Règlement de comptes [PV]

J’avançais tant bien que mal dans les couloirs de la prison en destination de la laverie. Ma pile de vêtements et mes draps formaient une butte immense dans mes bras. Étant déjà très petite, ce n’était pas bien difficile de m’empêcher de voir complètement mon chemin. Je fus soulagé d’entrer dans la pièce, et surtout de constater que j’y étais seule.

Je mis mes draps dans une des machines à laver et mes vêtements dans une autre. J’étais seule, alors cela importait peu que je prenne deux machines. Je n’avais pas envie de passer la journée ici, toute seule. Je me trouvais bien courageuse de sortir de ma cellule toute seule et de m’aventurer dans les couloirs. J’avais toujours une certaine crainte de me faire attaquer, mais depuis que la rumeur voulait que Kleden ait été tué avait été confirmé, je me sentais un peu plus en sécurité.

Je me hissa sur une machine et m’assit. Je ferma les yeux et commença à murmurer une chanson que mon père me chantait lorsque j’étais petite pour passer le temps.

Cette prison me rendait presque fou. Je disais bien presque car malgré mon état de prisonnier, je pouvais faire à peu près tout ce que je voulais. Les gardiens se conduisaient relativement bien avec moi et les employés féminines, comme la petite psychologue, étaient des plus «attachantes».

Je souris en songeant à mes derniers ébats avec cette charmante psychologue. J’entra dans la laverie, mes vêtements sous le bras. Je mis quelques secondes à peine pour reconnaître la personne qui s’y trouvait déjà. Ma journée ne faisait vraiment que s’embellir de plus en plus.

Je posa mes vêtements sur une machine à laver et m’approcha de ma tendre et chère Clairval. Elle n’avait pas du tout changé physiquement, mis à part les nombreux bleus sur son si joli visage. Je n’étais visiblement pas le seul à en avoir marre de ses conneries. J’appuya mes mains de chaque côtés d’elle sur la machine à laver.

-Bonjour mon cœur.

-Bonjour mon cœur.
Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. J’ouvris les yeux rapidement et un éclair de panique traversa mon regard.

-Ben…. Benny?

Seigneur, aidez-moi! Benny Sacramento, LE Benny Sacramento se trouvait devant moi, l’air relativement bien portant. Je le croyais mort, tout le monde m’avait dit qu’il était mort! Je vivais mieux en le sachant mort. Je savais qu’il apprécierait que trop de savoir que je me trouvais dans la même prison que lui, à sa merci.

Je l’observa un moment en silence, déglutissant avec peine. Il n’avait pas vraiment changé. Ses cheveux étaient un peu plus longs qu’avant, toujours aussi blonds, un de ses yeux étaient cachés par un bandeau. C’était étrange de le voir devant moi.

-Je peux tout t’expliquer, murmurais-je un peu paniquée.

Je ne pouvais pas m’enfuir. Et si je le faisais, sa colère ne serait que plus grande. Moi qui croyait que les couloirs de la prison étaient beaucoup plus sécuritaires pour moi depuis la mort de Kleden, je me trompais éperdumment. Est-ce que Carl savait que Benny était toujours vivant? Il aurait une de ses surprises lorsqu'il l'apprendrait. Il allait surement l'apprendre en même temps que l'on trouverait mon corps mutilé dans un coin. Je ne pouvais pas me battre contre Benny Sacramento, personne ne le pouvait. Je n'osais même pas y penser.

Je souris à ma douce Clairval tout en secouant doucement la tête. Je ne la savais pas si naïve. Ou… Non, ce n’était pas réellement de la naïveté, elle tentait de s’acheter du temps. Deux ans, presque trois, je trouvais que c’était beaucoup de temps qu’elle avait réussi à s’acheter pendant que moi, je moisissais dans un hôpital mal famé.

-Des explications? Mais tu m’en as déjà donné pourtant…

Je glissa ma main sur son visage, caressant doucement sa joue. Que c’était plaisant de sentir sa peau douce et chaude sous mes doigts. Une douce chaleur qui bientôt ne serait bien que froide et sans vie. Je n’étais pas le genre d’homme à aimer les cadavres ou à m’exciter devant un, mais j’étais tout à fait prêt à faire une exception pour elle.

-C’est maintenant le moment de rendre les comptes Clairval.

Je la frappa alors brusquement à la joue. Elle tomba alors de la machine à laver, s’écrasant sans grande grâce sur le sol. Oh! J’étais presque désolé pour elle. Dire que je l’aimais tant à l’époque. Elle était bien, avant de devenir une traîtresse!

Je venais de revenir dans la cellule. Surpris de ne pas trouver Clairval. Je fronçais les sourcils. Je devais avouer que j'étais légèrement stressé ces derniers temps. Avec le retour de Benny, et son idée de me faire tabasser Clairval ... Évidement que j'étais incapable de le faire, même qu'il devait s'en être rendu compte par lui-même ... Je n'avais pas envi de retrouver Clairval morte dans un coin.

Je regardais dans la cellule, constatant qu'elel avait prit ses draps et ses vêtements. Encore ce mauvais préssentiment. Je devais être devin dans une autre vie. Je me dirigeais rapidement vers la laverie. Me calmant un peu avant de franchir la porte.

"Allons Carl, elle ne fait que son lavage ... Tu vas avoir l'air d'un parfait idiot si tu débarque comme ça ..."

-Oui, et pis? Dis-je d'une voix basse. Comme si je m'étais déja préocuppé de ce que je pouvais avoir l'air une fois dans ma vie!

J'entrais rapidement dans la salle de lavage. Ne prenant même pas le temps d'analyser la situation. Je rejoignis rapidement le Caïd et mon point partit sèchement et brutalement sur sa figure. J'attrapais ensuite la jeune femme par le bras et je la poussait plus loin dans la pièce. Je me plaçait entre Benny et elle et je dis:

-J'étais sencé te l'apporter et l'amocher moi-même. Tu t'en souviens?

Je le fixait dans les yeux, l'air féroce. Pourquoi est-ce que ça me rendais furieux qu'il s'en prenne à Clairval? Je ne savais pas. C'était mon amie, c'est tout. Ma phrase n'avait aucun sens. Je venais de me mettre Sacramento à dos, probablement qu'il voudrait maintenant me tuer autant qu'il voulait tuer Clairval.

Je tournais la tête vers cette dernière et je dis d'une voix forte:

-Reste pas là! Fout le camp bordel!

Je tournais les yeux vers Benny et je dis:

-Désolé. Mais ce contrat là, je l'abandonne.

J'approchais de nouveau de lui, près à le frapper une seconde fois. Je ne devais pas lui donner de chance, il connaissaient mes faiblesses, moi je n'avais pas particulièrement cherché à les apprendre avec les années. Mais lui il me connaissait comme le fond de sa poche ...

Je ne vis même pas le coup que Benny me donna. Je me contenta simplement de tomber du haut de la machine à laver. Je réussis néanmoins à amortir ma chute, évitant d'être trop lourdement blessé. Non, je n'allais tout de même pas me laisser faire aussi facilement. Il allait me tuer, c'était évident. Mais je me devais de lui infliger quelques blessures auparavent.

Ce qui se passa ensuite fût très rapide. Carl débarqua dans la laverie et frappa Benny. Joyeuses retrouvailles! Il me prit ensuite par le bras et m'éloigna de Benny. Ce que j'entendis par la suite me fit frémir. Carl devait me vendre à Benny? Il devait m'amocher et ensuite laisser notre ancien patron me liquider. Jamais je n'aurais cru cela possible, mais j'aurais tellement du m'en attendre. C'était tellement prévisible!

Lorsque Carl me dit de partir, je resta obstinément là, sans bouger. Je n'étais pas certaine de le croire lorsqu'il disait à Benny qu'il ne prenait plus le contrat. Et si je devais régler mes comptes avec Benny, aussi bien que se soit maintenant. Cela ne sert à rien de prolonger un moment de souffrance. Et tous mes vêtements étaient dans cette pièce de toute façon.

-Non, je reste!

Je reçu le coup de Carl et recula un peu. Je ne m'attendais pas à le voir là et encore moins à ce qu'il me frappe. Il ne pouvait pas être déçu à ce point que je trouve Clairval avant qu'il ne puisse me l'apporter. Je lui ôtais du travail et j'allais tout de même l'aider à sortir d'ici, il devrait m'être reconnaissant.

Mais lorsqu'il dit à Clairval de quitter la pièce, mon expression se renfrognit. Je croisa les bras tout en gonflant un peu mon torse, tout en le dévisageant.

-Quoi? J'ai bien entendu?

Je resta à une distance raisonnable de lui, je le sentais prêt à me tuer si nécessaire et je ne trouvais pas cela nécessaire pour le moment. Je me retins de sourire lorsque ma tendre Clairval dit qu'elle ne partirait pas. J'aurais ce que je voulais d'une manière ou d'une autre, que Carl m'aide ou pas.

-Ne fais pas l'idiot Carl, voyons. Tu serais prêt à sacrifier la seule chance que tu as de revoir tes enfants? Et si je te disais que j'ai un contact très sérieux qui peut te faire sortir de cet endroit dans les deux prochains mois... Est-ce que cela te permet de changer d'avis?

Je tourna mon regard vers Clairval, un léger sourire parcourant mes lèvres.

-Frappe-la, attire-la vers moi, et je te donne le nom de ce contact dès que j'en ai terminé avec elle...

Je m'attendais bien à ce que Benny ne soit pas particulièrement heureux de ma déclaration. Je n'avais jamais désobéit à aucun de ses ordres, mais jamais rien ne m'avais un jour empèché de tuer quelqu'un. Clairval, elle était trop proche de moi pour que je m'autorise à faire une telle connerie. J'étais incapable de le faire. Benny verrait cela comme une faiblesse, peut m'importais ce qu'il pensait. Lorsque je ne voulais pas faire quelque chose je ne le faisait tout simplement pas.

Je vins pour m'attaquer de nouveau à lui, autant bien en terminer avant qu'il ne s'en prenne lui-même à moi. Mais ce qu'il dit me fit stopper dans mon élan. J'avalais difficilement. deux mois ... C'était tellement peu, je pourrais sortir, revoir Eddy et surtout connaître mes enfants, je quitterais cette foutue prison de merde ...

Je tournais la tête en direction de Clairval. Je fronçais les sourcils, peu importe la façon dont m'achetais Benny, je ne pouvais pas le laisser la tuer.

-Je ne l'ai pas laissé mourrir une fois ... Tu crois que maintenant je vais changer d'avis? ...

Je baissais les yeux et je dis d'une voix basse:

-Même pour tout ce que tu pourrais me proposer, alors ce n'est pas la peine de gaspiller ta salive ...

Je relevais les yeux, perdant immédiatement mon air indécis. Je ne lui livrerait pas Clairval. Mais elle, elle me foutait vraiment en colère de ne pas partir.

-Tu attends que je te fasses sortir moi-même??! Dégage bordel!!! Dis-je d'une voix forte et agressive, visiblement à l'intention de Clairval.

Je dis ensuite au Caïd:

-Bat toi avec moi si tu veux, mais tu sais bien que je ne vais pas te laisser lui toucher ...

Je n'avais pas particulièrement envi de me battre avec Benny. Alors si il décidait d'attendre une autre fois ça m'arrangerais bien ... J'avais encore mal au poignet de ma dernière séance d'isolement ...

Je secoua la tête, presque déçu par son attitude. Il était assez grand pour savoir ce qu'il faisait, cela ne faisait aucun doute, mais il me décevait. Il venait de dire non à sa liberté, à la chance de revoir ses enfants, sa petite pute de Eddy et pourquoi? Simplement pour une traitresse, la même traitresse qui avait fait de lui un prisonnier dans cette prison maléfique. La salle d'isolement avait fortement atteint son esprit.

-Tu ne me laisseras pas la toucher? Voyons Carl, ouvre les yeux.

Je ricana doucement, ne bougeant pas du tout de l'endroit où je me tenais, attendant et restant sur mes gardes s'il décidait de m'attaquer de nouveau.

-Si elle ne quitte pas cette pièce, c'est qu'elle accepte le châtiment que je lui réserve. Et entre toi et moi... Tu n'as aucune chance contre moi, tu le sais. Après toi, se sera elle, tout simplement. Qu'en dis-tu chérie?

Je tourna mon regard vers Clairval et lui sourit. Même si elle voulait partir en ce moment, elle ne le pourrait pas. J'étais situé beaucoup plus près de la porte que elle et je pourrais facilement l'arrêter.

Je laissais echapper un grognement. Je ne savais pas quoi faire, si je devais me battre ou non avec lui. Il ne me connaissait donc pas assez pour savoir que je n'allais pas me défiler? Que lorsque je prennais une décision je revenais rarement dessus? J'avais décidé de ne pas le laisser faire de mal à Clairval, je lui avait promit que je la protégerait. Je ne la laisserait pas tomber.

-Tu crois peut-être que je suis assez inteligent pour tout Ça? Tu le sais toi même, je suis une grosse brute sans cervelle ... Dis-je sérieusement.

Je m'approchais un peu. Clairval ne semblait pas disposée à partir. Elle m'entendrait retentir par la suite, si elle voulait que je l'aide mais qu'elle ne suivait même pas mes conseils ... Enfin, je devais m'occupper de Benny maintenant.

-Tu sais très bien autant que moi que tu n'as pas envi de te battre contre moi ici. Tu aurais dû te débarasser de moi en isolement ... Dis-je en esquisant un mince sourire.

Et puis mon poing partit à nouveau. Directement sur sa figure. Je ne savais pas ce qu'il déciderait, mais Sacramento prennait toujours les meilleures décisions. Je me disais que probablement il attendrait un meilleur moment pour me faire la peau ...

J'accepta le premier coup de poing de Carl sans l'éviter. Alors, c'était vraiment le chemin qu'il voulait prendre, il deviendrait autant un traître à mes yeux qu'elle pouvait l'être. C'était vraiment très naïf et idiot d'agir de la sorte. Mais qui étais-je pour sujet de ses actions. Il ne travaillait plus pour moi désormais, je n'avais plus à obéïr à mon code de valeur.

Je répondis donc à son coups de poing par deux solides coups de poing, un dans son estomac et l'autre sur sa mâchoire, avant de bouger un peu et m'éloigner de lui. Je savais que je devais parvenir à l'épuiser un tant soit peu avant de pouvoir vraiment faire de lui tout ce que je pouvais.

-Tu as raison, j'aurais du te tuer lorsque nous étions en isolement. Mais que veux-tu, j'ai eu une faiblesse! Soit certain qu'elle ne se reproduira pas par contre!

Je m'élança alors vers lui, le frappa à nouveau au visage fortement. S'il voulait mourir à ce point, je n'allais tout de même pas l'empêcher.

Je pris les coups du Caïd sans vraiment réagir. C'était douloureux mais je savais qu'avec lui je ne devais pas m'en formaliser. Je devais le battre immédiatement, car je ne gagnerais pas la partie. Par contre il devrait éviter le plus possible mes coups, car j'étais féroce de mes poings, manque de rapidité mais lorsque je touchais ma cible je ne la ratait pas.

-C'est ce qu'on verra. Grognais-je en le frappant de nouveau.

Je frappais plusieurs coups, la plupart il parvenait à éviter mais je parvins à le frapper fortement à la figure, il me rendait de plus en plus furieux, Benny était rapide et moi je manquais cruellement de rapidité. Par contre mon combat au corps à corps c'était nettement ammélioré avec la prison.

Il fallait également avouer que Benny était un adversaire redoutable. Je frappais un autre coup, celui là à l'estomac. Je laissais échapper un gémissement de douleur en sentant ma blessure à la main empirer. Voilà ce qui me vallait ce coup dans la salle d'isolement. Une main bien cassée ...

Je reculais un peu, reprenant un peu mon souffle et mes esprit, tentant de camouffler ma blessure à la main. je pouvais frapper de l'autre mais je savais que j'aurais tendance à frapper et à me protéger avec celle là.

J'observa le combat entre Carl et Benny sans vraiment les voir se battre. Je ne pouvais pas laisser Carl se battre contre Benny simplement pour sauver ma peau. C'était tout à fait inutile, il devait bien s'en rendre compte. Et, de l'autre côté, je ne pouvais pas laisser Benny se faire tabasser par Carl. C'était Benny après tout, l'homme qui avait été celui qui régissait ma vie durant tellement d'années.

Lorsque Carl recula de quelques pas pour reprendre son souffle, visiblement blessé, je m'approcha de lui. Je lui saisis la manche de sa chemise et tira.

-Carl, je t'en pris. Ne fais pas ça, murmurais-je sans lever la tête.

Je ne voulais pas paraître faible, mais face à mon ancien patron, surtout après ce que je lui avais fait subir, je n'étais tout simplement pas capable de lui faire tête.

-Ne fais pas ça pour toi...

Je reculais un peu lorsque Clairval tira sur ma manche. J'écoutais ce qu'elle me disait sans réellement comprendre. Quoi? Elle voulait que j'arrête quoi? De me battre? Il était un peu tard pour ça non? Et puis de toute façon, je me doutais bien que je finirais par me battre avec Benny, puisque au final, je ne comptais pas lui apporter Clairval. Je ne savais pas si j'avais eu dans l'idée de la protégée ... Enfin, probablement que ça allait avec.

-Quoi??? Tu veux peux être que je foute le camps aussi ... Et je vais faire quoi? Attendre derrière la porte?

Je laissais echapper un juron et je dis en tournant la tête vers le Caïd.

-Va te faire foutre Sacramento! Si tu es près à tuer tes hommes, simplement parce que avons sacrifié l'undercity pour sauver notre peau, alors de toute façon je ne te suis plus.

Je fis un sourire m'éprisant et je dis:

-Avec la famille, de nouvelles mentalités. Crois moi. Je ne veux pas mourir. Et j'ai survécu jusqu'à maintenant. Ne me sous-estime pas.

Je revins vers lui. Près à poursuivre la bagarre. Ignorant ma main et Clairval derrière moi. Je voulais en finir. J'en avais assez de toute cette histoire.

J'aurais dû m'attendre à ce que Carl ne réagisse pas positivement à mon interruption. Arrêter Carl dans un élan de bagarre était aussi terrible que tenter d'arrêter un troupeau de gazelle paniquée, c'est à dire quasi impossible.

Il continua d'insulter Benny, de tenter de le provoquer, de se justifier, avant de se rapprocher de lui pour recommencer la bagarre. Je retins un grognement. Aux dernières nouvelles, cela me concernait beaucoup plus que lui. Pourquoi s'obstinait-il à vouloir à ce point me défendre.

Je tira sur son bras pour le faire reculer puis je me placa devant lui pour le pousser un peu.

-Je t'ai dis d'arrêter, t'es sourd ou quoi? Je suis très capable de résoudre ce problème toute seule!

Je m'emportais un peu. Je ne voulais pas m'emporter, pas contre lui. Il était tellement gentil de veiller sur moi et de tenter de me protéger. Ce n'est pas ce que je voulais par contre, je ne voulais pas qu'il soit blessé ou même tué par ma faute.

Je m'amusais de voir Clairval et Carl se chamailler comme des enfants. Je n'étais pas du tout étonné lorsque Clairval s'interposa. Je savais qu'elle avait un minimum de principes. Il était rare qu'elle laisse ses alliés prendre tout les coups, surtout si elle était la seule concernée. De mon point de vue, elle n'était pas la seule, Carl l'était tout autant, mais je savais me mettre à la place des autres parfois.

Je ne fus pas non plus étonné de voir Carl refuser de cesser le combat. Cela aurait été beaucoup trop beau pour être vrai. Carl docile? Jamais! Mais ma petite tueuse préférée n'en démordait pas. Je me demandais presque si elle ne tentait pas de se racheter en empêchant Carl de me blesser? Elle ne pouvait pas être devenu aussi naïve que cela?!

-Elle a raison Carl, elle peut très bien résoudre ce problème toute seule!

Je souris en m'approchant un peu d'eux. Mes doigts vinrent s'entortiller autour d'une mèche de cheveux de la blonde prisonnière, sans laisser mon ancien associé du regard.

-Je suis même prêt à lui laisser la vie pour le moment si tu acceptes de cesser des enfantillages. Je vais régler mes choses avec elle en privée, et les choses avec toi en privé. Ça te satisfait?

Je ne croyais pas qu'elle déciderait de continuer de m'empecher de tuer Benny. Mais visiblement, elle ne voulait plus que je me batte. Mais qu'est-ce qu'il lui prennait? Elle voulait quoi à la fin, crever? Si c'était ça qu'elle voulait, alors je n'aurais pas dû m'interposer. Si elle ne voulait pas vivre, alors qu'est-ce que je faisais à perdre mon temps à la protéger?

Je regardais Benny s'approcher. Sentend ma frustration monter d'un cran lorsqu'il s'amusa avec ses cheveux. J'écoutais ce qu'il me disait, ne me calmant pas pour autant ...

Je suis même prêt à lui laisser la vie pour le moment si tu acceptes de cesser des enfantillages. Je vais régler mes choses avec elle en privée, et les choses avec toi en privé. Ça te satisfait?

Je laissais echapper un grognement. Non. Pas du tout. Je n'aimais pas avoir des choses sur la consicence et là si je partais oui j'aurais des remords. Il tuerait Clairval, je le savais pertinament. Je ne partirais pas.

-Je ne quitterais pas cette pièce. Dis-je catégoriquement.

Je le fixait. Ne regardant plus Clairval du tout. Si elle n'était pas capable de comprendre alors soit, elle était encore plus stupide que moi. Je ne partierais pas d'ici c'était tout simplement une évidence. Même si l'envie de la laisser ce débrouiller me démengeais affreusement.

-C'est toi qui fait les enfantillages Benny. Si ont travaillait tous ensemble à sortir d'ici ... au lieu de s'entre-tuer ... Dis-je sèchement.

Je secoua lentement la tête, d'un air sévère. À l'époque, Carl n'avait pas cette fâcheuse habitude d'être aussi persistant et insistant. Je n'aimais pas du tout cela. Quoique, il devait probablement agir de cette façon que pour m'exaspérer davantage.

-Tu ne comprends donc pas que cela n'a absolument rien à voir avec une future évasion Carl.

Je cessa de jouer avec les cheveux de Clairval et tourna mon regard vers elle. Même s'il avait été tout d'abord question d'évasion, nous n'aurions pas pu faire confiance à cette traîtresse. Elle nous avait déjà trahi une fois. Carl ne m'avait-il pas dit qu'elle fréquentait toujours plus ou moins Yuuri, qui lui était un gardien. Je n'avais pas eu l'occasion de le rencontrer encore et de le remettre à mes côtés. C'était trop risqué d'inclure Clairval dans un plan d'évasion. Elle irait tout bavasser dans l'intention de trouver un échapatoire à cet endroit, ou une meilleure qualité de vie.

-Laisse-nous mon coeur. Carl et moi avons beaucoup de choses à régler. Ton tour viendra assez rapidement.

Je reporta toute mon attention sur Carl, attendant que la jeune femme daigne partir ou que Carl réagisse.

-Que je comprenne ou non, qu'est-ce que ça change? Dis-je avec un mince sourire. Tu n'as jamais cherché à me faire comprendre, je ne fais qu'agir, Sacramento.

Je fixais toujours Benny, surveillant ses moindres geste. Content qu'il demande enfin à Clairval de partir. Elle gênait beaucoup en ce moment. Plus Benny me rendais furieux plus l'envie de me battre était pressante, sans Clairval pour m'empècher de le faire.

-Oui Clairval, tu as entendu? Dégage! Grognais-je d'une voix forte.

Je restais sur place, les poings fermés. Je devais simplement songer à me servir de la main gauche, et non de la droite, car je l'avais probablement brisée en isolement et j'avais bien compris tout à l'heure qu'elle me faisais souffrir ... J'espérais également que Benny ne l'avait pas remarquer, mais c'était plutot improbable puisque j'avais gémis tout à l'heure ...

J'attendais la réaction du Caid. Bien près à me battre. J'étais en forme malgré ma main, il ne m'aurait pas ...

-Laisse-nous mon coeur. Carl et moi avons beaucoup de choses à régler. Ton tour viendra assez rapidement.

Je ne savais pas si je devais être contente ou non que Benny me demande de sortir. Étrangement, je n'osais même pas défier son ordre, alors que Carl m'avait demandé de faire la même chose un peu plus tôt. Je sentais que je ne pouvais pas laisser Carl seul ici, mais je ne pouvais pas désobéïr à mon ancien patron. Tout ce que je pouvais faire en ce moment allait jouer dans la balance lorsqu'il déciderait de me tuer.

-Oui Clairval, tu as entendu? Dégage!

Je n'aimais pas que Carl me parle de cette façon. J'avais l'impression qu'il ne comprenait pas pourquoi j'avais refusé de partir plus tôt. Il n'avait pas à subir les coups qui ne revenaient qu'à moi. Il choisissait bien mal son moment pour devenir un homme galant et gentil, bien qu'au fond de moi, je me doutais un peu que ses agissements étaient surtout de la provocation envers notre ancien employeur.

Je jeta un regard vers Carl, presque désespérée de le laisser là, mais il ne me regarda pas, restant fixement concentré sur Benny. J'hésita un peu puis me dirigea vers la sortie.

-Ferme la porte derrière toi mon coeur.

Je posa ma main sur la poignée. J'avais l'impression que fermer la porte serait beaucoup plus terrible. Après tout, on osait faire beaucoup plus de chose dans les pièces closes. Sans jeter un regard à l'un d'entre eux, je ferma la porte et repartit en direction de ma cellule, me souciant peu de mes vêtements et draps toujours dans la machine à laver.

Clairval se décida enfin à partir. J'aimais bien la voir m'obéir de cette façon alors qu'elle avait refusé d'obéir à Carl un peu plus tôt.

-Ferme la porte derrière toi mon coeur, lui dis-je.

Un peu de calme entre Carl et moi serait très apprécié. Que lui, moi, les machines à laver.

Lorsque Clairval fut parti et eut fermé la porte, je concentra toute mon attention sur Carl. Il était maintenant temps de passer aux choses sérieuses. Je devais le mettre hors d'état de nuire. Si je devais le tuer, je le ferais. Mais tout cela dépenderait de ses réactions, de ce qu'il me dirait. Je savais toujours être conciliant lorsqu'on était gentil avec moi, lorsqu'on m'obéissait au doigt et à l'oeil. La seule exception était Clairval, mais comme je venais de le dire, c'était une exception.

-Alors mon cher Carl. Nous ne sommes plus que tout les deux, dans cette petite pièce close sans fenêtre ni échapatoire. Que tout les deux, alors que tu n'étais pas du tout concernée par cette histoire. J'imagine bien que tu as baisé Clairval et qu'elle t'a fait tourner la tête, mais étais-ce vraiment une raison suffisante pour décider que tu devais la protéger.

Je défis le premier bouton de ma chemise et glissa mon doigt sous le collet, toussotant doucement.

-Tu n'as pas l'impression que l'air est lourd?

Je fronçais les sourcils. Furieux de la première remarque du caid mais ne comprenant par immédiatement ce qu'il voulait dire. Je n'aimais pas particulièrement l'expression Baiser avec Clairval ... Disons que ce n'était pas pour cette raison que je la protégeait comme il disait. C'était plutot par principe. Oui j'avais des principes ...

Tu n'as pas l'impression que l'air est lourd?

C'est là que je compris ... Je tournais la tête nerveusement vers la porte. Fermée. Oui, il avait demandé à Clairval de fermer la porte. Cette pièce, il venait de le dire, était close, sans fenêtre, ni échapatoire ... J'avalais difficilement et je me passais une main nerveuse dans la figure. J'avais déja affreusement chaud. Bordel ... Je reculais, tentant de contenir mon affolement. Je dis en fixant Benny.

-Tu vas vraiment te servir de ça contre moi?? Tu es un beau salaud! Dis-je sèchement entre les dents.

Je me tournais vers la porte. Je devais sortir d'ici, je ne serais pas capable de me battre. Parfois je devenais agressif, mais là, déja ma respiration était difficile. Je ne pourrais pas me battre normallement dans ces conditions, et je savais que j'avais besoin de toute ma tête pour me battre contre Benny.

Je me dirigeais vers la sortie. Ignorant maintenant le caïd, je faisais l'erreur de lui tourner le dos. Mais je m'en fichais, tout ce qui comptais actuellement c'était de foutre le camps.

-Tu vas vraiment te servir de ça contre moi?? Tu es un beau salaud!

Un sourire moqueur apparut sur mes lèvres. Beau, oui; salaud, encore plus! Je n'aurais jamais cru que cela allait être aussi facile. J'aurais plutôt cru qu'il aurait tenté de se battre contre lui même, contre ses pulsions, du moins un tout petit peu. Mais non, il était tout simplement incapable de se contrôler.

Il me tournait désormais le dos, ne cherchant qu'à sortir de la pièce, à quitter cet endroit et à me quitter moi (?). Quelle tristesse! Je n'avais pourtant pas terminé avec lui.

Je m'approcha rapidement de lui et passa mon bras autour de sa gorge. Je ramena mon avant-bras vers l'arrière, traînant Carl par la même occasion, me permettant ainsi de l'étouffer, de lui priver encore plus de l'air si précieuse qu'il semblait trouver si rare.

-Je ne crois pas t'avoir donné la permission de sortir d'ici. L'ais-je fait? Non! Alors, tu vas rester ici et crever comme un homme!

Je profita de ma position pour lui donner un solide coup de genou dans le bas du dos avant de raffermir ma prise sur sa gorge.

Oui, c'était bien le salaud que j'avais dis qu'il était. Je n'arrivais pas à croire qu'il ne se battait pas le moindrement loyalement contre moi. Non, j'aurais pourtant dû le savoir ... Sacramento n'était certainement pas devenu ce qu'il avait été en se battant loyalement ...

Il m'attrappa par le cou. Je lachais un grognement qui fut rapidement étouffé par la poigne du caïd. je ne pouvais pratiquement pas respirer, ce qu'il me faisait là m'étais tout simplement insupportable ... J'eu un gémissement étouffé lorsqu'il me donna un coup dans le bas du dos, mais rapidement ramené à la réalité lorsqu'il serra mon cou d'avantage, Je commençais à paniquer, et ce n'était réellement pas une bonne chose dans cette position.

D'un coup je me mis à reculer rapidement, faisant ainsi basculer le caïd et moi par la même occasion. Bien peu de douleur mais au moin il venait de me lacher. Je tombais également par terre, toussant lamentablement. Mais au contraire, je ne pouvais même pas reprendre mon souffle convenablement.

Je jetais un coup d'oeil vers le Caïd. Peut importe ce qu'il pouvait penser de moi. Je n'agissais plus comme avant tout simplement parce que je ne voulais pas mourir. Je me relevais lentement et je repris la direction de la porte le plus vite possible.

J'étais en train de le faire paniquer. Jamais je n'aurais cru possible de pouvoir le faire paniquer aussi facilement que cela un jour. C'était grisant de ressentir cet excès de pouvoir faire effet si rapidement et efficacement.

Je perdis l'équilibre lorsque Carl recula dans son mouvement de panique. Je tomba au sol, évitant de près de me frapper la tête contre une machine à laver. J'observa Carl se relever à nouveau et reprendre la direction de la porte. Ma foi, il voulait vraiment quitté cet endroit! C'était pourtant lui qui voulait tant rester avec moi et qui insistait pour que Clairval débarasse le plancher.

Je me releva également et attrapa Carl avant qu'il n'atteigne la porte. Je le saisis par l'arrière du cou et le précipita contre une machine à laver, me faisant un plaisir de lui fracasser la tête contre la machine.

J'approcha mon visage de l'arrière de sa tête et sourit méchamment.

-Tu aurais du écouter Clairval et la laisser faire. Elle, au moins, a la décence de me faire face. Elle a tenté de t'éviter une défaite douloureuse et toi, tu n'as pas réfléchi, comme d'habitude. Elle sera plus qu'heureuse de savoir, avant que je la tue, que je t'ai tué avec violence.

Je lui envoya ensuite un coup de genoux dans le ventre, tout en lui fracassant toujours la tête contre la machine à laver. C'est fou comme c'était rafraîchissant et reposant d'agir de la sorte.