Sadismus Jail Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus. |
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| Ça faisait un moment...(PV) | |
| | Auteur | Message |
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Jade Jacob 295817 Serial killer
Nombre de messages : 12433 Age : 31 Localisation : Dans mes pantalons... Date d'inscription : 28/01/2007
| Sujet: Ça faisait un moment...(PV) Mer 5 Sep - 21:53 | |
| Je ne sais pas depuis combien de temps j’y ai mis les pieds…Mais, ça fait assez longtemps quand même…Normal, je m’efforce d’être discrète et c’est bien l’endroit le moins approprié qui soit pour. On se font peut-être facilement dans le décor vu qu’il y a toujours un certain nombre de gens ici, mais, plus il y a du monde, plus il y a une de chance qu’une personne nous remarque. C’est mathématique. Bon, je suis peut-être d’une grande logique…Mais, les mathématiques ne sont pas se que je préfère de vous à moi…Kô ne tenait pas à m’accompagner. Je suis presque déçue…Non, en fait, c’est pour le mieux…
J’entre dans la salle commune. À par le réfectoire, je ne me retrouve pratiquement jamais dans les lieux communs depuis un bon moi. Je préfère nettement l’aire frais et le semblant de liberté de l’extérieur…Bien sûre, ce semblant de liberté serait nettement mieux réussit sans tout ses barbelés et ses murs immenses. On fait avec se qu’on peut…
Il y comme à l’habitude quelques attroupements de gens par-ci, par-là. Je cherche des yeux un endroit de la salle où je me ferais pas trop dérangé…C’est à se demander se que je fais ici. Je me rappelle qu’à mon arrivée, je cherchais toujours un moyen pour adresser la parole aux gens. J’avais envie de connaître leurs crimes, leurs motifs, leurs pensées…Mais, maintenant, que m’est-il advenu? Je peux passer des semaines à ne pas sortir de ma cellule sauf pour me nourrire et me laver…Je n’adresse la parole qu’à très peu. Je suis presque un fantôme de Sadismus.
J’aperçois pas loin une femme…Mais, c’est que je la connais…Petite…Nympho Blonde…Clairval. Je l’avais presque oublié celle-là. Une vieille connaissance de prison qu’on pourrait appeler…Bien que les « vieilles connaissances » sont assez relatifs…Je m’avance vers elle. Au point à être arriver en salle commune, autant parler à quelqu’un, non? Et autant parler à quelqu’un qui n’a pas l’aire empli de mauvaises intentions envers tout le monde…
-Ça fait longtemps dis-moi…Soufflais-je à son intention. | |
| | | Clairval 841004
Nombre de messages : 957 Age : 45 Localisation : Cellule E, lit du centre à gauche. Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: Re: Ça faisait un moment...(PV) Mer 5 Sep - 22:19 | |
| J'avais osé quitter ma cellule ce matin en me levant. J'ignore ce qui m'avait poussé à le faire. Depuis l'attaque de Kleden, je restais enfermer, ne sortant même pas pour manger ou me laver, ou alors très peu souvent. Mais aujourd'hui, en me réveillant, j'avais décidé que je devais sortir, que je devais aller me mêler aux autres, même si je ne leur parlais pas.
Je m'étais inconsciemment dirigée vers la salle commune. Si je devais sortir, ce n'était pas pour rester dans un coin sombre à attendre qu'un autre détraqué ce jete sur moi. Non, je devais être entourée de gens, le plus possible. La compagnie des autres, même si je ne leur parlais pas, était rassurante.
Dès que j'eus mis les pieds dans la salle commune, je sentis les regards se poser sur moi et s'attarder un brin trop longtemps. J'avais laissé mes cheveux dénoués pour cacher un peu les marques toujours visibles sur mon cou et mon visage. Kleden ne m'avait vraiment pas raté. Mes blessures avaient mis du temps à désenfler, mais elles étaient toujours visibles. Les pires étaient certainement ma main droite, dans le plâtre, mon oeil au beurre noir et ma lèvre fendue. Je renvoya un regard noir à tout ceux qui me dévisageait et alla m'installer dans un coin, un peu à l'écar des autres.
J'avais choisi un petit fauteuil situé en face d'une petite fenêtre. Je pouvais voir le ciel. Il faisait beau aujourd'hui. Cela me donnait presque l'impression d'être libre. Quel sentiment merveilleux après les dernières semaines en enfer que j'avais vécu.
-Ça fait longtemps dis-moi…
Je tourne mon regard vers l'être qui m'a dérangé dans ma contemplation de la liberté. Un sourire étire mes lèvres. Jade. Cela fait longtemps que je ne l'avais pas croisé. C'était agréable de voir et doscuter avec une personne «normale». Je devrais probablement revoir ma définition du mot «normal» un de ses jours.
-Oui, disons que je ne suis pas sortie souvent depuis quelques temps...
Je pointe de ma main blessé un fauteuil près du mien, l'encourageant à s'asseoir, un petit sourire sur les lèvres. Je glisse ensuite mes doigts dans mes cheveux, les ramenant sur ma joue, tentant inutilement de cacher mon oeil complètement noir.
-Alors... Tu t'es fait à la vie en prison? | |
| | | Jade Jacob 295817 Serial killer
Nombre de messages : 12433 Age : 31 Localisation : Dans mes pantalons... Date d'inscription : 28/01/2007
| Sujet: Re: Ça faisait un moment...(PV) Jeu 6 Sep - 16:00 | |
| Je suis assez…Surprise en voyant son visage. J’évite quand même de la dévisager…Même si c’est assez courrant dans une prison, surtout celle-là, c’est toujours étonnant quand on ne s’y attend pas. Si ça ne me surprendrait pas de voir quelqu’un du genre de Carl ou de Stanley…Elle, c’est…Étonnant, il n’y a pas d’autres mots. Des marques sur son visage…Et bien sûre, le plus évident, son œil au beurre noir. Je n’avais même pas remarqué sa main blessée avant qu’elle me pointe un fauteuil prêt du sien.
Je m’assis sur le-dit fauteuil. Je la regarde sans pour autant avoir l’aire insistante…Si une éclaire de surprise avait parcouru mes yeux tout à l’heure, là, j’avais repris une expression neutre. Mais, elle est vraiment dans un sal état. Pourtant, son visage est pourvu d’un grand sourire…Il faut dire que ça contraste assez avec ses blessures. Je l’ai toujours vu avec cette bonne humeur. C’est presque incroyable qu’on puisse sourire comme ça surtout quand on se retrouve dans l’équivalence de son état actuel.
Quand elle dit qu’elle n’a pas trop sorti souvent…Ça me rappelle justement mes pensées précédentes…Par contre, moi ma santé allait très bien…Ma santé physique en tout cas. Pour ma santé mentale, je faisais se que je pouvais avec la présence de Kô.
-Moi non plus, dis-je d’un ton calme…
-Alors... Tu t'es fait à la vie en prison?
Est-ce qu’on peut se faire à ce genre de chose? Parfois, j’ai l’impression que oui, que c’est mon cas…Ou peut-être que je ne me fais à la prison et ni au monde de l’extérieur? Mais, de toute manière, je ne réponds même pas à sa question. J’hausse les épaules…
-En tout cas, toi, la prison ne t’as pas raté…Dis-je, en ne la quittant pas des yeux.
Qui pouvait bien lui avoir fait ça? Je n’en ai pas la moindre idée…Ça pourrait autant être un gardien qu’un prisonnier. Je ne connais pas Clairval assez bien pour savoir si c’est elle qui a provoqué quelqu’un qui ne fallait pas ou si ce n’était que purement gratuit. Un viole peut-être? Courant en prison…Ou peut-être seulement une bagarre? C’est tout aussi courant…Je ne la connais pas très bien mais quelque chose me dit qu’elle n’a pas provoquer la personne qui lui a fait… Si elle peut probablement avoir la langue bien pendue parfois, je doute qu’elle soit si provocante.
-Que t’est-il arrivé pour que je te vois aujourd'hui dans cette état?
J’ignore si elle veut bien en parler mais quand j’ai une question à poser, je la pose, c’est ainsi. J’attends qu’elle parle… | |
| | | Clairval 841004
Nombre de messages : 957 Age : 45 Localisation : Cellule E, lit du centre à gauche. Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: Re: Ça faisait un moment...(PV) Jeu 6 Sep - 20:59 | |
| Je ne quitte pas Jade des yeux, la regardant s'asseoir près de moi. Je sens que son regard, posé sur moi, semble interrogateur. Son expression est neutre, mais il y a un petit quelque chose dans ses yeux, à peine perceptible. Je m'imaginais probablement tout cela. J'étais tellement convaincue que tout le monde me regardait et se posait des questions sur mon état, comme moi je le faisais lorsque je croisais un autre détenu salement amoché, que je perdais le peu de jugement que je pouvais avoir.
J'attend qu'elle réponde à ma question, flattant le dessus de ma main plâtrée. Ma question est stupide. Personne ne peut vraiment se faire à la vie en prison. On croit que l'on s'y fait, mais ce n'est qu'une impression, une très mauvaise impression.
-En tout cas, toi, la prison ne t’as pas raté…
L'envie de détourner mon regard du sien se fait pressante, mais je n'en fais rien. Il est évident qu'elle parle de mon état physique, des blessures toujours apparentes sur mon visage. J'étais presque en train de me demander si elle allait poser des questions ou faire comme si elle ne voyait rien, ne se souciant pas des problèmes des autres.
-Que t’est-il arrivé pour que je te vois aujourd'hui dans cet état?
Mon regard se durcit un peu. Je détourna finalement le regard vers la fenêtre, laissant mon regard se perdre dans le bleu du ciel que je pouvais apercevoir. Même si je ne le laissais pas paraître, j'étais contente qu'elle pose cette question. J'avais toujours aimé que l'on me porte de l'attention; que l'on s'intéresse à moi; que l'on s'inquiète pour moi, même si je doutais que Jade «s'inquiétait» pour moi, elle était simplement curieuse.
Je me mordis doucement la lèvre inférieur, retenant un petit sursaut de douleur en réalisan que ma lèvre était toujours aussi sensible. Je n'avais pas vraiment envie de parler de ce que j'avas véçu, surtout pas dans un endroit où les oreilles indiscrètes étaient si nombreuses, mais je ne pouvais éviter les questions. Je n'étais pas le genre à les éviter après tout.
-Disons que je suis tombée sur un type sur lequel il aurait été préférable que je ne tombe pas. Un type qui s'ennuyait et qui s'est dit que la petite Hortense Clairval ferait un joli parc d'attraction pour le desenuyer pendant quelques temps.
Je retourna mon regard vers elle, souriant tristement. Mon histoire n'avait rien d'extraordinaire. Plusieurs l'avait véçu avant et d'autres la vivraient ensuite.
-Je te donne un conseil. Prend-le ou laisse-le, c'est toi qui voit... Ne prend rien pour acquis, surtout pas ici.
J'avais donné de meilleurs conseils dans ma vie, mais je voyais celui-ci comme justifier suite à mon expérience. Depuis mon arrivée en prison, j'avais toujours été au dessus de mes affaires. J'avais tué des gens avant, j'étais redoutable, on avait peur de moi. Mais en moins de cinq minutes un homme, ressemblant presque en tout point à ceux que je tuais auparavent, m'avait maîtrisé et s'était amusé avec mon corps. Je payais, et chèrement, mon arrogance.
-Mais bon, c'est sans importance. Ce que l'on vit ici ne vaut rien aux yeux de personne, alors pourquoi je devrais m'en faire, hein?
Je tentais de faire sonner cette phrase du ton le plus convainquant possible, mais je n'y arrivais juste pas. Il y avait toujours un petit quelque chose dans le fond de ma voix qui ne semblait pas sincère.
Mes yeux s'égarèrent de nouveau vers la fenêtre. Bon sang que je m'ennuyais de ma vie d'avant, de celle que j'avais moi-même détruite pour un monde meilleur qui n'était jamais venu à moi.
-Pourquoi est-ce que l'on obstine tant à rester en vie, à accepter de simplement vivre dans cet endroit et subir cette merde, tu peux me le dire?, dis-je à mi-voix sans regarder Jade. | |
| | | Jade Jacob 295817 Serial killer
Nombre de messages : 12433 Age : 31 Localisation : Dans mes pantalons... Date d'inscription : 28/01/2007
| Sujet: Re: Ça faisait un moment...(PV) Ven 7 Sep - 20:58 | |
| J’ai l’impression que ma remarque l’a un peu déstabilisé. Normal. Mais, elle soutient mon regard. Elle a du caractère, c’est bien. Oui, Clairval a toujours eu un tempérament bien à elle. J’ignore comment réagir en la voyant comme ça. Je devrais m’inquiété et être horrifié. Mais, non, je ne ressens pas cela. Je ne peux ressentir logiquement de l’inquiétude pour un événement qui s’est déjà produit de toute façon et, malgré ma surprise, je ne peux non plus être horrifié à la vue de quelque chose d’aussi banal ici. Non, mais par contre, je suis réellement désolé pour elle. Et c’est sincère. Ce n’est pas qu’une phrase toute faite dont j’essaie de me convaincre moi-même de sa sincérité. Je suis désolé pour elle, vraiment, même si ça ne paraît pas extérieurement. C’est une fille sympa, voir même gentille malgré son « C.V. ». Mais, je ne lui dis en rien que je suis peinée pour elle…Je préfère nettement garder ce genre de pensée amicale pour moi…Laissant tout le monde incertain de se que je pense réellement d’eux.
Elle a peut-être soutenu mon regard à mes premiers mots…Mais, elle finit par détourner les yeux à ma question. Je suis son regard. Elle regarde la fenêtre…Douce liberté envolée à jamais, n’est-ce pas? Si nous avions tous eu un certain espoir naïf de partir d’ici en arrivant, cette fausse persuasion s’est peu à peu envolé. On est en prison. On est à Sadismus. On est constamment surveillé…Coincé.
Elle se mordille la lèvre et je vois bien que ça lui fait mal. Il ne l’a pas raté. Enfin, je suppose que c’est un « il ». Un silence s’installe. Je ne dis rien, j’attends qu’elle me dise que ce n’est pas de mes affaires ou bien qu’elle me raconte brièvement les faits. De façon explicite ou non.
-Disons que je suis tombée sur un type sur lequel il aurait été préférable que je ne tombe pas. Un type qui s'ennuyait et qui s'est dit que la petite Hortense Clairval ferait un joli parc d'attraction pour le desenuyer pendant quelques temps.
Ce n’est rien de très précis. En fait, tout ce qu’elle dit je l’avais moi-même deviné…Mais, c’est suffisant.
-J’avais cru comprendre oui…Dis-je simplement.
Elle se retourne en souriant. Un sourire cette fois triste, macabre…Elle me donne un conseil…Vague…Mais pourtant j’en comprends quelque peu le sens. J’hoche la tête mais je garde le silence. La plus part d’entre nous ont pris pour acquis leur force…Mentale ou physique…Mais, personne chez les prisonniers ne peut prétendre être au sommet de la chaîne alimentaire…Et on s’en rend bien vite compte…Si nous étions tous redoutable dans notre petit monde…Ça a beaucoup changé ici, n’est-ce pas? -Mais bon, c'est sans importance. Ce que l'on vit ici ne vaut rien aux yeux de personne, alors pourquoi je devrais m'en faire, hein?
Sa voix n’est pas sincère…C’est quoi ce sarcasme?
-Qui essais-tu de convaincre? Toi ou moi? Les égocentriques qui nous entourent autant dans cette prison qu’à l’extérieur n’en voit pas l’importance parce que ça ne fait pas parti de leur monde…Ils n’ont pas à s’en faire…Mais, toi tu vis dans ton monde, Clairval…
Je marque une pause…C’est son tour de parler…Elle ne me regarde même plus. Cet homme, je ne sais pas qui sait…Mais, il l’a détruit. Ce n’est pas le genre de pensées qu’elle a normalement. Qu’est-ce que tout se désespoir? Je croirais m’entendre moi à une certaine époque.
-On s’accroche à la vie car si on la perd, on ne la retrouvera jamais. C’est la seule chose qu’on perd systématiquement pour toujours…La vie n’est-elle pas la chose la plus précieuse qu’on possède? Surtout ici, quand tout ce qu’il reste c’est justement cette merde?
Je marque une pause.
-Qui t’a fait ça? | |
| | | Clairval 841004
Nombre de messages : 957 Age : 45 Localisation : Cellule E, lit du centre à gauche. Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: Re: Ça faisait un moment...(PV) Dim 9 Sep - 15:38 | |
| Je laisse mon regard dirigé vers la fenêtre, mais je ne vois plus rien, je ne me concentre plus sur ce qu’il y a à l’extérieur. J’entends à peine la voix de Jade. Je suis complètement perdue dans mon propre monde.
J’entends sa question. Qui essaie-je de convaincre? Je n’essaie de convaincre personne, j’en suis déjà convaincue. Je sais déjà que je ne vaux rien pour personne. Je le voudrais tellement. Ce que dit Jade est juste, mais j’ai du mal à en saisir tout le sens. Je suis dans mon monde, je le comprends mais… Où sont les gens qui gravitent dans mon monde à moi? Ici, il n’y a que Carl et Yuuri. Mais ils subissent les mêmes choses que moi, ils ont bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper, s’inquiéter ou montrer de l’importance réelle à ce que je vis. Pourtant, à l’extérieur aussi il y avait des gens dans mon monde. Ma mère, mon frère. Je comprends bien que ma mère ne m’apprécie pas mais ma relation avec mon frère était bien. J’aimerais tellement qu’il soit là, avec moi.
J’ai envie d’être égoïste. Je veux que les gens s’en fassent pour moi. Je ne vis pas bien ici, dans cet univers froid où il est plus humain de détruire les gens que de vouloir leur bien. Je suis… J’étais une tueuse. Mais ma vie ne tournait pas qu’autour la destruction et la souffrance. Suis-je la seule à toujours posséder un semblant de moralité?
Lentement, très lentement, je tourna mon regard vers la prisonnière à mes côtés. Elle me parle de la vie, du pourquoi on s’obstine à l’aimer et à la chérir même lorsque l’on est condamné à vie dans la pire prison de la planète. Je l’écoute, attentivement. Elle n’a pas tort mais… Je doute que la vie soit si précieuse. Si elle l’était, on s’efforcerait beaucoup plus à la rendre précieuse, à rendre la vie des autres précieuses. Encore quelque chose que l’on prend pour acquis, la vie.
Je ferme les yeux, tentant de me reprendre. C’est difficile, je n’en vois pas vraiment l’utilité. J’aurais du mourir avec Aleksandra, cette petite fille que je n’ai jamais eu la chance d’avoir. Je ne serais pas ici en ce moment à me morfondre sur ce que je dois faire ou non.
-C’est difficile de chérir une vie que l’on ne possède plus. Je crois bien que je n’ai même plus de vie Jade. C’est pourquoi je suis si peu encline à m’accrocher.
Elle reste silencieuse un moment puis me pose une question. Depuis six semaines, je tente d’ôter ce nom de mon esprit. Je n’ai jamais été capable de le dire de vive voix, à personne. Le simple fait de devoir prononcer son nom me donne la nausée. Mais ne dit-on pas que lorsque nous avons une chanson dans la tête, il suffit de l’écouter pour la faire disparaître. Entendre le nom de celui qui m’a agressé m’aiderait peut-être à le faire disparaître de mon esprit, de mes pensées.
-Kleden. Kleden Bâcher. C’est sous ce nom qu’il s’est présenté à moi lorsqu’il m’a abandonné à moitié morte dans un couloir en me disant que si j’oubliais son nom, qu’il reviendrait me voir.
Difficile d’oublier cette scène. J’avais l’impression d’être dans un mauvais rêve, comme en ce moment, essayant de me rappeler des événements que je tentais désespérément d’oublier.
J’ouvre finalement mes yeux de nouveau, ancrant mon regard dans celui de Jade. C’est difficile d’exprimer ce qui me passait par la tête en ce moment, ce que mes yeux devaient refléter. Je voulais me battre, lui montrer à cet ordure que j’étais plus forte que lui, mais je voulais également lâcher prise, consciente que ce genre d’événement allait se produire à nouveau, peut-être même à moi.
-Ça fait bizarre de dire que je me suis battue toute ma vie pour ne pas avoir peur de quoique se soit et que maintenant.... C'est cette peur qui gère tout ce qu'il me reste. | |
| | | Jade Jacob 295817 Serial killer
Nombre de messages : 12433 Age : 31 Localisation : Dans mes pantalons... Date d'inscription : 28/01/2007
| Sujet: Re: Ça faisait un moment...(PV) Lun 10 Sep - 19:11 | |
| Je continue à dire le fond de ma pensée, à répondre inutilement à ses questions. J’ai l’impression qu’elle ne m’écoute pas du tout et que je ne réponds que pour moi-même…M’entend-t-elle? Comprend-t-elle ce que j’essaie de dire? J’ignore moi-même ce que j’essaie de dire exactement. Ça me paraît si invraisemblable que la plus désespérée de nous deux, c’est elle et non moi. J’ignore même si je pense sincèrement ce que je dis ou si je parle par automatisme. Je pense à ce que je dis. Mais, est-ce que je le pense pour moi? J’ai l’impression que non…La vie…La mienne…Quelle importance? Pourtant, je n’accordais pas vraiment plus d’importance à la vie de mes victimes… Est-ce que j’accorde de l’importance à qui que ce soit? Peut-être que non. Peu importe la réponse, je préfère garder l’illusion que oui, la vie a de l’importance à mes yeux et que non, je ne m’attache à personne. Moi qui me considérait comme quelqu’un de franc, je n’ai jamais été aussi hypocrite.
-C’est difficile de chérir une vie que l’on ne possède plus. Je crois bien que je n’ai même plus de vie Jade. C’est pourquoi je suis si peu encline à m’accrocher.
Je suis tout d’abord surprise de cette réponse…Mais, j’en comprends rapidement le sens. A-t-elle raison? Je l’ignore tout autant que les autres réponses dont je n’ai pas eu vent. Mais, je continue à m’obstiner et à rétorquer.
-Ta vie n’appartiendra jamais à personne, voyons…J’ignore même si on peut prétendre que nous possédons nous-même notre vie ou que nous l’avons déjà possédé…(Là, je suis à peu près sincère)…La vie n’est pas une possession, ce n’est pas quelque chose qu’on peut toucher…Elle peut partir n’importe quand, alors comment pourrait-elle nous avoir un jour appartenu…Personne ne possède la vie et tu devrais au moins apprécier le fait que ta vie n’appartiendras jamais à tout ses monstres qui sont autant ici que dehors…
Le nom de son montre à elle est Kleden Bâcher. Je m’étonne qu’elle me l’a dit. J’aurais cru qu’elle aurait ignoré ma question. Mais, elle me l’a dit. Elle poursuit…
-Ça fait bizarre de dire que je me suis battue toute ma vie pour ne pas avoir peur de quoique se soit et que maintenant.... C'est cette peur qui gère tout ce qu'il me reste.
-Et que te reste-t-il? Demandais-je, perplexe…Là, j’avoue que ses mots ne me laissaient que peu de mot d’esprit…Mais, ma curiosité est toujours là…Que nous reste-t-il? Que reste-t-il aux détenus? | |
| | | Clairval 841004
Nombre de messages : 957 Age : 45 Localisation : Cellule E, lit du centre à gauche. Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: Re: Ça faisait un moment...(PV) Jeu 13 Sep - 21:42 | |
| -Je n'aime pas ta vision des choses...
Les mots étaient sortis tout seuls de ma bouche. Non, je n’aimais vraiment pas ce qu’elle disait. Si la vie ne nous appartenait pas, est-ce que nous appartenions à la vie? Elle jouait avec nous et lorsqu’elle se lassait, elle ne faisait que se débarrasser de nous? Non… Je préférais encore croire que ma vie m’appartenait, qu’elle était une possession que d’autres pouvaient m’enlever. C’était moins… triste… comme vision des choses. Je ne voulais qu’avoir une chose pour moi, sur laquelle je pouvais me rattacher ou me tourner.
-Ma vie est à moi… même si j’ai dis qu’elle ne l’était plus… mais… elle l’est quand même… un peu…
C’était évident qu’il n’y avait plus rien de cohérent qui sortait de mes lèvres en ce moment. Je repensais à sa vision de la vie, du fait qu’elle ne nous appartenait pas. C’est vrai que si on se base sur son idée, que c’est beaucoup plus plaisant de se dire que personne ne pourrait nous la voler, puisque ce n’était pas une possession. Non… Je ne voulais pas croire à cela. Peu importe si ses arguments étaient bons ou non. Je ne voulais juste pas.
Je leva les yeux vers elle lorsqu’elle me demanda ce qu’il me restait. J’analysa une seconde les dernières phrases que j’avais prononcé. Oui, j’avais parlé des dernières choses qu’il me restait. Elle était curieuse de savoir ce qu’il me restait dans la vie, ce qu’il restait dans la vie des autres détenus aussi. Je réfléchis quelques secondes, voire quelques minutes. Répondre pour moi-même, ce n’était pas difficile, mais répondre pour les autres.
-Je crois que… On nous envoie ici avec l’espoir qu’il ne nous reste plus rien. Et ils réussissent parfois, très souvent même. Je ne peux pas répondre pour les autres, ou pour toi Jade. Pour ma part, je pourrais dire qu’il me reste ma santé.
Je vis un petit sourire en coin. Ma santé! J’entendais presque ma mère à cet instant qui nous répétait toujours à mon frère et moi que nous devions être heureux d’avoir une bonne santé.
-Il me reste mon âme, aussi faible puisse-t-elle être en ce moment. Et ne me regarde pas étrangement. Oui, je crois que tout le monde possède une âme et je crois en Dieu. C’est nécessaire de croire en quelque chose lorsqu’on fait le boulot que je faisais. Il me reste Carl et Yu… Carl, même s’il n’apprécierait pas que je dise cela.
Je me pinça la lèvre légèrement. Je devais faire attention à ce que je disais. Je ne voulais pas que le fait que Yuuri et moi étions presque un couple soit rendu public. Il risquait gros, plus que moi en fait. Mais je pensais tout de même à lui lorsque je s’énumérais les «choses» qui me restaient. Il ne m’appartenait pas, Carl non plus, mais leur amitié et amour étaient une chose importante. Je devais rester forte pour cela.
-Il ne te reste rien à toi?
Je voulais changer de sujet, me changer les idées un peu. Je voulais en savoir plus sur elle. Je ne la connaissais pas vraiment et elle m’intriguait. Je ne comprenais pas pourquoi elle restait là à discuter avec moi. Cela me faisait plaisir, mais je ne la voyais pas du tout comme cela. | |
| | | Jade Jacob 295817 Serial killer
Nombre de messages : 12433 Age : 31 Localisation : Dans mes pantalons... Date d'inscription : 28/01/2007
| Sujet: Re: Ça faisait un moment...(PV) Ven 14 Sep - 16:38 | |
| Elle n’aime pas ma vision des choses. C’est son droit. Mais, je crois qu’une vision des choses que l’on aime, ça s’appelle une illusion. Pessimiste? Tout à fait, mais j’aime penser que je suis aussi assez réaliste. Mais, je ne la forcerais pas à penser quelque chose en quoi elle ne croit pas. Car une vision du monde, que ce soit religieux ou non, c’est une croyance, n’est-ce pas? Mais, je garde mes pensées pour moi, je ne mentionne pas ma théorie sur les illusions et les croyances… Elle réfléchit. Elle cherche ce qu’il lui reste…Je suis contente qu’elle trouve quelque chose. Ça prouve qu’elle n’est pas complètement désespérée…Elle l’est bien moins qu’elle le pense.
-Je crois que… On nous envoie ici avec l’espoir qu’il ne nous reste plus rien. Et ils réussissent parfois, très souvent même. Je ne peux pas répondre pour les autres, ou pour toi Jade. Pour ma part, je pourrais dire qu’il me reste ma santé.
Sa phrase réussit à me faire sourire moi-même. C’est bien le genre de chose qu’aurait dit mon père, d’ailleurs, il le disait assez souvent. Ce qui compte, c’est la santé! Oui, et regarde où ma bonne santé mentale m’a mené… Maintenant, j’ai un crétin imaginaire qui me suit comme mon ombre…Par contre, niveau physique, la grande forme…
Clairval commence à parler de son âme. Ça me fait presque tiquer…Religion idiote…Elle dit qu’y croire était nécessaire. Parfait exemple d’illusion. On y croit, on s’y accroche…Pour se sentir moins mal…La religion est une excuse à tout. C’est pour ça qu’on y croit. J’ai arrêter de croire en Dieu le jour ou j’ai arrêter de croire au Père Noël…
Elle dit qui lui reste Hyde et Yu…Yu? Elle a couper ce nom…Ça l’a regarde, bien que moi, je la regarde avec curiosité. De toute façon, je n’ai même pas le temps de dire quoi que ce soit qu’elle change de sujet…
Ce qu’il me reste? Je ne m’attendais pas à la question…Je n’ai personne avec moi en prison…Si ce n’est que Kô…Mais, je m’en passerais très bien! Et je n’ai aucune envie de parler de lui à qui que ce soit. Je n’ai plus ma liberté, je n’ai que partiellement ma santé mentale, je n’ai pas de véritables amis, aucune famille…Je ne crois pas avoir une âme…Que me reste-t-il?
-…Rien…Il ne me reste rien.
Je marque une pause et réfléchis.
-Il ne me reste rien d’autres sauf peut-être mes souvenirs, ma mémoire, mes pensées, mes réflexions…En fait, j’ai appris à ne vivre que pour moi-même avec les années…C’est égoïste, mais ça doit être pour cette raison que je suis toujours en vie…Ne dépendre de personne. | |
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