Sadismus Jail
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 Souvenir d'un passé troublé [Pv]

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AuteurMessage
Yoruichi
190340
Yoruichi


Féminin
Nombre de messages : 4198
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Date d'inscription : 05/03/2008

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MessageSujet: Souvenir d'un passé troublé [Pv]   Souvenir d'un passé troublé [Pv] Icon_minitimeSam 9 Aoû - 17:21

Quand le glas sonne dans la tête …

Le vent souffle fortement contre les vitres de ma cellule. Chaudement lovée dans mes couvertures, rien que ça, devrait me retenir clouer au lit, pourtant, l’envie n’y est pas. Absolument pas pour tout dire. Je n’ai presque pas fermé l’œil de la nuit et allez savoir pourquoi. Les yeux tournés vers la fenêtre, il fait encore sombre de l’autre côté du monde de la prison. Par contre, les gardiens sont déjà entrain d’ouvrir les portes. Je sais par habitude, qu’aucun -ou très peu alors -prisonnier n’allait se lever tout de suite. J’attends alors que les gardiens partent pour me tenir assise sur le rebord de mon lit.

Passant avidement mes mains sur mon visage, lâchant un soupire. Mon regard se redresse une nouvelle fois vers les lointaines terres libres d’Allemagne. Christophe Colomb a dû être super contente de découvrir l’Amérique … A côté de lui, aucun explorateur/prisonnier ne sortira de ce pays. M’enfin, de mon côté, l’exploration des personnes n’est pas toute à fait fini. Mais qu’est-ce que je raconte moi, j’ai horreur des gens. Je lance un rapide coup d’œil à ma compagne de cellule, dort encore. D’accord.

Je me redresse en m’approchant du lavabo, laissant couler l’eau sur mes mains. Pour ensuite venir faire ruisseler les perles d’eau sur mon visage. Mon reflet joue dans le miroir, je ne l’aime pas. Qu’importe, d’un geste vif, je m’empare de la serviette en m’essuyant. Mon instinct me dit que cette journée va encore être riche en émotion. Les mouvements soudain de la femme avec qui je partage ma cellule attirent mon attention. Je redouble alors de douceur et de légèretés dans mes gestes. Ouvrant délicatement la porte de mon armoire, je sais de simple habit. Hors de question que je porte mon uniforme aujourd’hui, et puis, il y a encore des tâches de sang. Rien qu’à y penser, mes yeux se portent sur mon poignet … Deux entailles pas mal profondes. Guéries ou non, j’m’en, contre fiche. Je me débarrasse de mon t-shirt et sur le coup, je baisse la tête vers mon ventre. Soupire. Toujours ces cicatrices … J’enfile un pull sombre et un simple short. Qui sait, j’irai peut-être faire un tour dehors.

Ma main pousse la porte de l’armoire, je ne sais pourquoi, mes yeux se tournent vers mon lit. « Pourquoi tu m’as abandonné ? », alarme général. Mon cœur fait un bon mémorable dans ma poitrine. Je ferme instinctivement les paupières. Calme-toi, ce n’est qu’une illusion. Quand je les ouvre, l’enfant est devant moi. Ses grands yeux bleus plantés dans son visage, encadré par des cheveux d’un blond blé … Un bouille d’ange qui me fait froid dans le dos. Il est blanc et froid … Mort. Je recule d’un pas. Pas maintenant. Je n’ai plus envie de subir encore l’affront des autres. Sur un coup irréfléchi, je me précipite dans l’entrebâillement de la grille à demi ouverte.

Le couloir est désert et le fait de rester ici avec le cadavre d’un blondinet de six ans qui me suis ne me plait gère. J’en ai peur, pour combien de temps, j’en sais rien. Il a décidé de me hanter, grand bien lui face. Sans vraiment savoir où aller, je longe le mur en le frôlant délicatement de la main. Froid, terne, sans vie. Pourtant, il parle. Enfin non, c’est la prison en elle-même qui parle. Mais ça, personne ne le remarquera …

Je ne sais absolument pas comment interprété mon humeur du jour. Triste ? Mélancolique ? Neutre ? … J’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que ça va encore me retomber sur le museau. Des pas résonnent derrière moi, suivit d’une petite voix d’enfant … « pourquoi ? » … Parce que j’étais sans vie … « pourquoi ? » … Parce que je m’en veux. J’aurai voulu, mais à présent, il est trop tard. Je me retourne pour regarder. Il est planté au milieu du couloir. Cette fois-ci, il est réellement dans l’état duquel il était sorti de sa tombe. La peau grise, inexistante sur certaine partie de son corps. Plus de billes bleus en guise de yeux. Sa chevelure autrefois d’un jaune parfait, n’est plus que terne. Un mort en somme. Un mort qui me fait peur alors qu’il n’existe pas.

Cœur a moitié détruit, je reprends mon chemin vers l’inconnu. Qu’importe dans le fond, même morte, je finirai par errer comme maintenant. La salle commune se dessine devant moi. Je n’y ai pas souvent été quand j’y pense. Sans vraiment réfléchir, je m’engouffre déjà dans le passage de la porte. Vide, en effet. Je m’approche volontairement de la fenêtre tout en m’asseyant sur une chaise. Il fait sombre, j’ai même pas l’impression que le matin s’est levé. Six heures du matin ? C’est possible ça … Qui sait. Le plus important, c’est que je suis seule. La lune est encore visible malgré le brouillard qui dort encore sur la forêt de l’autre côté des murs …
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