Oublions... [ Pv ]

Cela faisait longtemps que je n'avais pas mis les pieds ici. Combien de temps ? Je ne sais pas... Un mois, deux mois, trois mois peut-être même... La dernière fois que je m'étais aventurée dans cette pièce, j'avais eu la plus grande frayeur de ma vie. Il faut dire que j'avais manqué de me faire brûler vive pas un gardien en proie à une espèce de crise mystique... Gardien qui, d'ailleurs, m'avait été d'une grande aide finalement...

En entrant dans la bibliothèque, je marquais une pause, esquissant un léger sourire, presque amusé, en voyant les marques noires qui subsistaient encore sur le sol, preuve du brasier que Tobias avait allumé il y avait plusieurs mois de ça. A cette pensée, je me mordis légèrement la lèvre. Où était-il à présent ? Lui qui avait promis de m'aider et de veiller sur moi. Moi et mon enfant... Doucement, ma main effleure la peau tendue de mon ventre de six mois à travers le fin tissu de ma chemise, dans un geste tendre, aimant. Dire qu'il était censé être le " père " de mon enfant... Je me crispe violement. Non. Jamais, jamais personne ne pourra remplacer Ludwig. C'était uniquement parce que c'était la seule et meilleure chose à faire pour garantir un avenir à ce bébé que j'avais accepté ceci. Pour cela uniquement...

La gorge brusquement nouée, je déglutis difficilement, ravalant un sanglot à la pensée de Ludwig, avant de m'avancer vers le fond de la bibliothèque, évitant de trop me faire remarquer. En fait, la salle est vide, mis à part le gardien posté à l'entrée, et qui m'a d'ailleurs regardée d'un drôle d'air quand je suis rentrée. Bas les pattes... Un soupir s'échappe de mes lèvres. A croire que la moitié du personnel est venue ici uniquement pour calmer sa libido... Mais merde ! Prisonniers, condamnés, meurtriers pour certains, d'accord ! Mais ce n'était pas une raison pour nous traiter comme des objets ! A cette pensée, je serre violement les poings avant de me tourner brusquement vers l'étagère qui se trouve à ma gauche, faisant tourbillonner mes boucles flamboyantes et de me saisir d'un livre. Au hasard, comme ça. Je ne sais même pas le titre, ni l'auteur, et encore moins de quoi cela parle. Moi qui était venue ici pour me calmer et pour oublier un peu mes tourments, c'était raté...

M'enfin... Fermant les yeux, j'inspire profondément, tentant de faire le vide en moi. Calme-toi Sybille, calme-toi.... Oublie, oublie tout ça, oublie tout... Peu à peu, mes mains cessent de trembler, et ma respiration se fait plus calme, plus sereine. Finalement, je finis par être à peu près détendue et je jette un coup d'oeil à la couverture de mon libre. Tiens, Rimbaud... Jamais lu auparavant, mais pourquoi pas ? Il fallait bien un début à tout. Petit à petit, je plonge dans ma lecture, oubliant lentement tout ce qui se trouver autour de moi, immobile dans mon fauteuil, légèrement penchée sur mon ouvrage, mon visage pâle barré par un rideau de cheveux roux, tandis que seuls bougent mes yeux émeraude, se déplaçant de lignes en lignes, et ma main, qui effectue un geste fréquent, régulier, presque mécanique pour tourner les pages du roman...

Invité

Je venais a peine d'arriver, et j'étais en train de découvrir les lieu, on m'avait dit qu'il y avait une bibliothèque à l'étage principal. Je m'y rendit après avoir posé mes affaires, j'avais toujours les mêmes habits que quand je suis arrivé, et la fatigue commencé a s'emparer de moi mais je devais resté éveillé au moins pour finir cette visite. Je parcourut le couloir, méditant sur se qui est a ma porté dans se lieu et la seul chose que je peux faire et attendre. Alors autant attendre en s'occupant un peu, en lisant par exemple.

J'arrivai devant un porte gardait par un homme, sûrement un gardien, je lui fit un regard neutre, il était comme un chien de garde, le regard agressif et les dents en dehors de sa mâchoire. Hum, un "vrai" gardien ? Il était plutôt costaud et je pense que je n'aurai eu aucune chance si je l'avais affronté a part si j'attaque en premier, mais il ne m'avait rien fait pour l'instant. Il me dit d'une voix grave mais qui semblait presque aimable:

"Identification, je vous prit."

Je le regarde attentivement, apparemment il se tenait prêt, il tenait son arme qui n'était qu'une matraque. Je lui fit un sourire pour une fois agréable et je mit ma main dans ma poche pour en sortir une carte, o`il se trouvait mon nom, prénom, ma travaille ici et d'autre chose peu intéressante comme ma taille et ma masse.

Il prit la carte et la regarda, il fit un signe de la tête pour dire que c'était bon et m'ouvrit la porte, il ajouta que cette endroit était libre au monde, que certains prisonniers venaient ici. Voyez-vous ça ? Alors je m'expose au danger en venant ici ? Pourquoi pas... Le gardien ferma la porte derrière moi quand je dépasse le seuil de l'entrée, apparemment il tenait à la sécurité. Sa faisait plaisir de voir qu'il y avait de vrai gardes dans se lieu et pas des gens froussard comme l'autre garde a la porte.

En rentrant, je zieuté un peu partout, lançant mon regard baladeur un peu partout. Il n'y avait pas beaucoup de monde, deux prisonniers au fond ensemble qui parlait de plan pour tenter de s'évader, et une femme toute seule dans un coin qui avait la peau du ventre tendu. Enceinte ? Voici ma première question, la seconde fut, qu'est-ce qu'elle faisait là ? Elle risqué sa vie en restant ici, a par si c'était elle-même une détenue...

Hum, cela me gêné car je n imagine pas qu'il y avait se genre de personne aussi belle et jeune en prison avec en plus un enfant qui selon mes calculs risqué de venir dans deux, voir trois mois. Sans savoir pourquoi, je me suis dirigé vers la jeune femme. Je ne dégagea pas mon regard d'elle et je prit un livre sur la création de Sadismus, je m'assit à côté d'elle, ouvrant mon livre.

Son mouvement répétitif me sembla bizarre, elle ne lisait pas vraiment le livre mais elle réfléchissait à quelque chose, pensant sûrement à quelqu'un a qui elle tenait, son regard m'attristait. Je détourna le regard lisant la première page du livre que j'avais prit. Devais-je commencer à engager la conversation ou bien laisser le temps me filer entre les doigts ? On verra...

Plongée dans ma lecture, je n'entendis pas - pas plus que je ne remarquais d'ailleurs - le jeune homme qui entra tout à coup dans la bibliothèque, détaillant lentement la pièce de son regard azur, avant de le poser sur moi. D'ailleurs, moi qui était d'habitude si sensible à ce genre de chose, à la limite de la paranoïa presque parfois, il était étonnant que je ne me sois pas tout de suite rendue compte que l'on m'observais. Imperturbble, je continuais ma lecture, tenant mon livre d'une main, l'autre délicatement posée sur mon ventre, ne s'en détachant que pour tourner les pages de l'ouvrage.

Ce n'est qu'au bout de quelques minutes, précisément quand l'homme en question passe devant moi, que je lève enfin les yeux, assez brusquement je dois dire. Qui est-il, que me veut-il ? Il ne s'est certainement pas mis à côté de moi juste par hasard, j'en suis pratiquement certaine. Mais pourquoi ? Un bref coup d'oeil vers lui - d'ailleurs, il détourne le regard pour commencer à lire son livre presque en même temps que moi - m'apprends que ce n'est pas un détenu. Un gardien ? Il n'en a pas vraiment l'allure... Quoi que, Ludwig n'était pas non plus un colosse. A cette pensée, mes yeux s'emplissent de larmes. Pourquoi, POURQUOI ? Pourquoi fallait-il que, inévitablement, mes pensées reviennent vers lui, toujours, inlassablement ? Calme-toi Sybille, calme-toi, ne pleure pas, pas maintenant... Les mains brusquements crispées sur l'ouvrage que je tiens toujours, les jointures de mes doigts livides, je déglutis, ravalant péniblement mes larmes. A nouveau, je glisse mon regard émeraude sur cet homme assis à côté de moi, et qui n'a toujours pas bougé. Qui est-il exactement ? Un gardien, un psychologue ? Un infirmier, un médecin...?

Et merde ! Mais quelle... ! Précipitament, je me relève de mon siège, le coeur battant. Je ne dois pas rester là, surtout pas, pas avec lui. Je ne le connais pas, qui sait de quoi il serait capable si il savait ? Tout à coup, une grimace de douleur s'affiche sur mon visage, et, alors que je me tourne vers le rayonnage, comme si je voulais ranger mon livre, je plaque ma main sur mon ventre. Je voulais effectivement le faire, mais là, l'urgence s'impose, je ne pouvais tout de même par faire cela devant lui ! Haletante, je ferme les yeux, inspirant profondément, attendant que la douleur passe. Allez Sybille, allez...

Puis, comme d'habitude, elle s'effaçe. Aussi brusquement qu'elle apparaît, me laissant hors d'haleine. Livide, les joues légèrement rouges, j'essuye la sueur qui perle à mon front du revers de la main avant de replacer mon livre parmis les autres ouvrages du rayonnage. Puis, sans perdre de temps, je tourne les talons, m'éloignant assez rapidement. Ne pas rester là, surtout pas...

Invité

En lisant le livre, je me rendit bien compte que la fille posé un regard sur moi. Quel le face, pour un peu me connaître, comme ça mon visage ne lui sera plus inconnu. Soudain, finissant mon chapitre, je vis les doigts de la fille se crisper, serai-ce du au stresse de la prison ? Non, c'était autre chose mais je ne m'intéresse pas à ça. C'est quand elle se leva, je remarqué quelque chose d'intéressant, elle se prit le ventre, elle était donc bel et bien enceinte, mis apparemment elle avait des contractions.

Je me suis levé d'un coup, mais la douleur parti d'un coup, elle était un peu rouge à cause de l'effort. Je la vis s'éloigner mais je me suis rapproché d'elle, et je mit une main sur ses hanches pour l'aider à porter son fardeau. Je lui fit un sourire doux et rassurant et lui dit sur un ton calme:

"Je vais vous aidez, je suis médecin. Je me présente, je suis Tristan Leugen. Et vous ?"

J'observe son ventre, apparemment, elle avait encore quelque douleur mais il fallait faire quelque chose. L'emmener à l'infirmerie ? Je n'aurai peut-être pas le temps, mais il fallait tenter, je n'avais rien sur moi. Autant dire que j'étais nu comme un vers pour l'instant.

Je la soulève et je frappe à la porte, le gardien à l'entrée nous ouvre, je lui fait signe de nous laisser passer. Il s'écarte doucement regardant la jeune femme d'un air dégoûté, je lui lance un regard noir et il comprit qu'il devait se remettre à son poste. J'esquisse un sourire à la femme et passe un de ses bras autour de mon cou, pour lui fournir un appui et la soulever plus facilement. J'avance doucement en laissant à la jeune femme le choix de l'endroit où elle voulait aller.

Après tout, je ne suis pas un rustre, je voulais la laisser se reposer mais au milieu de la bibliothèque ou d'un couloir n'était pas le mieux. Il fallait une chambre pour elle est vite, mais il la laissa respirer deux secondes pour qu'elle se présente aussi, je voulais aussi connaître la personne que je tenté d'aider.

Alors que je m'apprêtais à franchir les portes de la bibliothèque, je sens une main se poser sur mes hanches. Instinctivement, je me raidis, crispée, tandis que je m'arrête net, me mordant la lèvre. Encore lui... Mais qu'est-ce qu'il me veut ? Et cette main sur mes hanches... Lâche-moi !

D'un geste, je me dégage, assez violement d'ailleurs je dois dire, avant de le foudroyer du regard. Et de pâlir d'un coup à ses paroles. Un médecin... Merde merde merde ! Pile au moment où je m'apprête à reculer, quitte à fuir en courant - ce qui, entre nous, serait complètement stupide et désespéré - il m'attrape et me prends dans ses bras. Bien qu'il le fasse plutôt délicatement, je me mets à hurler et à me débattre.

- Lâchez-moi !

Je n'ai pas besoin d'aide, je ne veux pas, il ne peut pas.. Ne me touche pas ! Il n'a pas le droit de me prendre cet enfant, il n'a pas le droit ! A moitié hystérique, je me débats de plus belle, les joues ruissellantes de larmes, avant de m'arrêter brusquement, et de plaquer ma main sur mon ventre. Et ça recommençait... Et beaucoup plus fort, beaucoup plus douloureusement qu'auparavant. Là, je paniquais complètement. C'était la première fois que cela m'arrivait aussi vite après une première crise, et surtout aussi violement. Le visage blème, livide même, j'essaye de reprendre mon souffle, tandis que nous passons devant le gardien. Je ne lui jette même pas un regard. Il doit certainement penser que je suis une psychopathe ou une schyzophrène en proie à un délire. Imbécile... Je suis sûre qu'il n'a rien remarqué.

Complètement terrassée par la douleur, je ne proteste même pas, et n'esquisse pas un geste lorsqu'il passe mon bras autour de son cou, tandis qu'il poursuit son chemin dans les couloirs. Où va-t-il, où m'emmène-t-il ? J'ai peur. Ne me le prenez pas, par pitié... Les larmes ruissellent sur mes joues à présent. Je ne sais pas quoi faire, ni quoi dire. J'ai mal, tellement mal ! Et tellement peur aussi...