Sadismus Jail
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 Les yeux au ciel.

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Anastasiah H. Von Stern
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MessageSujet: Les yeux au ciel.   Les yeux au ciel. Icon_minitimeSam 30 Juin - 12:12

J'aimerais savoir s'il fait beau, dehors. J'aimerais tant. Mais j'ai beau chercher, mes yeux ont beau s'élever, mon esprit vagabonder, nous ne faisons que nous heurter aux froides parois blindées du fourgon. Pas d'ouverture, pas de lumière. Juste des hommes en face d'autres hommes. Mon regard glisse sur mes mains, pudiquement posées sur mes genoux, mais ceintes d'obscène façon de rougeoyants anneaux, douloureux, chauffant sous la morsure imperturbable des menottes d'acier. Il me semble que la pâleur de ma peau est violée par ces blessures vermeilles, lumineuses, presque. Un cahot plus violent que les autres m'arrache pourtant à mes réflexions. Par réflexe, je lève les yeux et constate du regard soutenu du vieux gardien. J'ai l'intuition qu'il me scrute de la sorte depuis longtemps déjà.

Je vous connais.

Je garde le silence. Son ton est sans appel. Il me connaît. Que dire de plus ? J'expire doucement, une mèche blanche vient brouiller mon regard. J'aimerais tant savoir s'il fait beau, dehors. Et ces menottes qui me blessent… Y aura t'il des nuages, dehors ? Je ne vois rien, dans ce fourgon. Je ne vois personne. Les Anges meurent, sans lumière.

Von Stern. Ma fille a posé pour vous.

Je relève doucement la tête, pose un regard paisible sur le gardien. Il me connaît. Je m'intéresse un peu plus à son anatomie. Des yeux gris, des rides au coin des yeux, comme des parenthèse invitant aux clins d'œil. Je pianote doucement sur mes genoux, griffant à peine la toile de jean blanche.

Ah. Elle aller bon ?

L'homme garde quelques secondes le silence, sans doute surpris par mon vocabulaire. Lui ne me gêne pas pour le moment, mais je ne désire pas que l'on me pose trop de questions dans un futur proche. Je maîtrise cette langue depuis tout jeune, mais cette feinte m'évitera de douloureux aveux. Mon fort accent germanique fait le reste. Ma voix est douce, attentionnée. Vraiment, je me le demande. J'ai toujours pris grand soin de mes modèles. C'étaient de véritables artistes, à leur manière. Mes Anges.

Elle attend un enfant.

Ah. Son regard se fait suspicieux, inquisiteur, il croise les bras, expire bruyamment. J'ai l'habitude. Nombre des proches de mes modèles ont tendance à croire que les relations que nous entretenons sont plus que professionnelles. Non. Je considère les corps de ces femmes et de ces hommes comme des œuvres à part entière, et les respecte. Le nu n'a pas qu'une seule signification pour moi.

C'être bon nouvelle. Bonheur dans famille.

L'homme ne répond pas, se mure dans un silence blasé. La conversation s'achève. J'espère qu'il ne souffre pas trop. Mais je n'ai pas le temps de trop m'attarder à cette pensée. Le fourgon s'arrête, on me lève, me pousse, me fait descendre. Le flot de lumière qui m'assaille m'oblige à fermer les yeux un instant. Mais je suis heureux. Certes, il ne fait pas vraiment beau, mais le ciel est lumineux, la surface homogène des nuages éclatante et blanche. Je fais quelques pas, sans plus me soucier de rien, les yeux plongés sur la voûte céleste. Je vois un Ange.

Mais bien vite, je un coup de matraque dans les côtes me rappelle à l'ordre. Je n'ai pas le temps de constater que je souffre. On me pousse, me tire, me fait avancer vers l'édifice de pierre sombre qui se dresse devant nous. Il y a un peu de vent. Ma chemise blanche, légère, au col largement ouvert, claque un peu, puis ondoie avec douceur. Je me rends compte que c'est peut-être la dernière fois que je peux me vêtir entièrement de blanc. Des chaussures de cuir au bracelet de force à mon avant-bras. Peut m'importe. Il me restera toujours et ma peau, et mes cheveux. Blancs.

Je sursaute. Me rends compte qu'un des gardiens vient de m'asséner une claque sur les fesses. Je fronce les sourcils, il exerce une pression sur mon épaule, et parle à ses collègues, le ton marbré d'ironie.

Dommage qu'un si joli petit cul soit enfermé à Sadismus… Enfin, pas pour les détenus.

Il doit penser que je ne le comprends pas. C'est dommage. Dommage qu'il désire profiter de la situation. J'avoue que ce genre de comportement me déplaît relativement. Sans prévenir, je me retourne, lui fais face. Mais je n'esquisse aucun geste violent à son égard. Pourquoi le ferais-je ? Je lui répond dans un français parfait, le ton calme, la voix douce.

Pardonnez-moi, mais permettez que j'émette une protestation quant à votre acte. Je le trouve déplacé.

L'homme, surpris, a un léger sursaut. Je vois à son expression qu'il n'a pas apprécié d'avoir été roulé de la sorte. Il n'avait qu'à surveiller ses paroles. J'attends simplement qu'il s'excuse, sans violence. Mais l'expression qui se peint sur son visage élimine mes espoirs de calme accord. Je sens qu'il désire me faire du mal. Je hausse un sourcil lorsqu'il se penche vers moi, et murmure à mon oreille…

Peuh ! Ca parle bien, pour un aristo taulard… Mais dis-moi, Blanche-neige, si t'es aussi sûr de toi, tu peux répondre à une question qui m'a toujours dérangé ? Ta femme, tu sais… Est-ce que c'est meilleur de le faire entre frères et sœurs ?

Un ange passe. Silence tendu, durant lequel j'encaisse sa réplique. Mes mains tremblent légèrement, sous l'affront. Mais je dois me contrôler. Je lève la main, désirant simplement la poser sur l'épaule de mon interlocuteur. Mais les gardiens y voient le début d'un acte violent. Des coups de matraque pleuvent sur mes reins, on me saisit par ma chemise, la tire. La boutonnière saute violemment, j'entr'aperçoit la colombe tatouée sur mon ventre, fronce les sourcils lorsque l'on change mes menottes de positions, afin que mes bras se retrouvent dans mon dos. Je n'apprécie pas cette positon.
J'aurais tellement aimé qu'il fasse beau.
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Pythagoras de la Flaam
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MessageSujet: Re: Les yeux au ciel.   Les yeux au ciel. Icon_minitimeDim 22 Juil - 10:03

Je repose le dossier que j'étais en train de lire. Il arrive aujourd'hui. Stephen m'a appelé pour me prévenir. Etrange, c'est rare qu'il s'interresse aux autres. Mais maintenant que j'ai lu sa déclaration, je comprends mieux. Je crois bien que si moi-même j'étais dans le coma en attendant de mourir, Stephen débrancherait lui même les fils. Je soupire. Eux étaient frère et soeur, nous sommes oncle et neuveux... Stephen m'a dit qu'il parlait très bien français, mais je maitrise totalement l'Allemand et l'Autrichien. Il n'aura pas un statu spécial, mais je peux m'assurer qu'il entre à Sadismus de manière non violente... Je suis le premier à violer ou frapper les détenus alors je ne peux pas blâmer les autres gardiens qui agissent pareillement, mais pour celui-là je peux faire une exception.

Je jette un coup d'oeil sur les caméras, le fourgon est arrivé, il va bientôt en descendre. Je quitte le poste d'accueil et me dirige vers la grille. Je traverse le hall puis la cours sans vraiment me presser. Au moment où je vais ouvrir, j'entends des insultes. Les gardiens. Que se passe-t-il ? J'ouvre et fronce les sourcils devant la scène qui me fait face.

"Avez-vous l'intention de le violer juste dans le champ des caméras ?"

Ma voix est dure, menacante. Ils se figent. Je n'ai pas encore vraiment posé les yeux sur le nouveau venu, mais je l'arrache des griffes de ces hommes et le pousse doucement vers l'entrée de la prison. J'arrache des mains d'un des gardes les formulaires de réception et leur tourne le dos sans un regard de plus. Je m'avance alors vers Anastasiah. J'ouvre les menottes, libérant ses mains et me penche à son oreille:

"Je suis Pythagoras de la Flaam, le neveu du Grand Duc du Luxembourg, je ne peux pas vous offrir de traitements de faveur, mais je peux au moins vous évitez... ça."

Je me tourne à nouveau vers les hommes en leur rendant leurs bracelets de fer puis je ferme les grilles. Le voilà entré dans un nouvel enfer. D'après ce que j'en sais, cet homme se prétend autant la pureté que je me prétends le feu. Je lui fait de nouveau face.

Anastasiah Hernani Von Stern.
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Anastasiah H. Von Stern
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MessageSujet: Re: Les yeux au ciel.   Les yeux au ciel. Icon_minitimeDim 22 Juil - 14:45

Rouge.
C'est ce qui émane de ce nouveau-venu. De cette providence nouvelle. J'aimerais lever les yeux au ciel, pour remercier l'être céleste d'avoir épargné mon intégrité, ma paix, et mon calme. Qui sait ce qui eût pu se passer ? J'aurais peut-être même pu perdre mon sang froid, déroger à mes principes si chers de non violence. Ou bien me laisser faire, en pensant aux Anges des cieux, à leur immatérielle perfection, sans tâche ni pudeur, sans violence ni douleur.

Citation :
"Avez-vous l'intention de le violer juste dans le champ des caméras ?"

C'est à peine si j'ai le temps de m'inquiéter de ces paroles. Des mains me poussent, m'éloignent de ces gardiens pauvrement pleins de colère. Ils éveillent ma peine, et ma pitié. Quel regret, d'abandonner son cœur à des palpitations moins douces que l'amour pur et simple. J'avance docilement, frissonnant à peine dans ce vent léger qui agite ma chemise mutilée. Les nuages absorbent mon regard, mon menton se lève, je souris. Douce sensation de liberté que d'observer le ciel.

Je sursaute à peine lorsque l'inespérée providence libère mes mains de leur douloureux carcan. Je porte doucement mon poignet le plus meurtri à ma bouche, goûte les effluves métalliques de mon propres sang. Toute cette violence m'attriste, et me blesse. Jamais je ne m'y laisserais choir. Mes doigts se saisissent avec douceur des pans déchiquetés de ma chemise, et les ramènent sur mon délicat tatouage ventral. Je reviens totalement à la réalité lorsqu'une voix étrangère s'immisce dans mon oreille paisible.

Citation :
"Je suis Pythagoras de la Flaam, le neveu du Grand Duc du Luxembourg, je ne peux pas vous offrir de traitements de faveur, mais je peux au moins vous évitez... ça."

J'avoue que c'est une juste surprise qui m'atteint subitement. J'ai déjà entendu parler de cette famille. Une grande noblesse. Un sang sans tâches. Même en étant moins sélectionné que celui des Von Stern. Une chose m'intrigue. Que fait cet homme si jeune encore dans un tel endroit ? Morne tristesse et ailes coupées ne vont guère de pair aux aspirations d'une jeunesse dorées. N'ai-je pas moi-même cherché ma liberté en de lointaines terres ravagées ?

Le De La Flamme me revient alors, me fait face. Enfin, si tant est que je puisse user de cette expression. Je me vois forcé de lever les yeux pour capter le regard sombre de ce gardien à la taille impressionnante. Mes yeux s'attardent avec lenteur sur ses traits, sa chevelure rouge. Il me rappelle un de mes modèles. Frank Farouge. Mais lui, n'est pas mort. A moins qu'il ne soit son Ange. Auquel cas, j'aurais réussi. Ne retrouverai-je pas mon Eva, de la même sorte ? Une sensation de chaleur diffuse m'envahit soudainement. Eva. A mon tour, je prends la parole, usant de mon habituelle voix détonnant par sa douceur posée, malgré un fort accent germanique.

Je dois vous remercier de votre intervention. Le Ciel vous garde de la violence, Pythagoras de la Flaam.

Je réajuste un peu ma chemise. Dégage mon front d'une mèche blanche plaquée par le vent. Je passe doucement un index le long d'une de mes blessures cerclant mes poignets comme un bracelet rougeoyant.

Et je vous suis reconnaissant de cette prévenance. Mais je n'attend de toutes les façons nul traitement de faveur. Les Anges ne nous voient-ils pas tous en tant que simples hommes, rien de plus ? Bref… Vous vous êtes présenté. Même si cela manque d'utilité, laissez-moi faire de même… Anastasiah Hernani Von Stern, fils du Vidame Samuel Von Stern, de la province autrichienne de Salzburg.

Je pose un regard doux sur ces prunelles presque rouges qui me font face, une indicible paix fixée sur mon visage.

Excusez-moi d'écourter. L'étiquette me lasse. Peut-être vous aussi. Permettez-moi cette incartade en découvrant un De La Flaam dans un lieux si peu emprunt de… "noblesse".

Je laisse planer une nuance ironique sur ce dernier mot. Nous cherchons souvent à la fuir, cette noblesse oppressante. Nous partons. Peut-être lui aussi. Peut-être pas. Je ne lâche pas mon interlocuteur du regard, sans haine, ni attente.
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MessageSujet: Re: Les yeux au ciel.   Les yeux au ciel. Icon_minitimeDim 22 Juil - 15:11

Je le regarde alors qu'il parle. Calme, doux... pur. C'est effectivement le mot le plus évident à son sujet. Qu'est-ce que Stephen attend de moi ? Je commence à me demander si j'aurais un jour une réponse à cette question... Je lui souris:

"Elle me lasse aussi et n'est pas d'usage en ces lieux. Si vous êtes un détenu, je suis un gardien, je vous tutoierais donc. Par quel nom préférez vous être appelé ? Anastasiah ou Hernani ?"

Je retirre ma veste et la pose sur ses épaules. Il commence à faire froid et sa chemise déchirée n'est pas le mieux pour lui. Je lui fais signe d'avancer vers l'entrée de la prison. Je marche d'un pas régulier, restant à son rythme. Ce ne sont pas mes grandes foulées habituelles. Mon oncle veut-il que je sois proche de cet homme ? Que je le protège ? Je sais qu'il y a toujours des liens de parenté au sein des Von Stern, se peut-il qu'il y en ait entre sa famille et la mienne ? Je le regarde un moment et quand nous arrivons à la porte je prends la parole, la main sur la poignée de la porte:

"Vous devez savoir que je ne pourrais pas toujours interrompre les rustres qui vous cotoierons. Ce qui a failli se passer tout à l'heure risque de se reproduire une fois que vous serez dedans. Les détenus sont souvent seuls et les gardiens sont parfois les oppresseurs... Sachez une dernière chose, je suis un être aussi cruel et violent que vous êtes calme."

Je pousse le battant et l'invite à entrer dans le hall.
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MessageSujet: Re: Les yeux au ciel.   Les yeux au ciel. Icon_minitimeMer 25 Juil - 18:50

Que j'aime à savourer ces parenthèses de douceur. Le véritable miracle, n'est pas celui qui déplace une montagne, ou assèche une mer. Non. Le véritable miracle, c'est d'être capable de parler. Parler sans haine, ni double-pensée. Sans violence, ni rancœur. Le saint est celui qui parle au criminel, sans se soucier de combien de foi il tua. Mais pourquoi. Je sais que cette parenthèse là ne tiendra guère longtemps. Elle sera bien vite soufflée, brisée comme l'on casse le cou d'une colombe à l'aide d'une pierre blanche. Mais tout cela ne m'empêche pas d'apprécier le sourire que mon interlocuteur m'offre l'espace d'un instant. Je lui répond par la même mimique, mon regard dérivant un instant sur le ciel au-dessus de lui, puis revenant à la pourpre de son regard.

Citation :
"… Par quel nom préférez vous être appelé ? Anastasiah ou Hernani ?"

Mon nom est Anastasiah.

Ma voix insiste doucement sur le "h" aspiré final. Cela est mon nom. Je le considère comme tel, car il est l'héritage de ma tendre mère. Je n'en reconnais donc pas d'autre. A la pensée de cette défunte femme, une douce émotion m'étreint. Mais je ne suis pas triste. Ich bin ewig. Je lève doucement la main pour dégager mon front d'une mèche entreprenante. Mais mon geste reste suspendu, interrompu par une petite émotion de surprise. Je ne suis pas de ceux qui sursautent, mais de ceux qui s'étonnent paisiblement. Le De La Flaam a déposé sa veste sur mes épaules. Geste élégant. Il doit penser que le froid transperce trop facilement cette chemise déchiquetée. Mais que sont les souffrances charnelles ?
Que sont elles.

J'écoute. J'écoute avec attention tout ce que De La Flaam me dit. Certes, je me tais. Mais je ne me comporte en aucun cas comme une créature soumise. Ses paroles me confortent dans cette attitude-ci. Je sens qu'il sera malaisé de faire cohabiter ma perpétuelle douceur et mon orgueil naturel. Je dois bien avouer qu'un ténu sentiment de peur me force à ciller un peu rapidement. Je m'efforce de n'en rien montrer. Je suis un Von Stern.

Citation :
"…Sachez une dernière chose, je suis un être aussi cruel et violent que vous êtes calme."

A ces mots, je me débarrasse avec précautions de la veste qui me couvre sommairement les épaules. Le vêtement glisse le long de mon dos avec quelques froissements, une mèche de cheveux reste un instant coincée dans la boutonnière du col. Je dépose à mon tour l'objet sur les épaules de son propriétaire.

Hé bien, soyons ce que nous sommes, alors. Et s'il le faut… reprenez votre veste, car c'est vous qui êtes transi.

Sans plus d'explications, je passe la porte ainsi offerte.
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MessageSujet: Re: Les yeux au ciel.   Les yeux au ciel. Icon_minitimeSam 28 Juil - 5:50

Je fronce les sourcils un court instant. Pourquoi est-ce que je me force à la parcimonie si c'est pour être remercié de cette manière. Le Duc veut que je ne le malmène pas trop, mais puisque le calme n'est pas le bienvenu, je vais redevenir moi même... En évitant toute fois de le violer tout de suite, Stephen m'en voudrait, je pense...

"Très bien", je murmure.

Puis je rentre derrière lui, ferme la porte sans douceur et balance la veste sur le bureau d'accueil... J'attrape son dossier en lui intimant l'ordre de ne pas bouger. Fini le vouvoiement, fini l'étiquette dont il ne voulait d'ailleurs plus. Il est un prisonnier et je suis un gardien. Il n'est plus rien, je suis Pythagoras de la Flaam. Cellule AA. Ok, je jette le dossier sur une table et me tourne vers lui.

"Cette porte, mène aux logements du personnel. L'accès en est interdit aux détenus. Celle-ci, c'est l'aile commune, tu y trouveras le réfectoire et l'infirmerie... Et par là c'est chez toi, le couloir des cellules."

Je passe devant lui sans un regard de plus alors que l'un de mes collèges s'amuse à lui faire peur en lui expliquant que je vais lui montrer son lit... et l'étrenner avec lui...

Je souris. Quel idiot !


Dernière édition par le Ven 3 Aoû - 5:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les yeux au ciel.   Les yeux au ciel. Icon_minitimeJeu 2 Aoû - 16:42

Il semble irrité par ma réponse, ma réaction. Peut-être ai-je commis une erreur dans son langage à lui. Une faute de goût, une impolitesse. Je fronce légèrement le sourcil, un peu déçu d'avoir laissé s'échapper un instant de paix. Mais bon. Je replace avec douceur une mèche blanche vagabonde. D'un autre côté, je suis heureux de cette nouvelle situation. Imiter ce que l'on ne peut pas être n'est pas bon pour son âme, n'est pas bon pour sa propre conscience. Je ne souhaite à personne de se voir dénaturé par la présence d'un tiers.

De plus, il consent enfin à délaisser les bassesses feintes de l'étiquette. J'en suis soulagé. J'avoue que j'aurais été…embêté s'il ne m'avait considéré de la manière qu'il fallait. Un détenu au yeux de ce monde-ci. Mieux vaut endurer notre peine ici bas. Les Anges ne nous attendraient pas. Et, comme disait un de ces auteurs français pétri d'existentialisme; "l'Enfer, c'est les Autres, lorsque les relations humaines sont faussées par l'hypocrisie".
N'empêche, je suis tout de même attristé de le voir si agité. Ce n'était qu'un grain de sable, ce geste, et, pour moi, une vérité. Mais je ne lui en veut pas. La haine n'est que cendre.

Je suis avec attention ce qu'il m'explique, une nuance de mépris dans la voix. Je le fixe, un air d'aimable neutralité fixé sur mon visage paisible. Soit. Je ne m'attendais pas à moins. Discrètement, je passe un doigt sur mon poignet blessé, ressentant à cet endroit une légère brûlure. De plus en plus discrète. Tant mieux. Il est plus aisé de conserver la maîtrise de son âme lorsque le corps est intact, libéré des maux matériels.
Et Dieu sait si j'aurai besoin de ce calme-là.

C'est ce à quoi je pense encore lorsqu'un autre gardien vient se jouer de moi, tentant de m'effrayer par des menaces plutôt explicites. Je hausse un sourcil, esquisse un sourire poli.

Usez-vous souvent de la prestance des autres pour palier à votre faiblesse ? Avec tout le respect dont je puis disposer à votre égard, il ne serait que plus avantageux pour vous de ne pas parler à la place d'un autre, ou de vous vanter de pouvoir prédire ses pensées. Il n'est pas d'offense plus grave pour un homme…libre.

Je laisse planer une nuance sur le dernier mot de ma réponse, et ignore sa réaction. A-t-il seulement compris ce que je désirais lui dire ? Peu importe. Réajustant délicatement ma chemise, je me tourne de nouveau vers le De La Flamm, attendant patiemment la suite des événements.

Vous n'êtes plus transi comme tout à l'heure. Dans votre véritable peau, dans vos actes propres. Les choses sont mieux ainsi.
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MessageSujet: Re: Les yeux au ciel.   Les yeux au ciel. Icon_minitimeVen 3 Aoû - 6:14

A peine a-t-il fini sa phrase adressée à mon collègue, je me retourne et l'attrape par l'épaule pour le plaquer contre le mur. Je ne saurais pas dire pourquoi il m'enerve, mais c'est un fait. Je le fixe un instant en silence puis le relache. Mais le regard que je pose sur lui trahit un profond mépris.

"Tu étais peut être un Von Stern dehors, mais maintenant tu n'es plus qu'un numéro alors ne joue pas à parler au gens avec autant de supériorité... A moins que tu ne tiennes vraiment à ce que la moitié de la prison visite ton p'tit cul."

Je souris, une lueur sadique brille certainement dans mon regard. N'est-il pas plus simple d'utiliser des mots tels que les miens pour se faire comprendre ?

C'est, cette fois-ci, sans douceurs que je le pousse vers le couloir des détenus. Je lance un dernier regard à mon collège. Peut-être pensera-t-il que j'ai vraiment l'intention de violer Anastasiah... Mais franchement, si je l'ai trouvé excitant eu début, maintenant je n'ai plus envie de le sauter... Juste de le remettre à sa place... violemment...
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Anastasiah H. Von Stern
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MessageSujet: Re: Les yeux au ciel.   Les yeux au ciel. Icon_minitimeVen 3 Aoû - 17:51

Un petit quelque chose me dit que j'ai une fois de plus fait fureur à ses règles propres, à son langage personnel.
Un petit quelque chose. Une impression légère.
Contrastant avec la violence de sa réaction. Je dois bien avouer que je suis surpris. Surpris, et déçu. Je crois être en partie responsable de cette perturbation, et maudis doucement cette tension toute fraîche qui appesantit l'air. Ce n'est donc pas de la peur qui me serre l'âme lorsque le De La Flaam me coince contre la froidure indifférente du mur, mais une calme tristesse. La violence. Encore, toujours.
Mon regard part à la dérive, suis lentement les tracés du mur d'en face, s'arrête à peine sur le visage du gardien qui tenta de m'effrayer. Décidément. Il est des choses hors de la portée de mon raisonnement. La légère douleur qui étreint mon épaule, l'accélération de mon rythme cardiaque, tout cela causé par un acte délibéré d'agression, en font partie. Je commence à réciter silencieusement, tout doucement, un Ave Maria, dans le secret de mon esprit un peu troublé.
Histoire de me rasséréner.

Citation :
…A moins que tu ne tiennes vraiment à ce que la moitié de la prison visite ton p'tit cul.

Cette phrase un peu…crue me ramène à la réalité aussi sûrement que n'importe quel coup physique. Je fronce doucement le sourcil, reportant paisiblement mon regard sur la pourpre, en cet instant nuancée d'une lueur malsaine, de ses yeux. Dire que tout cela partit d'une veste. J'avoue avoir un peu oublié ce qui nous a amené là. Je passe le doigt le long de mon poignet.

Etes-vous vexé ?

Mon ton est doux, poliment inquiet, et nullement provocateur. Enfin, je le pense. Car depuis tout à l'heure, j'empire ma situation au fil de mes mots innocents.
Je ne sais pas si j'aurai ma réponse. En tous les cas, je n'ai d'autre choix que d'avancer. Le De La Flaam, semblant enfin libéré des entraves de l'hypocrite étiquette, me pousse sans ménagement vers l'aile des prisonniers.
Je ne résiste pas.
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