I don't have any more the force to carry my sins [PV] !osé!

Mes armures se fissurent
Et je tombe à genoux …

Pour la première fois. Enfin non, la deuxième plutôt. Je me retrouve face à un danger imminent. Ca me fait peur parce que je sais comment ça finira. C’est à partir d’ici, que je signe mon arrêt de mort… Je devrais le repousser quand il glisse ses mains sur ma personne. Quand il ose m’embrasser au dépourvu. Les marques que j’ai ne lui font rien. Pourquoi ? Ce n’est pas logique ! Impure. Le Diable aussi l’est. Ca ne m’empêche pas de couler dans mes veines. Face au faux-représentant de l’Eglise, j’ai plutôt l’impression de me retrouver devant un incube. Ce genre de démons auxquels, je ne peux faire face. Lui aussi était comme ça … Je fixe les yeux de Vladimir, stupéfaite de me voir à genoux. Non je ne veux pas, pas encore une fois ! J’étouffe mes peines, ma mort est proche …

Une deuxième fois, je me jette dans la gueule du loup. A contre cœur. Pour la dernière fois. Il effacera mes impuretés, il noiera mon corps dans un bain de sang. Je ne ferais rien. Je ne suis pas plus adroite qu’un chaton. Je baisse la tête. Je sais ce qu’il attend de moi. Je sais ce que le monde veut. Me voir tomber, m’effacer. Me faire oublier que je vis. Je me dois d’être morte aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Pour lui accorder la bénédiction de mon corps, je rapproche mon visage du sien, en ne faisant que poser mes lèvres sur les siennes … Contre cœur.

Je saisis son dessus en le priant en silence de me suivre. Le dernier, un impure. Nous traversons le hall pour regagner l’aile de employer. C’est assez brouillé dans mon esprit. Comme quoi, c’est bientôt la fin d’un cauchemar. Les escaliers me paraissent interminable. Je ne dis toujours rien. Silence est maître pour moi. J’ai perdu ma langue. Vous sentez en vous ce désire de tout plaquer ? Il viendra un jour où l’autre. Mes pas s’arrêtent devant la porte numéro 4. Je regarde toujours le sol, presque honteuse de finir dans le lit d’un homme que je ne connais que sous la forme d’un espèce de démon. Il n’est pas le diable en personne. Mais ça me suffit à me dire que dans cette prison, il était le plus apte à effacer mes péchés …

Une fois la porte ouverte, je m’y engouffre en tirant sur la main de Vladimir. Je ne me reconnais plus. La mort me gagne déjà petit à petit. Tant pis. Je ferme la porte derrière nous. Le claquement résonne encore dans mes oreilles, pareil que les cries des âmes errantes. Elles me font mal mais je suis déjà au fond du gouffre. Je ne peux que creuser d’avantage ma tombe. Il avait déjà posé ses mains sur ma personne, pénétrer le barrage de mes lèvres. Je n’ai plus rien à perdre … Juste à gagner le pardon.

Je me détache de lui sans le regarder. J’essaye de rester inexpressif, mais la mélancolie me gagne à nouveau. Après un bref instant, je retire les affaires posées sur son lit et m’y assois. Regardant amèrement les traces à travers le tissu qui recouvre mon poignet. Mes yeux reviennent jouer avec ceux de Vladimir. Lui par contre, est prêt. Je lui fais signe d’approcher, tout en passant mes bras autour de son cou. Mon cœur ne veut pourtant pas de ça, mais c’est plus fort que moi. L’attirant contre moi, je m’allonge sur le matelas. Pesant de tout son poids sur ma personne, mes lèvres viennent se joindre aux siennes. Je ne sais pas si je dois me dégoûter de faire ce que je fais … Trop tard, je suis déjà condamnée. Je lui susurre doucement au creux de l’oreille : « je ne veux plus porter mes péchés … ».

_

Il ne comprend pas,
Que je suis déjà …
Morte.

Il aura beau me mettre à nue. Ce corps n’est plus rien pour moi, il doit juste être à mon goût « nettoyer ». Ce n’est plus le mien, il est au Diable. Je n’en ferai plus rien. Encore quelques jours, juste pour que je puisse mettre mon cœur à marrée basse. Le noyer dans un bain de sang. Un tsunami, quelque chose de mortelle. Pour moi et juste pour moi. Tu tombais comme ça dans les bras des hommes maman ? Tu avais besoin de te sentir nouvelle pour revivre ? Moi non, j’ai juste besoin d’être limpide, avant de recommencer un plongeon profond dans le néant. Le néant. Pas une illusion. Ses mains caressent la peau qui jadis m’appartenait. Je reste bêtement étendue, la tête fixant le plafond. Il ne fait pas attention à ma douleur. Et c’est mieux ainsi. Il a envie d’océan, alors que moi, je ne demande qu’à être oubliée. Sa main glisse toujours plus bas. Je ne peux retenir un gémissement. Sur le coup, je me force à mordre ma lèvre. Une angoisse. Pas de plaisir pour moi …

Je n’attends pas, l’attire à moi et lui enlève ses effets. Je suis pressée, mais pressée d’y mettre un terme. Il se tient au dessus de moi, je plonge mes yeux dans les siens. Je ravale ma salive. Je ne me forcerai à rien aujourd’hui. Il sait ce qu’il a à faire. Vous ne me domptez pas Vladimir, je ne suis pas non plus dominer. Puisque je suis déjà en route pour le pays des morts. Donc moi, j’attends en laissant couler le trouble de mon esprit. Maman, tu ressentais quoi quand un homme te faisait l’amour sans t’aimer? Tu te souviens d’un certain vœu de chasteté ? Pas moi. On m’a volé ma pureté sans me demander mon avis. On m’a brisé sans me laisser le temps de me relever. On a profité de moi alors que je n’étais qu’une enfant …

Quand il est à la hauteur de mon visage, je viens lui murmurer : « Ne touchez pas à mes cicatrices … ». Ne touchez pas à mon mal, la preuve que je suis vivante. Un temps, une seconde. Ne reposez plus vos mains sur mon ventre. Quand je le sens venir, je détourne mon visage. En me mordant d’avantage la lèvre inférieure. Jusqu’à faire couler une larme. Sous ses coups, je ne me sens pas vivante. C’est déjà de trop, ce n’est plus mon corps. Je suis une âme enfermé dans un corps étranger. J’arriverai à le briser et à m’envoler loin. Mes ongles viennent se planter dans la peau de son dos. Il me fait mal, mais je ne lâche aucun son qui pourrait trahir à ma situation. J’ai le réflexe de repliés mes jambes en serrant un peu sur son bassin, ralentir.

Assouvissez donc votre envie.
La mienne n’a jamais exister,
Perdue dans un néant inexistant.

Ma tête ne réclame que la fin. Depuis combien de temps je suis là ? Depuis combien de temps est-il sur moi ? Aucune idée, quelques minutes, des heures peut-être. Je ne réagis pas, enfin, essaye. Que ce soit sous ses coups, sous ses baisers ou encore sous ses caresses, je reste de glace, impassible. Qu’il le remarque ou pas, qu’importe. Je me cambre sous l’un de ses coups de reins un peu plus violent. Calme. Ma tête tiré vers l’arrière, fixe le mur. Loin, loin là-bas … Loin de tout. Proche du meilleur.

_

Quand la bête sent sa fin,
Il fuit loin …

Les murs de son plaisir solitaire tombent enfin sur les ruines de ce corps. Délivrance pour mon mentale, bonheur pour mon tout. Je tremble un instant quand il retire son poids, j’ai tout de suite le réflexe de replier mes jambes, peut-être pour me protéger. D’avantage. Je me rappelle pourquoi je hais les hommes. Ils ne sont qu’eux, animaux à mes yeux. Mes bourreaux pour la plus part. Etre un souffre-douleur pour leur jeux, ou encore spectateur à leur fantasme dénudé de douceur. Je sens son regard peser sur moi, et j’aime pas ça. Loin de là, pourquoi encore des glissements ? Je ne porte plus mes péchés, tout est effacé de mon intérieur. Il reste néanmoins encore ses traces invisibles sur ma peau, suis-je la seule à les voir … Qui ? Elle, celle qui m’a délivrer d’un poids de mort. Une femme. Les mimiques de Vladimir me laisse un peu indifférente, je n’ai qu’une hâte. Tel le chat qu’on câline de trop, il voudra se barrer au loin pour être tranquille. Dormir sur le toit de la maison, blessé mais vivant. Ne mérite pas un tel châtiment … Je ne peux m’empêcher de sourire à cette notation plutôt personnelle. Je me redresse en me rhabillant. Assise sur le bord du lit, je peux voir mon reflet dans le miroir sur le mur d’en face. Plutôt amaigris par rapport à la dernière fois que je me suis vue à travers du verre. Ma peau se couvre enfin de ses biens, cachant mes plaies à la vue du monde. Je reviens vers Vlad tout en m’asseyant contre son flan gauche, toujours sur le rebord du lit. Je viens lui murmurer aux creux de l’oreille :

-C’est moi qui l’ai voulu …

Mes lèvres se posent sur les siennes. Doucement mais rapidement. Histoire de le remercier. Puis, je me lève et me dirige vers la porte. C’était la première et la dernière fois qu’on se voyait très cher succube. Pas besoin de le mettre en garde. Pas besoin non plus de lui faire un topo rapide des gens ici. Il le découvrira par lui-même. En espérant sincèrement que jamais il n’aura à enterrer le corps de ma moitié. Qu’elle ne lâche pas … Ma main sur la poignée, je me retourne vers lui.

-On ne se reverra plus. Que le Diable soit avec vous.

Je le quitte sur une pointe d’humour. Le Diable m’attend, il est contre le mur dans ce corps d’enfant. Je lui souris tout en m’approchant de lui. Mes yeux sombres se plongent dans les siennes, il brise le silence en saisissant ma main dans la sienne. Tout en me traînant loin d’ici. Loin de tout. « Elle arrivera bientôt … ». Je sais, je dois encore dire au revoir à certaine personne. Surtout à Elle. La faucheuse, je la vois déjà d’ici. Son étreinte se sert sur ma main. Regard interrogateur, je baisse les yeux vers le gamin blond. « Pourquoi ? ». Mon murmure entre les murs, insoupçonné. « Parce que, tu le devais. ». Je devais l’abandonner alors ? C’est ce qu’il semble vouloir dire. Je ne pouvais pas faire autrement de toute façon, sans ça, il ne serait peut-être jamais venu. Tout se lie et s’allie parfaitement. Mes actes ont été effacés de ma personne, mais pas de mon âme. J’ai réclamé délivrance, je me dois d’aller jusqu’au bout, faire le pas de trop, pour obtenir à jamais, ce que j’ai toujours souhaiter en silence …

Adieu et à jamais!