ne suis pas vraiment fanatique…
-Oui et non, je réponds tout simplement pour l'ensemble.
Je m'étire un peu, mes bras s'allongeant derrière mon crâne et mes jambes sous la table. Je heurte quelque chose ; une jambe, alors je me redresse brutalement en bafouillant quelques excuses. Cette femme et moi sommes seules à la table, je n'ai donc pas pu heurter qui que ce soit d'autre. Elle ne m'en voudra pas, je ne crois pas lui avoir fait mal, et puis on m'a déjà dit qu'avec ma bouille d'ange – cette fichue de bouille d'ange – on ne pouvait jamais m'en vouloir pour quelque chose… Remarquez, ça ne m'a pas servi à grand-chose devant le juge, quand toutes les preuves étaient contre moi.
-Vous ne vous faites pas mal à faire cela ? je demande d'une toute petite voix pour arrêter de repenser au jour où on m'a cruellement annoncé que j'allais finir ma vie dans une prison à haute sécurité – raté, j'y pense quand même en le disant, visiblement. Je veux dire, vous pourriez vous infecter aussi. J'ai une amie qui n'arrêtait pas de ronger ses ongles, de manger les reculons et de grignoter sa peau. Son doigt est devenu tout moche et ça a même fait des champignons sur l'ongle…
Tu es encore en train de papoter comme une jeune idiote à propos d'amie que tu n'as jamais eu. Bon d'accord, ce n'était pas une amie, c'était mon père adoptif, Dieu ait son âme. Pourtant, j'ai beau me dire que cette jeune femme se fiche de mes histoires, je continue à discuter – toute seule puisqu'elle ne m'interrompt pas vraiment – de tout et de rien, passant des champignons à la soupe, de la soupe à la pauvreté et de la pauvreté à la reproduction des cochons. Voyez, même moi je n'arrive pas à savoir ce qui à pu me faire faire le lien entre ces deux derniers.
-Et il parait que les petits cochons vont toujours boire à la même tétine. Vous ne trouvez pas ça adorable ? Ils savent toujours trouver la même !
Je m'arrête enfin de placoter, je commence à avoir la gorge sèche. Si cette dame veut dire quelque chose, et me faire sentir un peu moins tarte par le fait même – les cochons, quand même – ça ne me dérangera pas. Si elle s'emmure dans le silence toutefois… je déteste le silence. Il me rappelle que je suis aveugle et que je ne suis pas entière. | |
| | | Hina Krügger 630012
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| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Ven 11 Jan - 17:19 | |
| Le temps de sa réponse , je m’enfonce un peu plus dans ma chaise, comme pour disparaître. Elle n’a pas choisi le bon jour pour importuner la divinité que je représente. Mon visage s’assombrit encore plus et l’étrange sensation de calme s’installe en moi. Hina est calme. Plus aucune colère, non, plus rien. Je regarde mes mains, mes jambes, plus aucun sentiment n’apparaît. Hina se viderait-elle? Je les méprise les un après les autres, je n’aime que moi. Hina n’aime qu’elle, parce qu’elle est la seule qui le mérite. J’ai aimé ma mère. Je l’ai tué. Je m’aime. Je me… Nan. Je m’aime plus que j’aimais ma mère. Beaucoup plus. Alors je me tue passionnément. Si j’arrive à causer ma propre perte, j’en serais fière. Cela prouvera une fois de plus ma grandeur. Je me perds doucement dans mes pensées. Je suis totalement déconnectée, plus rien n’existe, si ce n’est moi et moi. Le mal et le bien se partagent mon être. Le mal c’est Hina qui tue, Hina qui veux détruire, c’est Hina qui s’assassine elle même. Le bien c’est Hina qui domine, Hina qui impose, Hina qui s’aime. Dans mon élan de schizophrénie la réponse de l’inconnue ne m’atteint guère. Je ne fais pas attention à ce qu’elle dit la première fois. Je ne la regarde même plus. Cependant je lui ai donné le droit d’exister.
-Vous ne vous faites pas mal à faire cela ?
La suite n’a aucun sens. Je me fais mal. Pourquoi dit -elle ça? Pourquoi à ce moment précis? Elle sait peut être ce que je pense. Nan. Elle ne sait pas et ne saura jamais. Idiote. Je me fais mal de façon tellement différente. Mais elle ne doit pas savoir. La colère me manque. Sans ce péché je ne suis pas Hina. Je suis un être vide. Vide. Je hais ce mot, mais je n’arrive pas à me mettre en colère contre moi même.
-fait des champignons sur l'ongle…
De quoi parle t-elle…Si elle veut raconter sa vie, je l’écouterais. Mais qu’elle me demande pas de parler. Elle continue son baratin, auquel je saisis simplement quelques bribes. Cela ne m’intéresse nullement, j’ai pas la tête à écouter proliférer des tonnes de conneries. Pourtant je tombe sur la plus bavarde. Et dire qu’avant qu’elle n’arrive je n’avais que pour envie de la tuer, sans la voir. Maintenant l’envie se retourne contre moi. Pourquoi ne puis je pas simplement vivre de ma grandeur? Pourquoi suis je si mal à l’intérieur? Hina reprend toi. Si la colère brûlait encore, j’aurais réussi à calmer ses ardeurs, j’aurais réussi à lui faire comprendre qu’elle m’ennuyait et qu’un dieu, ça n’aime pas qu’on l’ennui. En temps normal je lui aurais fait regretter le fait d’avoir osé m’adresser la parole, le fait de s’être assise à mes cotés sans me demander. Elle paiera le double, quand Hina ira mieux. Le double…
-Et il parait que les petits cochons vont toujours boire à la même tétine. Vous ne trouvez pas ça adorable ? Ils savent toujours trouver la même !
Un silence s’installe. Je n’ai toujours pas bougé de ma chaise. Elle a fini de parler. Enfin… Je dois avouer que sa phrase de conclusion est vraiment spéciale. Elle ne sait pas qui est Hina. Hina n’aime pas les choses adorables comme son joli minois. Les cochons, quand on les égorge, ils font pas le même bruit que lorsqu’on égorge un humain. Les hommes, eux, restent plus discrets, leurs cris sont moins stridents. Mais égorger un cochon est perçu comme naturel. Le faire sur un humain, c’est contre nature. Dingue non? Mais ça, tout le monde s’en moque. Je n’arrive pas à savoir où elle veut en venir, ni ce qu’elle attend. Elle fait de ma tête sa victime en déblatérant sur tout et rien, elle veut certainement que je craque sous la pression du débit de ses paroles. Et pourtant je reste stoïque. Je reprends mes esprits difficilement et me recadre sur ma le bord de ma chaise. J’ai entendu dire, un jour, que les personnes qui ne sont pas du tout sûrs d’eux préfèrent s’installer au bord d’une chaise. Foutaise. Je regarde le plus loin possible devant moi et lâche
« Oui. Charmant. Mais je ne vois pas en quoi cela nous concerne à présent puisque nous ne reverrons jamais, aussi bien moi que vous que tout les autres, des cochons. N'est ce pas? » | |
| | | Nadine 623463 Victime
Nombre de messages : 50 Age : 38 Date d'inscription : 15/05/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Dim 13 Jan - 13:33 | |
| À mon grand damne, la femme ne saute pas tout de suite sur mon silence pour répondre à ma question. Je n'aime pas ce genre de silence. Ils me donnent l'impression d'être complètement idiote, d'avoir dit quelque chose qui me classerait comme une personne qui ne mérite même pas qu'on réponde à ses questions. Je n'aime pas cette sensation d'être laissée de côté. Je n'aime pas quand l'ange passe entre deux personnes. Mais aussi c'est de ma faute… des cochons… qui d'autre que moi aurait pu tomber sur un sujet aussi peu digne d'intérêt ? Je ne sais pas. Peut-être que ma mère était comme ça aussi, capable de passer du coq à l'âne en un rien. Ou alors c'était mon père… Il faut bien que je tienne ce défaut de quelqu'un, non ?
-Oui. Charmant.
Au moins maintenant, je songe avec le retour d'un sourire plus sûr, je sais qu'elle ne m'estime pas trop insignifiante pour me répondre. Et en plus elle trouve cela charmant. Serais-je tombée sur une amatrice de cochons ? Enfin, ce serait banal… je ne me considère moi-même pas comme une fanatique de ces petites bêtes. Peut-on vraiment être fanatique de cochons ?
-Mais je ne vois pas en quoi cela nous concerne à présent puisque nous ne reverrons jamais, aussi bien moi que vous que tout les autres, des cochons. N'est ce pas?
Si j'avais essayé de parler à ce moment là, je me serais probablement étranglée avec mes mots. Sans le savoir, cette femme avait enfoncé son doigt dans le point le plus douloureux de mon esprit. Je le ressens comme si elle venait tout juste de me crever les deux yeux avec un grand plaisir, comme pour me rappeler que je ne reverrai jamais rien, et pas seulement les cochons. Je me mords la lèvre. À quoi ressemblaient les cochons déjà ? J'en avais touché un une fois, avant de devenir aveugle. Il était doux et sa langue avait chatouillé ma main avec son groin et sa couleur … de quelle couleur était-il ? je me demande en agrippant une poignée de cheveux avec ma main. De quelle couleur ? Ne suis-je donc plus capable de n'associer mes souvenirs qu'avec mes sens présents ? je ne veux pas perdre ce que j'ai déjà pu voir. Je ne veux pas perdre les souvenirs de ce que j'ai vu.
Perdue, j'essaie de me raccrocher à plein de choses. De quelle couleur était le cochon ? Brun ou rose ? … À quoi ça ressemblait du rose ? En avais-je jamais vu ? Est-ce que ma chambre avait déjà été rose ou alors était-elle verte… ou alors ne l'avait-on jamais peinturée et était-elle restée blanche ? Comme était ma douillette ? À quoi ressemblait mon père adoptif ? À quoi ?! C'était quoi du blanc ? Tout ce que j'ai devant moi, c'est cette immensité noire… Suis-je vraiment certaine que c'est noir … Peut-être est-ce blanc en réalité, mais je ne le vois pas. De quelle couleur est le vide ?
Pour un peu, je hurlerais de terreur devant tous ces souvenirs perdus. Mais je ne suis pas seule. Il y a cette femme devant moi. Ai-je crié ? Je n'en ai pas souvenir. Ai-je dit quelque chose ? Je ne sais plus. Je desserre mes doigts, laisse aller mes cheveux. De quelle couleur sont mes cheveux ? …
-Y a-t-il des cochons bruns ? je demande, incertaine.
Je ne vais quand même pas demander de quelle couleur sont mes cheveux, cela semblerait bizarre. | |
| | | Hina Krügger 630012
Nombre de messages : 575 Age : 34 Localisation : Eparpillée dans tes pleurs, mon coeur... Date d'inscription : 31/10/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Sam 26 Jan - 12:54 | |
| [ Sorry, l'inspiration est au plus bas aujourd'hui ==' ]
-Y a-t-il des cochons bruns ?
Pour la première fois de ma vie, la futilité d’une question me laisse perplexe. Parler des cochons est une chose que je n’ai jamais fait et j’étais loin d’imaginer que cette première fois se ferait en prison… Je la regarde avec des yeux plus grands qu‘à la normale. J’aime savoir où les gens veulent en venir avec leurs questions, mais là je dois avouer que je ne vois absolument pas le but de sa demande. C’est certainement pour cela que je ne réponds pas directement, puisque dans le fond je réfléchis à ce que je vais pouvoir dire. Des cochons bruns… Quelle idée de faire plusieurs espèces d’une même race. Des cochons c’est roses si j’en crois mes lointains souvenirs. Pour une fois, Hina ne sait pas, mais personne n'a le droit de me blâmer pour si peu, parce que personne n'est aussi bien que moi.
« Des cochons bruns… »
Je fixe à nouveau l’entrée de la salle, toujours à la recherche d’une réponse valable. Elle croit que je suis comme eux et que je m’intéresse à toutes ces choses qui empestent notre entourage, et cette fois, dans le sens propre comme figuré. Elle a tort. D’autant plus que des cochons, j’en ai jamais vu en vrai, juste dans les livres pour enfants. Charmant. Les livres de la découverte et autres conneries pour montrer aux plus jeunes que la vie est belle. Oh oui, dans ces livres la vie est belle, mais la réalité est bien loin de ce résultat. Et dire qu'on a voulu m'avoir de cette façon... Imbéciles. Enfin le sujet n’est pas là.
« Tu as l’air mieux renseignée que moi sur les cochons. Tu en a déjà vu des bruns? »
Si elle me pose la question c’est que non. Mon erreur m’insupporte. Tant pis, avec un peu de chance elle ne remarquera pas, elle a l’air tellement dans son monde… Hina n’aime pas les gens qui sont dans leur monde. Ils croient être à part, alors qu’ils sont comme les autres. Je la regarde encore, cette fois non pas par curiosité, mais juste pour essayer de trouver son problème. C’est obligé qu’elle en ai un. Sinon elle ne parlerai pas de cochons. | |
| | | Nadine 623463 Victime
Nombre de messages : 50 Age : 38 Date d'inscription : 15/05/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Mer 6 Fév - 6:42 | |
| Pendant un moment de silence long et pesant, j'en viens à croire une chose : mon interlocutrice, soit ne sais pas quoi répondre, soit ne veut rien répondre. Peut-être que la question des cochons était mal choisie. Tout le monde n'aime pas ces petites bêtes qui, dit-on, sont adorables. Et puis, ce n'est plus tant pour faire la conversation que je le demande, mais vraiment pour essayer de me souvenir. Souvenirs visuels. Avait-il une moustache ou se rasait-il tous les jours ? Misère des cieux ! Je n'arrive même pas à faire revenir à mon esprit l'allure de l'homme que j'ai soi disant tué et qui m'a fait souffrir pendant tant d'années. Je ne me souviens même plus de ce à quoi je ressemble, et si l'on me décrivait, je doute que je serais capable de savoir plus à quoi je ressemble.
Je pousse un profond soupire, finalement persuadée que la conversation a été abandonnée.
-Des cochons bruns…
Cette suspension à la fin de la phrase ne m'en dit pas vraiment plus. Soit elle va continuer de s'interroger jusqu'à me donner une réponse, soit elle ne faisait que répéter une partie de ma question pour me faire voir à quel point je suis exaspérante. Oh ne vous en faites pas madame, je sais ce que je suis. Je sais que je pose trop de questions d'apparence futiles et que quand je m'y mets je suis une vraie pie. Vous ne m'apprenez rien du tout. Absolument rien !
-Tu as l’air mieux renseignée que moi sur les cochons. Tu en a déjà vu des bruns?
D'autres mots … Pas exactement ceux que j'attendais. Si j'ai déjà vu des cochons. Je crois que oui. Je sais que oui. Le cochon m'a touchée. Je l'ai flatté, je l'ai regardé et j'ai dit qu'il était mignon …
-J'ai déjà vu un cochon, mais je n'arrive pas à me souvenir de quelle couleur il était. Cela doit faire trop longtemps que je suis ici. Je perds mes souvenirs. Ça vous arrive à vous ? C'est normal dans un endroit comme celui-ci ?
Changer de sujet. Vite. Plus de cochons, ne plus tenter de retrouver mes souvenirs même s'ils m'obsèdent. Ils me reviendront bien d'eux-mêmes. Toutefois, même avec cette pensée, je ne me calme qu'à moitié, mes ongles raclant doucement le rebord de la table comme s'ils cherchaient à s'accrocher à quelque chose de solide qui ne changera pas, que mes mains cherchaient à enregistrer la moindre information tactile sur cet objet. Ce ne sont plus les ongles mais les mains qui s'y glissent en douceur. À tel point que je finis par les oublier. | |
| | | Hina Krügger 630012
Nombre de messages : 575 Age : 34 Localisation : Eparpillée dans tes pleurs, mon coeur... Date d'inscription : 31/10/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Sam 9 Fév - 14:38 | |
| Manifestement elle n’est habitée d’aucunes intentions et, pour la première fois de ma vie, je me rends compte que tout le monde n’a pas forcement pour objectif premier de tuer ou de faire mal à qui que ce soit. Étrange. Si elle était aussi pure qu’elle n’y paraît, elle ne serait pas là. Non. Alors peut être qu’elle manipule. Qu’importe. De toute évidence elle pose trop de question.
-J'ai déjà vu un cochon, mais je n'arrive pas à me souvenir de quelle couleur il était. Cela doit faire trop longtemps que je suis ici. Je perds mes souvenirs. Ça vous arrive à vous ? C'est normal dans un endroit comme celui-ci ?
Décidément, elle est assez surprenante. Elle passe des cochons aux souvenirs, comme si de rien n’était. Perdre ses souvenirs…Comment peut on savoir qu’on perd ses souvenirs, si on ne s’en souvient plus? Peut être parle t-elle de ces détails qui font cependant tout le charme d’une action ou d’une parole. Mon regard se perd et le souvenir de la mort de ma mère revient. Je ne l’oublierai jamais. Ses yeux de chien battu, ses larmes, ses cris… Je pourrais décrire parfaitement la scène. Ce souvenir là restera à jamais en moi, Hina sait que c’est lui qui fait d’elle cet être au dessus de tout. Parallèlement il y a certaines choses que j’ai oublié, mais c’est naturel. Hina n’a pas besoin de s’embrouiller avec des souvenirs inutiles. C’est la sélection naturelle, comme les faibles et les forts. Cette femme, aux airs de petite fille, semble totalement perdue. Elle pose tellement de question… Les mystères de la vie…Naïve.
« Ca m’arrive. Peut importe l’endroit, ici ou là bas, c’est inévitable ..
Je me tourne vers elle, prête à lui exposer ma théorie, la seule d’ailleurs qui ai le mérite d’être vraie.
« Tu sais, tu ne peux pas te souvenir de tout. C’est comme ça. Seul les souvenirs importants de ta vie resteront gravés en toi. Le reste va s’effacer. Les souvenirs qui font de toi ce que tu es, eux ne partiront pas. Les cochons, c’est rien. »
Les cochons, ça, c’est pas important dans sa vie. Je l’espère pour elle. Le fait de lui parler de tout et rien, de répondre à ses questions, me donne l’impression de me baisser à leur niveau. Elle ne représente aucun danger pour moi, alors je peux me permettre d’être courtoise… Après tout, elle a répondu quand je lui ai parlé, elle. Je la tuerai un jour, mais pas aujourd’hui.
« Tu peux croire Hina. »
Cette phrase se veut rassurante, mais je suppose qu’elle ne s’en rendra pas compte. Peut être qu’elle me demandera même pourquoi je parle de moi à la troisième personne. Ou pourquoi je m’appelle Hina…Qui sait, il faut s’attendre à tout, mais qu’elle ne s’en fasse pas, j’aurais la réponse. | |
| | | Nadine 623463 Victime
Nombre de messages : 50 Age : 38 Date d'inscription : 15/05/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Lun 11 Fév - 21:49 | |
| Ne pas me souvenir de tout, je veux bien, mais de choses aussi faciles à retenir ! Ma propre couleur de cheveux ! Ce n'est pas n'importe quoi qui m'échappe… c'est ma vie en entier, les couleurs de ma vie. Je ne veux pas d'un monde en noir et blanc. Je veux voir les monde, respirer avec les yeux, l'entendre avec les yeux. Je veux au moins savoir de quelle couleur sont mes cheveux ! Comment cela se fait-il que tout soit aussi vague ? Foncés ou clairs ? Je sais qu'ils sont légèrement ondulés, doux et longs, car je peux les sentir sous mes doigts. Mais malheureusement, mes doigts ne voient pas les couleurs.
-Tu peux croire Hina.
Je ne sais pas ce que je dois croire. Je n'ai pas écouté la fin de son monologue. Je m'étais dis que je ne devais plus penser aux allures perdues, que je devais penser à autre chose, des choses concrètes que je peux encore saisir. Pas mes cheveux, pas les cochons. Pas de couleurs. Rien que du concret. Je reprends conscience de mes ongles enfoncés dans le bois de la table. Je les en retire vivement, enlève les petites écailles sous eux avec une petite grimace de douleur.
Je touche le bois, le sol, la chaise sur laquelle je suis assise, les vêtements qui frôlent ma peau, mes cheveux sur mes épaules. Je sens l'odeur de renfermé de la prison, je sens son humidité, je sens même la tristesse qui s'échappe des gens autour de nous, je sens ma douleur. J'entends ma respiration, celle d'Hina, comme elle dit s'appeler, à moins qu'Hina soit quelqu'un d'autre dont elle parlait… j'entends des pas, j'entends des voix, j'entends mes pensées. Je goûte ma peur, l'air qui s'infiltre dans ma bouche quand je l'ouvre parfois pour respirer. Concentre-toi là-dessus. C'est mieux que de penser à ce qu'on a pas.
-Je peux toucher votre main ? je demande soudainement.
Pas d'explication, seulement ce désir de toucher autre chose de vivant, quelque chose d'autre que moi-même. Aussi, peut-être que si j'imprime les traits d'Hina dans mes paumes, je pourrai en faire un buste. Si je me souviens bien, je sculptais à l'époque. Je pourrais m'y remettre si on me donnait le matériel pour le faire.
-Et votre visage ? Je peux ? | |
| | | Hina Krügger 630012
Nombre de messages : 575 Age : 34 Localisation : Eparpillée dans tes pleurs, mon coeur... Date d'inscription : 31/10/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Dim 24 Fév - 11:26 | |
| -Je peux toucher votre main ?
Toucher – votre - main… Ces mots résonnent. Pourquoi veut elle toucher ma main ? Pourquoi veut elle toucher Hina ? Le plus étonnant est le fait qu’elle demande. Ma main flotte au dessus de la table. Elle est fine, blanche, les ongles arrachés. Si elle ne m’appartenait pas, elle serait banale. Je ne cesse de la regarder.
-Et votre visage ? Je peux ?
De mieux en mieux… Mon visage. Je ne peux même pas le regarder. Ma main, mon visage… C’est peut être la première fois que je me sens génée. Jamais personne ne m’avait demandé la permission de me toucher, jamais personne ne m’avait demandé si des cochons bruns existaient. Je dois bien me rendre à l’évidence que même dans ma supériorité magistrale je n’arriverai jamais à prévoir ses réactions. Serait-elle différente ? Sa politesse et sa naïveté doivent être responsables de ce coté imprévisible. Sa question m’obsède, surtout que je n’ose pas répondre. Cela fait bien lontemps que personne ne m’a touché et cela grace, ou à cause, de ma froideur légendaire. Personne ne mérite de me toucher, personne… Pas même ces hommes qui veulent assouvir leur désir pervers. Pourtant j’ai le sentiment qu’elle n’est pas pareille et qu’elle possède des raisons justifiant cette demande. Comment cette inconnue peut elle me destabiliser juste avec une question toute bête ?
« C'est-à-dire… Puis je savoir pour quelles raisons vous voulez me toucher ? »
J’esquive le oui ou le non. Si sa réponse vaut le coup, encore faut il qu’il existe une réponse qui vaille vraiment le coup, j’accèpterai, peut être. En réalité, si elle l’avait fait sans demander cela aurait été plus facile. J’aurais compris son impertinence, puisqu’elle n’est qu’humaine. Je la regarde, essayant de garder un air détaché, comme si sa demande ne m’étonnait pas, et puis je réfléchis. Je réfléchis à la dernière personne qui avait posé la main sur moi. Impossible de m’en souvenir, ce qui est assez drôle si l’on fait le parallèle avec notre sujet précédent.
« Parce que votre question n’est pas, comment dire… courante »
Je ne sais même pas pourquoi je rajoute ça. En fait je n’ai même pas réfléchi à ce que je disais puisque je m’amusais encore de mes pensées coordonant avec mes paroles, mais j’avais la sensation de devoir rajouter quelque chose. | |
| | | Nadine 623463 Victime
Nombre de messages : 50 Age : 38 Date d'inscription : 15/05/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Ven 29 Fév - 6:48 | |
| Pour quelles raisons … Je ne vais quand même pas lui répondre que c'est parce que je suis aveugle – ce mot me dégoûte de la pire des manières – et que je souhaite la sculpter pour pouvoir me rappeler de son visage ? Pour pouvoir seulement mettre une douceur ou une dureté physique sur cette voix avec qui je converse depuis tout à l'heure ? Non, je ne répondrai pas quelque chose de ce genre. Ce serait d'avouer ce que je suis, ce serait de perdre toute ma pseudo crédibilité acquise jusqu'ici. Pour l'heure, tout le monde me croit meurtrière, ou simplement folle, à cause de mes questions étranges, de mon regard parfois un peu perdu, et du fait que je déblatère sans cesse sur des sujets particuliers.
-Parce que votre question n’est pas, comment dire… courante.
Voyez ? Exactement ce à quoi je pensais à l'instant. Une de plus qui me croit cinglée. Pour que ce soit une croyance aussi populaire, peut-être devrais-je commencer à croire que c'est vrai. Peut-être que je suis folle. Oh Seigner … Après la vue, il faudrait que je perde l'esprit ? Il faut avouer qu'il y a quand même de quoi perdre la tête ici. Plusieurs prisonniers que j'ai rencontrés sont tout, sauf sains d'esprit. En me comparant à eux, je me rassure un peu sur ma propre lucidité.
-Je… je m'ennuie du contact physique avec les autres.
Ce qui, en soit, est totalement faux, puisque les seuls souvenirs de contacts physiques que j'ai sont ceux de mon père adoptif, c'est-à-dire des coups, des caresses non désirées … C'est pour ça que je ne touche jamais à quelqu'un sans le lui demander d'abord. Par politesse, par respect de l'espace personnel, par respect des convenances. Ce n'est pas tout le monde qui apprécie la plus douce des caresses, lorsqu'elle est prodiguée par une totale inconnue comme moi.
-Depuis que je suis ici, tout ce à quoi je touche, ce sont des murs, des tables, des objets, ou encore moi. Enfin, ce que je veux dire par là c'est que dans le …
…noir de la cellule. Fait-il vraiment noir quand je me prends à caresser mes cheveux ou mon propre visage ? Ou alors tout le monde me voit-il parce que personne ne dort et que toutes les lumières sont allumées ? Je reste la bouche entrouverte un instant … puis me ressaisis, souriante.
-Je peux ? je réitère avec douceur. | |
| | | Hina Krügger 630012
Nombre de messages : 575 Age : 34 Localisation : Eparpillée dans tes pleurs, mon coeur... Date d'inscription : 31/10/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Ven 29 Fév - 15:36 | |
| Hum… S’ennuyer du contact physique des autres ? J’esquisse un sourire. Comment peut-on être en manque de contact physique ? Si elle l’était réellement je ne crois pas qu’elle m’aurait demandé la permission, puisqu’ici c’est l’ouverture à toute sorte de débauche, y comprit physique. Serait-elle saine d’esprit ? J’en doute. Si elle l’était à la base, ici elle a tout perdu.
-Depuis que je suis ici, tout ce à quoi je touche, ce sont des murs, des tables, des objets, ou encore moi. Enfin, ce que je veux dire par là c'est que dans le …
Dans le ? Hina, réfléchit ma grande. Dans le… Je ne vois pas franchement la suite de sa phrase. Peut être est-ce inutile de le savoir, ou au contraire très important pour comprendre la suite des évènements. Je la regarde, sa phrase la trouble. Je vais pas tenter de lui demander de la finir, de toute évidence, ça n’a pas d’importance et elle n’en a pas envie. Un sourire réapparait sur son visage. Elle vient juste de connaitre un petit moment de faiblesse. Pour lui faire plaisir, il suffirait que je la laisse me toucher. N’est ce pas une attitude perverse ? Je ne le sais même pas moi-même. Elle semble tellement saine qu’il m’est difficile de savoir ce qu’elle attend. Hina se laisserait elle attendrir ? Non. Juste que je reconnais qu’elle n’est pas une de ses psychopathes ou autres dégénérés de cette prison. Si je peux rendre service, autant profiter nan ? Je hais ce que je viens de me dire. Ca fait tellement… humain. Je la regarde et lui tends ma main, comme un feu vert. Pourtant elle ne fait rien. Peut être qu’elle ne comprend pas que je la laisse toucher ma main, et ensuite mon visage, ou peut être qu’elle veut que je le dise clairement, pour être sûre de ne pas me déranger. Dans ce cas là, toucher quelqu’un doit être un vrai défi chez elle…
-Je peux ?
C’est une des rares fois où la question est douce. D’habitude, c’est un air blasé ou agressif, et là, juste de la douceur. Comment refuser hein ? Cependant je reste perplexe. Depuis quand ne m’a-t-on pas touchée…Depuis quand ? Je ne le saurais jamais. Tant pis, ça ne devait pas être marquant.
« Et bien, allez – y … »
Ma voix n’est pas vraiment calme, non. J’ai le même ton qu’une fillette à qui l’on dit non et qui accepte, contrainte et forcée. Pourtant ce n’est pas le cas, j’aurais très bien pu refuser. D’ailleurs quand j’y pense, elle ne m’a pas donné de raisons vraiment valables. J’ai plutôt accepté grâce à la douceur de sa voix et à son moment d’absence. Ca doit être réellement important pour elle, ce qui me dérange c’est mon coté passif. Depuis quand je veux aider les autres ? Je ne sais vraiment pas. Depuis mon arrivée, j’ai l’impression de régresser, et de devenir beaucoup plus…normale. C’est limite si je prends conscience de ce que j’ai fait. Bon, j’exagère. Je déplace de nouveau ma main vers la sienne, sans la toucher. J’attends.
« Je ne sais pas pourquoi vous faites cela, mais je suppose que vous avez de bonnes raisons. »
Si j’avais su que j’allais un jour dit ça, à une inconnue, je me serais certainement frappée. Et dire qu’à son arrivée, je souhaitais la tuer. Là, je la laisse me toucher. Je ne suis pas si indomptable que je le prétends, non. Juste supérieure… Elle en a de la chance, mais elle ne le sait pas. Ils ne le savent jamais…
« Vous avez de la chance. »
Maintenant elle le sait, mais ne le croira pas. Qu’importe, qu’elle fasse ce qu’elle a à faire. J’attends. | |
| | | Nadine 623463 Victime
Nombre de messages : 50 Age : 38 Date d'inscription : 15/05/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Mer 5 Mar - 14:15 | |
| De bonnes raisons. En effet. Peut-être. Enfin, des raisons qui sont bonnes pour moi. Pour quelqu'un d'autre, quelqu'un de l'extérieur, je ne crois pas qu'elles soient valables sans que l'on connaisse ma situation. Et ma situation, je n'ai aucune envie que quelqu'un en prenne conscience. Je suis ce que je suis, je n'ai pas à ennuyer personne avec cet handicap avec lequel je vis depuis déjà assez bien longtemps. Je vis avec… Sauf peut-être aujourd'hui, où tous ces souvenirs manquants sont revenus hanter mon esprits, me faisant paniquer. Probablement pour rien. Soit ça me reviendra, soit non. Tant pis dans le second cas. Je devrai m'adapter, comme j'ai toujours sur le faire, très bien même.
-Vous avez de la chance.
Pourquoi de la chance ? De la chance d'être capable de demander quelque chose ? D'avoir des raisons ? Bon Dieu, ce qui me manque le plus dans le fait de ne pas voir, c'est l'expression faciale des gens quand ils parlent. Ça en dit tellement sur le sens de leurs propos. Maintenant, pour moi, l'ironie et l'affirmation sont les mêmes choses. Oh mon Dieu, et si elle était ironique..? et que je répondais une sottise ? Je décide donc d'y aller avec une réponse à peu près.
-Peut-être bien, je dis vaguement.
Peut-être que j'ai de la chance … Je ne crois pas. Je n'ai pas de chance. Depuis ma toute petite enfance, le malheur me poursuit. Mais Nadine est une brave petite. Elle sourit et ignore sa misère et celle qui l'entoure.
Après quelques secondes de silence, je prends conscience de quelque chose. Peut-être que ma chance était celle de la toucher. Je cligne des paupières, ce qui équivaut, d'une manière significative, à une gifle que je refuserais de m'appliquer devant public. Elle doit avoir tendu la main, et attendre. Surtout si elle ne dit rien comme ça. Et moi qui fais mine de la regarder depuis tout à l'heure, sans baisser ou remonter le regard … Elle doit me prendre pour une sainte folle. Réfléchis Nadine. Où a-t-elle bien pu mettre sa main ? Sur la table. L'une des miennes est sur la table. Prends une chance. J'étire la main, la soulève, puis Paf ! elle retombe mollement sur le bois, sans la main d'Hina entre la surface plane et ma paume. De quoi j'ai l'air maintenant ? En ramenant ma main vers moi en riant bêtement, je heurte la sienne au passage.
-Il faut m'excuser, j'étais dans la lune, je fais en secouant doucement la tête de droite à gauche, un sourire que je devine un peu idiot sur les lèvres.
Je prends sa main entre mes doigts, la pose paume en l'air dans la mienne. Mon autre main sort de sous la table, se pose sur un doigt, dont je palpe toute la surface avec délicatesse. S'il fallait que je lui écrabouille quelque chose, je m'en voudrais pour le restant de ma vie. Je souris, bêtement heureuse de toucher cette peau, qui n'est pas particulièrement douce. Ce ne doit pas être le genre de femme à appliquer de la crème à toutes les heures du jour. Remarque, en prison, je ne vois pas vraiment de crème.
Je pousse un petit soupire de bien-être, continuant de mémoriser tous les reliefs de cette peau inconnue, de tout connaître sur le bout des doigts, oubliant presque la présence de la femme derrière la main. | |
| | | Hina Krügger 630012
Nombre de messages : 575 Age : 34 Localisation : Eparpillée dans tes pleurs, mon coeur... Date d'inscription : 31/10/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Ven 7 Mar - 12:53 | |
| Peut être ? Non, sur et certain. M’enfin, je vais pas chercher la petite bête, ça va aller. Ma main attend toujours. Mais qu’est ce qu’elle fait… Vraiment, son attitude me dépasse, je ne comprends pas du tout ce qui lui arrive. Elle a peur de me toucher ? Nan, sinon elle n’aurait pas demandé, enfin, je pense pas. Quand est ce que j’ai rencontré une personne aussi spéciale ? Je ne sais plus. Une personne spécialement gentille serait la phrase la plus juste.
Je regarde devant moi, un peu consternée d’attendre qu’elle se décide à me toucher. Sa main, posée sur la table, se déplace vers moi. Je la regarde se soulever et s’aplatir une nouvelle fois sur le meuble. Aussi sec, elle ramasse sa main vers elle en riant, bousculant la mienne au passage, prétextant qu’elle était dans la lune.
Elle se fout de moi ? Alors là… Je ne comprends plus rien, mais absolument rien. Je regarde la salle, quelqu’un a vu la scène ? j’ai pas rêvé… Ses mains se posent sur la mienne, mais c’est limite comme si je ne sentais rien. En fait je cherche ce qu’il se passe, une explication à ses réactions et ses questions suspectes. Elle sourit encore et encore, comme si toucher quelqu’un était un acte apportant un bonheur des plus intenses. Rien ne semble pouvoir l’arrêter. Mon dieu… Elle demande la couleur des cochons, si elle peut me toucher, pour enfin rater ma main d’une façon presque ridicule. Quand au final elle réussi à l’attraper, elle la touche sans repos, comme pour mémoriser chaque plis et chaque formes… Absolument étrange, en fait, c’est comme si elle était… Je la regarde, étonnée. Et si elle était réellement aveugle ? Nan, mais pas en prison, je dois me faire des idées, mais faut que je teste pour être sure que je me trompe. Réfléchis ma belle… Depuis le temps qu’elle observe mes mains… Nan, y’a rien à voir de spécial sur mes mains. Je pourrais lui demander clairement. Ouais, je peux, mais si j’ai tort, j’aurais l’air d’une débile, et Hina n’aime pas ça… Bon.
« Quelle est la couleur de mes yeux ? »
Paf. Direct. La pauvre, si elle ne voit réellement rien elle risque de se sentir particulièrement gênée, merde Hina, c’était pas très délicat. Bon trouve un truc, vite. Je pose mon autre main sur la sienne, pour l’arrêter.
« Je crois que vous ne voyez absolument rien. »
Oh oui, c’était bien plus délicat ça… Je baisse la tête comme pour cacher une honte inexistante, je suis bête, elle ne le voit pas. Je la regarde à nouveau, un sourire aux lèvres. Elle ne voit rien… | |
| | | Nadine 623463 Victime
Nombre de messages : 50 Age : 38 Date d'inscription : 15/05/2007
| Sujet: Re: Platitude de l’existence, ou comment survivre sobrement [pv] Mer 12 Mar - 17:46 | |
| [Tu m'excuseras Hina, je commence à être débordée de topics, et je dois garder le secret des yeux de Nadine (officiellement) pour un personnage à venir, alors je vais clôre. Hina peut garder un doute, mais elle n'aura pas de confirmation. Tu peux toujours rajouter un truc après, si tu as quelque chose à dire.]
Caressant toujours les phalanges d'Hina, je me prends à penser que je ne suis pas si mal que ça ici. Si je peux avoir le courage de continuer à demander aux gens si je peux les toucher, concentrer mes pensées là-dessus, sur mon art que j'aimerais reprendre. On me disait que j'étais bonne, même quand je ne pouvais pas voir mes sculptures. Bien sûr, je ne m'essaierai plus jamais à la peinture, car je crois que je déborderais des lignes. Encore que je pourrais reprendre l'acrylique. Ça fait une couleur qu'on peut toucher. De l'acrylique avec les doigts… Ce serait une expérience à tenter. Mais encore, resterait la question des couleurs. Je tâte l'articulation du pouce, effleure celle, plus petite et délicate, du petit doigt. Pour la peine, je continuerais cette exploration jusqu'à ce que mort s'en suive. Je glousse toute seule à cette pensée, un gloussement qui n'a rien de joyeux, et qui est interrompu en plein milieu par la question de la femme.
Ses yeux ? Vient-elle vraiment de me demander la couleur de ses yeux ? Soit elle a remarqué que tu ne voyais rien, soit elle fait partie de ces quelques personnes, comme toi auparavant, qui ont une couleur d'iris changeante, toujours incertaine. Tu pourrais toujours donner une couleur au hasard, avec une chance sur quelques d'avoir la bonne réponse. Mais en cas de mauvaise réponse, je serais officiellement démasquée. Ma main se fait un peu plus dure sur celle d'Hina, jusqu'à ce que la sienne vienne la couvrir avec douceur. On me touche… Personne ne m'a touché depuis lui. Je retire vivement ma main, comme si j'avais touché un objet brûlant. Mes yeux se relèvent, estimant la hauteur de ses yeux à elle, et vont s'y accrocher, durs. Enfin, je crois que c'est l'air que je suis parvenue à leur donner.
- Je crois que vous ne voyez absolument rien.
Je me fige, puis me redresse, droite et fière. Autant que je le peux, tout du moins. Plusieurs options s'offrent à moi. Soit je craque maintenant et que je me confie à elle – c'est plutôt hors de question – soit je me lève, je quitte, soit je lui cloue le bec en lui sortant la couleur de ses yeux. Et puis, pourquoi ne pas utiliser la même excuse que pour mes vêtements qui ne s'agencent pas ?
-Vous m'excuserez, Hina, je dois partir.
Je me relève, poussant ma chaise à quelques centimètres de ma personne. La porte est à quatre heures, le nombre de pas est de 17 jusque là, et ce trajet comprend un détour pour éviter une autre table. Trois pas supplémentaires sont à envisager si quelqu'un me barre le chemin. Brun, si je me souviens bien, brun est la couleur la plus répandue pour les yeux.
-Et vos yeux sont bruns, je dis avant de me retourner vers la porte. Mais je peux me tromper, je distingue mal certaines couleurs.
Puis, je me mets en marche vers la sortie, un bon petit parcours parfait pour lui clouer le bec quant au fait que je ne verrais rien. Ridicule. Je contourne la table, deux personnes, comme si je les avais vues, puis je m'engouffre par l'ouverture de la porte et sors. J'ai failli me dévoiler… L'art c'est bien, Hina me l'a rappelé. Je veux recommencer à sculpter. Je planifie mes pas jusqu'aux bureaux de la direction, où je compte demander l'autorisation d'obtenir du matériel de sculpture. De la terre glaise fera plus que l'affaire, pour que je puisse tâter avec mes doigts. J'ai encore tous les tracés de sa main en tête, au bout des doigts. | |
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