Un nouvel ami

-C'est vraiment dommage...

Je hausse les épaules...Ça n'avait pas vraiment d'importance, je ne sortirais jamais d'ici. Personne ne sortira jamais d'ici. Elle n'a pas vraiment besoin de me plaindre. je ne dois pas être le seul que c'est comme ça ici. Bon, les gens qui ont tuer leur famille ne sont peut-être pas des milliers...Mais les gens qui n'ont personnes dehors, ils doient y en avoir beaucoup. C'est triste, mais au fond, est-ce vraiment plus affreux que quelqu'un qui ne reverra jamais la personne qui l'attend? Finalement, je devais presque être chanceux faut croire.

-Si on sort d'ici un jour, je t'emmène manger une crème glacée! Je vais rendre toutes les filles jalouses!

Je souris à mon tour.

Toi, quelqu'un t'attends?

Toi, quelqu'un t'attends?

Je fixa un instant le sol devant moi. Est-ce que j'avais quelqu'un qui m'attendait à l'extérieur.

-Mon frère. Je n'ai que lui. Disons que ma mère n'est pas la première personne que j'irais voir en sortant d'ici. Toutes les autres personnes dans ma vie sont ici avec moi.

Je tourna ma tête vers Gleb.

-Car, vois-tu, c'est à cause de moi si plein de gens sont ici. Enfin, plein. Carl et Yuuri. Les deux seules personnes que je connaisse qui ont survéçu à l'enfer d'où j'arrive, à New-York.

Je ris un peu. Carl aurait vraiment du me tuer lorsqu'il m'a vu arriver dans la même cellule que lui la première fois.

-Disons que j'ai été vilaine.

J'écoute attentivement. Je ne comprends pas trop ce qu'elle veut dire par "Toutes les autres personnes dans ma vie sont ici avec moi". Ça me paraît un peu confu, jusqu'à ce qu'elle me l'explique.

-Car, vois-tu, c'est à cause de moi si plein de gens sont ici. Enfin, plein. Carl et Yuuri. Les deux seules personnes que je connaisse qui ont survéçu à l'enfer d'où j'arrive, à New-York...Disons que j'ai été vilaine.

Je l'écoute, je l'écoute, mais je cherche à comprendre davantage de ce qu'elle me dit. Je veux en savoir plus.

Que s'est-il passé exactement?

Je vois qu'elle a été dans une situation bien compliqué il me semble. Plus que moi en tout cas, moi, j'ai tué et ça en reste là...Ce sont seulement les raisons qui sont dures à expliquer parce qu'il n'y a peut-être pas d'explication valable.

Que s'est-il passé exactement?

Je lui jete un petit regard de biais. Ça parait qu'il ne me connait pas. Il va vite s'apercevoir que lorsque l'on me donne trop de place, je parle, je parle et je ne m'arrête plus.

-Hé bien, pour faire relativement court... Je travaillais pour un gros bonnet à New York, Benny Sacramento, je ne sais pas si tu as entendu parler de lui. Il dirigeait une partie de la ville et j'étais un de ses hommes de main. Je tuais qui il voulait voir disparaître, je menaçais deux ou trois mecs de temps à autre. Une vie relax quoi. Il possédait un bar plutôt chouette. L'alcool était bien. Bref, je travaillais avec Carl, qui était son associé, et Yuuri, un autre homme de main. Disons que les relations entre Carl et moi étaient plutôt... dangereuses. Mais on se respectaient. Et Yuuri et moi, ben c'était torrides, si tu vois ce que je veux dire. Et... Bon, un jour je me suis lassée pour diverses raisons et j'ai décidé d'aller travailler pour l'ennemi de Benny. Ça m'est retombé sur le nez rapidement. Ils ont tué Benny, mis Carl et Yuuri en prison, et moi aussi. Ils m'avaient promis la liberté, ils m'ont donné un allée simple pour la prison à vie.

Je décida de ne pas trop parler des raisons qui m'avait poussé à les trahir. Je ne le connaissais pas assez pour lui révéler que j'avais été enceinte. Il n'y avait que Yuuri qui était au courant, et cela m'était suffisant.

-Bref, Carl a été envoyé ici lui aussi. Et son caractère impulsif et imprévisible n'a rien de bon! Yuuri, quant à lui, est sorti de prison et est venu travailler ici pour se venger je crois.

Je pencha la tête vers Gleb en faisant un petit sourire.

-C'est pas très clair, mais c'est l'histoire de ma vie!

Je l'écoute le plus que je peux, j'ai un peu de mal à suivre. Benny "je sais pas quoi", non, je n'avais jamais entendu parler de lui mais bon, c'est pas comme si j'étais quelqu'un de super ouvert sur le monde. En plus, je ne suis pas de New York de toute manière. "Une vie relax quoi", elle appelle ça une vie relax? Son histoire est un peu loin du monde que j'ai connu je dois dire. D'ailleurs, tout ce qu'elle raconte est un peu loin de mon monde. Je n'ai jamais vécu grand chose avant de tuer. La pire et la meilleure chose que j'ai jamais fait. Mais, je ne m'attarde pas trop à mes pensés puisque je lui donne toute mon attention. Son histoire est disont..."impressionnante"...C'est le seul mot qui me vient à l'esprit.

-Bref, Carl a été envoyé ici lui aussi. Et son caractère impulsif et imprévisible n'a rien de bon! Yuuri, quant à lui, est sorti de prison et est venu travailler ici pour se venger je crois.

Et tu n'as pas peur? Dis-je d'un ton inquiet...

Elle se retrouve dans la même prison que ceux qu'elle a trahit! Des meurtriers eux aussi...Ça n'a rien de rassurant.

Et tu n'as pas peur?

Je note son air inquiet et fronçe un peu les sourcils. Pourquoi est-ce que j'aurais peur d'eux?

-Non, pas vraiment. Je me suis expliquée avec Carl... Il m'a tabassé un peu, mais je crois qu'il s'en remet. Il doit avoir compris que ma mort ne l'aiderait pas à sortir d'ici. Et avec Yuuri ben... C'est un gardien...

Je n'allais pas lui dire qu'un gardien avait fait l'amour avec moi... Il trouverait ça étrange. Il nous dénoncerait peut-être!

-Tu vois, je n'ai pas peur de la mort. Surtout si elle me vient de quelqu'un que je connais. À force de la côtoyé la mort, j'en suis venue à ne plus la voir comme une menace.

-Tu vois, je n'ai pas peur de la mort. Surtout si elle me vient de quelqu'un que je connais. À force de la côtoyé la mort, j'en suis venue à ne plus la voir comme une menace.

Je passe ma main dans mes cheveux tout en me grattant le crâne sur le même coup. Je soupire. Ma tête est appuyé au mur et mon regard,un peu vide, perdu, reste fixé devant moi. Je suis pensif.

À croire que je n'ai pas assez côtoyé la mort de mon côté...Pensé à moi-même, dite à voix haute, sans valeur aucune. Moi, j'aurais peur, pensais-je mais cette fois si cette pensé ne franchit pas mes lèvres.

Je garde le silence un moment, toujours dans une réflexion silencieuse. À quoi je pense exactement? Je ne sais pas trop...Je me répète toute l'histoire qu'elle m'a raconté...Ce qui m'échappe...Ce que je n'ai pas suivit, ce que je ne comprends pas et le peu que j'ai compris.

Tu as raison...Dis-je finalement...Je ne te comprenderais jamais.

J'eu un sourire en coin. Je sortis mon esprit de ces pensés floues, trop floues. Je secoue la tête pour les chassés.

Je me mis à rire à sa dernière réplique.

-Non, tu ne me comprendras jamais! Un homme ne peut pas comprendre une femme! Et même moi je ne me comprends pas!

Je lui donna une petite tape sur la cuisse avant de m'étirer.

-Dans un sens, c'est bien de ne pas comprendre les autres. Ça nous pousse à en apprendre plus sur eux pour tenter de les comprendre un jour.

Je me mis à rire toute seule. Ça n'avait aucun sens ce que je disais. Cet endroit morbide était en train de jouer sur mon caractère. Je devins subitement sérieuse.

-J'ai envie de partir d'ici... De revoir l'horizon, de revoir le ciel du sud de la France.

-J'ai envie de partir d'ici... De revoir l'horizon, de revoir le ciel du sud de la France.

Je soupire.

Je doute que tu revois tout ça un jour...

Je soupire une seconde fois. En ce qui me concerne, si j'aurais à sortir un jour d'ici, j'ignore totalement où j'irais, ce que je ferais, comment...Je ne retournerais jamais dans ma Russie natale...Je ne vois pas ce que j'irais y faire. Il n'y a rien qui m'attends là-bas...Il n'y a rien qui m'attend nulle part. Décidément, cette idée devient de plus en plus déprimente.

Si je devais un jour partir d'ici...Je ne sais pas où j'irais...Mais bon...Peu importe l'endroit ça ne peut pas être pire qu'ici...

Je marque une pause.
Tu es née en France toi?

Il avait bien raison, évidemment. Jamais je ne sortirais d'ici. Je me faisais inutilement du mal en espérant sortir d'ici un jour, partir loin avec Yuuri, peut-être même se marier et avoir des enfants, qui sait? Je devrais rester concentrer sur l'action en prison, éviter de me faire tuer ou pire par un de ses ratés de la vie qui marchent dans ses couloirs.

Tu es née en France toi?

-Ouais, je suis née en France, en campagne. Ça me manque parfois cette tranquilité extrême ou bien courir derrière les vaches. C'est de bons souvenirs. La ville finit par être trop... encombrer. J'ai eu la chance de voyager quand même beaucoup avec l'armée, et avec le temps, j'ai réalisé que mon pays natal me manquait énormément. Dire que c'est moi qui ait décidé de partir...

Je termina ma phrase en murmurant, me maudissant presque. Rien de tout ceci ne serait arrivé si je n'avais pas quitté la France. Mais on ne pouvait pas revenir en arrière.

-Dans la meilleure des situations, si on sort d'ici, tu viendras avec moi. Tu verras, c'est chouette la France. Toi, tu es d'où?

Je reste silencieux tandis qu'elle parle. Elle a voyagé, elle ne sait pas la chance qu'elle a bien qu'elle semble regretté d'avoir quitté sa campagne natale. Mais bon, quand on se sent bien chez soi...Pourquoi en partir...Oui, pourquoi vouloir partir si elle s'y sentait si bien? J'ai du mal à comprendre...Bon, ça ne change pas grand chose. Je ne comprends jamais rien à rien et encore moins avec elle. Je suis dans l'âge adulte et pourant je n'ai jamais vraiment vécu quoi que ce soit qui puisse me faire comprendre quoi que ce soit sur l'être humain.

-Dans la meilleure des situations, si on sort d'ici, tu viendras avec moi. Tu verras, c'est chouette la France. Toi, tu es d'où?

Je suis Russe...Mais par contre je n'ai pas vraiment l'envie de remettre les pieds là-bas...Il y a tant d'autres endroits à voir.

Je souris avec un regard un peu triste.

Dommage que je n'aurai pas le temps de voir grand chose...

Je repense a ma question de tout à l'heure. Je ne l'ai pas encore posé, je n'avais pas voulu l'interompre.

Pourquoi avoir un travail qui demande beaucoup de déplacement si on se sentait déjà bien en son pays?

Je baissa les yeux une seconde, rassemblant mes pensées.

-Je ne me suis pas toujours senti bien en France. Des événements se sont produits et durant de longues années, je n'ai souhaité que partir. Et j'étais extrêmement heureuse de le faire. Mais... Avec le temps, avec les épreuves, j'ai réalisé que c'était le seul endroit sur Terre où je ne me sentais pas complètement perdue.

Et dans les bras de Yuuri aussi... Je le réalisais maintenant. Mais ce n'était pas comparable.

Je vins pour rajouter quelque chose lorsque la cloche retentit. C'était l'heure d'aller dormir? Déjà? Je grogna en me relevant.

-Ce fût un plaisir de te rencontrer Gleb, dis-je en lui tentant la main. Je ne voudrais pas arriver en retard à ma cellule. Je crois qu'ils me surveilles! Je ne suis pas le genre à arriver à l'heure, du vois.

Je fis un petit clin d'oeil et repartit en direction de ma cellule.