Sadismus Jail
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Sadismus Jail

Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus.
 
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 Oh, je vois ça d'ici.

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Charity Raven
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MessageSujet: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeLun 25 Aoû - 14:00

Une fois tout rhabillé dans les trucs les plus moches que j’avais sous la main, Silence se colle à moi comme… Un Silence… C’est à dire qu’il fout sa tête dans la laine, et qu’il en bouge plus. Je sens les doigts du jeune contre mon coté, et là, je me mets à sourire niaisement… Vous moquez pas, on l’a tous eu ce petit sourire con sur les lèvres. Moi particulièrement ces temps ci et… Ça va pas pour me déplaire. Enfin pas trop. Enfin pas du tout même, sinon je sourirais pas comme ça. Je me mords la lèvre inférieur pour avoir l’air moins con, et prendre l’air blasé qui me sied si bien d’habitude, mais c’est pas un franc succès, donc maintenant j’ai l’air d’un con content qu’essaye de se retenir de pisser. Alors que j’en ai même pas envie, de pisser. La vie c’est trop injuste, alors j’essaye juste de cacher tout ça en écoutant Silence parler pour me dire que son boulot il est finit. Tant mieux, il est pour moi maintenant. Lui et ses bruits bizarres même, je veux bien faire de la collocations avec ceux là, parce que dans le fond je les apprécie plutôt bien, même aux dose létales que m’injecte Silence.
Visiblement, le petit semble apprécier mon écharpe au delà de toute mesure, puisque qu’il s’enroule dedans. Barf, elle est assez longue pour ça, j’peux partager. Évidemment, je vais pas lui passer en entier, ou lui en offrir une autre, parce que je suis très égoïste et je préfère quand il se colle à la mienne. Et à moi par extension. Elle est pas belle la vie hein ? ... Bon, peut être pas tant que ça parce que j'suis toujours en manque, et c'est loin d'être la meilleur sensation que peut vous offrir la vie, mais d'un autre coté y a un Silence qui a fait son nid dans mon écharpe, et ça, c'est pas mal. Et là, il me lance un regard tout plein d'eau - j'me demande comment un mec aussi musclé peut prendre l'air tout mignon en même temps, ça me dépasse – et j'le prend dans mes bras. J'ai jamais fait un câlin aussi intense en émotions, parce que Silence il a l'air tout bouleversé. Je le sens dans sa respiration, tout ça. Je crois que le coup du poste de garde, il s'en est pas remit. Je lui prend la main, et lui caresse la paume avec mon pouce à travers la manche (Mes mains sont dans mes manches, je vous le rappelle. ). Être fétichiste des mains et des câlins, c'est pas facile à vivre au jour le jour, je vous l'assure. Enfin bref, comme on est de la même taille, lui il peut foutre sa tête sur mon épaule, et moi la mienne sur la sienne. Avec l'écharpe au milieu de tout ça, bien sûr. Un authentique câlin vous dis je.

- J'suis content que tu sois là tu sais...

Oui, c'est atrocement gnan gnan, oui c'est bateau, mais au moins c'est vrai. Je l'embrasse pas et tout ça, parce que je sais qu'il est pas fana de ce genre de trucs. Et peut être que c'est un manque de courage incroyable, mais je tiens pas tellement à savoir d'où ça vient. J'aurais peur de... Manquer de délicatesse on va dire. Je sais pas, je lui en parlerai pas spontanément en tout cas. Je sais pas comment on va gérer une totale abstinence sur le long terme ( Ou là, long terme, ça fait peur comme concept. ), mais j'attendrai que ça vienne de lui. Enfin j'vais essayer.
J'ai compris un truc, c'est que quand je commence à inexplicablement angoisser ( Respiration accélérée, tout ça tout ça. ), un cadavre s'approche. Je sais pas pourquoi, mais je savais exactement où regarder, quelle tête elle aurait, et qu'elle voudrait me faire du mal. Coup d'œil vers le bout du couloir, et la voilà, la même, exactement la même que tout à l'heure, et au même endroit. La même démarche désarticulée, la même peau pendouillante et en état de décomposition assez avancée. J'ai fermé les yeux très forts et j'ai crispé mes mains. Même comme ça, je l'entendais, je savais où elle était, ce qu'elle voulait, ce qu'elle tenait dans ses bras. Elle ne disparaissait pas.
Fuyons.

- Viens...

J'ai gardé la main de Silence dans la mienne, et j'me suis mit à marcher de l'autre sens que le cadavre arrivait. Comme le petit était toujours fourré dans mon écharpe, j'ai surveillé qu'il me suive bien, pour pas qu'on meurt bêtement étranglé. Il devait pas comprendre, mais on pouvait pas rester là, elle nous suivait. Elle continuai d'ailleurs, et plus j'la sentait près de moi, plus je paniquai. J'me suis mit à courir, et tout les bruits que j'entendais me terrifiaient, les pas spongieux du cadavre sur le sol, mes bottes qui faisaient vachement de boucan en touchant le carrelage, mon cœur qui battait à tout pompe, ma respiration hachée... Tout ça me le faisait comprendre, que j'étais poursuivit et dans la merde. J'ai courut encore plus vite, parce que j'arrivais pas à la distancer. En fait, j'étais au maximum et je me tapais un super sprint. « Courir comme si on avait tout les démons de l'enfer au trousse », je sais plus ou j'ai lu ça, mais c'était littéralement le cas. Silence me suivait, mais il avait pas tellement le choix, l'écharpe était suffisamment longue pour lui donner un peu de mou, mais c'était pas l'éclate non plus. J'en étais désolé, mais j'avais pas le choix, on allait mourir sinon.
Je savais pas trop où je courrais comme ça, mais je me suis tapé un tas de couloir à fond la caisse, et j'étais même pas tout fatigué, parce que la peur ça donne tout plein d'endurance. Où je devais aller comme ça ? Je pouvais pas courir éternellement, j'allais finir par m'évanouir (Courez en tremblant de peur mes petits, vous allez voir. ).
Je suis allé dans le seul endroit où je me sentais en sécurité.
J'ai défoncé la porte de l'église d'un coup d'épaule ( Pas le temps de pousser la clenche. ), et je me suis précipité dedans. J'ai fermé la porte derrière moi, et j'ai repris un peu mon souffle après, quand même. Ca vous est jamais arrivé de courir tellement longtemps par rapport à d'habitude que vous aviez hyper mal à la gorge, une douleur assez aigu, et que vous vous mettez plus ou moins à baver ? Bah là c'était un peu ça, et je ravalai toute la salive qui venait. Les poumons en feu, je reprenais mon souffle, incapable de parler. Je fixais le sol, sans doute pour pas voir Silence, que je devais bien faire flipper avec mes courses-poursuite paniquées.
Et j'me suis sentit très con.
Figurez vous que les cadavres qui marchent, ça n'existe pas.
Tout tremblant, j'ai pris le petit dans mes bras. Je veux pas le faire flipper, je veux pas, mais c'est plus fort que moi. Le manque est plus fort que moi, l'alcool aussi, pourquoi je lutte alors hein ? Maintenant que j'ai vu le besoin que ça faisait, je pouvais plus vivre avec. Mais c'est trop difficile. J'ai réfugié ma tête dans le cou de Silence, et j'lui ai respiré très fort à l'oreille avant de lui parler, un p'tit peu.

- Je suis désolé... J'ai des... Hallucinations... C'est le manque, c'est rien...

Et tout tremblant et tout paniqué, j'ai serré Silence dans mes bras très fort, parce que je suis sûr que je lui faisait un peu peur, et j'en étais désolé. Sincèrement.
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeDim 31 Aoû - 15:02

On se câline donc en plein milieu du couloir, même que j’entends un mec qui nous arrive dessus sur la gauche et que j’ai pas du tout envie de bouger de là. Mais Charity en décide autrement, et il me prend la main avant que le type arrive, en me demandant de venir – chose que je fais, bien sûr. Ouais ça m’a un peu surpris d’abord qu’il arrive à entendre les pas de ce type, qui sont encore relativement loin. Je dis pas que Charity est un débile sourd et aveugle, loin de là, mais vous voyez j’ai l’habitude d’être le seul à choper des détails infimes, le genre de trucs dont tout le monde se cogne sévère donc là j’avoue que … ça me déstabilise un peu. Alors par contre le truc que j’comprends pas, c’est que Charity commence à fuir, en direction du mec. Manifeste contradiction dans mon raisonnement, je jette un coup d’œil par-dessus mon épaule, des fois que je sois capable de le protéger, mais je vois rien.
Strictement rien.
Tout comme tout à l’heure dans le poste de garde, il n’y avait strictement rien.
Je me contente juste de resserrer mes doigts sur les siens, et de le suivre alors qu’il se met à courir, et qu’on croise le gars que j’avais entendu. Charity est pas dur à suivre, même s’il court foutrement vite rapport à ce qu’il fait d’habitude. Mais bon, je suis le mouvement, sans même que l’écharpe tire désagréablement sur ma nuque, et on arrive dans l’église en se bousculant un peu – je pensais qu’il allait ouvrir la porte normalement, pas qu’il allait l’enfoncer d’un coup d’épaule en fait. Bref on entre, même si j’me casse à moitié la gueule sur lui, et j’le regarde fermer la porte avec sans doute des yeux immenses. Parce que j’ai vu pas mal de choses bizarres dans ma vie, à tout hasard Murmure qui était tellement défoncé qu’il croyait que sa peau fondait, mais j’aime toujours pas quand les gens hallucinent comme ça.
Rectification j’aime pas quand Charity hallucine comme ça. Il me prend contre lui, me parle, et ses bras se resserrent sur moi. Là c’est le moment où je me sens con de lui avoir demandé d’arrêter de boire, parce que l’effet que ça lui fait, c’est du genre plutôt flippant. Cela dit, il était pas mal non plus quand il buvait … Pas vraiment flippant, mais glauque.
Mes mains se posent sur ses flancs, j’essaye de les rendre caressantes et rassurantes, et c’est pas facile parce qu’il me fait trembler – et p’têt même que je tremble tout seul malgré mes graaaaandes qualités physiques de putain d’assassin.

« C’est pas rien, mais t’en fais pas pour moi d’accord ? »

Tu vois, j’ai survécu alors que j’étais empêtré dans ton écharpe quand tu courrais, et j’ai même réussi à te suivre sans t’étrangler. Faut pas s’en faire pour moi Charity, je suis toujours capable de suivre le mouvement, ou en tous cas, je le suis très longtemps. Toi par contre, tu m’as l’air légèrement au bout du rouleau, là.
C’est pour ça que je lui attrape la main et l’emmène s’asseoir sur un des bancs grinçants de la vraie-fausse église de Sadismus. Y’a des bougies partout, sans doute pour faire vachement mystique / éthéré / pénétré par la grâce de Dieu ( prenez l’expression qui vous plaît le plus ). Moi ça me parle pas trop, ces idées de religion tout ça, sans doute parce que je crois déjà à l’Ordre et que deux trucs de ce genre pour un seul homme, c’est trop. J’embrasse Charity sur la tempe, gentiment, roucoule non moins gentiment et resserre l’écharpe sur son cou. En guise de radiateur, il aura moi, à moitié effondré sur son torse, dans une position qui requiert franchement de la souplesse. Ce dont je ne manque pas. Je lui souris, sans chercher à l’embrasser sur les lèvres :

« J’aurais peut-être pas dû te demander ça, hein ? … Je fais pas exprès d’être égoïste. »

Et c’est là qu’une réflexion se fait dans mon esprit : est-ce qu’il a vraiment envie qu’on soit collé l’un à l’autre dans « la maison de Dieu » ( attendez j’reprends mon souffle pour rigoler ) alors qu’il est plutôt du genre croyant ? … Excellente question professeur Silence. Je pince les lèvres, scrute son regard. S’il a une expression coincée ne serait que deux secondes, je réintègre ma place de banc imparti, et je demanderais au Père Noël du tact et de l’intelligence sociale.
Sauf que le Père Noël il doit considérer que les assassins ont pas droit à des cadeaux, parce que tous les ans, j’ai rien d’autre que le « joyeux Noël » de Murmure et Vertige.

Quand ils sont là.
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Charity Raven
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeLun 1 Sep - 15:18

Oh, un banc ! Oh, un Silence assis ! Oh, un con posé à coté !
Oh bah ça c'est moi.
J'ai pas franchement résisté pour m'assoir, en fait, j'aurais suggéré l'idée moi même si le petit m'avait pas doublé. C'est bien les gens qui ont un cerveau en état de marche, honnêtement, c'est hyper pratique. Bon, si Silence était juste pratique, ça serait franchement triste, parce qu'un robot ménager, je peux m'en acheter un à la limite. Et ça serait tout nul, parce qu'on peut pas parler à un robot ménager, il vous roucoule pas dessus, il est pas beau, il vous sauve pas la vie, il s'inquiète pas pour vous, il vous suis pas en courant dans les couloir, tout ça tout ça. Tout ces petits trucs con là.
Citez moi un seul truc pratique qui me regarderait en souriant ?
Enfin bref, j'me retrouve avec soixante dix kilos de Silence confortablement calé sur moi – enfin « confortablement »... Pour avoir la même position que lui, faudrait que j'me casse en petits morceaux –, tout roucoulant et tout mignon. Là, y a mes yeux qui se plisse, en fait je souris, mais l'écharpe laisse pas tellement voir ça, alors ça fait juste des petits yeux, qui s'élargissent un petit peu quand Silence parle, parce que bon déjà d'une, il culpabilise pour rien, et de deux, égoïste, c'est pas l'adjectif que je lui aurait collé. Même si c'était un péjoratif que je chercherais, c'est pas à celui là que je penserais en premier. Alors bon, c'est peut être un « appel » comme on dit j'sais plus où ( « Chériiiiie ! Hein que je suis moooooche ?! » ), mais ça m'étonnerais en fait, c'est pas trop le style de Silence, il est plutôt du genre réellement inquiet. Pauvre homme.
... Puis bon merde, moi j'rebois quand tu veux ma poule hein, j'vais juste mourir plus vite quoi, et plus fort, et puis je je me souviendrais plus de mes journées entre treize et huit heures du matin, voilà tout. Mais j'prendrais vraiment un putain de pied.
... J'ai un peu honte de penser ça.

- Nan. Alors là, mon petit, tu t'gourre. « Égoïste », c'est pas vraiment ça... Disons que t'es vachement attentionné, et qu'en plus de ça tu culpabilises pour des trucs qui sont pas de ta faute.

Voyant pas trop quoi rajouter à mon truc qui ressemblait plus à une demande en mariage à poil dans la neige qu'à une simple phrase pour le rassurer, je me suis mit à jouer avec les doigt de sa main gauche. J'avais d'la raideur dans l'auriculaire, à cause de ces cons de Rodolphe et de Moxie, et je le gardait tendu pour pas que ça craque follement dès que je le plie. Pourquoi j'voulais arrêter de boire déjà ? Faut que je m'en souvienne, faut absolument que je m'en souvienne, sinon je vais mourir, et très vite.

- ... Et puis j'ai pas fait ça juste parce que « tu me l'a demandé », c'est aussi parce que j'en ai marre d'être tout... Dégradé, physiquement parlant. Puis d'autres trucs. Mais t'es une excellente raison en fait.

Cette réponse là, c'est un abîme de souffrance caché derrière des mots flous. Fondamentalement, je ne suis pas bandant, et je le sais. Mais en train de vomir dans les chiottes en faisant dix ans de plus que mon vrai âge... Peut être que Silence m'aime bien, mais c'est pas pour mon physique, ça c'est sûr. Je dis pas que quand on a baisé, il a pas aimé, mais peut être que je le dégoute un petit peu. Je me dégoute en tout cas moi perso, juste de gueule, juste le reste aussi, juste cet espèce de gros tas de viande ridicule.
J'en pleurerais presque.
Et comme je suis un ouf dans ma tête, j'embrasse Silence, sur la bouche, pour me rappeler que les cadavres qui marchent, ça n'existe pas, et que j'suis pas une espèce de créature de film psychédélique.
Hein que ça existe pas ?
Y paraît ouais, il paraît. Par contre, ce qui existe très fort, c'est les curés qui aime pas que deux tantes se roule un palot dans son église. J'espère qu'il va pas arriver et nous virer de là, c'est vraiment le seul endroit où je me sens en sécurité. Hey, faut dire que Dieu, c'est le seul qui m'aime inconditionnellement depuis ma naissance, un truc comme ça, alors j'ai un peu la confiance tu vois ? Hum, effectivement, je considère pas que fumer, ou s'embrasser dans une église, ça soit mal. Je sais pas, j'ai toujours vu ça comme des petits rajouts fait par des connards sur une religion qui est déjà assez compliquée comme ça. Puis en plus de ça, je pense pas faire quelque chose de mal en étant avec Silence, j'veux dire, on est adulte, consentant, tout ça, et on fait de mal à personne, non ? C'est même presque plutôt positif. Un p'tit peu, nan ? J'veux dire, au début il osait même pas me regarder trop franchement, puis là il veut bien rester là. Hein, dis, tu te souviens à l'hosto, comment c'était tout... Dur ?
Me virez pas de l'église, s'il vous plaît, j'ai vraiment la trouille.
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeVen 5 Sep - 6:16

Je t’ai dit que tu peux pas m’arrêter.
Bon résultat des courses et des observations du grand psychanalyste Silence himself, non ça n’a pas l’air de gêner Charity qu’on soit installé l’un sur l’autre comme ça dans une église. J’ai toujours eu tendance à penser que suivre les règlements autres que ceux de l’Ordre était très fatigant – vous verriez la tonne de commandements qu’on à respecter, vous feriez une syncope, surtout qu’ils connaissent une seule punition : la mise à mort. Alors celui de Dieu, qui en plus est désuet et un peu benêt ( « tu ne tueras pas ton prochain » non mais sérieux, il me fait bien marrer le barbu sur son nuage, je sais pas où il a été la chercher celle-là, mais elle est excellente vraiment ), ben j’ai du mal à comprendre, et j’ai même pas essayé d’appliquer une seule fois dans ma vie. C’est moche de faire partie d’une contre-culture.
Je reste contre Charity quand il parle, relevant juste le nez vers lui histoire de voir ses yeux – de toute manière avec l’écharpe on voit pas grand-chose d’autre – et je bats des cils deux ou trois fois tel le mec qui a pas compris ( en fait c’est ça, j’ai pas compris ).

« Euh … D’accord, si tu le dis. »

J’ai pas très envie de me lancer dans une conversation typiquement féminine à base de toi « nan c’est moi qu’ai raison » « eh bah nan c’est moi ». Disons que ça a tendance à me gonfler, et que j’ai déjà prouvé que j’avais une incapacité assez flagrante à aligner plus de deux arguments qui se tiennent de suite – et ça encore, c’est les jours de grand vent. Et aujourd’hui, il fait que de la neige, c’est pas le moment de se lancer là-dedans. Il joue avec mes doigts, et je me laisse faire, le regardant faire jouer mes articulations bien huilées. Belle bécane. Mes yeux gris clair se reposent sur lui quand il recommence à parler, et j’ai bien l’expression de ce que je fais, à savoir : l’écouter attentivement. Je fronce des sourcils.

« Je te trouve pas spécialement " dégradé physiquement ". »

Et non c’est pas un compliment à la con genre « même si tu ressembles à un cachalot nain parqué à l’aquarium de Los Angeles je t’aime ». Parce que c’est pas le cas. J’aime bien Charity, parce que déjà, il sent le mec au lieu de sentir le quasi-néant comme moi, et que c’est un putain de bon point, j’l’aime bien parce qu’il est mal rasé et qu’il pique foutrement, parce qu’il est pas bardé de muscles comme des Murmure ou des Vertiges. Un mec, enfin, qui a des réactions normales, lentes, pas des réflexes qui vont à la vitesse de la lumière, pas un type qui passe son temps à surveiller ses arrières, pas quelqu’un qui a le réflexe de coller son dos au mur où qu’il soit pour qu’on puisse pas l’attaquer par derrière. Charity, il est normal, il est vachement bien.
Et j’le trouve pas dégradé.
Il m’embrasse, et moi je me laisse faire, entrouvrant les lèvres pour lui laisser le passage. Habituellement, je suis pas très fan de ce genre de contact – voire en fait, pour être plus exact, je les fuis le plus possible. Bon ok, pour être vraiment très franc, j’ai horreur du contact physique … intime. Voilà. Mais avec Charity, c’est étonnant mais c’est comme ça, ça passe miraculeusement mieux. Au début, j’étais nerveux, ce genre de trucs, mais là c’est complètement passé, et je réponds même avec son baiser.
Et il se pourrait même que je découvre, au bout de 22 ans de vie, que je découvre l’intérêt du roulage de gamelles – mais ça le dites pas trop quand même, parce que comment dire … C’est cliché. On va éviter les clichés, parce que ni Charity ni moi on rentre dedans, même si on en a un peu l’air.
Donc on se roule une pelle méga-cliché dans l’église, puis je lui fais un sourire en me demandant stupidement s’il me reste de la salive sur les lèvres ( réponse : oui ), et je regarde autour de nous, des fois qu’on aperçoive les pieds du curé qui aurait fait un arrêt cardiaque. Pas de traces du saint homme, nous ne sommes responsables d’aucune mort ( enfin euh … haha ), et je me pelotonne un peu plus contre Charity, la tête sur son épaule, confortablement appuyée sur l’écharpe. Y’a toujours un pan lâche autour de mon cou d’ailleurs, mais j’ai pas envie de le resserrer, juste de me terrer ici avec Charity, et de pas bouger pour les cinq prochaines années, au bas mot.

« Je suis sûr que quoi que tu hallucines, j’pourrais le démonter en moins de deux minutes. »

Silence le démonteur. Avec moi, l’environnement – humains et animaux compris – ça devient une sorte de gigantesque magasin Ikéa : t’as qu’à foutre des coups un peu partout, tout s’écroule.
Ma vie est fantastique.
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Charity Raven
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeSam 6 Sep - 8:29

En fait, le vieux réflexe con que j'aurais au naturel, c'est de m'essuyer la bouche parce que y a de la salive dessus. Je l'ai pas fait, évidemment, parce que c'est pas très poli. Je me suis juste léché les lèvres, histoire d'enlever l'impression de « Ooooh mais c'est tout mouillé ! » que j'avais. Bon, c'était pas une grosse pelle de porc ou t'en as jusqu'aux narines, mais voilà quoi.
Marrant, on pas l'air convaincu de ce qu'à dit l'autre avant, j'veux dire, lui c'est « si tu le dit », et moi, j'ai rien rajouté au « j'te trouve pas si dégradé » tellement je voyais pas comment le contredire. Les discutions du style « Ouaiiiis mais si, mais non, mais si ! », ça m'intéresse pas tellement, et j'ai pas envie de rentrer dans un vieux trip de pisseuses avec lui. Alors j'appuie ma tête sur la sienne qu'est elle même sur mon épaule, et j'aime bien l'idée que notre centre de gravité est entre nous deux, je sais pas pourquoi. J'veux dire, si Silence se téléporte brusquement, moi je tombe par terre, et inversement. Bon, OK, on tomberait peut être de surprise parce que l'autre aurait appris la téléportation et que ça serait franchement chelou, mais bon, j'aime bien l'idée, alors vos gueule. Je l'écoute parler, et comme un gros con, ça me fait glousser, alors que c'est même pas drôle. J'aime pas que Silence démonte tout le monde de manière utilitaire et sans passion (Le contraire d'une baston de bar quoi). Mais j'sais pas, comment il l'a dit et tout, vu le contexte, ça m'a fait glousser. Voilà, j'assume, je glousse.

- Même les mille-pattes larges comme ça ? J'écarte les mains, dans la mesure que me laisse Silence en se foutant sur mon épaule, pour faire un truc de la largeur de ma cage thoracique. Nan puis y avait des mouches anthropophage aussi, puis c'est chiant, c'est p'tit et ça vole. Nan, sans déconner, les mouches ça vole ?! Ouais, et les vers hein ? Enfin tout un tas de bêtes quoi, puis des cadavres aussi, des trucs comme ça...

Rapide coup d'œil derrière moi, parce que je les entends gratter à la porte, mais elles rentrent pas, les bêtes. Elles le font pas parce que déjà d'une y a Silence, et de deux c'est une église, alors c'est pas possible de rentrer dedans quand on est un connard d'insecte géant.
Merde faut que je me calme moi.
Marrant comment l'apparition de Silence m'a trop destressé quoi, c'était assez... Hallucinant... J'étais bourré de fièvre, d'hallu, de tout un tas de trucs bizarres, des crampes et tout ça, et là j'me sentais juste un peu dans le coton, et j'avais peur que tout les symptômes reviennent. Mais là, j'étais juste crevé, j'avais pas dormit correctement depuis avant hier (juste un somnolage court et pas très satisfaisant), et pas mangé non plus depuis fort fort longtemps.Mon estomac ne supporterait sans doute pas l'exercice, et la bouffe de la cafet' n'est pas très très raffinée. Plutôt le stéréotype du genre la nana obèse avec un filet à cheveux qui fout une grande platrée de je sais pas quoi bouillie et vert dans une assiette en plastique. Bizarrement, j'ai des parties de moi qui gueule « What The Fuck on a pas bouffé !!! » et d'autres qui ont juste envie de se laisser crever, de partir, parce que la vie sans alcool ne vaut pas la peine d'être vécue. Un peu genre serpent qui laisse des peaux derrière lui tu vois, y a des parties de moi qui supporte pas l'absence, et qui se replace par d'autres truc plus sain. Ca s'applique sur les habitudes aussi et tout ça je suppose, mais j'verrais tout ça plus tard.
La porte derrière moi s'ouvre.
Je me tourne, c'est une collègue de boulot, une putain de collègue de boulot. Et pas n'importe laquelle, c'est Gertrude. Ma chef d'équipe... Enfin ça veut dire qu'elle est au dessus de moi hiérarchiquement quoi. C'est elle qui décide qui va être le pauvre malheureux qui va nettoyer ces putains de chiottes près de la cafet', là où tout le monde va avoir la chiasse, qui va nettoyer les seau dans les cellules d'isolement, toujours plein de merde, les trucs comme ça. Ca la fait mouiller comme une fontaine, ces responsabilités là, et toute les collègues lui lèchent les pieds pour pas avoir les trucs casse couilles à faire. Et moi je me tape toutes les chiottes du coin, une vraie galère, mais tous les chef d'équipe sont comme ça de toute façon, ces gens là, c'est des putains de rapia raté de la vie, qui faute d'avoir une vie sexuelle satisfaisante, se touchent compulsivement la pine en distribuant les tâches à faire.
Enfin je l'aime pas trop quoi.
Elle me voit, voit Silence, voit dans quelle position ont est, et marque carrèment un temps d'arrêt à coté de nous. C'est même pas discret genre regard en coin puis elle va en bavarder avec ses copines pour essayer de deviner qui fait la femme, nan, vraiment planté à ma gauche, dans l'allée au milieu des bancs, et elle nous regarder comme des animaux dans un zoo quoi. Je peux parfaitement voir sa gueule de conne, grosse, vieille, rougeaude, une belle allemande de carte postale quoi. Elle a l'air à moitié choquée et furieuse, enfin je saurais pas dire, elle a l'air très saoul surtout. Les cheveux gras, tout ça. Enfin une techicienne de surface alcoolique, c'est un peu le stéréotype, et elle se moule parfaitement dedans. Moi je la regarde juste avec de grands yeux, parfaitement terrorisé, parce que j'ai conscience qu'elle peut faire de ma vie un enfer pour ça. J'ai que des collègues cons, croyants, moches, et de sexe féminins. J'vous dit pas le merdier que je peux vivre. Déjà, c'était pas la joie avant... En fait, quand je suis arrivé, il s'est révélé que j'étais le seul mec de l'équipe, et que toute les nanas étaient célibataires et très moches (pourquoi s'enterrer dans le Nord de l'Allemange sinon?). Comptez sur le fait que j'étais pas obèse et que j'avais dix ans de moins qu'elles... Messieurs, vous croyez vraiment avoir l'exclusivité du harcèlement sexuelle ? Premier jour, je pouvais plus m'assoir, mais après elles ont compris, et j'ai été sufisament connard avec elles pour bien poser les choses. Mais là, j'suis plus un vieil ours mal léché misogyne et tout ça, j'suis un mec qui sort avec un autre mec et qui regarde sa supérieur hiérarchique avec des yeux de bambi sur le point de se faire tuer.

- Ah... Ca explique des choses.

Lapins fascinés par les lumières d'une voiture, je suis des vôtres maintenant !
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeSam 6 Sep - 10:20

S’ensuit un long moment de non-paroles que je respecte, pelotonné contre lui, les yeux demi-fermés à juste attendre que le temps passe. C’est con, mais c’est pas un truc que je peux souvent faire, je veux dire je suis quelqu’un d’habitué à être très occupé, genre faire deux ou trois choses minimum en même temps ( surveiller l’écran de la caméra de surveillance, et mettre en place un détonateur de l’autre côté, par exemple ), mais là y’a rien à faire de plus qu’attendre que le temps s’écoule. Et c’est vachement bien. Je bouge un peu sur Charity, trouve une place pour ma pommette sur son épaule et ne bouge plus, en fermant les yeux. La place est pas mal, pour une fois, j’y resterais bien pour un bon bout de temps.
Et puis comme toutes les bonnes choses ont une fin, et de préférence rapide et brutale ( sinon c’est moins drôle ), y’a une nana qui se ramène dans l’église. Et comme je l’avais pas entendue arriver parce que je faisais gaffe strictement à rien de ce qui pouvait bien se passer autour de moi, quand je la vois je fais genre un putain de bond. Qu’à côté, une gazelle, elle saute à peu près aussi bien qu’un panda cul-de-jatte. Bref, je fais un putain de bond, me décolle de Charity en reculant d’au moins trente centimètres sur le banc, dans une glissade toute en souplesse et légèreté. ( Là, avouez que vous fantasmez d’être moi. ) Je reviens prudemment contre Charity en observant l’espèce de bonne femme qui s’est pointée dans l’église et qui nous regardent comme si on était des œufs d’une espèce animale ( et encore pas sûr ) bizarre et pas encore répertoriée par les biologistes. Ouais on dirait vraiment qu’on est des œufs avec une tronche pas sympa vu la tête qu’elle tire.
Cela dit, ça fait un joli effet de miroir avec ma propre expression, parce que j’ai exactement l’air d’un végétarien devant lequel on vient de poser un steak bleu avec plein de sang tout autour, dégoulinant d’hémoglobine ( la vraie, celle que je pratique, pas la fausse qui gicle à flots au cinéma ). Donc bref, ici veuillez placer un face à face historique entre deux têtes qui débordent chacune de dégoût. C’est passionnant.
Tellement que je finis par jeter un coup d’œil de côté à Charity, fronçant des sourcils devant son expression à lui ( contrairement à moi, il n’a pas l’air écoeuré ni sur le point de rendre tripes et boyaux, il a plutôt la tête de quelqu’un à qui il va arriver des merdes dans pas longtemps ). Je fronce des sourcils et reporte mon attention sur l’horreur humaine qui prétend à être une femme ( pour ce que j’y connais en gonzesses – c’est à dire : rien du tout – moi ce que j’en dis c’est qu’elle est sûrement encore vierge ), cherchant qui elle peut bien être pour faire prendre cette tête-là à Charity. La directrice ? … Non il me semblait qu’elle était plus mince, tout ça, enfin elle est pas comme ça.
Ah si je sais. Gertrude, sa supérieure hiérarchique. Quand j’ai relevé ses empreintes, je m’étais renseigné à fond sur le bonhomme. J’en ai oublié plus de la moitié – et pourtant j’avais trouvé plein de trucs, c’est ça d’être un fouineur efficace – mais je me souviens de ce qu’il fait dans cette taule, et de son équipe. Le seul peye de la troupe, perdu au milieu de dindes trop moches pour se faire péter la chatte ( merci Murmure pour l’expression employée, dommage que j’arrive pas à imiter l’air qu’il prend quand il dit ça, parce que ça vaut vraiment son pesant d’huile de pépins de raisin ). Donc je résume, d’un côté j’ai Charity – juste à côté de moi en fait – et de l’autre j’ai la chef autoproclamée des chattes intactes de Sadismus – par défaut plutôt que par réelle volonté. Problème posé : qu’est-ce que je fais ?
J’ai bien envie d’aller lui foutre un coup de boule, mais outre qu’il paraît qu’on tape pas les nanas ( dommage parce qu’elles sont vraiment chiantes ), ça serait p’têt mal vu dans la hiérarchie que je passe mon temps à péter la gueule aux collègues qui osent s’en prendre à Charity. Faut dire aussi, celui-là il attirerait moins les emmerdes, j’aurais p’têt moins à sortir la boîte à claques et tout le monde serait plus tranquille, à la fin. Donc non, casser la gueule de Gertrude, c’est pas forcément l’idée du siècle.
Alors je sais pas pourquoi je reste pelotonné contre l’épaule de Charity, que mes yeux s’étrécissent comme ceux d’une panthère mécontente quand je l’entends parler, et que ma voix s’élève dans la pseudo-église miteuse, dont le ton narquois est assorti au petit sourire qui orne mes lèvres, dans le coin.

« Vous avez un problème, peut-être ? »

Non parce que si c’est que ça, il se trouve que je suis champion pour régler les problèmes. Ça tombe bien, hein.
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeSam 6 Sep - 17:25

[Rp écrit avec, en fond sonore des « mange moi la minettes ! » chanté par des trans sous excta, donc euuuuuh...]

Le Rocky Horror Picture Show présente « scène atroce à l'église », avec Silence dans le rôle du quidam tombé là par hasard, Gertrude dans le rôle de la connasse, et Charity dans son propre rôle, celui du lapin. Je vois mon avenir écrit en gros et en gras, j'vais me faire emmerder au boulot chaque jour de ma vie, puis finalement je me suiciderais au Valium – parce que j'en prendrais, étant devenu dépressif – dans ma piaule tout seul tellement j'angoisserais d'aller bosser le lendemain. Ça va être horrible, et ouais.
Mais je m'éloigne pas de Silence, parce que ça serait con. Il lâche une réplique, et lui il a pas une tête de lapin sur le point de se faire écraser, j'adore ce mec pour ça, il y a des trucs qu'il gère pas, et d'autre si. Sa stabilité me permet de pas perdre totalement pied et de tomber dans un abime de panique. Ouais je sais c'est con, mais bon, j'suis juste un peu en manque à fond et on vient juste de me choper dans les bras d'un mec, c'est rien, trois fois rien, si si, j'flippe pour rien, totalement ! Hein que plus personne dans le XXIème siècle juge les gens sur leur préférence sexuelle ? Surtout dans l'union européenne !
Mon cul, ma bite et mes couilles.
Ce regard là, c'est pas un regard d'approbation, ça se voit. Gertrude est en colère, d'une parce qu'elle aime pas les pédé, de deux parce que je suis pris et de trois parce que même si c'était seule créature sur terre, je la tirerais pas parce que j'aime -apparemment- pas les femmes. A t'elle honte de m'avoir fait outrageusement du rentre dedans le premier jour où j'ai bossé et de s'être pris des vents magnifiques à chaque fois pour une raison aussi conne ? Elle m'en veut maintenant ? On voit presque les rouages sous son crâne... Ouais, vous allez dire que des gars mignons, doit y en avoir plein chez les prisonniers, et que même Silence vaut son pesant de pépite de ce coté là, mais le seul mec qu'elle peut dominer professionnellement dans tout l'univers infini, bah c'est moi. Puis quand on a pas baisé depuis la chut du mur de Berlin, n'importe qui devient vachement plus attractif... Faites le test, ne faites rien pendant vingt ans, et vous allez voir comme n'importe quel trou d'égout va devenir une bonasse en puissance. Ben pour elle c'est pareil.
Vous êtes déjà passé au rayon X ? C'est un peu l'impression que ça me fait, heureusement j'ai mes fringues les plus moches, mais Silence y échappe pas. Cuisse, bide, gueule, ventre, mains et entrejambe, rien échappe. C'est flippant. Putain, j'aurais dû faire secrétaire de direction, le résultat aurait été le même... C'est vraiment glauque comme regard, mais j'espère qu'on est étiqueté « pas comestible », parce que sinon elle me les briser menues. Et Silence, elle a intérêt à lui foutre la paix, j'veux dire, il va flipper sinon. J'pourrais pas le regarder comme ça, sinon il me ferait une syncope.
Oh, si j'en simulais une, là, tout de suite maintenant ? Je me sens d'humeur, merde. Ow vi, je vais simuler une syncope ! Elle va partir, je verrais plus rien, allez, j'me lance par terre à trois !Un... Deux...
Tension des muscles brusquement interrompu, la conne parle.

- Non, il n'y a pas de problème, je n'aime juste pas les pédé.

Gertrude n'aime pas la subtilité aussi, visiblement. Rien à foutre du politiquement correct, et j'suis sûr qu'elle insulte les black dans la file d'attente du monoprix parce qu'ils prennent le travail des honnêtes allemands bla bla bla... Enfin tout ce que j'aime pas chez les gens quoi. Silence et moi on est pelotonnés comme des bébés niboux dans un nid de niboux (Vous savez, petites bêtes toutes blanches et toutes terorrisés au fond d'un arbre ), et on doit avoir à peu près les mêmes yeux. Ou alors c'est juste moi.
Bordel, faut que je réponde là.
J'hausse un sourcil dédaigneux, et la regarde comme si c'était la pire merde que l'humanité ai jamais chié (est ce vraiment faux ?).

- C'est pas parce que j'ai pas voulu couché avec toi que j'aime pas les femmes... Par contre, je suis absolument pas zoophile, désolé.

Ouais, OK, mais c'est elle qui a commencé !
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeSam 6 Sep - 17:47

Je …
C’est pas agréable comme situation. Vraiment pas. J’aime pas quand on me regarde comme ça pour déterminer ce que je vaux au pieu, quand je fais la vaisselle et tout ce genre de trucs. Je suis un mec de l’ombre moi, je vis de ma discrétion, on m’a bourré le crâne avec, je veux pas, mais alors surtout pas qu’on me repère et qu’on me dissèque comme elle le fait. Je l’écoute juste parler. Okay, elle aime pas les pédés. Bah c’est bien dommage pour elle, voilà ce que j’ai à dire. Et en fait non, j’ai rien à dire, parce qu’elle m’a genre grave coupé le sifflet, et heureusement que je suis ( aussi ) entraîné à ne pas montrer mes émotions, parce que sinon j’aurais à peu près la gueule d’un … D’un démineur qui vient de tirer sur le mauvais fil. Du mec dans l’aéroport qui voit la roquette de Vertige lui arriver sur la gueule. De la victime de Murmure qui voit la gueule du pistolet pointée sur lui, et l’air déterminé de l’assassin calquée derrière. Je suis assassin, c’est vrai, mais j’ai quand même le chic pour me sentir rélégué dans le rôle de la victime. Vertige est trop con pour s’apercevoir combien il se fait niquer, il est trop con pour douter de lui. Quant à Murmure, il est excellent, c’est tout, personne le double, et si jamais ça arrive c’est parce qu’il l’avait décidé, et qu’il va tacler par derrière. Moi, je suis juste pas prévu pour entrer dans mon rôle, mais parce que je suis doué pour la composition, je m’y suis coulé.
Je …
Mes doigts courent le long du bras de Charity et le serrent brièvement alors qu’il lui répond. Bonne réponse. Mes neurones s’agitent un peu, engourdis par la stupeur dûe au regard qu’elle m’a lancé. C’est pas humain ce genre de regards. J’suis pas humain, j’ai pas droit au respect social de base, mais elle devrait faire gaffe, parce que je peux la décapiter en moins de dix secondes au vu de sa position. Désavantage : larges giclées de sang. Cerveau, déconnecte-toi, juste deux secondes, lâche l’affaire s’il te plaît. Je fais rien, je bouge pas, je laisse Charity s’en charger, et c’est pas forcément une bonne idée parce qu’il l’a mise en colère avec sa réponse … Insolente ?
Ouais c’est sa supérieure hiérarchique. Merde. Respect social, t’es un bon humain les autres te considèrent comme tel, c’est super. Respect de prédation, t’es un putain de danger public les autres s’écartent de ton chemin. Respect hiérarchique, t’es le chef, et c’est tout. Merde. Désolé Charity.
Hé mais … Deux minutes.
Je suis le supérieur de cette femme parce que je suis gardien. C’est le moment que je préfère. Quitter ma sale peau neutre et humide de remords de Silence, et enfiler un rôle. Je me lève d’un bond, lâche Charity, me campe sur mes jambes face à elle, les hanches souples et déliées, un sourire aux lèvres. Transformation totale, là ma vieille, tu fais face à un gars qui n’existe pas, et qui tire toute sa force de son inexistence. Tu peux pas comprendre, j’te demande même pas de le faire. Tu vas juste en prendre …

« Alors comme ça ma grande, on aime pas les tantes ? … »

… Plein …

« C’est dommage, tu vois, vachement dommage. »

Les dents.

« Parce que la tapette qui te fait face, là, c’est à dire moi au cas où t’aurais pas réussi à connecter tes deux neurones valides, elle t’est supérieure hiérarchiquement. Tu comprends ce que je veux dire, grosse vache, ou faut que je te l’épelle ? »

Désolé Charity, je sais que t’aimes pas du tout quand je fais ça, mais y’a des moments comme ça où j’suis un peu obligé tu vois. Et puis … J’devrais sûrement pas, mais j’y prends un malin plaisir. Fermer la gueule des gens, c’est vraiment … Quelque chose que j’ai pas souvent l’habitude de faire, et j’aime ça. Même si j’y arrive que par ce moyen détourné.

« Alors on va être clair pour que t’intègres bien tout ma grosse : tu emmerdes mon ami, et je te pourris la vie. Et tu peux me faire confiance, pourrir la vie des gens, c’est mon métier. Major de promo si tu vois ce que je veux dire. »

Les yeux gris clairs agressifs, les pectoraux sortis, touts griffes dehors l’assassin.
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeDim 7 Sep - 13:05

Y a des fois où il faut ouvrir bien grand son claque merde, et d'autres fois où il faut la boucler. Là, c'était le moment de l'ouvrir bien grand, et l'offensive Charity/Silence a l'air de pas mal la destabiliser, surtout que le petit y est pas allé avec le dos de la cuillère. Plutôt au bulldozer et et au rouleau compresseur en fait, et je la vois se crisper un peu au « grosse vache » et à la référence sur les deux neurones valides. Notez que le coup de la zoophilie lui avait pas trop plût non plus, mais Silence il a grave la classe, plus que moi, c'est dire.
Sauf que c'est pas lui.
Enfin j'veux dire, avec moi il est pas du tout comme ça, il m'envoit jamais des répliques méchantes quand j'le mériterais. J'aime pas me dire qu'il a d'jà pleuré à cause de moi, ça me dérange, mais c'est vrai. J'ai été plutôt connard à cause de lui, alors qu'il m'avait rien fait. Par contre avec Gertrude, y a pas de problème, il peut lui ruiner le portrait. Enfin elle a comprit qu'elle avait pas trop de pourvoir sur moi et mon moral. Pour l'instant. Silence, c'est totalement inaccessible, et elle l'a bien comprit je pense. Mais je suis sûr quaprès, il va s'excuser de m'attirer des emmerdes, comme si c'était sa faute. Il a pas à trinquer pour des trucs qui on rien à voir avec lui, merde.

- Bon, Charity, on se reverra quand t'auras fini ton ixième congé maladie en un mois, t'as l'air « occupé ».... Marie Claire a nettoyé ta piaule au fait, la prochaine fois que t'as la chiasse, sort de ton lit quand même...

Ouais c'est ça vas y casse toi. Je prends même pas la peine de lui répondre, à celle là, et regarde son gros cul flasque sortir de l'église. Je sais même pas ce qu'elle était venu foutre ici en fait. Silence s'était levé, mais moi j'suis resté prostré comme une merde sur le banc. Je respire autant la bonne santé qu'un cadavre, c'est dingue. Tremblant et tout ça que je suis. Gertrude a bien dû se douter de ce que j'avais, tout le monde savait que j'étais complètement alcoolique, sauf moi. Comme ça, ça paraît incroyable que j'ai pu passer à coté de ça, mais... Je sais pas comment expliquer, j'ai été réellement surpris la première fois que je me suis retrouvé en manque, vraiment. J'avais l'impression de me bourrer la gueule vraiment exceptionnellement, tous les jours. Y a toujours une bonne excuse à portée de main. «  Tu vois, y a dans la rue des gens alcooliques qui se bourre la gueule tout le temps, mais MOI je suis différent, c'est pas continuel comme eux, j'ai aucun problème, et on va fêter ça, d'être différent des autres, juste un petit peu, j'ai des limites... Allez passe moi le sky, parce que aujourd'hui, c'est vraiment exceptionnel.... »
Genre.
Et le canna, l'acide, et la coco ? ... Oh, les deux derniers, c'est vraiment pas un problème, j'ai pas pris un rail depuis bien douze ans, et l'acide, j'ai des vieux buvards qui trainent quelque part, mais tout seul, triper, c'est vraiment barbant. Le shit ? Jamais eu de problème avec ça, je suis foutrement incapable d'en prendre trop, j'suis juste scotché comme une merde et je m'endors après avoir fixement regardé le plafond pendant trente plombes. Si y a pas une personne pour me maintenir dans le truc quand j'en fume, bah mon cerveau il disparaît comme l'eau au fond de la baignoire, sans laisser de trace, et derrière il reste un genre de cadavre immobile incapable de rien foutre. Par contre, quand t'es pas tout seul, un pétard, c'est vachement bien. Mais j'suis pas sûr que Silence il soit op, parce que c'est genre de la drogue, donc c'est pas bien. J'trouve l'alcool carrèment plus dangereux perso, mais bon, il y connait pas grand chose le petit je pense. J'espère qu'il va pas ouvrir le tiroir de ma putain de table de chevet, sinon il va tirer une gueule de dix pieds de long. C'est plein de crotte marron et tout ça, et ça doit être là que sont rangés les buvards aussi. Pauvre Silence.
Une fois que Grosse Conne est sortie, je me lève pour le rejoindre, pour pas qu'il reste planté comme un con. J'ai un petit temps de flottement en me levant, parce que j'suis tout fatigué et que mon champ de vision devient tout noir avec des étoiles, alors je vascille un peu, mais ça revient normal. Viens là perchoir Silence. Moi et mon écharpe, on se retrouve pendu à son cou, avec la tête dans son épaule. Putain, j'ai jamais eu autant envie de savoir ronronner de ma vie.

- Putain y a vraiment des cons ! Mais c'pas son opinion de faf qui va m'empècher de dormir.... Ca va ?

La dernière question est posée tout gentillement tout mignonement. Et c'est strictement vrai, son avis de facho, j'en m'en branle complet. Mais j'espère que Silence s'en fait pas trop quoi, pour le fait que j'bosse avec et tout. Ah bah j'suis con ! Il la connait peut être pas !

- C'tait Gertrude, une collègue, ma chef d'équipe en fait. J'suis technicien de surface, si tu le savais pas... Ahahaha la classe, le boulot d'riche quoi.

J'pense qu'il est plus à ça près de ma part.
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeMar 9 Sep - 16:48

J’la laisse partir sans plus rien dire, parce que normalement ce que je lui ai balancé là était largement suffisamment pour faire fuir tous les All Blacks en pleurant. Ouais bon, j’exagère peut-être un peu, n’empêche que j’y suis allé bien méchamment, et que ça me fait même pas du bien à l’ego genre « ahaha je suis trop bon, les gens ils me trouvent méchant ». Non bah non. Parce que je suis pas vraiment méchant, en vrai, quand on tombe sur le vrai Silence et pas un fac-similé de photocopie pourrie de caractère humain. J’suis impersonnel, aseptisé, j’ai pas grand-intérêt. J’arrive pas à comprendre Charity sur ce coup-là – comme en fait relativement souvent parce que faut avouer qu’il est pas vraiment facile d’accès avec tous ces revirements, moi je m’y paume. Je soupire juste, discrètement, passe la main dans mes cheveux en les remettant vaguement en arrière, puis fait un sourire à Charity quand il me demande si ça va, sur un ton … Que les gens emploient pas souvent quand ils s’adressent à moi. Ça fait relativement bizarre, quand même.

« Mmh » j’ai rien de plus inspiré à répondre pour le moment. Y’a des instants où j’ai envie de tout lui balancer en vrac, que je fais partie d’une secte, qu’on m’a lavé le cerveau, que c’est pour ça que j’ai l’air de déconner à plein régime tout le temps, que c’est pas ma faute, et que je suis vraiment, mais alors vraiment parmi les types les plus malchanceux de l’univers. Le genre qui gagne au Loto et qui se fait shooter par une bagnole cinq minutes après l’avoir appris. Et non, il meurt pas sur le coup, mais il claque tout son pognon fraîchement gagné dans ses frais médicaux, et après il est déclaré incapable de bosser normalement. Là-dessus, le mec qui avait gagné le pactole du loto, il termine sa vie en dessous du seuil de pauvreté. Moi je suis ce genre-là, le genre cumulard des emmerdes, celui qui en récolte toujours plus parce que ça fait trop cheap d’avoir les mêmes que tout le monde – avec mention débile léger « j’ai pas fait exprès ». Enfin j’aimerais bien lui lâcher tout ça, d’un coup. Mais juste par moments. Parce que je sais que ça va sans doute lui faire peur, que j’ai absolument pas envie de l’effrayer, et puis … Il a pas forcément envie de savoir. Quand vous apprenez qu’un type s’amuse à relever vos empreintes et à les analyser alors que vous lui avez rien fait, c’est un peu flippant. ( Bon ok, il m’avait sauté, mais ça fait encore plus flipper justement. ) Mes doigts glissent contre ma nuque, je ferme juste à demi les yeux et lui sourit vaguement, sans arriver à trop y mettre du mien.
T’es pas au courant que j’ai l’avenir en suspens, là. Que ça va me retomber dessus, genre bien lourdement, que ça va faire mal, et tout. Et j’ai pas le courage d’y mettre fin moi-même et de te laisser là parce que ce serait sans doute trop douloureux. Ouais, un assassin doublé d’un putain de lâche, vraiment fantastique. Enfin au moins on est bien assortis au moins : ni l’un ni l’autre n’a confiance en lui manifestement. Lui il est dégoûté parce qu’il est technicien de surface, moi parce que je suis un des plus grands connards que la terre ait jamais porté. Et pourtant, mutuellement on se trouve de l’intérêt, la preuve on arrive pas à se déscotcher ( et moi je vais me prendre la branlée de ma vie, si j’y laisse pas ma peau ). Bah, on verra bien plus tard, là j’ai pas envie d’y penser.
Mes bras passent contre lui, je lui soupire dans le cou en serrant les mâchoires, mais ne parle pas. J’ai pas vraiment besoin, comme je le répète souvent ( trop ), je suis un mec qui aime la discrétion, par obligation et déformation professionnelle. Parler c’est un peu du quitte ou double. Alors j’préfère me taire le plus souvent, même si ça peut être mal interprété. Le genre taciturne, ça le fait pour se la jouer un peu. M’enfin paradoxalement, j’aime bien répondre à Charity, parce qu’il a l’air monté comme la plupart des humains ( c’est à dire avec la communication comme seconde nature ).

« Si j’savais. »

Quand je fais des recherches, je les fais pas à moitié, tout ce genre de conneries. J’suis organisé, tout ça, blah blah, bien dressé, c’est bien, bon chien, on t’arrêtera six mois pour que tu te remettes de la perforation de ton poumon. Merci patron. Je redresse un peu le nez, cherche le regard de Charity du mien, avec une expression sans doute transperçante de sérieux ( figurez-vous que j’ai beaucoup de mal à paraître jovial quand il faut pas que je tienne un rôle, étrangement ) :

« C’est pas un métier con, enfin j’trouve pas. Par contre, tes collègues sont connes, c’est toute la différence. »
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeJeu 11 Sep - 9:10

Ce qui est bien avec Silence, c'est qu'on maitrise parfaitement l'art et la manière de s'échanger des banalités, mais d'une telle manière que ça en devient hyper riche d'émotions fortes, et que ça dégouline de sentiments. Enfin c'est comme ça que je perçois ça. Et ce que mon super sens de l'observation hypra devellopé de la mort qui tue me dit, c'est que Silence rumine. J'sais pas c'qu'il rumine, mais ça marche bien fort là haut. C'est vrai que je le connais pas tellement, en fait. Parce que c'est toujours le chat de Charity, les tentatives d'assassinat envers Charity, le cul de Charity, les problèmes d'alcool de Charity, la soeur de Charity, le boulot de Charity... Enfin j'peux pas le prendre par les épaules, le regarder dans les yeux, et lui gueuler à plein poumons «  RACONTE MOI TA VIE ! », parce qu'il en a peut être pas forcément envie. Bon, si au bout de dix ans, je connaissais même pas le nom de sa mère, ça me ferait p'tète un peu beaucoup chier, mais deux semaines... Note que de mon coté, c'est à peine si y connait pas mon numéro de carte bancaire, et mon dossier médical de A à Z... Y sait peut être pas par contre que j'suis un putain d'assisté, enfin ça doit sûrement se voir ça aussi. Enfin pour expliquer ça tout en entier et bien voir la vérité toute nue, faut placer le contexte : J'ai passé pas mal de temps chez mes parents, puis j'ai quitté la maison pour être avec une nana, donc faire mes courses moi même, remplir une feuille d'impôt, ce genre de truc, j'me suis retrouver avec qu'à vingt cinq ans bien sonné. J'ai un peu besoin d'me faire aider pour ces choses là donc... Puis en allemand, je te raconte même pas la galère, c'est pas le même alphabet, je peux pas lire ce qui est écrit sur les papiers administratif machin. Puis sur les feuilles, ils écrivent n'importe comment les gens, alors moi quand on fait des petits signes tout chelou qui veulent rien dire quand on les prononce à voix haute, bah j'fais même pas l'effort de les lire tu vois ? Par contre, ce en quoi j'suis un killer, c'est la lecture des chiffres. Bon, OK, j'me crale de temps en temps, mais les gens écrivent comme des porcs. Sur ce coup là, faut remercier macdo, parce que la caisse enregistreuse, fallait bien que je m'en serve, et j'ai retenu un peu. Mais putain, ça fait bien dix douze ans que j'en au pas vu la queue d'une, alors bon, j'ai p'tète perdu l'orthographe macdonaldien. Puis c'est chiant, y a trop d'alphabet, alors genre l'anglais et l'allemand, je sais que le parler, mais pas l'écrire ni le lire, parce que je l'ai pas apprids à l'école, mais sur place. Genre les mots du style «  Conceptualiser », «  résonance », « environement stérile » ou encore « socialisation », je connais leur sens ni en français, et encore moins en allemand ou en anglais, parce que les gens les utilisent jamais à l'oral alors j'ai pas pu les apprendre... J'suis très auditif comme garçon.
A ce moment là, Silence me ramène un peu à la réalité qui se passe genre maintenant et qu'il faut faire un peu gaffe en me mattant droit dans les yeux avec l'air d'un mec qui va t'annoncer un décès dans les trente secondes. Ouais, Silence c'est pas un gros déconneur, ni un gros baiseur, c'est pour ça que je l'aime bien aussi, y me fout pas de complexe par rapport à ça. Bon si c'était seulement pour ça, ça serait un peu chiant, mais je l'aime bien pour un tas de raisons, si si, j'vous assure ! J'l'aime bien parce que euuuh... Il est gentil, tout gentil, puis qu'il a les yeux gris et que c'est grave la classe quand il me regarde, parce que ça me fout des frissons quand il roucoule, parce que il sourit tout bizarrement, et que ça me paraît un peu près sincère, des fois, quand il sourit, et puis qu'il me juge pas pour des trucs qui ont théoriquement aucune importance mais que les gens y accordent pas mal d'importance quand même. Enfin il est cool Silence, il est sympa, tout ça tout ça...

- Ouais... Sûrement...

Il est absolument remarquable là, le mâle viril, avec son Silence accroché dessus comme un sapin parfumé sur un rétroviseur ( La plus belle image qui m'est venu à la tête, pardonnez, c'est la fatigue... ). Notez que le rétroviseur, il est aussi fermement collé à son sapin, et que c'est cool, parce que d'habitude les rétroviseurs bah, ils portent les sapins tout seul comme des connards qui savent foutre que ça.
Oh bah petite cigarette, comment t'es venu à mon bec ? Je me souviens même pas en avoir allumée une... Je recrache la fumée en souriant comme un con, parce que fumer c'est tellement devenu un reflexe automatique, que je me rends même pas compte quand j'en prends une. Caca Charity, caca, t'es dans une église bordel de foutre. Bah... on s'en fout de toute façon, Dieu il respire pas...

- Il est quelle heure ?

En fait, je cherche une bonne excuse pour aller me coucher, parce que j'suis crevé comme un mort. L'heure en serait une, sauf si il est deux heures de l'aprem, mais ça m'étonnerait. Plutôt soit très tôt du matin, soit très tard. Il était la nuit tout à l'heure, quand j'étais dehors. Il a pas dû s'écouler tant de temps que ça, et peut être que Gertrude est insomniaque... oh mon dieu, s'il vous plait, faites qu'il ne soit pas huit heures du matin, j'en crèverais.
Ou pas d'ailleurs.
Mais j'crois que j'suis un peu confus là, le système nerveux doit être tout perturbé de la vie.
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeJeu 11 Sep - 22:22

Je sais pas franchement si on a le droit de fumer à l’intérieur de l’église de Sadismus, mais Charity le fait quand même. En fait il me semble qu’on a le droit de fumer nulle part à l’intérieur des bâtiments mais d’après ce que j’ai vu, c’est pas vraiment le genre à s’embarrasser de telles considérations, et il clope joyeusement là où il se trouve, et tant pis pour ceux que ça dérange. Sûrement parce que dehors, il fait trop froid pour y aller rien que dans l’optique de respecter un tant soit peu les règlements anti-tabac très à la mode en ce moment. Nan, Charity il va pas dehors pour une raison aussi conne que ça, il préfère y aller en courant et en hurlant comme un taré en se roulant partout. Vrai que ça fait la différence avec le péquin moyen, cela dit. Je fronce légèrement des sourcils à sa question, puis incline un peu la tête sur le côté – pour aider les neurones à se connecter oui oui parfaitement.

« Il doit être environ sept heures du matin … »

Ouais, en ce moment je suis de garde la nuit, même que c’est relativement chiant. Enfin, c’est un peu déprimant de jamais voir le soleil, mais en fait en y réfléchissant bien dans cette région du monde, on a plus droit à la neige qu’au soleil, de fait. Alors c’est au final aussi déprimant de bosser de nuit que de jour, et moi j’me plains pour rien. Je sais pas si Charity a envie d’aller se coucher, parce qu’il avait l’air bien paniqué tout à l’heure dans le couloir … Et puis sa chambre est dégueulasse d’après ce que j’avais compris sur place. Ca tombe bien, mon coloc’ vient de se lever pour aller bosser, fantastique. Bon j’ai toujours cette espèce d’appréhension conne avant de lui proposer de venir dormir avec moi dans ma piaule pour la journée, mais on va faire comme si tout est absolument normal et que j’ai l’air tout à fait naturel. Encore heureux que je suis bon acteur.

« Je … »

Ouais ok pas si bon acteur que ça, ma phrase si brillamment commencée n’a pas vraiment de suite. Mon regard glisse sur la droite, pendant que je cherche rapidement mes mots, restant tout de même collé contre lui même si je me paye l’air ahuri de l’année. ( En soit c’est vexant. )

« Enfin, si tu veux venir dormir dans ma piaule … De toute façon, j’y vais aussi. Enfin, sauf si tu veux rester debout, bien sûr. »


Et voilà, je m’emmêle, je dis n’importe quoi, et au final c’est un gros tas de trucs imbéciles, où j’essaie de me rattraper les trois quarts du temps. On repassera pour la qualité d’acteur ( toujours trop sûr de moi, ça me perdra blah blah ). Je lui coule un regard par en dessous, histoire de vérifier s’il se fout pas de ma gueule et de mon incapacité à aligner deux phrases intelligibles ( entre autres ), et comme ça n’a pas l’air d’être exactement le cas, je me détends légèrement. Et me colle un peu plus contre lui, parce qu’il fait froid dans cette église, quand même.
Puis pour masquer mon air idiot après cette fabuleuse sortie qui ne récoltera certes pas un Oscar, je cache mon nez dans son écharpe ( oui oui, encore, je l’aime cette écharpe ), rabaissant les paupières sur mes yeux. Finalement, je suis plutôt fatigué aussi, si on va dormir c’est une bonne idée dans l’ensemble. Ouais bon, ok, j’aurais de toute façon fait ce qu’il me proposait, mais je me justifie comme je peux là, laissez-moi tranquille. Donc j’ai le nez dans son écharpe, les yeux pratiquement fermés, et mes mains viennent s’accrocher gentiment à la ceinture de son pantalon – juste histoire d’avoir un point d’appui, pas de le tripoter.
J’ai pas très envie de bouger, là. J’suis plutôt bien calé. Et comme je suis bien installé, je roucoule dans la laine un peu rêche de son écharpe, et j’en oublie même d’avoir un avis cynique et désabusé sur ma personne.
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Charity Raven
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MessageSujet: Re: Oh, je vois ça d'ici.   Oh, je vois ça d'ici. Icon_minitimeDim 14 Sep - 13:42

[Je crois que la fin du rp montre bien mon état d'esprit actuel.... -_- ]

Après m'avoir renseigné de l'heure, Silence plonge dans des abîmes de perplexité. J'le sens, un peu. Et il commence par un « je » tout à fait hésitant, et moi comme j'suis un peu un connard sur bien des cotés, bah je dis « Tu ... ? » pour l'emmerder, mais gentillement. Quand j'ai entendu la suite, j'ai baissé la tête sur son épaule (Hé ouais, il peut mettre sa tête sur mon épaule, et la mienne sur la sienne, vu qu'on fait tout pile la même taille, elle est pas belle la vie ?), et j'ai eu envie de lui faire remarqué que me demander de dormir dans sa piaule, c'était pas une demande en mariage, et qu'il fallait pas stresser de la mort pour ça. Mais je l'ai pas fait, il l'aurait peut être mal pris, ou ça l'aurait foutu pas bien dans sa tête, vas savoir avec Silence. J'ai juste dit « ouais » avec une petite voix de mec tout fatigué, parce que j'en avais pas juste l'air, je l'étais réellement, crevé.Et je chiais dans la colle pour arriver à mobiliser mes trois neurones restant, pour réfléchir à je sais pas quoi, un truc bien con, genre au p'tits doigts de Silence sur ma ceinture. Evidemment, ils sont resté là, ces cons de doigts, parce qu'on est dans une église et tout fatigué ect... J'aurais même pas la motivation de me branler, là, de toute façon. Alors on bouge pas et on reste debout dans les bras l'un de l'autre comme des merdes pendant des plombes, et c'est vachement bien. Enfin quoique, il fait genre super froid dans une église, et vu que j'ai pas mangé depuis un bout bah, j'ai encore plus froid. Je sais pas pourquoi ça me fait cet effet là, mais c'est comme ça, je laisse même un petit frisson me traverser le corps et me faire trembler un peu. C'est à peine si je m'endors pas totalement...
....
J'étais en train de pioncer, et y a un truc qui m'a réveillé, un début de chute sans doute, je suis pas entrainé à dormir debout. Enfin bref. Je grogne un peu sur l'épaule de Silence, et j'ouvre pas les yeux. Ouvrir les yeux, ça pique et c'est fatigant, j'ai pas besoin de ça. Heureusement, Silence m'a pas jarté, y a encore un peu de gentillesse en ce bas monde. Content de pouvoir me reposer sur un plus musclé que moi, je grogne de contentement et repart presque pour me rendormir.
J'me retiens en fait.
Parce que c'est pas poli pour Silence, quit tient peut être pas à porter un mec pendant ses sept/huit heures de sommeil, voir plus, si il décide de faire la grasse matinée. Tu m'apporterais les croissants aussi mon coeur ? Ooooh, tu es vraiment un ange ! Non, bon, ça peut pas se passer comme ça, effectivement. Puis j'me vois pas appeler Silence « coeur » ou « ange », ou même « lapin », déjà d'une parce que je peux pas, voilà, puis c'est un mec j'sais pas c'est... Bizarre. Ca fait caricatural à moitié, même chez les couples hétéro ça fait caricatural, et pourtant tout le monde le fait. Puis c'est gore en plus, j'veux dire, un lapin, c'est un truc qui chie partout, un ange c'est... Un truc qui doit sûrement chier aussi, et un coeur c'est un organe vital, qui, séparé sur reste, est un vieux bout de viande sanguinolente. J'allais partager cette fabuleuse constatation à Silence, d'un interêt philosophique certain, puis j'me suis finalement dit que ça valait pas tellement le coup. Si ça se trouve, il aimait bien ça, et je casserait tout son mythe du romantisme, ce qui serait pas cool.
Avec un effort de volonté digne des dieux de l'Olympe, je relève la tête, et j'ai conscience d'avoir l'air d'un mec qui vient de fumer quelques bons gros pet', j'veux dire, les yeux tout plissés, tout ça. Je frissone en regardant autour avec méfiance.

- 'tain... J'crois qu'faut qu'dorme, 'tain....

J'ai misé à fond sur l'air fatigué, puis j'ai regardé Silence, j'devais avoir l'air convainquant. T'inquiète Silence, on peut aller dans ta piaule, je mettrais pas ma brosse à dents sur ton lavabo, des trucs comme ça. Je fouillerais pas dans ton linge sale, je paniquerais pas partout, je dégueulerais pas dans tes draps, j'veux juste pioncer. PIONCER BORDEL !!! Mes yeux, on a enfoncé des putain d'aiguilles de pute dedans, ça fait hyper mal, et ça m'empèche de les garder ouverts. Je prends la main de Silence, et je pose ma tête sur son épaule, ça y est, y a plus personne à l'étage.
On a dû marcher, un moment, puis j'ai dû me jeter dans le lit de Silence tout habillé avec mes groles, puis plus rien.
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