Tout va bien...Non?...Non? (PV)

S'acharner sur les plus faibles que soi, mon passe temps favori. En temps que gardien modèle de cette prison j'ai bien entendu le trombinoscope des prisonniers bien affiché en évidence dans ma chambre, avec le visage de tous les prisonniers, j'ai pris la résolution d'en battre un tous les jour, histoire de voir, la plupart des anciens sur la liste étaient des costauds...Je n'ai pas osé attaquer de front, mais celui là, celui là il ferait l'affaire, Gleb Sergueïevitch, un enfoiré de communiste vu le nom, il n'avait même pas pris la peine de regarder ses méfaits, il se sentait d'humeur radieuse aujourd'hui, il allait se déchainer.

Avançant avec bonne humeur dans les couloirs de la prison, dans mon manteau d'hiver qui dont les mauvaises langues disaient qu'il me faisait ressembler a un bibendum (les ladres) avançant dans la prison, mon mug a la main plein de mon délicieux café, mes clefs dans l'autre, personne dans les couloirs, tout le monde détournait les yeux sous mon passage, parfait!Je serait bientôt nommé vice directeur pour mon excellent travail, il n'y en avait pas a douter une seconde.

C'était ici, cellule L. Je tapais sur les barreau avec sa matraque, tout en buvant d'une autre main

"Eh!Sergueïevitch!SERGUEÏEVITCH!"

Criais je au détenu, renversant sans faire gaffe, mon mug sur moi

"AAAAH!SALOPERIE!SALOPERIE DE CAFE DE MERDE!"

Criais je en souffrant le martyr sous la brulure, on rigolait dans les cellules!Je l'entendais!Je me retournait vers les clameurs et je lançait

"SILENCE TAS D'COUILLONS!SILENCE!OU JE VOUS EMBARQUE AVEC MOI!"

Criais je dans la multitude de la prison avant de me retourner vers Gleb, il pouvait voir le maton malingre, surement malade, ridicule a présent puisque couvert de café, se tourner vers lui d'un air mécontent.

Un grand bruit métallique strident me fait sursauter…Sursaut qui n’est rien évidemment à celui qui suivit causé par cette voix rageuse qui criait mon nom. Je manque presque de tomber du lit. Moment de calme relatif terminé. Je n’ai même pas le temps de comprendre qu’est-ce qu’on me veut que je regarde le déroulement qui s’en suivit d’un air quelque peu…Ahuri et confus. J’envisage une seconde de coller mes mains à mes oreilles alors que l’être au cheveux blonds se met à crier encore mais, je m’en abstiens. Pourquoi il me crie dessus!? En fait, l’inconnu engueule plutôt son café qu’il s’est renversé sur lui-même. Mais, il le crie à quelques mètres de mois à peine. Je perçois d’autres sons, des échos, des rires…C’est les autres prisonniers qui se marrent. Je ne peux m’empêcher de faire un petit rictus amusé alors que je me rends compte, qu’effectivement, la situation est risible. Mais, je perds rapidement mon sourire alors que, après avoir proféré une menace, il me regarde, menaçant. Pourquoi il me regarde comme ça? J’ai rien fais moi. C’est quand lui qui s’est renversé son café bouillant dessus! Je ne lui ai même pas adressé la parole, je ne l’ai même pas regardé et c’est lui qui est venu à ma cellule en criant mon nom et en essayant d’attirer mon attention! Il continue de te fixer…Trouve quelque chose à dire là…

-Euh…Ça va? Vous vouliez quelque chose?

Je ne sais pas si je dois paniquer, rester calme ou rire. C’est dure de choisir entre ces 3 options…J’ai envi de rire…Mais, la situation est loin d’être drôle. Je voulais être tranquille et voilà un gardien qui me darde du regard…Ça sent pas bon.

(vais manger…)

Furieux de ma propre risée, j'ouvrait la porte de la cellule d'un air furibond et je saisissait le dissident par les cheveux. Ah cette saletée allait payer pour tout ce que les autres m'avait fait!Le tirant d'un coup vers la sortie de la cellule avec assurance, je criait

"Allez viens par là sale type!Je vais te montrer moi si j'ai une gueule de clown!"

Dans les cellules du haut, les autres riaient et ke m'empressait de crier encore plus fort, ce qui redoubla l'hilaritée. Piquant une crise d'hystérie je tapait du pied sur le sol d'une manière plus que ridicule. Je levait mon poing vers les airs et lançait a cette foule stupide

"Riez bande de chien galeux!Votre tour viendra, tous autant que vous êtes!Je me vengerais!"

Hurlais je a l'attention des cages...Demain, je m'occupe de tout ce secteur, en attendant je tournait mon visage blafard empli pour l'occasion d'une lueur sadique vers Gleb...il allait morfler pour les autres, il allait l'humilier et en faire une loque!

"Allez toi, c'est ton jour de chance, tu va payer pour tes petits camarades!"

Fis je en le tirant vers les cellules d'interrogatoire...Ca allait être musclé

Le gardien, visiblement irrité, ouvre le grille de ma cellule et s’avance, furieux…Alors qu’il m’attrape par les cheveux et me forcent d’un coup sec à sortir, je lâche un petit cri de surprise. Il se met à crier encore. J’ai horreur de ça. Complètement horreur. Trop de bruit. Trop de colère mais surtout…Trop d’incompréhension. Pourquoi il me crie dessus? J’ai rien fait. C’est eux qui rit pas moi!

Mais…

Je n’ai pas loisir de poursuivre ma phrase qui aurait été étouffé par les éclats de rires venant des autres cellules. Il se met à crier plus fort à m’en fendre les oreilles sous la frustration de cette hilarité.

Arrêtez de rire! Pensais-je. Vous l’énervez. Et voir les regards haineux qu’il m’envoie alors que je n’ai rien fait…Je sens que c’est moi qui devrait subir. Dire que je croyais pouvoir être tranquille si je ne sortais pas de ma cellule…Et bien c’est ce gardien qui m’en a sorti. Je ne comprends rien de plus. Je ne comprends pas pourquoi il m’en veut. Je ne comprends pas mon erreur. Je ne comprends pas pourquoi il s’en prend à moi et pas aux autres. Ce que j’en comprends, c’est que je suis dans une situation pas possible. Encore. C’est quand que ça va arrêter?

Il me regarde avec un regard que je connais fort bien. Sensiblement semblable à celui de Tobias…Sensiblement. Si je l’aurais trouver identique, probablement que je serais déjà dans un état de panique horrible. Mais, je ne peux cacher ces petits tremblements qui reviennent (en fait, ils ne sont jamais vraiment parti, je tremble tout le temps…Je ne fais que me rendre compte de leur existence) et une peur naissante.

Pourquoi vous faites ça? J’ai rien fait…Rien fait! Dis-je alors qu’il me tirait vers une pièce…J’essaie de le faire lâcher prise en me débattant maladroitement. Il est moins fort que Tobias, c’est certain en tout cas…Mais, bon…Est-ce que une relativement faible masse musculaire pourrait vraiment m’aider? Moi-même, je suis pathétique, insignifiant, inoffensif, disons-le : faible…Je me hais parfois.

Je me débats encore...Enfin, un peu...Peut-être...

Moi, je n'était pas musclé du tout, du tout. Non. J'était même malingre, mais j'utilisait la peur que j'inspirait pour soumettre les sales petites lavettes dans le genre de Gleb, il ne résistait pas, il paraissait même tout gentil et amical, mais ça ne prenait pas avec moi!En vérité je le sais:Tout le monde me déteste!Tout le monde me dit du mal dans le dos!Je les hais ces sales types!J'espère qu'ils crèveront tous!TOUS!Jusqu'au dernier!Je traine Gleb avec moi vers une piece ou je pourrait le torturer tranquillement...J'aimait torturer les gens, c'était ce qui me rendait si supérieur a eux...Si...Dominateur, ces sales types m'avaient jugé toute leur vie, a présent c'était a moi de les juger!A moi de leur faire mal!Et eux ils ne verraient jamais leur tourment prendre fin, tout comme moi!Je ferais cracher son dernier rot de sang a tous les prisonniers de cette satanée prison, et quand je serais vice directeur, je pourrais avoir toutes les prisonnières que je voudrait.

C'était pour ça que je devais continuer le bon boulot!Il protesta, gémit qu'il n'avait rien fait, je l'imitait dans une mimique pleine de moquerie et répondait

La ferme!Si tu est ici c'est que tu as forcement fait quelque chose!"

Lançais je tandis que je passait dans la piece ou j'allait m'occuper de lui, je croisait les mains sur ma poitrine et lui montrait un coin de la piece, avant de prendre mon pistolet de service et de le braquer sur lui.

Tout d'abord, l'humiliation.

"Allez!Tu va aller dans ce coin et tu va te deshabiller, quand tu aura tout enlevé tu passera dans la pièce d'a coté avec moi!"

Lui fis je sur un ton autoritaire. J'allais briser ce pauvre petit être, et ça me procurait une telle jouissance...

Il me fait entrer dans une pièce. Il me crie dessus. Encore. Ça me rappelle presque de mauvais souvenir à la maison familial. Il n’arrête pas de crier. J’ai horreur de ça.

« La ferme!Si tu est ici c'est que tu as forcement fait quelque chose! »

Et combien j’aurais voulu ne jamais avoir rien fait. Combien j’aurais voulu de ne pas avoir tuer ni ma mère, ni mon frère. Combien j’aurais voulu, au moins, m’arrêter là et ne pas tuer les deux autres. Ça m’a prit 25 ans de terreur idiote pour faire la pire gaffe de ma vie. Combien j’aurais voulu ne jamais aller en prison. Ne jamais aller à Sadismus. Parmi les prisonniers. Les gardiens. Je ne me suis jamais senti aussi peu en sécurité qu’à Sadimsus, ça c’est clair. On n’est en paix nulle part. À chaque couloir, il y a quelqu’un qui vous attend. Et voilà même qu’un gardien vient directement me chercher en cellule parce qu’on s’est moqué de lui. Mais, je ne me suis pas moqué, moi. Et pourtant je suis là. Je me hais de ne pas avoir le courage de me défendre. Je me hais de gémir des phrases idiotes qu’il n’écoute même pas. Je me hais. Simplement.

Il me pointe un coin de la pièce que je regarde, perplexe. Un peu effrayé aussi.
"Allez!Tu va aller dans ce coin et tu va te deshabiller, quand tu aura tout enlevé tu passera dans la pièce d'a coté avec moi!"

Je tourne mon regard vers lui, prêt à protesté une nouvelle fois, jusqu’à ce que je vois le canon de son pistolet pointé sur moi. Définitivement, je ne veux pas mourir. Je ne veux pas me déshabiller non plus…Mais, je ne veux pas mourir.

-J’ai…J’ai pas ri tout à l’heure vous savez…J’ai pas ri, je vous jure que je n’ai pas ri…Continuais-je à geindre, alors que je me déshabillais, considérant moi-même mes paroles comme inutiles, avec une extrême lenteur et des mains tremblantes à l’idée de son arme braqué sur moi.

J’ai encore des cicatrices. Sur le torse, les épaules…De mon dernier séjour en salle de torture. Des coups de couteau, des brûlures…Je n’ai pas envi de revivre une autre situation similaire.