Sadismus Jail Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus. |
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| Souvenirs d'antan [Bella] | |
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Sybille Hawkins 240293 Petite plume
Nombre de messages : 2592 Age : 38 Localisation : Quelque part dans ses bras, avec mon fils et ma fille. Avec eux... Ma famille. Date d'inscription : 30/03/2007
| Sujet: Souvenirs d'antan [Bella] Lun 14 Avr - 13:14 | |
| [=> La cour] Nous avançons calmement à travers le couloir. Mon cœur, lui, bat la chamade. Curiosité, intrigue. Apparemment, vu le chemin que nous empruntons, elle m’emmène aux cellules. La sienne ? Mais pour quoi faire ? Que veut-elle me montrer ? Ma curiosité atteignant son maximum, nous nous arrêtons finalement devant la porte d’une cellule. La 21. C’est donc ici qu’elle dort ? Je note ce chiffre et le range soigneusement dans un coin de ma mémoire. Cela risque de me servir plus tard. Pour l’instant, je me contente de reprendre mon souffle. A ce stade-ci de ma grossesse, le moindre mouvement me fatigue. Et j’ai vraiment du mal à me déplacer. Alors imaginez, traverser la moitié de la prison relève pratiquement de l’exploit. Et je vous avoue que tout ce dont j’ai envie, là, c’est de m’asseoir. Mais trêve de bavardages. Tu te reposeras après Sybille. Pour l’instant… Contente-toi de te taire et de la suivre. D’ailleurs, elle est déjà entrée dans sa cellule, et semble chercher quelque chose sous son oreiller. Intriguée, j’entre à mon tour, et reste debout à ses côtés, attendant patiemment qu’elle trouve l’objet de sa convoitise. Un tissu. Assez long, d’un joli vert plutôt pâle. Un châle ? Non… Trop large. Qu’est-ce que cela peut-être ? Indécise, je lui lance un regard perplexe, ne sachant que dire. Heureusement, elle répond presque immédiatement à ma question avec un timide sourire aux lèvres : - Il m’appartenait quand j’étais enfant. C’est ma mère qui l’a fait, à ce qu’elle m’a dit, elle y a passé un mois entier dessus. Il m’a servit de couverture étant bébé. Oh. Souvenir d’enfance ? J’écarquille légèrement les yeux, et esquisse un sourire attendri, tout en détaillant l’étoffe. Un mois… Un mois de travail et d’amour de la part d’une mère, et voilà le résultat. Tout de suite, l’objet gagne en valeur et en beauté à mes yeux. Et je ne comprends que trop bien ce qu’il doit représenter pour elle. Par contre, ce que je ne saisis pas, c’est lorsqu’elle me le tend. Perplexe, je tends à mon tour la main, et effleure le tissu du bout des doigts. - C’est doux… Murmure-je. On dirait de la soie. Mais c’est plus chaud, plus épais. Je me demande quelle est cette matière. En tout cas, cette couverture a dû lui tenir chaud, jadis. Je souris à nouveau, timidement, ne sachant que faire. - Il est pour toi, je te l’offre. Pardon ? Ne sachant si j’ai bien entendu, je la fixe, interdite. Pour… Pour moi ? Pour mon enfant ? N’osant y croire, je pose mon regard sur elle, puis sur le tissu, puis à nouveau sur elle. Et continue d’alterner le mouvement de mes yeux d’émeraude, abasourdie. - Bella… Je ne peux pas accepter, je… Il est à toi, c’est un souvenir d’enfance, garde-le. Balbutie-je nerveusement. Mais elle insiste, elle insiste ! Me le tendant avec un air suppliant, ses beaux yeux brillants de douceur et d’amour. C’est pourquoi je me saisis alors avec précaution de la couverture, la tenant entre mes mains comme si il s’agissait d’une relique. Mes yeux s’emplissent de larmes, tandis que je flatte à nouveau l’étoffe du bout des doigts : - Merci Bella, merci infiniment. Je suis touchée, vraiment, tu ne peux pas savoir à quel point.Incapable de trouver mes mots, je me contente de la serrer contre moi, y mettant tout mon amour et toute ma reconnaissance. Un ange je vous dit, un ange… Au bout de quelques secondes, je la lâche, et la regarde brièvement pendant quelques minutes. - Je ne sais vraiment pas quoi te dire… Murmure-je, Je ne sais même pas quoi te donner en échange.A moins que… Attendez. Certes, cela ne lui servira à rien. Et cela n’a aucun rapport avec elle. Mais je veux tout de même lui montrer. Qu’elle puisse voir, et qu’elle me répète, une fois de plus, qu’elle me croit, et que c’est effectivement impossible. J’ai besoin d’entendre ces mots. - Attends moi ici, je reviens.Je me redresse brusquement. Nouvelles protestations de la part de bébé. Grimaçante, je referme ma prise sur le tissu vert, et quitte la cellule. Un pas, deux pas, trois pas… En une dizaine de secondes, je suis devant la mienne. Avec milles précautions, je dépose la couverture sous mon oreiller, imitant Bella, avant de chercher une chemise bien particulière. La verte, ma préférée. Où est-elle passée ? Ah. [Deux minutes plus tard]- Je sais que cela n’a rien à voir, et ne te servira à rien. Mais je voulais quand même te la montrer.Dans un geste tremblant, je lui tends le carré de papier glacé qui se trouve dans ma main. Une photo, une simple photo. Un homme, brun, aux yeux bleus. Tenant dans ses bras un bébé, aux yeux verts. Comme moi. - C’étaient mon fils et mon mari… Souffle-je. Tremblante, je m’assois sur le rebord de son lit, à bout de souffle. Je suis si fatiguée tout à coup... | |
| | | Bella Hope 223022 L’inoffensive
Nombre de messages : 2165 Age : 35 Date d'inscription : 28/02/2008
| Sujet: Re: Souvenirs d'antan [Bella] Lun 14 Avr - 16:37 | |
| Elle n’a pas l’air de saisir ce que mon geste veut dire :
- C’est doux… On dirait de la soie.
Même moi je ne savais pas de quelle matière il était fait. Tout ce qui comptait pour moi était qu’il était fait de ma mère…que je sais, qu’elle aurait été heureuse si c’était quelqu’un comme Sybille qui en hérite. Je n’aurais jamais d’enfant, parce que je suis enfermée. Mais Sybille elle, est sur le point d’en avoir un, ce cadeau lui est approprié et je ne doute pas qu’elle en prendrait grand soin.
Quand elle comprit, que je voulais qu’elle l’obtienne, elle me fixe, comme si je parlais chinois. Elle n’ose pas croire ce que je lui dis et pourtant…son regard va du tissu, tant chérie ç mes yeux, à moi, toute sourire, timide. Prend le Sybille, n’hésite pas. Même si ce présent, était une partie de moi, un fragment de souvenir de mes parents, je tenais à ce qu’elle le possède.
- Bella… Je ne peux pas accepter, je… Il est à toi, c’est un souvenir d’enfance, garde-le.
Je soupire, je m’y attendais. Une personne aussi pure que Sybille, ne pouvait accepter un présent qu’elle savait, tant précieux à mon cœur et à mes yeux. Je souris, sincèrement. Je lui tends de plus belle le tissu.
- Sybille…je tiens à te l’offrir. Ca me fait plaisir que se soit quelqu’un comme toi, quelqu’un d’aussi douce et gentille, qui le détienne. Tu en auras plus besoin que moi.
Je la supplie presque, je continue en insistant du regard. Prend le Sybille, s’il te plait. Rien ne me ferait plus plaisir venant de ta part, que d’accepter ce cadeau. Et a mon plus grand bonheur, elle finit par accepter, saisissant avec grande délicatesse l’étoffe. Je vois ses yeux s’embuer de larmes. Alors, ça lui fais vraiment plaisir ? J’en suis émue, touchée. J’espère lui avoir apporté un peu de réconfort.
- Merci Bella, merci infiniment. Je suis touchée, vraiment, tu ne peux pas savoir à quel point.
Je n’eu pas le temps de dire quoi que se soit, qu’elle me serra contre elle. Se dégageait de cette étreinte une vague de bonheur, d’amour et de reconnaissance. Etant très réceptive aux émotions, je me sentis émue, jusqu’aux larmes. De la voir si touchée et heureuse de recevoir ce présent, représentais pour moi, bien plus qu’un merci. Je lui rends son étreinte en lui caressant avec douceur les cheveux. Ne me remercie pas Sybille, si tu savais a quel point ce geste me fait plaisir. Je sens son ventre rond contre le mien, si fin. Cette sensation me fait bizarre, mais c’est si beau…Tout, aux yeux de Bella peut paraître beau…Même une naissance d’un papillon.
Puis la jeune maman, me relâcha avant de me regarder brièvement.
- Je ne sais vraiment pas quoi te dire… Je ne sais même pas quoi te donner en échange.
Surprise je la regarde. Ah non pas ça ! Je ne donne pas pour donner la sensation d’obligation à une tierce personne, de me rendre ce bonheur. Non pas de ça. Je déglutis avant de dire avec timidité
-Sybille, je n’attends rien en échange. Si tu savais que ton simple sourire et ta joie, sont pour moi bien plus important qu’un merci ou autre. Bien au-delà.
- Attends-moi ici, je reviens.
-Non attends Sybille !!
Elle se relève avec précipitation, ce qui lui arracha une grimace. Bordel Sybille, va doucement !! Je la regarde avec un petit air de reproche.
-Fais attention à toi bon sang…
Avant que je ne la retienne, là voilà déjà partit. Pour une femme enceinte, elle se déplace beaucoup trop vite. C’est ni bon pour elle, ni pour le bébé. Je ronchonne. Je me demande ce qu’elle est partit chercher. En attendant, je m’assoie sur mon lit, soufflant d’épuisement. La pluie de tout à l’heure m’a un peu assommée, et j’ai froid aussi. Je regarde le Bijoux qui m’avait conduit à une rencontre exceptionnelle. En argent, c’était un simple bracelet. Mais tellement significatif à mes yeux. Autant j’ai pus me séparer –non moins sans douleur- de la couverture, alors que là, mon bracelet, je ne pourrais m’en séparer. Peut-être un jour, après ma mort. Je le léguerais à quelqu’un en qui je tiens et la première personne qui me vient à l’idée n’est autre que Yoruichi. Oui c’est la première personne en qui je pense. Je peux dire que j’A(a)ime quelque personne ici, plus que nécessaire, mais c’est tout de même elle, qui se fige dans mon esprit.
Je contemple le bijou, les yeux en fixation dessus. J’essaie de me…remémorer. J’ai moi aussi eu, ma part de cauchemar.
Le jour où la nouvelle est tombée, je me souviens être dans un lieu sentant l’antiseptique, comme dans un hôpital, mais le lieu reste beaucoup trop flou. J’avais à peu près cinq ans. Puis, le père de cette dernière, m’avait emmené à part en m’expliquant que certains Anges étaient descendus sur Terre, pour emmener avec eux mes parents. Car un méchant monsieur qui avait trop bu, leur avait fait du mal. Alors pour les protéger, les Anges avaient pris sous leur ailes, papa et maman, pour les conduire au ciel…Telle était l’explication qu’il m’avait fournit, avec une douceur que je ne lui avait jamais connus.
J’ai pleuré, énormément pleurer. Parfois, il y a des moments qui provoquent en vous, un vide. Un gouffre, l’abysse, le néant, l’infini de l’univers. Une plaie, tranchante, sanglante. Je n’ai jamais perdue cette douleur, et la seule chose, qui fait que je suis fière de moi, est que jamais personne n’a sue découvrir cette plaie, sachant avec habilité la cacher. Vous me direz, après 14 ans, j’ai eu le temps d’apprendre…Mais pas d’oublier. Les gens eux, oublient. Pas moi. Je n’oublie jamais rien, chaque décès que j’apprends me frappe. Celui là m’a été fatal. Cette douleur ma rendue comme je suis aujourd’hui. Ces larmes, ces émotions, ces peurs, cette sensibilité…une seule et unique douleur les à fait naitre. Je me rends compte alors, que même avec Yoruichi, je n’en ai jamais parlé, elle-même n’ayant jamais posé la question. Pourquoi le faire ? Je ne montrais rien à ce sujet, seul sujet où j’avais formé autour une carapace.
J’ai eu ma part d’enfer…celui là, est le plus terrible. Il arrive en première position. Après avoir comprit que mes parents ne reviendraient jamais, j’ai souvent regardé le ciel, espérant, priant, pour qu’ils apparaissent sous forme d’Anges. Ensuite j’ai espérer les retrouver en un quelconque animal : un chien, un oiseau, un chat…qui sait après tout…qui sait om vont nos âmes une fois déchirer, enlever, voler, a leur enveloppe charnel ?
Une larme tombe, je l’essuie rapidement. Pas de ça maintenant ma fille !! Je repense à Sybille…les mêmes yeux que ma mère. Le même regard, en tout point. Malgré que se soit le seul point commun, ceci me réconforte.
Très chère Sybille, je l’apprécie énormément. Contrairement à ce qu’elle croyait…je comprenais ce que cela faisait de perdre un enfant…Moi-même ayant perdue mes parents. Le processus est le même, mais inversé.
Enfin, je l’entends revenir.
- Je sais que cela n’a rien à voir, et ne te servira à rien. Mais je voulais quand même te la montrer.
Je la regarde un peu étonnée. D’une main tremblante, elle me tend une feuille de papier glacée qui est de toute évidence, une photo. Je la prends avec délicatesse, d’une main tendre.
- C’étaient mon fils et mon mari…
Je contemple, tandis que Sybille s’assoie, à bout de souffle. Un homme aux cheveux très bruns possédant des yeux d’un bleu éclatant. Il avait son charme et son sourire montrait sa joie, le bonheur qu’il vivait. Personne n’aurait pus contredire cela en voyant ses yeux pétiller ainsi. Puis mes yeux dévient vers l’enfant. Une chose me frappe. Ces yeux, aussi vert que Sybille, sont rieurs et pleins de malice. Je ne pus m’empêcher de sourire face à la joie que dégageait cette photo…puis je compris. Je compris l’impossible.
J’avais en face de moi, une image. L’image, la seule et l’unique qu’il restait des deux êtres chères de Sybille…deux êtres qu’elle aurait soi disant tuée. Non…ma respiration se fait plus rapide. Elle n’a pas pus. Je regarde la jeune femme, l’analyse, repense à tout ce que j’ai vu, conclue, déduis, d’elle. J’essaie de faire le lien entre la photo et Sybille, de l’imaginer…tuer. Je m’en serais arrachée les tripes et le cœur. Je n’arrive pas. Je vous dis c’est impossible. Comment ? Expliquez-moi l’impossible.
Je tremble. Impossible, est le mot qui me reste dans la gorge…
-Impossible…répétais-je.
Je regarde Sybille, m’agenouillant face à elle. Posant la photo avec délicatesse à côté d’elle, je pris son visage entre mes mains…
-Innocente, tu l’es. Le lien de meurtre…je suis incapable de le faire entre toi et cette photo…je te crois Sybille. Je ne sais pas comment, mais il y a parfois des choses qui sont impossible à imaginer. En l’occurrence ici, je ne peux pas. Tu n’a rien fais, j’en suis certaine, sur ma vie que j’en suis certaine.
Je la prends dans mes bras, la sert aussi fort que je serrais ma propre mère.
Je regarde à nouveau la photo en murmurant :
"Ils sont magnifique..."
Quelque chose me frappe, me fait violence en moi...comme si un souvenir essayait de ressurgir en moi. | |
| | | Sybille Hawkins 240293 Petite plume
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| Sujet: Re: Souvenirs d'antan [Bella] Mer 16 Avr - 7:56 | |
| Elle sourit tout d’abord. Evidemment. Réaction normale, si l’on veut. Comment ne pas sourire face à tant de joie et d’amour ? Même moi, je ne peux m’empêcher d’avoir les larmes aux yeux en contemplant cette photo. Larmes qui redoublent lorsque je me souviens de ce que je suis censée leur avoir fait subir comme sort. Impossible, impossible… Ce n’est pas moi ça, ce n’est pas moi. Je ne suis pas une tueuse, non… Parfois, il m’arrive de me demander comment était cet homme. Comment, où l’avais-je rencontré ? Je ne connais que son nom et celui de cet enfant, mon enfant, mentionnés sur mon dossier. Mais rien qui ne puisse m’aider à me rappeler, me souvenir du temps jadis. Rien.
- Impossible…
Je relève la tête. Ca y est. Elle a compris… Elle tremble, le visage crispé. Moi, je me mords légèrement la lèvre, mal à l’aise. Le but n’était pas de la mettre dans cet état, bien au contraire. Mes yeux émeraude emplis d’inquiétude, je lui lance un regard interrogateur à Bella lorsqu’elle prend mon visage entre ses mains.
- Innocente, tu l’es. Le lien de meurtre…je suis incapable de le faire entre toi et cette photo…je te crois Sybille. Je ne sais pas comment, mais il y a parfois des choses qui sont impossible à imaginer. En l’occurrence ici, je ne peux pas. Tu n’a rien fais, j’en suis certaine, sur ma vie que j’en suis certaine.
Oh Bella… Si tu savais. Merci, merci… Si tu savais combien c’est important pour moi que tu me le dises. Que on me le dise. Que effectivement, je n’ai pas pu commettre une telle horreur. Que je suis innocente. Qu’il s’agit d’une erreur, d’une épouvantable erreur. C’est tout… Je suis innocente… Elle me prend dans ses bras, me sert contre elle. J’ai une légère grimace. Doucement… Me reculant légèrement, je lui souris tout de même et lui rend son étreinte. C’était simplement le fait que, ainsi, elle me fait mal. Il faut dire qu’avec un ventre aussi gros, difficile d’enlacer quelqu’un avec aisance. Mais je ne peux lui en vouloir. Son geste était, après tout, empli de bonne volonté.
- Merci Bella, merci… Ces mots sont importants pour moi, tu ne peux pas savoir à quel point.
Oui, importants… Me convaincre, me rassurer. Me persuader que je le suis. Innocente. Je n’ai pas pu commettre ce meurtre, il n’y a pas d’autre solution. Néanmoins… Un air soucieux sur le visage, je me détache d’elle, esquissant une grimace. Le regard fixé sur le sol. Je… ne veux pas qu’elle se fasse une idée fausse de moi. Je suis loin d’être un ange. Les anges ne tuent pas. J’ai tué.
- Ne me prend pas non plus pour ce que je ne suis pas Bella. Murmure-je. J’ai bel et bien tué, il y a maintenant sept ans de cela.
Je m’efforce de garder un ton neutre, de ne pas laisser le trouble se voir sur mon visage. C’est… la première fois que j’en parle ainsi. Aussi… naturellement, d’un air aussi détaché je veux dire. Sans que l’on ne me force, sans que l’on aborde le sujet. Mais je veux qu’elle sache. Je ne suis pas une sainte… Mes raisons, par contre, elle risque de ne pas les connaître. Sauf si elle me pause la question. Dans ce cas… Sûrement y répondrais-je. Mais pas de mon plein gré. C’est encore… trop dur, trop ancré en moi. Trop dur…
- Tu m’as parlé de ta mère tout à l’heure. Pardonne mon indiscrétion, mais… Où sont-ils en ce moment même ?
J’ai vraiment du mal à croire qu’ils aient pu laisser leur fille, toute juste majeure qui plus est, se laisser faire envoyer dans cet enfer. Surtout si, comme elle me l’a dit, elle a prit la place de son amie. Je serre les poings, me mords de plus belle la lèvre. C’est tellement… tellement injuste ! Un regard. La photo. Daniel, et Nathan… Oui, injuste… | |
| | | Bella Hope 223022 L’inoffensive
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| Sujet: Re: Souvenirs d'antan [Bella] Mer 16 Avr - 16:05 | |
| - Merci Bella, merci… Ces mots sont importants pour moi, tu ne peux pas savoir à quel point.
Je sais Sybille, je sais…moi aussi j’ai vécue le reproche, l’accusation, ces regards mauvais, les pleures de la famille, la colère…tout cela je l’ai vécue comme toi. Sauf que je me souviens…de ce corps froid étendue dans l’herbe humidifié par la nuit. Je frissonne, ma main faisant des allées retours sur son dos, tentant de la rassurer, de lui transmettre tout ce que je ressens a son égard.
Puis elle se détache de moi et je remarque que son visage à changer d’expression…je n’aime pas cet air. J’appréhende. Je la regarde, la fixe, attendant. Je sens que quelque chose la tracasse, la turlupine.
Ne me prend pas non plus pour ce que je ne suis pas Bella. J’ai bel et bien tué, il y a maintenant sept ans de cela.
Un murmure…stop, mettez l’image sur stop. Laissez moi le temps d’assimiler ce qu’elle vient de me dire. Est-ce bien de la même Sybille que nous parlons…mais en même temps, ça remonte à sept ans et je sais…enfin, je suppose, non même pas, je sens, oui je sens…qu’elle n’a pas tuée par plaisir. Elle a due avoir une raison, elle avait une raison. J’en suis certaine. Oui Sybille, reste la même à mes yeux, qu’elle est tuée ou non. Ce meurtre n’était pas fait par plaisir, comme certains psychopathes ici. La jeune maman se détache du lot, je le sais. Vous me direz : comme si tu savais tout. Non, je sens c’est aussi simple que ça. Parfois et même souvent, il faut savoir écouter son cœur, moi je le fais tout le temps. Je suie ce qu’il me dit et là il me hurle que Sybille est innocente en ce qui concerne le meurtre de son mari et de son enfant et que si elle a tuée il y a sept, c’est qu’elle avait une bonne raison…je n’en sais rien et je sais que même si c’était par plaisir, ma vision de la Sybille que j’ai, ne pourra changer. C’est comme ça, je suis comme ça…
- Peut importe...tu restes là même à mes yeux.
Je voudrais, j’aimerais lui demander pourquoi elle a tuée, qu’elle m’explique. Mais cette douleur…qui passe là, à l’instant sur son beau visage de mère, me broie le cœur, me déchire les entrailles, heurte mon âme et mon être. Je ne demanderais rien…enfin si je le demanderais…mais un peu plus tard. Pas maintenant, attendons un peu que les esprits se calme. Et puis je n’ai pas envie de la mettre dans le même état que tout à l’heure, lorsque nous avons abordés le sujet a propos du père de l’enfant…De son enfant. Quand je pense qu’elle compte sur moi pour l’aider, cela me fait chaud au cœur. Enfin, je vais pouvoir lui être utile…pauvre âme en peine qui cherche à se sentir exister. Pathétique…non humain. Humain…si peut de chose que nous sommes. Rien. Des merdes…La vie sur joue sur une lame de rasoir, sa dérape, sa coupe…sa fais mal, sa fais pleurer, sa fais plein de chose.
Puis la question tombe…la question qui fait mal, qui heurte, qui claque, qui ramène des souvenirs à foison.
- Tu m’as parlé de ta mère tout à l’heure. Pardonne mon indiscrétion, mais… Où sont-ils en ce moment même ?
Je te pardonne Sybille…ce que je ne pardonne pas c’est de ne plus avoir de mère aujourd’hui, que les griffes de la vie me l’ai arrachée des bras, avant même que je ne sois en âge de découvrir à quel point l’amour d’une mère est indispensable. Je me fige, ma respiration se coupe. J’y pense souvent à ma mère, à mon père également…Mais je n’en parle jamais. Mais quand je dis jamais, c’est jamais. Même pas Kathleen, même pas a elle.
Mon regard se lève sur Sybille, se baisse, regarde le sol, regarde le ventre rond en face de moi, reviens sur le mur, sur la fenêtre. C’est ce qu’on appel un regard affolée. Ma respiration se fait un peu plus rapide. Les souvenirs reviennent en force : un sourire, une étreinte, un baiser, une caresse le long de mes cheveux…et une larme qui s’écrase sur ma main comme une goutte d’eau tombant du ciel.
Je ferme les yeux et me leva avec douceur. J’essaie de me reprendre…Carapace referme toi s’il te plait. Tu es restée fermer à double tour pendant 14 longues années…C’est pas le moment de céder maintenant tu crois pas ?
Je lui tourne le dos, m’entourant de mes bras, comme si j’avais froid. Je marche…un pas, deux pas, trois pas….un arrêt. Je prends une grande inspiration avant de répondre d’une voix beaucoup trop tremblante et fragile à mon gout.
« Elle…est morte d’un accident de voiture avec mon père. »
Self contrôle Bella…je suis là. Oui c’est moi ta conscience…
Je vais craquée, lâchée. Je n’en ai pas le droit pourtant ce bruit, dans ma tête, qui continue et me casse les oreilles. Ce crissement de pneus, ce bruit de tôle froissée, ce cris, ces hurlements…cette odeur…l’odeur du sang qui m’imprègne les narines. Comme si j’avais été avec eux dans la voiture…
Je n’en sais rien, je ne sais plus…Sybille où es-tu ? L’affolement me gagne.
"Je..."
Non impossible, je n'ai pas pus être avec eux...alors pourquoi tout ces souvenirs, pourquoi tout ces bruits dans ma tête, pourquoi ce gout dans ma bouche???
"Je crois que...j'étais avec eux."
Si un coeur avait la possibilité d'être déchiré... le mien le serait. | |
| | | Sybille Hawkins 240293 Petite plume
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| Sujet: Re: Souvenirs d'antan [Bella] Dim 20 Avr - 9:20 | |
| - Peu importe...tu restes là même à mes yeux.
Oh Bella… Des larmes me montent aux yeux. Non seulement à cause de ses paroles, qui me touchent, et plus encore même, mais aussi pour elle. Si douce, si fragile… Combien de temps va-t-elle tenir dans cet enfer ? Innocente, si jeune… Elle va se faire dévorer. Au sens figuré, bien entendu. Toute cette violence, toute cette douleur, ce désespoir… Tout cela va finir par la ronger, j’en ai bien peur. Et qui sait ce qui pourra lui arriver ? J’ai moi-même été violée, battue… Je ne veux pas qu’elle subisse le même sort que moi. Je refuse ! Dans un élan, je l’entoure de mes bras, la serre contre moi. Elle me paraît si frêle tout à coup… J’ai presque l’impression de me voir. Oh, je sais que je ne vaux pas mieux. Mais qui serais-je si je ne tentais au moins pas de la protéger, de l’aider, de la rassurer ? Dites-le moi…
A ma question, elle se fige. Comme si elle venait de mourir. Sa respiration s’arrête, brutalement, son visage devient livide. Seuls ses beaux yeux aux couleurs si différentes témoignent de la vie qui l’animent, en s’agitant brusquement. Une fois à gauche, une fois à droite, sur moi, le sol, le mur… Comme si elle cherchait une issue par laquelle s’échapper. Un peu comme moi en fait, lorsque je suis totalement paniquée. Je me mords violement la lèvre lorsque je vois une larme rouler sur sa joue. Je me sens tellement coupable tout à coup… Je ne voulais pas la mettre dans cet état-là, je ne voulais pas !
Elle tremble. Je voudrais la prendre dans mes bras, la calmer, la réconforter… Mais, étrangement, je suis incapable de faire un seul geste. Seules mes lèvres s’agitent, tandis que je murmure ces quelques mots :
- Tu n’es pas obligée de me le dire tu sais… Je… Je ne voulais pas te mettre dans cet état Bella…
Peine perdue. Elle ignore ma requête, puisque c’est avec une voix tremblante qu’elle finit par répondre à ma question :
- Elle…est morte d’un accident de voiture avec mon père.
Oh. Mon Dieu… Si… Si j’avais su. Pardonne-moi Bella, je ne voulais pas… Perdre ses deux parents, d’une façon aussi… brutale. Quelle horreur. Je ferme les yeux, inspire profondément. Orpheline, tout comme moi… Enfin, presque. Mon vrai père n’est pas mort, du moins, je le suppose. Mais pour moi, c’est tout comme. Il a abandonné ma mère, et n’a jamais pris la peine de connaître son enfant, de me connaître. Alors… Pourquoi devrais-je le considérer comme tel ? Cet homme n’est rien pour moi. Rien.
- Je crois que...j'étais avec eux.
Si elle doute ainsi, c’est qu’elle devait être probablement très jeune. Mais je n’ose pas lui poser la question. Je pense lui avoir déjà fait assez de mal ainsi en abordant ce sujet. Je refuse de la blesser encore plus. Doucement, je me lève, prenant cette fois-ci des précautions pour éviter de me faire mal, et surtout de faire mal à mon enfant. Puis, d’un geste délicat, je prends ses mains dans les miennes, avant de poser mes yeux dans les siens :
- Je suis vraiment, vraiment désolée Bella. Je regrette de t’avoir posé cette question, je ne voulais pas te faire de mal, crois-moi.
Ma voix tremble légèrement. Calme-toi Sybille, ce n’est rien… C’est fini… Délicatement, j’essuie une goutte d’eau salée qui s’attarde encore sous son œil droit, avant de la serrer contre moi, une fois de plus. Longtemps, jusqu’à ce qu’elle se calme.
- Pleure Bella, pleure si tu veux, cela te fera du bien. Mais ne garde pas tout cela pour toi, tu n’y arriveras jamais…
Et je sais ce que je dis. Je l’ai fait, pendant trop longtemps, et le fait encore, d’ailleurs. Mais c’est vraiment plus fort que moi. Je suis tout simplement incapable de parler de ce que j’ai vécu. Comme si tenir tout cela au secret te permettra de tout oublier, de le faire disparaître… Tu es ridicule Sybille. Tais-toi.
Ma main se glisse doucement dans ses cheveux, tandis que je la serre toujours contre moi, la berçant lentement, fredonnant une mélodie à mi-voix. La même que celle que me chantait ma mère, lorsque j’étais enfant. Lorsque j’étais triste, lorsque j’avais peur… Aujourd’hui, il n’y a plus personne pour me la chanter, et me rassurer…
- Je comprends parfaitement ce que tu ressens, si tu savais… Murmure-je.
Je marque une pause. Bien sûr que tu peux lui parler de tout ça Sybille, bien sûr ! Cela vous fera du bien, autant à elle qu’à toi. Et puis même si cela ne la console pas… Au moins, qu’elle sache qu’elle n’est pas seule.
- J’ai aussi perdu mes parents… Je suis dans le même cas que toi. Termine-je en la libérant finalement de mon étreinte et en lui adressant un faible sourire. | |
| | | Bella Hope 223022 L’inoffensive
Nombre de messages : 2165 Age : 35 Date d'inscription : 28/02/2008
| Sujet: Re: Souvenirs d'antan [Bella] Dim 20 Avr - 11:58 | |
| Je sens qu’elle me serre tout d’abord dans ses bras, pour ensuite prendre mes mains entre les siennes…douces mains que possède Sybille. Si j’avais eu à choisir une deuxième mère, je l’aurais choisis elle, seulement, une mère, nous n’en avons qu’une. La mienne était partit, avec mon père. Je n’allais pas m’étaler sur cette douleur toute ma vie. J’ai eu un moment de faiblesse, j’ai craquée…enfin non pas encore. Quand je craque c’est différent. Je suis quelqu’un de calme et douce…mais quand je craque, c’est pour de bon. Je m’énerve, laissant libre court à ma colère en balançant tout ce qui se trouve sur mon passage, taper dans les murs par colère…pourquoi ? Parce que je déteste craquer. Et lorsque c’est le cas, je perds le contrôle sur moi-même, je n’aime pas la douleur morale…je la hais.
- Je suis vraiment, vraiment désolée Bella. Je regrette de t’avoir posé cette question, je ne voulais pas te faire de mal, crois-moi.
Je ne t’en veux pas Sybille, oh loin de là. Tu ne pouvais savoir, personne n’aurait pus. Ses yeux sont ancrés dans les miens, ils sont si beaux et doux. Il m’apaise un peu, calmant ma respiration qui était devenue saccadée. Pauvre humain que nous sommes…si désarmé face au faits de la vie. Désarmé face à l’impuissance, face à la douleur, face à l’incompréhension. L’homme se croit fort…nous somme si faible. Je n’aime pas avoir ces pensées, sur la vie, sur ses actes, sur le fait qu’elle puisse arrachée des être chers à notre cœur en moins de temps qu’il ne faut pour le dire…Je hais.
« Ne t’excuse pas…c’est moi, je suis idiote. »
Sybille essuie une larme sous mon œil droit. Ce geste ne fit que revenir d’autres petites perles salées. Elle est si gentille avec moi, si douce, si merveilleuse. Elle finit par me serrer contre elle, encore une fois. Passant mes bras autour de son corps, mes mains se crispent sur ses tissus. Je m’accroche à ses vêtements, comme une désespérer s’accrochant aux branches. Je ne pus empêcher la barrière des larmes se lever définitivement. En revanche, j’essaie de calmer mes nerfs, qui eux, voulaient aussi lâcher. Mais bizarrement, les bras de Sybille m’apaisait, atténuait un peu cette douleur qui me transperçait de part et d’autre de mon corps.
- Pleure Bella, pleure si tu veux, cela te fera du bien. Mais ne garde pas tout cela pour toi, tu n’y arriveras jamais… Mon visage au creux de son cou, je murmure un faible « je sais ». Je ne peux rien dire d’autre, ma gorge est trop nouée. Je sais que je n’y arriverais pas si j’accumule, mais j’ai tenue pendant si longtemps, que je ne dois pas lâcher maintenant. C’est pourquoi, je pris une profonde inspiration, essayant de me calmer. L’odeur de Sybille était doux. Apaisant. Réconfortant. Je m’y perds pendant quelque seconde, retrouvant en ce parfum, un moyen de rassembler mes idées.
Sa main caresse doucement mes cheveux, comme ma mère me le faisait quand j’allais mal…Mais ce qui suit après, me figea totalement.
Elle me berce…me chante une douce mélodie qui se répercute entre ces murs trop sales pour accueillir une voix si parfaite. Si je ferme les yeux, je peux revoir ma mère, me chantant elle aussi, une mélodie semblable à celle de Sybille. Pourtant ce n’était pas la même, mais en ce moment présent, pour moi, c’était tout comme. Mes mains se crispèrent un peu plus, sous l’effet de l’émotion. Cette fois, je bloque la valve des larmes, jugeant que cette fois, s’en était trop. Profitons de ce moment si parfais et merveilleux…
- Je comprends parfaitement ce que tu ressens, si tu savais…
Sa voix n’était qu’un murmure près de mon oreille. Je me tais, mon visage toujours enfouie dans son cou et ses cheveux. J’étais si bien ici, un paradis sur terre. Elle marque une pause, elle va rajouter quelque chose. Et je sens que c’est important, très important. Mes larmes avaient définitivement disparut, j’attendais avec patience
- J’ai aussi perdu mes parents… Je suis dans le même cas que toi.
Je me fige une nouvelle fois. Elle se libère de mon étreinte, m’adressant un magnifique sourire. Alors c’était ça…elle aussi avait perdue ces parents. Je n’étais pas seule. Je sais que je ne suis pas seule, des tas de personnes ont perdue leurs parents à des âges plus ou moins éloignés. Mais de savoir que Sybille partageait cette douleur, qu’elle l’avait vécue, me donnait l’impression qu’elle et moi, étions liée d’une quelconque manière. Même douleur…
Je plante mon regard dans le sien.
« Je suis désolée Sybille…comment les as-tu perdue, si ce n’est pas indiscret ? »
Je me demandais comment oui. En espérant que cette question ne lui tirerait pas tant de souffrance qu’à moi. Beaucoup d’émotion aujourd’hui, d’étreinte, de compréhension, d’aveux, de douleurs. Tout un tas d’émotions qui font que Sybille et moi, étions en quelque sorte proche. Je ne suis pas prête d’oublier cette rencontre, beaucoup trop exceptionnelle à mes yeux.
Sybille est vraiment un être formidable. J’ai encore du mal à croire qu’une personne tel que la jeune femme, puisse vivre entre ses murs si…lugubre et douloureux. Mon ventre se tordis de douleur face à cette constatation…Sybille allait rester enfermer…mais qu’allait-il advenir de l’enfant ? Aurait-elle la possibilité de l’élever au sein de cette prison ? Lui permettrait-on seulement ? Je n’ose aborder le sujet. Puis une idée me frappe l’esprit. Mes parents adoptifs, connaît beaucoup de famille qui, eux même adopte des enfants…et je connaissais une famille en particulier. Une famille exceptionnelle, s’occupant de leur enfant adoptif comme si c’était le leur. Si jamais, - ce que je ne souhaitais pas à le jeune femme- elle devait être séparé de son propre enfant, alors je lui proposerais l’idée…mais seulement quand nous serons face au fait.
Je n’imaginais pas la douleur que cela devait procurer…le déchirement. En même temps, j’imagine mal Sybille élevé son enfant au sein de tous ces chiens galeux. Qui sait ce qui pouvait lui arriver….et les pédophiles ici…que feraient-ils à l’enfant si…
NON ! Stop Bella, ferme la, tais-toi. Conscience ferme toi. Je t’en supplie, la douleur est beaucoup trop intense. Je serre la mâchoire, essayant de sortir toute ces mauvaises pensées de ma tête. « Comment fais-tu pour tenir ici Sybille ? Une personne telle que toi, ne mérites rien de tout ce qui t’arrive…sans compter ce qui a pus t’arriver. As-tu subit…des douleurs ici ? »
Quand je dis « douleurs » je parle physique. Car morale, ici, tout le monde en vit au quotidien et le pire…C’est que l’on s’habitue. A trop rester enfermée ici, je me demande si nous ne finirons pas par avoir peur de la liberté et du monde extérieur…ce monde en lequel on ne veut plus croire.
Je l’entraine avec douceur pour la faire asseoir sur mon lit, ne voulant pas qu’elle se fatigue. Non, elle a besoin de repos. D’ailleurs, voyant que ces vêtements n’étaient pas tout à fait sec, je passa la couverture autour de ses épaules.
« Pour que tu es moins froid » Murmurais-je.
Mais Sybille…que puis-je faire pour que ton cœur, lui se réchauffe ? | |
| | | Sybille Hawkins 240293 Petite plume
Nombre de messages : 2592 Age : 38 Localisation : Quelque part dans ses bras, avec mon fils et ma fille. Avec eux... Ma famille. Date d'inscription : 30/03/2007
| Sujet: Re: Souvenirs d'antan [Bella] Dim 27 Avr - 8:32 | |
| Allons Bella, allons. Calme-toi, ce n’est rien, rien… Doucement, je continue à passer ma main dans ses cheveux, dans un geste tendre, réconfortant, sans cesser de fredonner. Elle termine finalement par se calmer, et je me détache d’elle. Pauvre Bella. Si douce, si fragile. J’aimerais tant faire quelque chose pour elle, l’aider, la libérer… Mais je ne peux pas. Oh ! C’est si… Injuste… Pardonne-moi Bella… Mais je n’ai que ma compassion, mon amour et ma compagnie à t’offrir. J’aimerais tellement faire plus pour toi…
- Je suis désolée Sybille…comment les as-tu perdus, si ce n’est pas indiscret ?
Instant de silence. Pendant quelques secondes, mon visage se crispe, se décompose. Cette question… Evidemment qu’elle allait me la poser. En l’interrogeant sur ses parents, j’aurais dû me douter qu’elle allait à son tour le faire. Le problème est que… je dois lui répondre. Je me mords nerveusement la lèvre. Décidément, la vie s’acharne sur moi. Combien de fois est-ce que je vais encore devoir parler de tout cela ? Déjà à Carl, maintenant Bella… Même Tobias n’en est pas au courant. Du moins, pour le moment. Mais je ne veux pas, je ne veux pas ! Je pourrais certes me contenter de lui parler de mon… « père », mais je doute que cela lui suffise. Et je n’ai pas envie qu’elle croie que je lui cache des choses, ou que je ne désire pas lui parler. … Pourtant, c’est tout à fait ça Sybille. Tu lui caches des choses, beaucoup de choses. Et tu ne veux pas lui parler de ça. Ouvre les yeux… Mes paupières se ferment.
- Maman ! Je hurle, me débat, les joues ruisselantes de larmes, le visage crispé par l’horreur et le chagrin. Et lui, lui… Il rit… Un éclat d’hilarité démentielle, terrifiante. Il rit aux larmes, à s’en étrangler, à s’en étouffer. Ce que j’espère de tout mon cœur, qu’il meure, qu’il crève ce salopard, qu’il crève ! Folle de rage et de douleur, je me jette sur lui, lui martelant la figure et le visage de mes poings, y mettant toute ma haine et ma souffrance. - TU L’AS TUEE ! JE VAIS TE TUER, JE VAIS TE TUER ! TU N’AVAIS PAS LE DROIT, PAS LE DROIT ! Je hurle à m’en faire exploser les cordes vocales. Et je continue à le frapper, de toutes mes forces, en pleurs. Comment a-t-il pu faire une chose pareille, comment a-t-il pu ?! Son rire cesse presque aussitôt. Et une fois la surprise quand à ma réaction passée, il me saisit les poignets d’un geste nonchalant, presque naturel, afin de m’immobiliser. J’ai envie de vomir, de mourir. De le tuer, d’arracher, de détruire ce sourire fielleux que je peux lire sur son visage tandis qu’il se penche vers moi, me caressant la joue du bout du doigt : - Ta mère n’était qu’une pute, une sale putain que j’ai ramassée au bord de la rue ! Et toi… Tu ne vaux pas mieux qu’elle ! Crie-t-il avant de m’assener une claque retentissante. Il jure. Il saigne. Normal, je viens de lui mordre la main. Il n’avait pas à me toucher. Il n’a pas à me toucher, il n’a pas le droit, recule, non, non ! Je hurle à nouveau, tandis qu’il me plaque contre le matelas, tout en passant sa main sous mon t-shirt. Je crie, je pleure, me débat, rien à faire. - Arrête papa, arrête, lâche-moi, lâche-moi, s’il te plait ! Papa ! Il s’immobilise enfin. Sanglotante, je lève mes yeux vers lui, tremblante, à deux doigts de perdre connaissance. Et il sourit de plus belle. - Evidemment… Elle ne t’as rien dit cette traînée… Je ne comprends pas ce qu’il me dit. Complètement perdue, terrorisée, je lui lance un regard d’incompréhension, mais il ne prend pas la peine de m’expliquer. Et cette fois-ci, c’est dans mon jean que vient se loger sa main. Mon haut, lui, gît déjà au sol depuis quelques instants. J’étouffe. Je voudrais crier, je voudrais hurler, supplier, mais le poids de son corps sur le mien m’empêche de parler, de bouger. Et ses mains, sur ma peau, ses lèvres, dans mon cou, sur mon visage… Arrête, arrête ! Je gémis, tente de le repousser. Peine perdue, mon jean va rejoindre mon t-shirt, bientôt suivi par mes sous-vêtements. Et c’est avec un sourire triomphant qu’il se redresse finalement, me permettant enfin de respirer, tandis qu’il contemple d’un œil avide mon corps nu et tremblant, prostrée sur le lit. En quelques gestes, il défait la ceinture de son pantalon, qu’il laisse tomber à terre, avant de retirer le reste de ses vêtements. Je hurle de plus belle, secouée de sanglots, tente de reculer, de m’éloigner de lui. Pas assez rapide. En deux secondes, il est sur moi, et me glisse ces quelques mots d’une voix enrouée par le désir au creux de mon oreille, avant de s’emparer à tout jamais de mon innocence : - Je ne suis pas ton père…
- Comment fais-tu pour tenir ici Sybille ? Une personne telle que toi, ne mérite rien de tout ce qui t’arrive…sans compter ce qui a pu t’arriver. As-tu subit…des douleurs ici ?
Je rouvre brutalement les yeux. Bon Dieu Sybille, calme-toi je t’en prie, calme-toi. Pourtant, rien à faire. Je suis comme… glacée. Glacée d’effroi, glacée de l’intérieur. Je tremble de tous mes membres. Je dois d’ailleurs être livide. Je, ce… c’est la première fois qu’une telle chose m’arrive. Je veux dire, un tel flash-back, aussi puissant, aussi violent. C’était comme… une absence, comme si j’avais momentanément perdu conscience pour revenir en arrière, et revivre le passé. Drame cruel, ignoble, horrible. Pourrais-je seulement un jour arriver à rayer ce souvenir de ma mémoire, à tout jamais ?
Bella doit d’ailleurs s’en rendre compte, de tout ce qui m’arrive, je veux dire. J’ignore si elle a réellement réalisé ce qui se passe, mais en tout cas, elle s’inquiète pour moi. Car vu comme elle me force à m’asseoir –avec douceur, certes, mais je suis incapable de résister face à tant de gentillesse, autant à cause de l’état dans lequel je suis qu’à cause de mon émotion- sur son lit, elle doit bien avoir senti que je n’étais pas bien. D’un autre côté… ce ne devait pas être bien difficile à voir. Je tremble comme une feuille. D’un geste, elle me passe sa couverture autour de mes épaules. Vague de chaleur. Tremblant de plus belle, je serre le tissu contre moi. Il n’est guère épais, certes, mais c’est mieux que rien. De toutes manières, vu l’état dans le quel je me trouve en ce moment… je ne vais pas m’arrêter sur ce détail.
- Pour que tu ais moins froid.
Les larmes me viennent aux yeux. Je lui souris, un sourire de remerciement, de reconnaissance. J’ignore pourquoi, mais les mots refusent de franchir la barrière de mes lèvres. J’ai peur d’éclater en sanglots si j’ouvre la bouche… D’ailleurs, lesdits mots ne viennent finalement que lorsque je me décide enfin à répondre à sa question :
- Je n’ai jamais connu mon père, il a abandonné ma mère bien avant ma naissance, lorsqu’il a appris qu’elle était enceinte. Ils étaient très jeunes. Lâche-je à Bella avec un faible sourire en guise d’explication.
La couverture glisse légèrement sur mes épaules. Je la rattrape du bout des doigts, avant de la rajuster, la serrant de plus belle contre moi. Mon regard quitte mon interlocutrice pour venir se loger entre les pierres du mur, essayant d’en distinguer le moindre détail. Me concentrer sur autre chose. C’est le seul moyen pour que tout se passe à peu près… bien.
- Ma mère s’est remariée, quelques temps plus tard. Et c’est cet homme qui a pris la place de mon père, et qui m’a élevée, pendant 14 ans. Poursuis-je d’une voix neutre. Difficile de garder son calme après tout ce qui vient d’arriver. Pourtant, c’est sur le même ton que je reprends la parole, continuant à fixer le mur, immobile. - Puis il a commencé à boire, à se droguer. Nos économies disparaissaient peu à peu, sans que nous ne puissions rien y faire. Nous avons dû déménager à l’autre bout du pays, tandis que ma mère cherchait un travail pour essayer de joindre les deux bouts. Sans grand succès. Commente-je. - Et un jour, lorsque je suis rentrée de l’école, j’ai trouvé la maison vide. Je les ai cherchés, partout, sans les trouver. Et j’ai entendu des cris, des hurlements. Il la battait, une fois de plus…Ma voix se brise. Allons Sybille, c’était très bien jusque ici, reprends-toi ! Tu peux y arriver, tu peux le faire. Calme-toi, respire. C’est fini, fini, tu m’entends… ? Une larme roule sur ma joue. - Lorsqu’il est enfin sorti de la chambre, il s’est jeté sur moi, avant de m’entraîner dans la pièce. Et c’est là que, que… que je l’ai vue. Un sanglot s’échappe de mes lèvres. Et une autre larme vient rejoindre la première. Je pense que cette image restera à jamais gravée dans ma mémoire… : - Elle était là, étendue par terre, en sang, couverte de bleus et de plaies. Morte… Balbutie-je, avant d’éclater en sanglots. Je le savais que je n’aurais pas du raconter tout cela, je le savais ! Mais maintenant, c’est trop tard… En pleurs, je relève la tête, fixant Bella, tout en essuyant mes larmes du revers de la main. Et je lui souris :
- Des douleurs, oui, oui j’en ai subies… Que ce soit ici ou dehors, c’est toujours la même chose Bella, toujours. La cruauté des hommes reste la même.
Je préfère éviter de tout lui raconter en détails. Je pense qu’elle peut déjà aisément s’imaginer ce qui m’est arrivé. Inutile d’en rajouter. Les yeux rougis, j’inspire profondément, restant silencieuse quelques instants, le temps de me calmer. Puis, je reprends doucement la parole :
- Peut-être que je mérite tout cela, peut-être pas. Elle n’avait pas mérité de mourir, elle est morte. Et c’est pour ça que je l’ai tué. Il l’avait mérité, lui… et pourtant ils m’ont quand même condamnée. La vie est injuste Bella, injuste.
Je marque à nouveau une pause, le temps de reprendre mon souffle. Injuste… Elle n’a pas mérité d’être ici. Et pourtant, elle l’est. Tobias n’a pas mérité tout cela. Et pourtant, il est à l’infirmerie, la joue déchirée. A cause de moi… Mon visage se crispe. Puis se détends, doucement, en un faible sourire, alors que je repose à nouveau les yeux sur elle :
- Comment est-ce que je fais pour survivre ? Mais je l’ignore moi-même… J’ai eu de la… -j’hésite- chance… si on peut dire ça comme ça.
Dis plutôt que tu as rencontré les bonnes personnes au bon moment… Si Tobias n’avait pas été là, tu serais morte à l’heure qu’il est. Et ton fils avec toi. | |
| | | Bella Hope 223022 L’inoffensive
Nombre de messages : 2165 Age : 35 Date d'inscription : 28/02/2008
| Sujet: Re: Souvenirs d'antan [Bella] Lun 28 Avr - 13:40 | |
| Elle tremble…je ne sais pas si c’est de froid, ou de stress. Tout ce que j’en déduis c’est qu’elle est tendue comme un bâton, d’une pâleur terrifiante, ces yeux émeraudes se sont soudain ternis quand elle les à rouverts. Maintenant les voilà, qu’ils s’emplissent de larmes. Je déglutis…décidément, je ne faisais que de la faire pleurer et ce sans le vouloir. Avait-elle emmagasinée autant de douleur ? C’est dans les moments comme celui-ci que j’ai cette envie, cette rage, de me donner corps et âmes pour régler tout les problèmes…pfff. Comme si je pouvais changer quoi que se soit hein ? N’importe quoi Bella…tu n’es rien, une fille faible, souviens toi.
Elle me sourit, comme pour me remercier. Je le lui retourne, essayant d’illuminer un peu le moment…mais rien. La tristesse est trop présente, la douleur aussi. Je me colle contre elle, prenant sa main dans la mienne, attendant patiemment qu’elle réponde à ma question. Puis…vient le moment. C’est avec grande intention et avec silence, que je l’écoute.
- Je n’ai jamais connu mon père, il a abandonné ma mère bien avant ma naissance, lorsqu’il a appris qu’elle était enceinte. Ils étaient très jeunes. Ma mère s’est remariée, quelques temps plus tard. Et c’est cet homme qui a pris la place de mon père, et qui m’a élevée, pendant 14 ans. Puis il a commencé à boire, à se droguer. Nos économies disparaissaient peu à peu, sans que nous ne puissions rien y faire. Nous avons dû déménager à l’autre bout du pays, tandis que ma mère cherchait un travail pour essayer de joindre les deux bouts. Sans grand succès. Et un jour, lorsque je suis rentrée de l’école, j’ai trouvé la maison vide. Je les ai cherchés, partout, sans les trouver. Et j’ai entendu des cris, des hurlements. Il la battait, une fois de plus…
Sa voix se brise, mon cœur se broie. Le temps s’écroule, moi avec. Ma main se crispe sur celle de Sybille, sans pour autant lui faire mal. Je remarque que son regard est figé sur le mur. Le mien fixe son visage, où une larme roule sur sa joue. Ma respiration est lente mais courte. Je tente…je dis bien je tente, d’imaginer…les scènes de bagarres, de disputes qui sont devenue le quotidien de l’enfance de Sybille. J’imagine une petite fille rousse, assise dans un coin, les genoux ramenés vers elle, les mains sur les oreilles, pleurant et serrant les dents. Je me sens blanchir, mais ne dis toujours rien. D’autre larme vinrent inondés le visage de Sybille. Elle reprit avec un sanglot :
- Lorsqu’il est enfin sorti de la chambre, il s’est jeté sur moi, avant de m’entraîner dans la pièce. Et c’est là que, que… que je l’ai vue. Elle était là, étendue par terre, en sang, couverte de bleus et de plaies. Morte…
Choc…Elle éclate en sanglot, relevant son visage baigné de larme vers moi. Je dois soutenir son regard, je le dois, je ne dois pas flancher devant sa douleur. Non, respire Bella, Maitre de toi-même. Je me dois d’être forte pour Sybille, qu’elle voit que je peux la soutenir dans sa douleur, oui j’en suis capable. Elle essuie ces larmes, me souriant malgré la détresse qui peint ses yeux.
- Des douleurs, oui, oui j’en ai subies… Que ce soit ici ou dehors, c’est toujours la même chose Bella, toujours. La cruauté des hommes reste la même.
Silence. Encore une fois, mon imagination se manifeste. Je la vois subir les pires tortures qu’un homme puisse infligés à une femme : viol, violence…J’en frissonne d’horreur. Sybille, la fleur fragile, souillés par ce que je nomme des ordures de premières. Comment peut-on oser, comment peut-on aimer, vouloir, faire du mal, constamment, avec plaisir. Je sans mon sang bouillir dans mes veines, la rage me gagnant petit à petit. Cette rage rare chez moi, mais que je connais que trop bien. Cette rage qui me donne l’envie irrésistible de cogné dans quelque chose…comme si cela allait arrangée quelque chose.
- Peut-être que je mérite tout cela, peut-être pas. Elle n’avait pas mérité de mourir, elle est morte. Et c’est pour ça que je l’ai tué. Il l’avait mérité, lui… et pourtant ils m’ont quand même condamnée. La vie est injuste Bella, injuste.
Injuste. Douleur. Séquestration. Ennuie. Noir. Souffrance. Lugubre. Obscur. Folie. Viol. Battue. Abattue. Pleure. Dépression. Colère. Enfer.
Sadismus…
La vie…oui elle est injuste. Tout, est toujours injuste. Et oui, il avait largement mérité la mort...Mais la vie, n’est pas tout le temps noire. Elle sait nous offrir les moments de bonheur qu’il faut pour illuminé nos cœurs. La vie ne contrôle pas ses actes. Tout n’est que hasard où destin. Tel chose c’est passé, parce que cela devait se passé…et pourtant c’est si injuste. Incompréhensible, illogique. Cela ne devrait pas se produire sur les gens tels que Sybille…mais au fond que pouvions nous faire contre ça ? Mise à part hurler, crier, se faire mal et pleurer. Je baisse la tête, me mordant l’intérieure de la joue. Le gout métallique du sang envahit ma bouche et ma langue.
Oh non Sybille, tu ne mérite rien de tout cela, bon dieu non. Il y a un tas d’ordure sur cette terre qui ne mérite que ça, mourir. Dépérir. Souffrir…Mais non, c’est sur les mauvaises personnes que ça tombent…
« Tu ne mérite rien de tout cela Sybille…Tu es la dernière personne qui mérite toute cette douleur. »
Je serre un peu plus sa main dans la mienne. Elle repose son regarde émeraude sur moi, ce regard que je capte.
- Comment est-ce que je fais pour survivre ? Mais je l’ignore moi-même… J’ai eu de la… chance… si on peut dire ça comme ça.
De la chance…encore heureux qu’elle en a eu ! …Enfin quoiqu’elle n’a pas eu tout le temps de chance…même très peu en faite. Mais d’un côté avec tout ce qu’il lui est arrivé…oui elle pouvait s’estimer chanceuse. Déjà d’avoir survécue, mais surtout d’avoir la force de vivre. Car plus d’un se serait donné la mort depuis longtemps…
« Malgré…toute ces douleurs, tu as réussis à échapper à la mort…ou à la tentation de te donner la mort. Peut-être as-tu une bonne Etoile qui veille sur toi du mieux qu’elle peut. »
Oui peut-être, enfin pour moi, c’est même sur. Mais ce n’est pas seulement ça. Sybille est aussi quelqu’un de solide, forte, quoi qu’elle me dise. Je la verrais ainsi, l’image même de la femme battante et courageuse. Je ne sais pas ce que je serais devenue si j’avais vécue ne serait-ce qu’un petit bout de sa vie…probablement une loque…encore plus que je ne le suis maintenant. Ma vie est un conte de fée à côté de la sienne. En prenant conscience de ça, je me dis que je ne dois plus me plaindre, je n’en ai pas le droit. Mes malheurs – si on peut appeler ça comme ça- ne sont rien à côté des siens. Sybille porte un enfant, qui faudra par la suite qu’elle élève…
Je la regarde, de la fierté dans le regard, un petit sourire aux lèvres.
« Tu devrais être fière de toi Sybille. Regarde-toi, regarde ce que tu es devenue après toutes ces épreuves. Beaucoup serait tombé à ta place, mais toi, tu as su te relever, te battre et avancer envers et contre tout. Tu survie, et ce avec bravoure. Je…je t’admire si tu savais. »
Oui Sybille, tu es le profil type de la personne que j’aimerais devenir plus tard. Dans quelque petites années. Non pas que je ne suis pas fière de ce que je suis aujourd’hui, non loin de là, c’est juste que…je l’admire c’est tout. Cette force et ce courage.
« Tu feras une mère formidable…ton enfant va voir énormément de chance de t’avoir à ses côtés. »
Oui beaucoup de chance…chance qu’elle et moi n’avons plus. Je donnerais n’importe quoi pour ressentir à nouveaux ces bras autour de moi, sa voix me murmurer des mots doux…je donnerais n’importe quoi pour revivre un peu d’amour maternel. Son amour maternel.
Je me lève, venant me poster devant la seule et unique fenêtre de la cellule. Le soleil perçait le ciel et ces nuages. Le revoilà enfin celui-là. Je me revois enfant, jouant près de ce petit ruisseau, montant à cet arbre où de ce point ultime, je pouvais observer l’horizon lors d’un magnifique couché de soleil. La vie continuait, même entre ses murs…je me devais d’avancer… | |
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