Sadismus Jail
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 The Internet is for ... !

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Charity Raven
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MessageSujet: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeLun 14 Juil - 17:03

Cela fait maintenant une semaine.

Une semaine sans quoi ?

Une semaine sans Silence bien sur !

Enfin entre autre...

The internet is for porn !

Là, je viens de rentrer avec une télé portable qui a disons été... Emprunté (Une sombre histoire d'abus de biens sociaux. ), et fin saoul. Il me fallait au moins ça. J'ai branché la télé, assez maladroitement, et j'ai regardé un peu des chaînes allemande, avec un oeil terne et une Guiness à la main. Les info ? Chiant. J'ai zappé sur une sitcom à la con ou un gamin shootait son petit frère comme un ballon de foot avec des rires prè-enregistrés. Content de pas avoir la télé chez moi depuis dix ans, j'aurais aimé ce genre de truc, à tout les coups. Là, c't'un peu tard, et j'arrive pas à acrocher au machin.

Bon, ma clope est finie.

But, Kate, What you think we do... Afteeeer ? Hum ?

J'ai donc mit une cassette...

Là, faut que je fasse une pause pour bien mettre les choses au clair, le premier qui me fait un reproche, je le mange. Tout le monde le fait, même les nanas qui disent que non, j'en suis intimement convaincu. Je ferme religieusement la porte, pour le bruit, je surveille l'heure, pour pas que ma soeur rentre à un moment inoportun, et vas y pour l'autoroute de... Enfin un autoroute quelconque. L'A13 si vous voulez.

Profitez bien de ce moment de pure poésie, de classe, d'élégance, de raffinement. Des moments tels que ceux là, on en croise peu. Voici donc :

GRAB YOUR DICK AND DOUBLE CLICK FOR PORN ! PORN ! PORN !

Me voilà les jambes un peu arquées (Ouais, j'préfère debout, ça motive. ), le boxer aux chevilles, l'air vraiment très éteint, pris d'une frénésie de mouvements de poignet devant une petite télé avec des gens pas habillé devant. C'est bien. Ma cigarette finit de se consummer totalement dans le cendrier, et la Guiness perd son gaz. J'aurais pu me répandre en détails vaseux sur la chose, mais je suis sûr que vous ne tenez pas trop à tout savoir hein ? Si ? Bande de pervers !

I masturbate !

Ouais, bon, faut dire un truc, la branlette, ça entraine bien l'ouïe. Bah oui, c'est paradoxal, mais faut entendre les gens arriver hein ! Même si je suis pas en très bon état, j'ai quand même entendu la porte ! D'un seul mouvement, né de l'habitude, je refout mon boxer à l'endroit où il se trouve normalement, et je saute vers la télé. On s'pose pas de question, on ferme, c'est tout.

Sorry Kate !

Du coin de l'oeil, je reconnais Silence, alors j'arrête mon mouvement. Pourquoi ? Ben parce que bon, j'me dis que dans la foulée hein... Vous voyez la logique. J'laisse donc les gens tout nus dans la petite boîte s'attacher et se faire des trucs en sautant vers le mâle. Au moins, contrairement à une nana, j'suis sûr qu'il le prendra pas trop mal. Enfin j'espère quand même, parce que là c'est grillé, j'ai la gaule, ça tourne, y pas de quiproco possible.

- Coucou...

J'essaye de faire genre, « je me branle et c'est la classe », tout en essayant de marcher un peu près normalement. ( Un peu dur là... Pas de jeux de mots ici. ) Puis je vais pour l'embrasser, voir plus (J'aimerais bien. ) mais...

Y a encore une couille...


Dernière édition par Charity Raven le Mar 15 Juil - 5:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeLun 14 Juil - 18:15

Paris is burning.


Ils ont pas vraiment attendu la fin de mon arrêt-maladie ( manque de gardiens tout ça ) et j’ai repris le boulot avec un traitement de choc contre une éventuelle poussée de fièvre galopante. Tout s’est bien passé finalement, ils ont eu la délicatesse de me garder à l’intérieur les deux premiers jours, et j’ai pu passer la fin de la semaine non pas lamentablement écroulé sur les genoux, mais bel et bien en position bipède.
Bon par contre, revers de la médaille : toute cette activité imprévue par mon organisme nécessitait une grosse dose de sommeil, et du coup j’ai pas eu le temps de passer voir Charity depuis … Depuis un moment. J’suis pas tellement accro aux dates – hormis pour savoir quand commence une mission et quand elle termine – donc j’ai pas tellement compté précisément, mais je sais que ça fait un petit moment. Et que j’ai envie de le voir.
Donc une fois que Con me confirme que j’ai terminé mon service de la journée, je repars vers ma chambre, prend le temps de trouver un jeans et un t-shirt, de me doucher, et une fois présentable, je prends la direction de la chambre de Charity. Lui il doit toujours être en arrêt et j’espère d’ailleurs que son pied se remet de ses émotions. Ah et puis y’aura le chat aussi.

Déjà, les bruits qui me viennent de derrière la porte, ça me dit trop rien. J’préfère me dire que j’fais une erreur, mais quand j’entre, je remarque de suite que c’est pas une erreur. J’entre lentement dans la pièce, lance un autre regard en coin peu inspiré à la télé, retient un soupir. Ca pue l’alcool. Sans vouloir faire dans une lapalissade, je crois que Charity a un problème avec l’alcool dont je devrais lui parler.
Le porno qui tourne ? Ca m’dérange pas. Tant qu’il me touche pas. Y’a pas grand-chose que je déteste autant que baiser devant un porno. Même une simple main sur ma peau me brûle dans ces circonstances-là. Pourquoi ?
Parce que. Sacrilège, ça résume tout, et j’ai pas envie d’y penser plus loin. Je réponds à son « coucou » très pâteux d’un signe de tête sobre, l’observant. J’ai pas une expression sévère, non, j’reste normal. Faut vraiment que je lui parle de cette histoire d’alcool…
Et là… Et là il s’approche pour m’embrasser, et y’a plusieurs trucs qui me font légèrement reculer. Légèrement, mais sûrement, il a pas pu ne pas remarquer ce petit geste défensif qui était pas tout à fait maîtrisé.
Il sent l’alcool, très fort.
J’ai pas envie de l’embrasser avec les hurlements de la nana en fond. Mais alors, vraiment pas envie. C’plus fort que moi, je peux pas baiser devant un porno, ou alors il me faut une concentration énorme, et plus particulièrement, j’peux pas baiser avec lui maintenant. Il est bourré, y’a ce film… Ouais j’suis une vraie putain de gonzesse sur certains côtés, je sais. Je détourne le regard, sur le côté droit, inverse à celui où y’a la télé, lèvres moulées dans une petite moue à l’expression mitigée. Et je finis par lui glisser entre les doigts, m’échappe sur le côté – droit toujours – et vais m’asseoir sur le lit, mains calées entre mes cuisses serrées.

« Désolé mais… Pas maintenant, ok ? »

Encore un semi-mensonge, hein Silence ? Jamais capable de dire la vérité complètement, même à un type qui le mériterait, et dont je sais qu’il ne va rien me faire de mal parce que j’ai été un peu sincère. C’est nul. C’est lamentable. Mais c’est un réflexe. Mon regard gris clair traîne sur la clope qui s’est consumée toute seule, la bouteille de bière pas terminée, et j’accueille Hermanstrausse qui vient de sauter sur mes genoux.
Le fameux chat qui n’a pas peur de moi. Je l’en récompense en le caressant entre les deux oreilles, et j’dois offrir à Cha qu’une vue de visage baissé.
Ah ouais, t’assures pas trop par moments, mon cher assassin super efficace. Je retiens un soupir qui aurait pu être des plus mal interprétés, puis je tente un changement de sujet parce que j’ai pas du tout envie d’entendre une question du type « mais qu’est-ce qu’il t’arrive encore ? ». Avec plus ou moins de tact – en clair, ça veut dire : pas du tout.

« Tu crois pas que tu bois un peu trop ? »

Dans le rôle de la pucelle désapprobatrice, moi-même. C’est fou comme je m’y coule bien. Et la fille à la télé s'égosille toujours pour montrer son ( faux ) immense plaisir, et ça me donne envie de pleurer pour elle tellement elle est pathétique.
Me fait penser à moi, ça tiens. Mauvais. La confiance en soi c'le début de la réussite, disait je sais plus qui.


Dernière édition par Silence le Mar 15 Juil - 11:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeMar 15 Juil - 6:55

Vous pouvez pas savoir comme je me suis sentit bête, non, vraiment. C'est vraiment indescriptible. Rien qu'à voir sa tête, juste ça, j'ai envie de m'enterrer très profond dans un trou et de tout recouvrir de terre. Silence, c'est pas un quidam X ou Y, c'est Silence. Moi j'm'en fous d'être bourré en baisant, pas lui. Lui y s'en fout pas, et il a bien raison. J'vais donc, enfin j'tente, vers la télé pour appuyer sur le bouton pour éteindre, mais le problème c'est que même en louchant, y a tout qui se dédouble. Mes doigts trouvent pas leur objectif.

- Tu crois pas que tu bois un peu trop ?

J'y réfléchis pas trop à sa question, en fait, j'y répond pas, et j'me contente d'essayer de trouver ce putain de bouton avec les deux mains et, je sais pas pourquoi, elles viennent se perdre sur l'écran, à coté, sur le volume. J'suis en train de pèter les plombs de frustration, avec les cris de la nana en fond sonore. Plus j'me concentre dessus, plus ma vision part en couille, et moins je m'en sors.

Finalement je tire sur le fil de la prise. Plus gros, plus trouvable.

Maintenant, dans la boîte noire, c'est mon reflet qu'on voit, avec les yeux rouges entreouverts, et autour de moi, les cadavres malheureux de cette dernière semaine que j'ai passé fin saoul. Magnifique, superbe. Comme quoi, ce truc plein de merdes peut quelquefois montrer la vérité. Mais bon, pour arriver au point où j'en suis, faut pas être pudique. Tiens bah vendredi, j'ai cuvé dans la bibliothèque, un mec m'a vu, et alors ? Savourer l'alcool, y a rien de plus ridicule. Rien à foutre du goût, moi c'est juste une souffrance physique que je soulage.
Ouais, certes, j'en ai rien à foutre de tout et de tout le monde, mais c'est part rapport à Silence que ça me gêne, il mérite vraiment pas ce spectacle là. Alors j'ai deux options, soit j'dis non et je finis ma Guiness, soit j'dis oui et... J'suis dans la merde. Mais attention, pas la merde genre un peu, mais une merde monstrueuse.

« Quand il s'ennuie Dieu écrit des Symphonies de Souffrance, pour les entendre il me suffit d'aprocher de la bouche d'une femme disant qu'elle m'aime, sincèrement. »

Qu'est ce que je dois faire ? Je sais pas... Hein, dis moi, donnes moi la solution en kit facile de montage, s'il te plaît... Je devrais pas te faire ça, je dois pas, c'est égoïste. Tu me pardonnerais si je me cachait une petite semaine hein ? Oh non, j'y arriverais pas. R'garde, j'ai vraiment rien de mieux à foutre, tu vois pas ? C'est vide cette pièce, c'est vide partout. Oh... J'aime pas être à jeûn, j'me sens pas trop bien.

- Oui... Et... J'suis d-d-d-d-désolé... Vraiment... J'd-d-d-d-devrais pas t'infliger ça.

Ouais, j'ai un peu de mal à aligner des phrases qui ont du sens. Je m'assois en tailleur sur le sol, m'allume une cigarette et laisse la Guiness où elle est. C'est atroce, j'ai même pas réfléchis à ce que je faisait, je l'ai fait, c'tout. Enfin c'est facile de dire ce genre de truc quand on en a plein le sang. D'ici quelques heures, tu vas voir comme ça va être vachement moins rigolo... Là j'suis le roi du monde en boxer au milieu de ma chambre avec ma clope dans la main et les yeux rouges, mais reviens plus tard, ça va être fun.

- Ca va toi sinon ? Mise à part que t'as f-v-v-f-v-vu un gros abruti aujourd'hui.

Quitte à pas être trop un monstre d'égocentrisme, tant qu'à faire. Puis j'rajoute une petite phrase con derrière hein, pour faire bien. Enfin pour me faire plus mal disons, histoire de retourner le couteau dans la plaie.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeJeu 17 Juil - 16:22

I’m your F.A.N


Je reste assis sur le pieu sans desserrer les dents, le regardant galérer pour éteindre cette putain de télé, les yeux dérivant par moments sur les images qui défilent dessus. J’ai jamais compris pourquoi mes chers semblables attachent une telle importance à la chose relativement simple qu’est le sexe. Hermanstrauss, lui, il se fait pas chier à s’exciter devant le spectacle d’autres chats qui tentent de se faire du bien de toutes les manières possibles. J’sais pas, y’a des jours comme ça où j’me dis que j’ai loupé ma vocation et qu’en fait, j’aurais dû naître chat. Ou chien, c’t’un peu le même résultat au final et c’est vachement plus… Compréhensible.
Oh bien sûr on m’a demandé pas mal de fois pourquoi je m’emmerdais à penser à ça. Bon, ils ont beau être plutôt sympas ( j’dis ça parce que bizarrement le commun des mortels trouve que Vertige et Murmure sont des gens complètement décalés ), ben on a quand même pas du tout le même mode de pensée. Et manifestement, j’dois être le seul à réfléchir comme je le fais, parce que je comprends pas non plus pourquoi Charity picole autant. Le premier jour, j’me suis dit que c’était pour faire passer son stress, ou commencer son séjour ici par une belle cuite histoire de marquer le coup. Finalement, ça a pas l’air d’être ça du tout. Je passe toujours mes doigts dans la fourrure du chat, pensif et silencieux. La brusque coupure du son et des images de la télé me ramène pourtant rapidement sur terre, et je cille en inspirant une bouffée d’air puant l’alcool. Faut que j’aille ouvrir la fenêtre ou j’vais tourner de l’œil – non j’exagère rien.
J’abandonne le chat sur le lit, donc, me dirige vers la fenêtre assez crasseuse faut l’avouer – je crois avoir compris que les Raven sont pas des fées du logis de génération en génération – et frissonne un peu sous l’arrivée d’air glacial en provenance directe de Glaçon-Land.

Like the scissors you’ve forgotten


Le chat, il est impressionnant dans son genre. Parce que non seulement il a pas peur de moi, mais en plus il me suit en miaulant, manifestement pas très satisfait d’avoir été abandonné sur un pieu, tout ça juste pour ouvrir une fenêtre. J’me baisse, je l’attrape doucement sous les pattes avant, puis j’le cale contre moi, sur mon bras replié. Mes doigts caressent doucement son crâne, et lui il ronronne bêtement comme s’il venait de trouver la meilleure place au monde.
Dis moi le chat, toi aussi t’es bourré ?
Ca me gêne pas que les gens soit ivres. Ou en tous cas, pas au sens où ça gêne généralement les autres. J’ai pas peur qu’ils me fassent mal, parce que moi, au test du « qui raye qui » je classé tout en haut. Un peu comme Tiger Woods au golf, s’vous voulez. En un peu plus retors, parce que Tiger Woods tout le monde voit qui c’est, et que moi, ben j’suis discret, et en plus je change de gueule dès que c’est nécessaire. Très très retors, effectivement. Une vraie saloperie.
Ca a pas l’air de rebuter Charity, ci-présent assis au milieu de la pièce tel Bouddha sur son rocher, la clope au bec et l’air hagard en prime. Ca le gêne peut-être pas parce qu’il est tellement imbibé d’alcool qu’il ne se rend pas compte jusqu’à quel point ça peut aller. Peut-être. J’incline légèrement la tête sur le côté alors qu’il parle, et hausse des épaules.
Ok, dans ton genre t’es p’têt pas trop fréquentable en l’état, mais t’as devant toi le mec qui a survécu à un Vertige complètement défoncé, alors t’inquiète pas pour ça, va. Cela dit, si effectivement tu pouvais éviter de recommencer tous les quatre doigts, voire à carrément tous les doigts, ça m’arrangerait foutrement. Je m’approche de lui :

« Ca va, t’es pas le premier que je chope devant un porno en train de se branler. »


Bon t’es p’têt le premier que j’aurais pas aimé voir faire ça, mais ma foi… J’comprends pas grand-chose, mais si y’a au moins un truc que j’ai bien imprimé, c’est que dans la vie, on a pas tout ce qu’on veut. Du pied, je pousse une bouteille de bière vide, qui produit un raclement alors qu’elle roule au sol.
Pouce. Index. Majeur. Annulaire. Auriculaire.
Est-ce qu’il a bu tous les jours depuis qu’on s’est pas vu ? Est-ce que si on s’était vu il aurait pas bu ? Ouais j’sais bien, j’ai beau être un connard et semer pas mal de malheurs dans mon sillage, j’peux pas m’auto-désigner responsable, coupable, et condamnable de tout ce qui arrive de pas forcément bien sur terre. Mais. Quand même.

I’m your F.A.N, M.A.N


Sa deuxième réplique amène un très léger sourire sur mes lèvres – le genre super light. Hermanstrauss continue de ronronner, mais il a envie de descendre et d’aller voir Charity, alors j’le laisse partir, et je croise les bras sur ma poitrine.

« Un gros abruti… J’aurais pas dit ça comme ça. »

Quelques pas sur le côté, j’ai l’impression que les effluves d’alcool s’échappent tous en même temps par la fenêtre, et même si j’ai foutrement froid en t-shirt, ça fait un bien fou. Je sais pas comment je peux même envisager de lui faire la morale ou de trouver ses actions mauvaises alors qu’il a juste décidé de détruire ses propres sensations et son propre corps. Y’en a qui vivent sur le malheur des autres putain. Y’en a qui sont des saloperies de charognards, quand même. Charity s’en prend qu’à lui même, quelque part je trouve ça méritant.
Profond.
Bien profond.
Pouce - index - majeur - annulaire - auriculaire - pouce - index - majeur - annulaire - auriculaire - pouce - index - majeur - annulaire - auriculaire - pouce - index - majeur - annulaire - auriculaire.
Il y a des moments comme ça où je réfléchis trop, trop vite, à des trucs qui n’ont ni queue ni tête, et où j’irais bien m’exploser la tête contre un mur.
Tiens d’ailleurs, viens par là surface plane…

I’m your F.A.N, M.A.N, i’m your M.A.N


Des p’tites étoiles dans la tête. Elles font mal, les méchantes étoiles, et je me frotte le front meurtri de son impact enthousiaste avec le mur.

« Aïe. »

I gonna give you, i gonna give you, i gonna give you… Les vilaines p’tites étoiles elles ont mangé les paroles.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeJeu 17 Juil - 18:23

Emmènes moi danser...


Il a ouvert la fenêtre, et il inspire profondément, il savoure l'oxygène. Et va savoir pourquoi, ce geste là, il me fait culpabiliser à mort. Je sais pas trop pourquoi, mais moi je sens rien, faut dire aussi que je vis dedans, et puis que mon sens de l'odorat vaut en gros celui d'un fennec mort.

Je suis dans une situation de merde, et je suis pas en état de la gérer. Doucle combo qui me fout une patate gigantesque en pleine gueule. Le chat arrive vers moi, avec sa petite démarche de chaton malhabile, et je le prend dans mes bras sans broncher. Pôv' bête, est ce que je t'ai seulement donner correctement à manger ? Ces temps ci, je calcule pas mes journées en heures, minutes et secondes, mais plutôt en plage où je suis à jeûn ou pas. Là, dans ma mesure, je suis relativement clean. Oh, j'suis pas loin de l'ivre mort, mais pas assez près pour faire un black out non plus. Un juste milieu où je suis capable de tout, et surtout de rien, en quelques secondes. Comme traumatiser un mec pour une sombre histoire de branlette... Si tu savais à quel point je me sens con... Y a pas grand chose à dire, juste que j'ai trop bu, et que c'est trop souvent et que je fais semblant de rien voir. Rien de bien méchant. Oh, et encore heureux que ce soit toi, parce que sinon, j'aurais bien été capable d'insister. Je t'aurais mit une main au cul, et je t'aurais lècher l'épaule. Un truc comme ça, mais là j'ai débandé direct. Tu peux pas savoir, quand t'as poussé la bouteille du pied, comme ça m'a fait mal. C'était un peu enfoncer le couteau dans la plaie, tu vois genre ?

Ne nies pas comme ça, ça te fais chier, et ça se voit. Puis je vais pas me plaindre, c'est ma faute, voilà. Je me sens d'un ridicule, tu peux pas savoir, j'ai aucune bonne raison à fournir en kit, aucun début de bout d'explication. Juste quelques faits, qui me rendent très honteux. Entre autre. Qu'est ce qui m'a ammené à devenir ce que je suis ? Rien, ou pas grand chose. Si j'avais pas eu ma première cuite à neuf ans, si l'alcool avait pas eu une place si virile dans l'imagerie populaire, si j'avais pas eu autant de mort autour de moi, si je me faisait pas autant chier dans la vie. Mais c'est des raisons à la con tout ça, c'est juste pitoyable et ininterressant. Nous on veut du gras, du saignant, on veut faire chialer dans les chaumines. Nan, désolé, j'ai pas ça sous la patte. Vraiment. J'me suis pas fait violé par un triceratops, on m'a pas forcé à sucer le curé quand j'avais cinq ans, on m'a pas battu, brûlé, torturé. Aucune disposition particulière, juste un peu trop de connerie dans le sang. Désolé, vraiment. Je m'excuse. Je m'en veux. Désolé.

Payer for a Wanker !


Puis l'autre neuneu il se frappe la tête contre le mur, je sais pas pourquoi. Il culpabilise aussi ? Mais...Pourquoi ... ? Désolé, j'arrive pas à voir mec, je ne suis capable d'aucun effort de reflexion actuellement, mise à par si il est profondément nombriliste vois tu ? J'essaye d'aller vers toi, mais la position quattre pattes est la seule que mon corps semble tolèrer. Quel connard celui là. Je finis finalement à plat ventre sur le sol de ma cellule, avec l'air con de celui qui est bourré tout seul. Je hais ça, mais, étrangement, ça m'arrive de plus en plus souvent. Déjà, pour notre rencontre, j'étais bourré tout seul, puis quand je suis aller chercher ce mec, aussi, et puis ce matin aussi, et hier, aussi, et la semaine dernière aussi, et l'année dernière aussi, et la décénie dernière, en partie...

Ma clope a presque atteinte son filtre.

Le cendrier est loin, mon bras gauche non. Cendrier, bras. Bras cendrier. Habitude de jeunesse versus morceau de verre. La chair contre l'objet. C'est mal de mettre des cendres par terre. C'est toujours moi qui gagne. Un point rouge de plus. Bizarrement, ce sont mes jambes qui se tortillent pour gérer les douleurs. Je reste silencieux.

- Je plaide non-coupable : Voici mon avocat.

Et mon bras vient se perdre du coté d'une bouteille de Whisky qui trainait là. Je vous présente mon avocat et ami, Mr Single Malt. Le meilleur dans sa catégorie. Si si, j'vous jure. Mr Single Malt, Silence, enchanté, oui vraiment. Je comprends que tu sois jaloux, il me bouffe pas mal de temps, mais bon tu comprends, quand on aime, on ne compte pas. Ouais, je sais, il me donne l'air un peut éteint, mais normal, il m'en fout plein le sang, alors ça fait capilarité au cerveau en fait. Puis ile me gâte les dents et me bousille le système nerveux aussi.

- J'dois faire quoi Silence ? Puis pourquoi tu t'es défoncer le crâne ?

Regard aviné. Je m'aime.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeVen 18 Juil - 18:16

One dream of God


Je sais que ça partait pas d’une mauvaise intention. Mais j’y peux rien, ça me gonfle cette question, et le fait que j’ai l’air légèrement bien con à être appuyé contre le mur, les mains à plat dessus et le front posé contre, ça doit pas aider à la marche générale. Oh non, ça doit pas aider.
Je me sens soudainement de très mauvaise humeur. Ah mais.

« Je t’ai demandé pourquoi tu t’es beurré la gueule comme un p’tit Lu ? »

Réponse : non. Conclusion : alors mêle-toi de ton cul, et de ton taux d’alcool dans le sang ( enfin là c’est un peu de sang dilué dans beaucoup d’alcool ) avant de te préoccuper de mon putain de crâne. Il va arrêter de résonner comme une connasse de cloche quand, celui-là au fait ? C’est pas que j’ai l’impression de m’être pris un gravier de trente kilos sur l’occiput, mais presque. Remarque, vu comme il est rempli, il peut s’amuser à résonner encore longtemps, y’a de quoi bosser. Certes, j’ai été légèrement coupant, peut-être pas forcément pour une bonne raison – il est adulte s’il a envie de se bourrer la gueule puis de se branler devant un film où d’autres adultes baisent, c’est son problème. J’ai rien à y redire.
… Ils étaient vraiment adultes dans le film ?
Je soupire, toujours contre mon mur, dont le contact froid et plan me rassure un peu. Je déconne à plein régime – on m’le disait depuis longtemps, mais ça a jamais été aussi vrai que maintenant. Sûr qu’ils me verraient, ils m’enverraient direct une balle dans la tête pour abréger mes souffrances – et puis mettre leurs culs à l’abri surtout. Bref, je suis plaqué contre le mur comme … comme une femme d’arbre à un arbre ( vous avez jamais vu à la télé le mariage de cette nana et d’un arbre ? ), et je ferme les yeux en espérant me découvrir un pouvoir de téléportation. Si personne me retient, dans deux minutes, mon front aura de nouveau rencontré le mur.

One dream of less



Heureusement, ma mauvaise humeur, c’est pas vraiment le genre coureuse de fond. Non non, chez moi ça donne plutôt cent mètres haie, à savoir : on court à fond de cul en sautillant, puis on s’arrête ( parce qu’on se rend compte qu’on a l’air sacrément con, ou qu’on a passé la ligne d’arrivée, y’a deux versions ). Bref. Mauvaise humeur vient de passer la ligne d’arrivée, parce qu’elle retombe d’un coup, que j’ai plus du tout envie de frapper mon pauvre front innocent contre cet empaffé de mur, et j’ai plus envie d’engueuler Charity qui est écroulé par terre.
Qu’est-ce qu’il branle écroulé au sol celui-là ? …
J’appuie mon front contre le mur, et retiens un long, très long soupir. Mur, si tu m’entends, fais diversion s’il te plaît. Mur, fais-moi l’amour. Mais non, Mur ne bouge pas, et je coule à nouveau un petit regard vers Charity. Ok. Je crois que je dois m’en occuper, ça doit être mon rôle quelque part – je me vois pas tout à fait dans le rôle du salaud qui se taille en le laissant en fait.
Enfin, en rôle oui, mais moi non et pas avec lui et… Merde. Je m’avance vers lui, me penche, le ramasse sans trop de difficultés ( les Ravens ont les os troués, méditez-moi ce jeu de mots là ) et le jette en travers du pieu.
Etape un, achevée.

One dream of love


Je m’assieds à côté, sans chercher à tenir mes épaules droites, et le regarde, avec une expression sans doute très neutre. Y’a vraiment un truc que j’parviens pas à capter chez lui, mais sachant que ça doit être sûrement réciproque, est-ce qu’on dit « un partout balle au centre », ou pas ? J’en sais rien. J’pas envie. Moi j’suis dangereux, très dangereux, mais j’ai pas le choix, et puis de toute façon on viendra me récupérer. J’suis trop dangereux pour être laissé en liberté dans la nature. Alors moi c’est pas grave. Mais lui ? …
Il veut pas arrêter de boire autant ? Déjà que l’alcool ça a pas très bon goût – pur avis d’un peu initié – alors si en plus il s’en sert pour perdre conscience… Je passe mes doigts dans ses cheveux, les tire un peu sans méchanceté :

« T’as pas besoin de ça pour être complètement inconscient tu l’es déjà. »


C’est aussi ce que pourrait dire un lapin à un humain. Parce que le lapin, le moindre mouvement il le prend comme une attaque, et il trouve que l’humain qui ne réagit pas en voyant un vélo lui passer à côté, ben c’t’un targe.
Moi j’suis à peu près aussi paranoïaque qu’un lapin.
Et j’sais même pas faire remuer mon nez.
Fait chier.

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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeVen 18 Juil - 21:17

Don't speak.


Si y a bien deux truc qui m'énerve dans la vie, c'est qu'on ai la même opinion que moi sur ma personne, et qu'on me prenne mes expressions à la con. Donc, demain, à rajouter dans la liste de to-do : Me pendre, faire breveter l'expression « beurré comme un petit Lu », et laisser à Silence une autre image de moi que celle là. Ce qui nous donne en tout un total de cent vingt quatre choses à faire sur ma liste avec, entre autre, poser des fleurs sur mes tombes, donner mon testament à quelqu'un d'autre que mon ours en peluche, arrêter de saliver devant les magasins de cordes, être heureux, et ne plus être un insuportable connard nombriliste. Celui là se place en premier, d'ailleurs, tiens. Je suis sûr qu'à quarante ans, je passerais le cap de l'adolescence niveau mental, je serais indépendant financièrement, et je serais capable de vivre tout seul sans me laisser mourir. J'en demande pas plus, parce que je suis quand même un putain d'empoté. T'inquiète pas mec, on s'en sortira un jour, je te le promets.
Soudain, le sol s'éloigne assez vite de moi, et j'm'aperçois qu'on me porte. Arrêtes de m'sauver la vie, ma dignité s'en ressent, mais, j'avoue que tu fais ça très bien. Sans toi, je serais mort une ou deux fois, je crois, et c'est pas cool du tout. Pour moi et pour toi. Je m'énerve d'être aussi con, mais c'est pas exprès. A croire qu'il faut m'assigner un garde-vieux pour le restant de mes jours parce que j'suis pas capable de traverser une pièce sans me faire frapper par tout les occupants et m'empaler sur tout les objets plus ou moins coupant. ( Paries combien que je suis capable de mourir d'un coup d'envellope ?! ) Ouais nan, enfin, sérieux, j'suportes pas d'être porté, dans le sens propre et figuré, mais j'suis obligé quand même. Puis j'retiens que t'aime pas qu'on te demande pourquoi tu te frappes la tête contre les murs, okay, c'est bon. Ca m'épargnera une ou deux remarques méchantes suplémentaire. Ouais, puis cette fois, je peux pas me barrer en courant tu vois, parce que mes jambes ont décidé que alongées, elles étaient très bien, et que rester là comme une grosse bouse était une option tout à faire envisageable. Connasses. En attendant, j'suis coincé là où il m'a posé, foutre.
Il me regarde d'en haut, avec un air que j'aime pas tellement c'est vide, et fait joujou avec mes cheveux. J'les aurais laissé comme sur ma photo de permis de conduire, ça aurait été bien plus drôle, une super surprise party. Malheureusement j'ai dû les ocuper à cause des poux. Je lui lance un regard mouillé, de ceux que je sais si bien faire, l'air vaguement surpris qu'on me touche le crâne. Note que le rouges de mes yeux gâche ce magnifique bleu chiasse que j'arbore. Le bleu et le blanc, ça aurait été plus saisissant, mais non. Non content d'avoir la couleur d'yeux la plus fadasse que le monde ai porté, il a fallu que je gâche ça avec des nuances de rouges. Jamais on m'a dit « t'as de beaux yeux tu sais ? », parce que y a pas de raison de le dire. Les pattes d'oie accentuent bien ce coté pitoyable je trouve, nan ?

- T’as pas besoin de ça pour être complètement inconscient tu l’es déjà.

Là, si une seule once de calme avait traversé la bulle d'alcool dans laquelle je suis, bah elle est morte directe sur le coup. Le « pas besoin de te rendre plus con que tu ne l'es » aura été une bonne oraison funèbre, ça y a pas de doute. Je pousse sur mes bras pour m'éloigner ( parce que mes jambes, quand elles disent non, c'est non. ) un peu plus brusquement que je n'aurais voulu. Appuyé sur le coude, avec, mystérieusement venue d'ailleurs, une clope dans la main et le bide sur les draps, je suis le roi du monde. Et j'ai froid, parce que, evidemment, le boxer, c'est vraiment la tenue ad-hoc pour une prison sous-chauffée dans le Nord de l'Allemagne. Bonheur, joie, et extase. Ce putain de tatouage doit être magnifiquement visible sur mon dos, et rien à foutre pour une fois. Juste une petite pensée émue pour l'abruti qui trouvait ça sympa. Je suis sûr qu'il y a quantité de manières plus intelligentes de claquer deux cent euros, mais bon. J'étais une autre sorte de con à l'époque.
Je joue avec mon paquet de Lucky Strike, et apprend avec étonnement que je risque la stérilité en fumant. Bouh j'ai peur.
Tu sais le problème ? C'est que j'ai l'impression de le dégouter, tout le temps, et pour tout. C'est sûrement pour ça qu'il veut pas coucher ave moi à jeûn ( Enfin si, deux fois. Dont une fois ou c'était pas lui, mais je me comprend. ). Ou alors c'est le coté assassin.
Enfin je m'énerve tout seul quoi.

- Ca va ? C'est pas trop crade ? Tu veux revenir d'ici une semaine, quand j'aurais tout nettoyé ? Ou alors je paye quelqu'un de moins dégueulasse à regarder pour prendre ma place, si tu veux. Et je t'offre du tact en pack de vingt aussi dans la foulée, tant qu'à faire.

« Vas t'en plus près. », c'est exactement ça. Je veux surtout pas qu'il parte, parce que le monde perdrait vachement de ses couleurs d'un coup, mais... Voilà quoi. Voilà voilà... Les complexes, ça rend parano. Et l'alcool aussi. Et je sais qu'un sevrage physique d'alcool, ça prend environ une semaine. Un jour pour sentir le manque, cinq jours pour en chier, et un autre jour pour balancer les seaus de vomit par la fenêtre. Te mouille surtout pas Silence, parce que t'as vraiment pas besoin de ça. Sincèrement, j'y tiens pas. Si y a bien une chose qui m'a dégouté, c'est qu'il se rende compte que j'buvais tout le temps, et qu'il me fasse des remarque là dessus. Ouais, je m'en veux, mais je veux m'en vouloir tout seul, tu vois ? Je prend une taff de cigarette.
J'me suis un peu remonté tout seul quoi.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeSam 19 Juil - 13:08

Il se recule rapidement, et moi je retire ma vilaine main comme si je m’étais cramé à son contact. Je voulais pas qu’il le prenne mal, ça n’avait rien de méchant, enfin, inconscient dans mon vocabulaire, ça a pas le même sens que pour tout le monde… J’allais ouvrir la bouche pour m’excuser, et expliquer, mais soit il est plus rapide que moi, soit j’ai sous-estimé sa vitesse, et il parle. J’aurais limite préféré qu’il m’envoie sa main dans la gueule ( non j’aurais même pas cherché à esquiver ) et ma main restée en l’air se pose sur ma cuisse, à moitié crispée, genre j’me sens pas bien. Non en fait pas genre, j’me sens vraiment pas trop bien là, et j’garde les yeux soigneusement fixés au sol, encaissant juste ce qu’il dit.
Juste, haha.
Du tact, c’est pas forcément une mauvaise idée, mais j’sais pas j’me vois pas lui expliquer que c’était pas ce que je voulais, c’tait pas péjoratif, je… Fait chier. J’me recule un peu, serre les genoux, et avale ma salive lentement, le regard rivé par terre tel le clou à sa planche. Amoureusement, et très soigneusement. Collé serré avec le carrelage.

Complainte de la carpette.
J’suis plat, et tout le monde trouve normal de me marcher dessus.

Une de mes mains remonte sur ma nuque, et je quitte le sol pour lancer un court regard vers la fenêtre. Surtout pas à Charity, affronter le regard des autres, c’est effronté, ça veut dire que tu persistes et tu signes, et là c’est pas ce que je fais. C’est pas du tout ce que j’ai envie de faire, alors j’le regarde pas, et puis en passant, tiens j’me tais.
J’dois pas vraiment avoir l’air d’un fier assassin, et c’est assez bizarre parce que ça m’arrive pas trop souvent de réagir comme ça. Habituellement je sors toute la dignité que j’ai été capable de reconstruire et je l’envoie à la gueule du contrevenant… Enfin habituellement. Habituellement pas trop souvent quoi. Si j’avais gardé mon rôle de fashion écervelé, je l’aurais sans doute fait, mais Charity, il sait que c’est pas exactement ça, alors à quoi bon ? … Et puis j’ai pas envie qu’on s’engueule, pas envie du tout.
Pour se battre, il faut être deux, alors moi j’me bats pas. J’baisse le nez, j’me soumets, en espérant que ça suffise.
Pour voir son expression, je lui coule un regard par en dessous genre hyper en dessous, et tout de suite après, retour vers l’armoire. Non, armoire ne me fais pas l’amour, c’est pas le moment. J’sens le mal de tête qui ramène sa sale gueule, mais j’bougerais pas pour aller avaler un truc quelconque. Et puis p’têt qu’une bonne vieille montée de fièvre me fera pardonner va savoir. On sait jamais trop avec Charity, hein.

Ma main retombe sur ma cuisse, et mes cheveux glissent de derrière mon oreille pour venir cacher mon œil. J’ai horreur quand ils font ça, ça m’obstrue confusément le champ visuel ( ouais les ch’veux c’est transparent à moitié ) mais cette fois-ci je ne bouge pas pour les remettre en place, j’attends juste qu’il parle à nouveau.
Dans toute conversation normale, ce serait à mon tour d’ouvrir ma gueule, mais bizarrement, j’ai la sensation que j’en ai assez dit pour un petit moment. J’me recule encore un peu, mais j’reste assis sur le lit, j’suis pas sur le départ.
Nan j’me connais si j’pars là-dessus, j’vais me demander ce que je suis censé faire quand on se verra un coup suivant, et ça va être horrible, j’vais plus penser à autre chose… Et c’est ingérable.
J’suis désolé.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeSam 19 Juil - 16:02

C'est horrible, je le sais, que j'ai tord. Et bah au lieu de m'excuser platement et de courir à l'hosto pour me faire injecter des vitamines B et des anxyolitiques par hectolitres, bah j'continue de faire ma pouffe boudeuse en regardant fixement le mur d'en face d'un air méchant. C'est ça ou je te pleure dessus mec, et je suis sur que t'y tiens pas hein ? Nan mais admettre que j'ai totalement tord, c'est admettre tout un tas de trucs que j'ai pas vraiment envie de savoir, tu vois ?
J'le voit s'écraser platement devant ma réplique, et ça aussi, ça m'énerve. En fait, même un polly pocket m'énerverait dans la seconde, parce que c'est rose et que ça a une crinière en plastique qui pique... Nan j'ai pas joué avec... Passons. Ouais, voilà, voyez, les polly pocket, ça m'énerve aussi ! Putaaaaain ! Comme quoi tout est possible, je ferais bien le test avec un trombones, une carafe d'eau et un rouleau de PQ, mais j'ai peur qu'ils me confirment tous ce que je craint : Que je me prend la tête pour rien.
Cet homme est un connard, abattez le.
Silence, donc, ce cher Silence, se met à regarder j'sais pas quoi, mais plutôt au niveau du sol, et à observer avec un soin tout particulier un silence profond et chiant, pour moi. J'ai la brutale envie de frapper quelque chose, parce que je suis comme un truc lancé à fond dans le désert, rien pour m'arrêter, aucun obstacle. Silence, je lui roule dessus, et c'est horrible. Son aura de « j'suis désolé pardon ! » me brûle les nieux.

- Mais tu peux pas me répondre, bordel de merde ?!

Nan, il peut pas, parce que je sais pas pourquoi, mes provocations de connard égoïste ne lui donnent pas envie de me frapper. Mais quoi, se fout de ma gueule ?! J'sais pas moi ! Pourquoi qu'il me répond pas, ce gland là ? Quoi, j'vaux pas la peine qu'on me parle, c'est ça ? OUAIS J'SUIS SAOUL ! Et ? Nan, c'est pas Silence le problème, le problème, c'est que j'ai tendance à jouer avec le bouton « eject » de ma vie sociale. En engueulant les gens pour une raison totalement con par exemple. Putain, pourquoi je l'insulte déjà ? Ah, oui, parce qu'il m'a dit que j'étais beurré un petit Lu, ce qui est vrai d'ailleurs, mais c'est pas une raison. J'dors bien mieux sans le savoir, si tu veux mon humble avis. On dort bien mieux sans savoir un tas de trucs. Prends mes parents par exemple, est ce que ce c'est bien qu'il sache que je couche parfois avec des mecs, et que je commence à bien en aimer un ? NON ! Surtout pas ! Autant attendre les torches et tout ça, à ce compte là. Ben ouais, ils faut des torches pour le bûcher, evidemment.
Et je vis très bien sans savoir que je suis alcoolique.

- Putain con, tu vas me répondre oui ou merde ?! Qu'est ce qui va pas chez toi, j'bride ton droit de paroles ?! Pourquoi tu t'écrases comme ça putain ! Mais dis quelque chose bordel de foutre !

Oui, parce que monsieur me répond pas, alors j'peux pas défouler mes nerfs dessus, et j'suis obligé de réfléchir sur le fait que j'arrête pas d'aligner conneries sur conneries depuis un moment, et que c'est mal. Disons que je bosse à ma stabilité mentale, si t'aime bien. Mais je le sais, je le sais que je fais des conneries, que j'suis en train de faire du mal à Silence, que j'suis pas vraiment moi même parce que j'ai bu, que j'suis en train de faire du mal à Silence encore (j'le dit deux fois parce que ça compte double. ), que je vais finir par perdre tout le monde, comme avant, et que ça va me faire très mal.
Qu'est ce que tu veux que j'y fasse ?
J'balance mon mégot avec violence, pour pas frapper quelque chose et prouver que je suis définitivement très malade. Un jet d'étincelle sur le mur en face de moi, c'est cool. Admets Charity, admets un peu. Dis lui quelque chose... Rassures le, j'en sais rien moi. Je sais pas comment, mais fais le.
J'encule ma conscience.
Je m'écroule sur le matelas, la tête dans les draps, et je pousse un gros soupir qui résonne. J'ai vraiment pas l'haleine fraiche. Mais j'sais pas pourquoi, d'un coup d'un seul, parce que ça s'est décidé sans moi, j'décide d'arrêter de picoler. Parce que Silence il aime pas, et que ça m'empèche de faire c'que je veux faire.
Mais compte pas sur moi pour te dire tout ça.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeSam 19 Juil - 18:13

S’écraser comme ça face à une engueulade, c’est un peu du quitte ou double : soit le mec se calme et te considère comme la pauvre loque sans dignité que t’es à peu près, soit il s’énerve encore plus devant une attitude aussi merdique et peu combative. Charity a très manifestement opté pour la seconde solution, et il m’ordonne ( à peu près ) de lui répondre. Comme apparemment il a pas fini de parler, j’me tais quand même, me mordant la lèvre inférieure. J’suis désolé, désolé, désolé, encore une fois. Ouais je sais ça m’arrive beaucoup trop pour que ce soit vraiment sain, mais je pense pas être vraiment capable d’autre chose. Y’a que ça qui marche à peu près, et quand ça foire comme maintenant, j’sais pas trop bien gérer, j’tente juste de colmater.
La vague suivante arrive, et j’la subis en serrant les crocs, paupières qui se baissent sur les yeux. Attendant juste que ça se termine, qu’il se calme à peu près. « Juste un moment désagréable à passer, t’as qu’à t’imaginer que t’es ailleurs, comme ça tu me gêneras pas. » Le problème c’est qu’autant y’a des fois où c’est super facile de penser à autre chose, autant là le « qu’est-ce qui va pas chez toi » il m’arrive en pleine gueule, bien violemment. Je cille, les yeux toujours fermement fixés ailleurs.
Et puis ça se termine, parce que ça pouvait pas décemment durer des heures – je sais pas s’il en a vraiment envie ou si c’est l’alcool dans son sang qui lui fait faire des choses qu’il retiendrait en temps normal et à la rigueur j’ai pas envie de savoir. Donc ça s’arrête, et moi j’relâche la tension qui m’tenait en position verticale.
Peut-être un peu trop, parce que j’me pète la gueule sur le côté dans le lit, le nez dans les draps, le corps tordu dans une position qui devrait pas trop être conseillée. M’en tape j’suis souple.

Je l’entends qui soupire – lui aussi il doit avoir le nez dans les draps – mais rien derrière, c’est fini. Un de mes avant-bras s’appuie contre ma joue, les doigts se perdant dans mes cheveux, que je sépare en mèches lentement.
J’me sens pas très bien je crois. Je sais qu’il y a un truc qui cloche chez moi, ou plus précisément un truc qui manque, mais j’y peux rien, merde. J’ai pas demandé à être éduqué comme ça, c’pas ma faute si je réagis bizarrement et si j’ai pas la même façon de voir les choses que tout le monde… Si ? … J’veux vraiment pas que Charity me considère comme bizarre – parce qu’un jour il trouvera sans doute que c’est trop et là…
Enfin si on m’a pas récupéré de force avant, bien évidemment. Je sais pas comment j’me démerde pour me foutre dans des situations pareilles, mais c’est vraiment pas un truc que j’apprécie chez moi.
J’sais pas, j’me sentais plutôt bien parce que j’étais plus tout seul, et là d’un coup j’me rends compte que le mec qui voulait bien rester et qu’était pas effrayé, ben il m’engueule parce qu’il y a un truc qui va pas chez moi. J’aimerais bien m’insurger en disant que c’est scandaleux, que c’était marqué dans le contrat et puis qu’il avait bien vu que j’suis pas le premier clampin venu quand même, mais non je fais rien de tout ça.
Parce que je suis foutrement pas capable de défendre ce que je vaux, éventuellement, quelque part, si on cherche bien, profondément. Je baisse un peu le nez dans mes bras, me cachant un peu plus derrière, et lutte environ… Oh allez, deux secondes, contre une pétasse d’envie de pleurer. Je lâche prise rapidement, parce que j’suis pas d’humeur à jouer aux hommes forts et charmants plus longtemps que deux secondes, justement.

Et j’me retrouve à pleurer en faisant le moins de bruit possible, mal caché derrière mes avant-bras, sur le lit d’un type dont j’ai poussé l’agacement jusqu’à un point assez impressionnant. Je sens Hermanstrausse, qui bondit sur le matelas et vient me quémander un câlin, comme s’il avait compris que c’était pas la grande forme, et que de réconforter le petit humain, c’est une bonne action. Je lève une main vers lui, le caresse gentiment quelques secondes, puis l’attire contre moi, pour m’en servir mode peluche. Sans déconner, j’ai l’impression que mon cœur bat pas très loin de la trachée, et j’ai super mal dans la poitrine. On va dire que je fais une rechute de fièvre spectaculaire pour expliquer ce petit flottement passager ( oui les euphémismes sont mes grands amis ).
J’me demande si c’est à ce moment-là que je suis censé partir ? …
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeSam 19 Juil - 20:32

Et là, j'ai su que j'avais perdu.
Et ce con me répond toujours pas. Je le vois avec un très subtil regard de coté, le nez dans les draps. Il replace ses cheveux, et, bizarrement, j'aimerais bien qu'il fasse pareil pour moi. J'aimerais bien qu'on me tripote le cuir chevelu aussi.... Nan, pardon, je me trompe. Besoin d'une rectification : J'aimerais bien que Silence me tripote le cuir chevelu, parce que si c'est ma mère ou un collègue de boulot, ça présente strictement aucun interêt. Absolument aucun.
J'trouve que j'prouve bien ce genre de choses quand même, nan ?
En fait, j'suis un pur connard qui s'ignore, j'avais juste jamais eu l'occasion de le prouver quoi. On me dit quelque chose, que je sais vrai, et le seul truc que je trouve à faire, c'est le con. Alors j'ai p'tète pas mon BEPC, mais j'maitrise quand même vachement bien l'art d'être un gros con, y a pas à dire. Mais j'suis toujours énervé, je sais pas trop pourquoi, mais ça doit sûrement avoir un rapport avec les petits poneys. Ou les polly pocket. Rôh j'sais plus moi !
Je regarde Silence, qui a décidé que non, il me parlerait pas, et que j'aurais pas le droit de savoir, en fait. Ce que je comprend pas absolument pas d'ailleurs, je viens quand même de le traiter de con, et d'un tas de trucs de ce style. Mais bon, j'comprend qu'au milieu de la brassée de jurons que je sors chaque fois que j'ouvre la bouche, on s'y perde un peu.... Mais ça me dit pas pourquoi t'es tout silencieux d'un coup, et pourquoi tu tues des gens pour moi. J'vais pas me descendre en disant que j'en vaux pas le coup et tout, mais bon, au point de tuer deux mecs pour moi, voilà quoi... Un mystère à éclaircir de plus.
Silence pleure.
Quand t'engueules un mec, et qu'il se met à pleurer, c'est un peu la fin des harricots si t'aimes bien. T'es allé trop loin, et si Silence m'a pas remit sèchement à ma place, c'est qu'il veut pas me faire de mal, un truc dans ce style. Mais moi j'me suis pas géné, parce que je suis un connard. Connard connard connard. Un putain de connard. J'ai mit mes bras devant ma tête, de manière à pas voir Silence avec le chat dans les bras, en train de pleurer. Je sais pas quoi faire... Je pousse un gros soupir, en fait, ce qu'on pourrait faire, c'est que je me mette à pleurer aussi, puis qu'on se prenne dans les bras l'un l'autre en nous racontant nos petites misères, et que finalement, on prenne des bonnes résolutions pour l'avenir avec des petites lumières dans les yeux. Mais ça se passe jamais comme ça, evidemment. Puis j'peux pas lui dire de truc méchants, vu qu'il pleure. Puis j'peux pas m'excuser platement et le prendre dans mes bras, vu que c'est un peu trop ma faute et que je lui ai dit des trucs un peu trop méchant pour ça.
Le pire, c'est qu'il a absolument raison quand il parle.
Je me tourne lentement sur le coté, dos à Silence, et là, miracle de Dieu et des p'tits anges, mes jambes consentent enfin à marcher correctement, et viennent se replier docilement vers ma poitrine. Une masse de cheveux noires qui puent et un tatouage moche, voilà ce que je laisse voir de ma personne. C'est formidable, je suis un con ! En fait, le voir pleurer, ça à un peu été comme sauter à pied joint sur un souflet au fromage : Ca a tout fait s'écraser. Mais je vois absolument pas comment une bouille de gateau peut recoller des pots cassés. ( Métaphore Naze, quand tu nous tiens... ) Qu'est ce que je dois faire, dis ? Oh bah, j'sais pas. Tant qu'à faire, pas savoir ce qu'on a foutu, ce qu'on fout, et ce qu'on va foutre, c'est pas plus mal hein, ça donne un air encore plus abruti.

Qu'est ce que je dois faire ?

Blanc.


Bon, des fois, faut se poser les bonnes question : Qu'est ce que je veux ? Facile, j'veux que Silence m'en veuille pas, me déteste pas, et qu'il reste. Voilà, j'me suis bien pris la tête, j'ai bien gueulé comme un putois, j'ai bien fais mon gros connard. Maintenant, on va travailler un peu à son bonheur, hein ? J'me suis tourné lentement vers Silence, qu'à bizarrement pas bougé, et j'l'ai regardé, un petit peu, avec vraiment un air désolé. Désolé de m'être emporté pour rien, désolé d'avoir bu, désolé de t'avoir emmerdé. Tout ça, et si tu veux, tu peux me foutre une baffe et m'enfermer dans un placard le temps que je dessaoule. Promis, je dirais rien. Rien du tout. Je dirais plus jamais rien.
Alors j'me suis mit sur les genoux, je t'ai décollé du lit, et j't'ai serré contre moi, mais genre câlin étouffeur. Une forme d'excuse, un peu, tu vois ? En fait, si j'avais été Hulk, comment je t'ai pris, je t'aurais sûrement arraché la tête. J'ai un peu éloigné le chat dans la foulée, désolé minet, mais y a urgence. J'aime pas perdre les copains. Je cache mon visage dans ses cheveux qui sentent bons, contrairement aux miens. J'boirais plus, juste pour plus gueuler, et je chanterais la marseillaise en tutu dans la cour, si tu veux. Ou alors je t'injecte de l'alcool pour que t'oublie, comme quoi, on trouve toujours une utilité à tout.
J'suis désolé.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeJeu 31 Juil - 17:53

Je le sens confusément qui bouge à côté, mais je ne risque pas de coups d’œil, recalant le chat contre moi, lui caressant la tête alors qu’il ronronne bêtement. C’est con, mais j’suis pas du tout habitué à ce qu’un chat ronronne contre moi, ça fait un peu bizarre. Et puis y’a rien qui se passe, j’attends juste, et au bout d’un moment, j’me dis que j’ai suffisamment joué les velcros pour la saison et que j’vais p’têt me décider à informer mes très chers confrères que j’ai strictement rien à branler dans cette prison. ( Hormis me faire engueuler mémorablement par un type bourré, j’oubliais. ) Et puis ça fait un peu comme si Charity l’avait senti, parce qu’il se jette sur moi, et j’sens ses bras contre moi, serrés, genre bien.
J’ai beau être un mec costaud et solide, quand on me serre aussi fort, j’ai naturellement du mal à respirer. C’pas la honte ça va, c’est bêtement mécanique : comprimez les poumons de n’importe quel animal, et vous verrez, il arrive plus à respirer. Ouais, ok, pour comprimer la cage thoracique d’un bourrin, faut se lever tôt. N’empêche que, dans l’absolu, c’est comme ça que ça marche. Et moi j’suis moins gros qu’un bourrin, et Cha il est bourré alors il maîtrise pas trop sa force…
Bon faut pas exagérer non plus, j’étouffe pas, j’suis juste collé serré contre ( c’t’un peu gênant après une telle engueulade si j’ose dire ), le menton appuyé sur son épaule, et la bouche ouverte pour tenter d’avaler un peu d’air. Charity, en dedans de son corps, c’t’un poulpe un peu. Ou un anaconda, au choix – mais il a appris vachement vite à se servir de ses bras, pour un serpent.

Mes mains remontent dans son dos pour s’appuyer contre ses omoplates ( là où il a son tatouage qu’il a pas trop l’air d’aimer, vous informe ce grand psychologue que je fais ) et c’est pas vraiment pour l’éloigner, plutôt très clairement pour le garder contre moi. J’ai pas envie qu’il m’engueule comme ça et se tire, même si très franchement, objectivement, je sais parfaitement que j’ai raison sur toute la ligne… Diplomatie peut-être mise à part.
C’est mon droit de pas vouloir baiser devant un porno, c’est parfaitement vrai que Charity boit trop, et qu’il devrait lever le pied, ouais. Sauf que moi, quand on me demande c’est quoi mon problème – par « on » entendez Charity – ben je m’effondre, parce que j’ai pas envie qu’il se casse. Surtout pas envie. Oui je sais je suis une loque sentimentalement parlant, ça va merci j’suis au courant.
D’habitude j’arrive à me tenir à l’écart de gens qui me feraient possiblement cet effet-là ( très dangereux pour ma couverture etc etc ), mais là j’y suis pas arrivé à temps, et le résultat est plutôt… Oh moi je dirais agréable, même si je me doute que d’autres n’auraient pas le même avis sur la question. Tant qu’ils ne savent rien, tout va bien, j’ai pas envie … d’y penser plus loin. C’est trop dérangeant, trop … tangible.
Je cache mon visage dans le creux de son épaule, avec sa respiration affolée pas loin de mon oreille, et la pression de ses bras se relâche un peu autour de moi. Je soupire, ferme les yeux, me fait câlin, et tout coulant contre lui. Très sage aussi. J’veux plus qu’il me rejette comme ça, alors j’vais faire en sorte qu’il ait que dalle à me reprocher.
Faire en sorte ça veut dire « essayer » pour ceux qu’auraient pas compris, hein. Je relève un peu le nez vers lui, toujours caché dans son cou.

« J’suis désolé si ça te dérange que je sois aussi … Enfin, pas … Enfin, le truc qui va pas. »
Légère grimace, j’ai déjà dit combien j’ai horreur de cette formulation. « J’essaie d’arranger ça tu sais mais … »

Et puis j’me tais, parce qu’il doit en avoir rien à battre que je m’excuse. Mes bras restent autour de lui, j’suis très bien installé là, et j’compte pas bouger avant un moment. Sauf que… J’me recule un peu.

« Euh, ça va ton pied ? »

Ouais, j’suis trop fort en carpette d’entrée hein ? Un peu plus et j’deviendrais transparent, fantastique. Carpette, punching-ball, cible de fléchettes … De toute manière, j’encaisse vraiment super bien. Sauf, bizarrement…
Quand c’est lui.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeJeu 31 Juil - 21:51

[ Cacaaaaaaa ! T_T ]


Ouais, Silence sait faire les câlins. Au moins, il m'a pas pleuré à grand sanglot dessus en me supliant de le laisser tranquile. ( Ceut été la fin de la vie tragique de Charity, mort de honte et de culpabilité. ) C'est horrible comme j'me sens faible. Même si c'est moi qui le tient, ce mec là j'arrive à peine à en faire le tour tellement qu'il y a de muscle entre lui et moi. C'est dans ces moments là que tu découvres des réalités tout à fait boulversantes : Je suis chétif. Evidemment, jusque là, mes seule référence en matière de muscle et d'ossature était mes soeurs (Toute fine. ), mon père ( Petit et rond. ) et des plus ou moins ex-potes pour qui « diététhique » et « sport » sont des concepts. J'sais pas, les mecs musclés, j'pensais que ça existait qu'à la télé, entre une pub pour une bagnole et le journal de Claire Chazal. J'pensais pas que tu pouvais ressembler à Silence en vivant relativement normalement. Ca peut physiquement pas m'arriver de ressembler à ça. En fait, j'aurais plutôt été le genre de mec qui grossit facilement et tout si j'avais toujours manger comme il fallait. Ca a pas été le cas. Vieillissement précoce, tout ça tout ça, ouais ouais j'connais. C'pour ça que mes tempes elles sont plus noires comme l'étalon noir (Ouais, le poney des livres là...) mais plutôt que y a une couleur très déplaisante qu'est venu dedans, genre du blanc. La loose. Bientôt, à moi les problèmes d'érections et les médicaments pour la protaste ! Youhou !
J'pense à des trucs bizarres pour un bête câlin moi, faut que j'arrête de complexer.
Donc, je fais un câlin à Silence, ouais, cool, calme, lexomil. Il s'est pas enfuit en découvrant cette espèce de tension continuelle qui à l'air de m'habiter et qui me fait péter des câble dès qu'on me demande un peu plus d'intelligence et de sagesse que je peux en donner. C'est horrible, je pense toujours à la fuite éventuelle de Silence au moindre pretexte, que ce soit en hurlant ou en pleurant. Un truc apocalyptique. Attends, il pleure, il y a mort d'homme, des cadavres d'enfants dans les ornières, une guerre, un génocide, c'est pas possible. Et quand c'est moi qui le fait pleurer, c'est encore pire. Un truc du genre. J'm'en veux, ouais. Surtout parce ce con a eu une analyse lucide de la chose, c'est son crime. Le mien a été de péter un cable, et c'est bien pire, parce que les Silence sont visiblement pas équipé pour gérer ce genre de chose, sentimentalement parlant. Il te laisse leur rouler sur le buffet, faire des marches avant-arrière, tourner en frein à main dessus, et finalement ils craquent et pleurent quand leurs os ne suportent plus. Puis ça aime pas trop le sexe, enfin rarement. Puis ça tue des gens quand il ya une légère dispute familiale. Puis ça aporte des chatons dans les hôpitaux. Puis ça aime bien les Charity, visiblement, ou alors je suis trop naïf.
Un mec normal se dirait « Oula, dans quoi je m'embarque moi ? », et, donc, légitimement, je me pose la même question. Mais la réponse a été aporté depuis un petit moment en fait, donc je vais pas refaire le monologue/processus psychologique, ça serait chiant, et surtout particulièrement inutile. Je vous aporte donc direct la conclusion : On s'en branle sévère. Silence peut être dealeur tueur à gages en alternance pour passer son CAP de criminel contre l'humanité que j'pense que quand même il m'aurait prévenu avant. Ouais, j'ai la confiance, et j'distribue ça autour de moi joyeusement, et j'lance ça à la gueule des gens. Et pourtant, confiance, c'est même pas dans mon nom. Enfin j'me doute que si il me dit pas des trucs, c'est plus pas gêne ou j'sais pas quoi qu'autre chose, il est pas suceptible de se faire rappeller par Al Quaïda pour une mission suicide à Trifouillis-les-Moulinots. Mais j'suis sur qu'à un moment ou à un autre, on se montrera nos petites lignes du contrat et on hurlera d'horreur devant ce qu'on s'est caché respectivement.
Pardon, c'est un peu le bordel dans ma tête.
Je dessere un peu mon étreinte, parce que j'ai moins besoin d'être rassurer. Il est resté là, et me sort des phrases bredouillantes à la grammaire torturée. Je fronce les sourcils en me demandant à quoi il fait référence, puis j'me suis souvenu soudain du « qu'est ce qui va pas chez toi » que j'avais négligeament lâcher entre les patates et le fromage. Visblement, ça l'avait blesser. Sortir des phrases comme ça à un Silence, c'est un putain de crime contre l'humanité visiblement.

Don't speak 'cause your mind is amazing.


Puis il s'informe bêtement de l'état de mon pie,d histoire de détourner la conversation peut être. J'hoche la tête pour dire que ça va, et je lâche tout pour me faire lourdement tomber sur le lit. Genoux fatigués. Pardonnez les. Puis pardonnez à la tête aussi, oh, vous ètes trop bon.

- T'sais, j'vais pas m'enfuir parce que t'as raison.... J'suis vraiment désolé... Et puis le « ça pas va chez toi », c'était juste une expression... Y a plus bizarre que toi, r'garde ma soeur...

Ouais, c'est pas gentil, mais faut que je corresponde un peu à mon rôle, le grand et premier rôle de ma vie, de frère connard et abruti. Mais je le joue pas très bien, j'en ai peur.
J'ai envie d'ajouter un truc du style « j'arrête de boire, promis », mais j'ai peur de décevoir, ou de faire cucu, ou de me faire mal en avouant ça aussi, des craintes de ce style. Oh et puis merde. Faisons des chuchotements cons dans le matelas, c'est hype.

- J'boirais plus, promis. J'suis désolé.

C'est dit, c'est avoué, pesé et emballé, ne revenons pas là dessus. Je baisse la tête et j'attrape le chat pour me donner de la disctraction. Puis j'attrape Silence au vol parce que je veut qu'il s'allonge aussi, histoire de pas me sentir con à être fatigué tout seul. J'aime pas me répandre en excuse plate comme ça, mais j'en fais pas exprès et....
J'suis désolé.
...
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeVen 1 Aoû - 20:04

En tous cas, être cuité, ça a l’air d’être foutrement fatiguant, parce que Charity tombe sur le matelas. Même que ça fait tout bouger le matelas, et que le chat saute sur place en miaulant un petit coup ridicule. On va dire que c’est encore un chaton et qu’il sait pas trop comment faire sans avoir l’air con encore, mais qu’il se rattrapera plus tard, et que quand il sera grand, il mattera tout le monde avec un air royal. Comme le font toutes ces saloperies de félins. Je me sens super fatigué d’un coup, et la seule chose dont j’ai envie, c’est d’aller avaler quelques somnifères ( ouais non pas trop, t’façons je suis aussi résistant à ça ), et de passer 14h d’affilée à dormir. Ouais ouais, même si ça me laisse sans défense pendant super longtemps tout ça, c’pas grave. Que je claque et qu’on en parle plus. Puis y’a vraiment que l’Ordre pour croire que n’importe quel gonze veut te faire la peau pendant ton sommeil ( bon on a des raisons pour ça, mais bizarrement on aime pas trop que ça se sache ).
Mais toujours très bizarrement, j’ai pas la foi de me lever, là, donc j’attends qu’elle me tombe sur le coin de la gueule sagement, les épaules un peu écroulées sur elles-mêmes, à peu près dans la position du vieillard qui s’est tapé 30 ans de mine d’affilée. Quand j’dis que j’ai pas la foi, c’est pas qu’un peu. Et puis des fois qu’il oublie de me dire que je suis pas obligé de me tirer comme un con et que j’peux rester, parce que finalement je dérange pas trop…
Ouais c’est un peu risqué de se tirer comme ça, mine de rien.
Bon s’il parle, j’estime que c’est bon signe. Vu le ton employé, c’est pas de nouveau pour m’engueuler sévèrement ou je ne sais quoi d’autre, alors avant de lui demander d’être le moins incisif possible, si ça l’ennuie pas trop, j’écoute. Après, j’hausse simplement des épaules. Peut-être que sur le fond, j’ai pas vraiment tort, mais qu’en disant j’y ai pas mis les formes. J’en sais que dalle, on m’a pas donné le guide du Charity à l’usage de ceux qui savent pas s’y prendre et qui ont eu une socialisation décalée. Faith, j’lui ai pas vraiment parlé – l’était pas en état qu’ils m’ont dit les mecs en blanc – alors j’peux pas juger. À moins qu’il parle de l’autre, la mère du gamin que j’ai liquidé. Ou alors d’encore une autre dont j’ai pas encore assimilé l’existence. J’en sais keud.

Le chuchotement, je l’ai pas loupé, et même si j’avais très envie, j’ai pas haussé des épaules. Il aurait pu le prendre comme un geste désobligeant, et j’ai pas du tout envie de ça – pas après la super crise du siècle, une deuxième et c’est aller direct pour Pétaouchnok-city. C’même pas une menace, juste une triste constatation, je suis pas fait nerveusement pour me faire engueuler ( ou alors c’est Sacrilège qui m’a bien dressé pour que je sois réceptif quand il est pas content et que j’ai fait un genre de report j’sais pas quoi sur Charity, et que du coup ça marche pareil ).
Bref.
Charity dit qu’il ne boira plus. Est-ce que tout le monde dans la salle connaît l’existence de cette expression magnifique qui dit « ce sont des promesses d’ivrogne » ? Ouais, j’aimerais bien qu’il ne boive pas autant, ouais, ça bien sûr. J’suis pas sûr qu’il y arrivera comme ça en claquant des doigts, simplement parce qu’il l’a décidé ( … sans doute suite au spectacle pitoyable du Silence qui vient de se faire engueuler ). Enfin je sais pas, je flaire un peu plus qu’un simple désir de faire péter ses inhibitions, d’être joyeux un bon coup, ou d’oublier pas mal de trucs en très peu de temps. Cela dit, pour ce qu’il me sert, mon flair…
Il attrape le chat d’abord, puis moi, et en un instant, un seul, pouf, nous voilà revenus à la case départ, couchés dans un pieu avec le chat entre nous deux qui semble se dire qu’il aurait jamais pu trouver meilleure place au monde.
Et moi, même si j’imagine qu’à ma place bon nombre feraient une gueule noire de chez noire de petite princesse du style « han t’as trop trahi mes supers sentiments en te branlant devant un porno puis en m’engueulant comme tu l’as fait », ben moi j’suis plutôt content de pas m’être fait jeter. Rejoignez l’Ordre, ils vous apprennent à positiver sur les petites choses de la vie, tout ça.
Alors je roucoule un peu, je me coule confortablement contre lui, la respiration qui glisse dans son cou, et puis j’bouge plus, les yeux demi-fermés. J’suis toujours un peu crevé, mais pas tellement envie de dormir, juste celle de se reposer en somnolant contre Charity. Ce que je m’emploie à faire activement, une main appuyée sur son flanc, l’autre calée sous ma joue.
Sursaut de conscience, c’est bien de rien dire pour ne pas s’attirer de nouvelles emmerdes mais faudrait p’têt penser à répondre de temps à autre, voir si ça relance la conversation ( y’a des chances, m’enfin ) :

« Non mais… J’aurais dû le dire autrement. »

Mes roucoulements sont très virils, je trouve.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeSam 2 Aoû - 0:18

Et là, comme si c'était la conclusion finale de tout ce qu'on faisait, on s'est retrouvé couché dans un pieu avec le chat. Remarque, faut mieux ça que de se foutre devant un match de foot, parce que j'ai toujours été incapable de suivre ce genre de truc. Puis j'comprend pas les règles non plus, honte sur moi. Je serais jamais un vrai beauf' fan de sport, j'ai plus qu'à me pendre pour ça.
Pour me consoler, je ferme les yeux et je profite. De quoi ? J'sais pas trop, mais dormir avec quelqu'un, ça reste quand même du domaine du très agréable. Dormir ? Ouais, dormir. Ah bon, j'pionce pas là ? Ah bah non. La preuve : Je gratouille les oreilles du chat. Ouais, c'est cool ces bêtes là, ça dort avec toi, ça se fait gratouiller sur tes genoux, ça profite quoi. J'veux être un chat, aussi. Juste pour me faire gratouiller derrière les oreilles et ronronner. J'ai jamais essayer, mais j'suis sûr que ça doit être pas mal, de se faire gratter à cet endroit là. Ronronner, ça doit demander un peu d'entrainement par contre, mais j'suis sûr qu'avec de la volonté, on doit s'en sortir. Nan ? Ca doit valoir le coup en tout cas, vu que Silence à l'air de bien l'aimer. J'suis sûr que ce mec, il tomberai sur une portée de sept chatons à moitié crevé, bah j'sais pas trop c'qu'il ferait, mais à la fin, les chatons serait vivants. Ou alors je lui prète de trop grandes qualités, parce que pour moi, s'occuper des chatons abandonné, c'est une preuve de grandeur d'âme et de générosité incroyable. Mieux que d'envoyer du pognon à une association quelconque. Quand j's'rais vieux, plus tard, j'aurais une grande baraque avec cinquante chat et j'insulterais les enfants qui passent dans la rue. Et j'aurais un naperons puant de pisse sur ma télé. Ouais !
Ca me rappelle la chanson là...

Moi vouloir être chat, et ne risquer de tes doigts, que leurs caresses sur moi...

Faudrait que je pense à me mettre sur le ventre avant de m'endormir, parce que sinon, vu ce que j'ai dans le nez, je vais ronfler, et j'y tiens pas trop. J'vais attendre que l'autre se soit endormit lui même, et moi j'me retourner et j'dors aussi. Et tout il est beau il est bien.
Ah tiens, il parle. Moi j'ouvre même pas les yeux et je reste blottie là, sur les draps. J'ai un peu froid d'ailleurs, parce que j'suis genre presque à poil. Lui il a eu la sagesse de garder ses fringues, brave petit vas. J'ose pas trop me coller plus a lui, vu que y a le chaton entre nous, et que j'ai peur de l'écraser, mais bon. J'ai froid. J'm'occupe en écoutant sa voix, et j'aimerais bien lui dire que c'est ma faute et tout, mais j'ai peur qu'il me croit pas, alors je fronce juste les sourcils, un peu, les yeux fermés. Puis j'vois pas comment lui dire un truc comme ça sans m'entailler l'ego de manière violente. Oh tant pis, j'le dit tel quel.

- Oh bah, t'sais, l'alcool ça énerve vite... Et pour rien. Tu m'aurais dit « Polly Pocket » que le resultat aurait été pareil. P'tète pas pour les même raisons, mais bon. Petite pause. Te bile pas. J'saurais pas dire objectivement si t'as manqué de tact ou pas. Je m'enfonce.

Faut vraiment, vraiment, que je picole plus. J'sais bien que j'me pas me tenir à un « moins », j'ai jamais vu quelqu'un tenir à ça, que ce soit pour l'alcool, la drogue, ou seuleument les clopes. Et puis me dire que j'suis censé plus jamais boire de ma vie, ça me fout trop genre une mauvaise pression tu vois. Ca va trop vite, j'ai le temps de rien voir, mais j'ai pas le temps. C'est horrible, je peux pas me dire « Bon, j'fais comme d'hab' demain, pour me laisser un peu le temps de me retourner », parce que Silence ferait sûrement la gueule de me voir entamer la journée sec comme ça, mais d'un autre coté, me dire « Demain tu fais autre chose », ça me fout grave la pression aussi, parce que y a monstre de temps libre qui se libère, et que je sais pas comment occuper ça.

Je te jure, j'boirais plus, que du laiiiit je n'aime plus la vodkaaaaa !

Vas pour du lait.

J'me sens tout tensioné là, faut que je me détente, et que j'arrête d'avoir froid. J'vais pas me plaindre, ça ferais cliché pour avoir un câlin. (J'vais attendre qu'il s'en apercoive, hé hé hé. ) Alors, soudain, je décide de passer à table, et de faire un terrible aveux qui soulagera la douleur de la moitié de l'humanité (Minimum. ). Un truc grandiose. Je soulagerais ma conscience de son grave surpoids, et pourrais me tourner vers l'avenir, serein, parce que j'aurais avoué ma faute, mais très grande faute.

- Silence... Petite pause. Faut que je te dise... Re-pause. C'est moi qui... Grande inspiration pour se préparer, près à débaler ma litanie d'un bloc.... Ai effacé ta partie sur ta DS pour la remplacer par une partie toute naze avec un bulbizarre en premier Pokémon. Désolé. C'était un beau dracaufeu.

Mea maxima culpa. Je sais, j'ai un humour de con, pardonnez moi encore une fois, si vous vous en trouver la force.

... Mais toujours rester à toi.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeSam 9 Aoû - 17:52

Je ne bouge plus, une main sur le chat, à écouter vaguement Charity parler en gardant les yeux fermés. Je sais pas si c’est d’être moi qui est crevant, ou si c’est juste le fait d’être humain, mais en tous cas y’a un truc. J’acquiesce juste très vaguement d’un « hmm » quand il me dit que même les Pollypockets l’auraient énervé si j’en avais parlé ( ou un truc du style en tous cas ). Très vaguement parce que je dois bien avouer que je sais pas ce que c’est que des Pollypockets, j’en ai jamais vu. Je suis en train d’essayer de me les imaginer rien qu’en me basant sur le nom mais c’est pas trop facile. Pour moi « Poly » c’est une racine grecque qui veut dire « plusieurs ». ( Oui je suis cultivé hélléniquement parlant, parce que l’Ordre se targue d’exister depuis l’Antiquité, la belle connerie. ) Donc poly-pockets. Une attaque de poches. J’ai vraiment du mal à me représenter la chose, en fait, mon esprit sans doute trop étriqué n’arrive pas à visualiser une poche indépendante. Donc imaginer une grappe de poches … Je sais pas, en plus, j’trouve ça un peu dégueu.
Bref, laissons les poly-pockets là où elles sont, et revenons-en à Charity, qui n’a pas bougé. D’ailleurs moi non plus, j’ai les mains sagement pas posées sur lui, les yeux fermés, bref, je suis très très bien rangé. Encore une de mes qualités exceptionnelles, ça.
Et le Charity recommence à parler, et même si j’ai pas l’air je l’écoute d’une oreille ( oui on sait parce que je le fais toujours, c’est bien y’en a qui suivent comment je fonctionne ). Je rouvre un œil gris pour lui jeter un regard sans doute transperçant :

« Je le savais, j’ai comparé les empreintes que t’as laissé dessus avec d’autres que j’ai dégoté. »


T’as voulu un assassin de l’Ordre ? Tu l’as. Puisqu’il a décidé ( plus ou moins ) de jouer franc jeu en montrant sa capacité à passer des journées entières pété comme un âne et à se branler devant des pornos en étant tout aussi pété, ben moi aussi, j’vais dévoiler mes petites manies, ok ? Pas sûr que ça va te plaire par contre, ce côté légèrement parano et qui sent l’homme habitué à faire des choses que les autres imaginent même pas.
Et ouais, j’étrangle des gens sans ciller, j’analyse les empreintes digitales qu’on me laisse à portée même si c’est pas forcément nécessaire, je flippe à mort quand on m’engueule, bref. Je suis quelqu’un de complètement décalé.
Pas forcément un type bien, et sûrement pas un mec fréquentable.
Ah ouais, puis j’ai strictement aucun humour aussi. On a beau me faire des blagues, je les comprends pas et je réponds au pied de la lettre. C’est p’têt bien ce que je viens de faire, si on cherche un peu, et je suis en train de me demander si l’aveu de Charity n’était pas là pour détendre l’atmosphère – auquel cas j’ai tout flanqué par terre en répondant le plus sérieusement du monde que j’ai très sérieusement pisté le truc. Bravo Silence.
Bon c’est pas grave, ça sera pas ma première bourde, et ça sera loin d’être la dernière, alors je décide de mon propre chef ( ce qui arrive pas si souvent que ça, vous noterez ) qu’on serait pas plus malheureux sous les draps, et que moi je peux tout aussi bien virer ce jeans qui me sangle. Donc.
Une main qui descend jusqu’au bouton, le fait sauter, dézippage de la braguette avec petit bruit assorti. En espérant qu’il ne prenne pas ça comme une avance, parce que là, j’ai pas envie. Même si pas suffisamment pour dire non fermement et clairement, comme je sais si bien pas le faire, quoi.
Deux minutes plus tard, le jeans rejoint le ground zero ( ça c’est le carrelage ) et moi je tire la couverture pour qu’elle s’amène sur nous deux, après quoi je retire mon t-shirt. Ouais surentraîné, mais un petit peu frileux quand même. Le chat a pas l’air de se plaindre d’être sous la couverture, il continue de ronronner. Si ça se trouver, il est bloqué sur la fonction.
Et puis j’me décide à parler.

« Je … Suis désolé. Tu sais, je pense que je vais rester …Comme ça toute ma vie. »

Ouais, c’est probable. Et « comme ça » c’est suffisamment neutre comme expression pour essayer de masquer ne serait-ce qu’un peu l’étendue du problème.
J’suis sûr que si j’étais pas entré dans l’Ordre j’aurais fait un truc dans la communication.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeDim 10 Aoû - 12:59

[ Désolation.... é_è ]

Alors là, je me suis sentit supra con, vas savoir pourquoi. J’ai eu un gros blanc qui a duré plein de secondes, parce que je comprenais pas trop. Au début, je croyais qu’il déconnait, mais il avait l’air ultra sérieux, presque gêné. Alors j’ai pas répondu tout de suite, j’ai même pas répondu tout court d’ailleurs. Il avait très sérieusement cherché les empreintes digitales sur sa DS, il avait pris les miennes, et pour une obscure raison, ça me dérangeait, un peu. Pas beaucoup, mais ça faisait un peu police tout ça. Et la police, je suis pas très fan. En fait, je suis pas fan du tout d’ailleurs, surtout placé dans un contexte comme celui là. Un espèce de trip paranoïaque. Mais j’ai toujours pas envie de m’enfuir en hurlant, je sais pas pourquoi. Je devrais hein ? Il enlève son jeans, et se coule sous les draps, avec le chat et moi au passage. Je savais pas trop quoi dire, du coup, je devrais…. Je sais pas… Le rassurer, un truc comme ça, lui confirmer, que, nan, je suis pas terrorisé par le fait qu’il prenne mes empreintes pour une Nintendo DS. Mais ça se traduit mieux en actes non ? J’suis toujours là hein ? Ca prouve des choses ? Mais j’ai l’impression de l’avoir perdu très loin en fait. Trop. Et ça me fout les boules, je sais pas comment réagir, alors je décide urgement de ne rien faire, dans le doute. Je le regarde juste enlever son T-shirt avec un air de veau mort. Puis il se met à parler, à s’excuser d’être… « Comme ça », c’est une notion un peu vague, le « comme ça », vous en conviendrez, mais personne n’a encore inventé un mot résumant les attitudes de Silence, ou alors c’est un mot trop compliqué pour que je le connaisse. ( Je vous rappelle que je suis pas très instruit, comme ça en passant…. Merci pour ma sensibilité, elle vous encule. )
Mais c’est quoi, un « comme ça » ?
Je prend sa main dans la mienne, en tout bien tout honneur évidemment, et joue avec ses doigts en caressant le dos de sa main avec mon pouce. C’est pas très agressif, enfin j’espère. ‘voudrais pas l’effrayer moi, pauvre malheureux qu’est tombé sur un mec… « comme ça »… Que devrais je lui dire ? Moi aussi j’ai des « comme ça » assez embètants hein. J’suis sûr qu’il y a une réplique toute prète pour ce genre de situation dans les films, mais j’arrive pas à m’en rappeler. Je baisse les yeux sur sa main, et sur la mienne, qui fait gentillement jouer les articulations de ses doigts, et j’me sens vaguement con. J’ai vachement peur que Silence culpabilise pour ché pas quoi, surtout que c’est pas le but. Mais la prochaine fois, l’humour, je me le fourerais dans le cul avec un peu de vaseline, et je ferais un peu gaffe à ce que je dis pour pas traumatiser le mâle en face. Qui roucoule pas mal. Ouais, Silence roucoule, et c’est grave la classe, parce que j’arrive pas à produire un son de gorge à peu près doux avec mes cordes vocales de fumeur. Me suis entrainé ( Dans l’intimité des chiottes. ) à faire quelque chose de mieux qu’une menace de mort déguisé en grognement sourd, mais ce fut un lamentable échec. Ou alors ça virait dans les trop aïgue et ça faisait bibi à la gorge. La vie est une pute, elle m’a pas permis d’être aussi mignon qu’un bébé phoque tout blanc. C’est pas sympa.
C’est drôle, je pensais avoir atteint une certaine stabilité dans ma vie, et voilà qu’un nouveau truc me tombe sur le coin de la gueule, là, comme ça, et j’arrive même pas à savoir si c’est négatif ou pas. Je pense pas. Je suis pas complètement con, et, généralement, j’essaye d’éviter les trucs douloureux, sauf quand ils sont trop retord, et là je m’en prend un grand coup dans le cul. Mais ça arrive pas si souvent que ça. Enfin je crois. J’espère.
Qu’est ce que je dois dire ?
D’habitude, je fourmille d’idées de phrases toute faite, mais tellement bien adaptées aux situations difficiles, prètes à être balancées à la gueule des gens si besoin est, mais là, c’est le trou noir abyssal de l’inspiration, c’est peut être le fait qu’il ai pris mes empreintes digitales comme si j’étais un vulgaire connard dangereux qui me coupe un peu les jambes, vas savoir. Je sais pas, être fiché quelque part, c’est toujours un peu flippant non ?

- T’avais besoin de mes empreintes pour quoi ?

Et là, j’ai su que c’était le truc à pas dire, parce que ça ouvrait la voie à un peu près un millions de questions sur la vie de Silence, et si y a bien un seul truc que j’ai compris sur lui, c’est que c’est pas la chose à faire. Peut être même qu’il va partir pour ça, et là, ça serait la fin des haricots. Tu sais ça fait combien de temps qu’on s’est pas intéressé un petit peu à moi mec ? Ben ça fait un baille.

- Nan, c’est pas ce que je voulais dire je…. On s’en branle sévère de mes empreintes.

Moi aussi j’ai plein de « comme ça », et pourtant, il m’interroge pas là dessus, et c’est bien plus confortable, parce que c’est pas forcément hyper rose et tout mignon. Déjà, je suis beurré comme un petit Lu assez régulièrement, tout le temps même, et j’entend déjà mon corps me dire « C’est quoi ce merdier ?! Y a le niveau d’alcoolémie qui descend ! Tu te fous de ma gueule ou quoi ?! », oh, il crie pas bien fort, mais je sens déjà que c’est posté, emballé, déclaré et affranchie pour m’arriver en pleine gueule d’ici peu. Tu le sens pas, non ? Nan, évidemment que non. Pas pour l’instant, demain peut être. Et tout les jours d’après aussi… Oh…. Qu’est ce que je dois faire ? A cette heure là d’habitude, je suis pas capable d’aligner deux mots, et je me souviens de rien, et là, c’est pas comme d’habitude. L’arrivée en prison avait un peu calmé le jeu, mais j’avais bien vite repris les habitudes de la maison. Enfin de la piaule de trois mètres carré. Mais je peux pas boire, j’ai pas le droit, sinon Silence il va pas aimer ça, et je pense que son seuil de tolérance en la matière et pas très élevé. Ce serait moi, je gueulerais comme un putois. Picoler comme ça, c’est juste du masochisme. Ca n’a aucun interêt.
Mais j’en ai tellement besoin.
Je me sens coincé.
Comme dans le bon vieux temps, il faudrait me remettre sous Valium, ça m’aiderait à dormir. Mais ça fait bien dix douze ans que j’en prend plus, de ce truc, et j’ai pas tellement envie de rentrer dans la catégorie des ménagères de moins de cinquante ans dépressives de cette manière là. Hope en prenait. On voit bien où ça mène…
Assez tendu d’un coup, je prend Silence dans mes bras, dans le style « je suis un mec trop protecteur han. », alors que c’est plutôt moi qui suis en manque d’affection, de protection tout ça tout ça… Y a des fois où ça me donne envie d’être une jeune fille de dix neuf ans d’un mètre cinquante cinq, ça me donnerait plein d’avantages dont je ne peux pas trop profiter dans l’état actuel des choses. J’suis très tapette dans le fond, et très câlin aussi. ( Dit il en caressant une des omoplate de Silence. ) Mais j’ai pas envie de montrer tout ça, enfin pas trop, question de dignité, ce genre de trucs. C’est pour ça que je lutte pour pas ouvrir la fenêtre et me balancer par dessus bord, parce que ça aussi, ça manque grave de dignité. Puis c’est un peu une question de religion aussi, le suicide, c’est pas bien. Mais très tentant.
Le manque d’alcool révèle quand même bien mon coté angoissé/depressif chronique hein ?
C’est tellement pitoyable, je veux pas être comme ça…. En fait, je veux plus, plutôt. ( Oui, ceci est une meilleur formulation…. Plus réaliste. ) Comment s’empècher de se dire qu’on a tout raté, qu’on a pas vraiment réussit à faire quelque chose de bien sur terre et que personne ne nous regrettera vraiment ? C’est lâche, c’est petit, c’est pitoyable, et pourtant, c’est ce que je ressens. A fond. Je sais, faut lutter contre ces tendances là, mais parfois c’est particulièrement dur, surtout quand un mec vous dit froidement qu’il a prit vos empreintes digitales. Comme ça. Pour le fun. J’écarte ses cheveux de ses tempes, parce que je lui en veux pas, vraiment pas, et puis parce que j’aime bien ses yeux. J’essuie ma main droite, qu’est juste dégoulinante de sueur , ou alors vachement moite, sur mon boxer.

- T’sais, c’pas grave si t’es « comme ça », parce que moi, j’suis pas beaucoup mieux, et tu poses pas des questions à la con pour ça. C’est vraiment pas grave… Tu… Enfin à l’hôpital… Je t’aurais envoyé chié tout de suite si ça me gênait tant que ça que tu… Et puis… Tu aurais pu pas venir du tout d’ailleurs. Peu de gens accepterai de pioncer avec un ex-SDF alcoolique hein.

Il est vingt heures douze, j’ai envie de mourir.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeJeu 14 Aoû - 15:43

Le décor a arrêté de se foutre de ma gueule en tournant dans tous les sens, au moins un peu, et c’est vachement sympa de sa part parce que ça va beaucoup mieux. Je préfère être couché contre Charity que contre Vertige ou Murmure, parce que Charity, c’est très con mais … il sent quelque chose. La transpiration, ouais, ce genre de trucs pas très ragoûtants et qu’il paraît que les nanas détestent, mais moi je suis genre grave séduit. Parce que dans l’Ordre, on peut pas dire que nos fosses nasales sont très sollicitées. Gel douche et shampoing sans odeur. Sympa. Mais ça déteint vite sur la personnalité et sur l’odeur des gens. Et moi ça me déprime un peu, cette aseptisation. C’est pas bien d’être normal.
Mais je m’en fiche complètement, et je reste contre Charity, avec le chat qui ronronne tout bas – j’suis sûr qu’il s’est endormi c’t’abruti. Si je me concentrais un peu, je pourrais sans doute entendre les pensées de Charity qui sifflent dans sa tête en y défilant très vite, et avec mon grand sens de l’analyse du comportement humain, je suis quasiment sûr que je peux affirmer qu’il n’apprécie pas trop le fait que je me sois amusé à relever ses empreintes sur ma DS.
Merde, je me suis pas amusé. C’est un putain de réflexe, c’est tout. C’était pas important, mais c’était pour voir qui y avait touché, si on avait réussi à s’introduire dans ma piaule pour me la piquer. C’était … Vital. ‘Se rendent pas compte les civils, à quel point ça peut aller ce genre de trucs. Mais je l’aime bien quand même, mon civil, alors j’aimerais autant qu’il me fasse pas la gueule pour une histoire d’empreintes – non sérieux, j’ai pas dit ça pour que 1/ il me prenne pour un franc taré maniaque genre admirateur du FBI, 2/ pour qu’il me fasse la gueule jusqu’à la nuit des temps.
Et il pose la question que j’attendais un peu et redoutais beaucoup. Glups. Inspiration qui ne se termine pas, coupée en plein vol par la suite. Et là, même si c’est très étonnant, ça me fait rire. Ouais ouais, rire. J’émets un petit rire joyeux à la place de mes roucoulements contents, juste parce que son expression me fait marrer. Même si j’ai les mêmes ; même si c’est pas inattendu. J’ai le droit de rire, merde à la fin.

« Ok, on s’en branle sévère de tes empreintes. »


Et je suis presque certain de pas avoir loupé mon regard en coin. Je progresse très manifestement ( enfin du point de vue où on se place, je régresse, faut juste savoir ce qu’on veut dans la vie pour savoir ). Et y’a Charity qui se remet à me parler, en essayant de m’assurer que pour lui être « comme ça » ( on va s’en tenir à cette définition indolore et non éprouvante ), c’est pas si grave. Et rien que l’empressement qu’il y met, ça montre à quel point il me trouve bizarre.
Un peu comme si j’avais qu’un bras et qu’il trouvait ça terrible mais qu’il essaierait quand même de me persuader que ça le laisse froid alors que dans ses yeux on peut lire à 100 mètres « putain il a qu’un bras ». Je me contente donc de me taire plutôt que de me lancer dans le « si c’était vraiment pas grave, tu le dirais pas autant », qui peut paraître légèrement casseur d’enthousiasme ( à ce qu’il paraît ). Je me contente de me couler contre lui, d’appuyer ma pommette sur son bras et de fermer à demi les yeux.

« Tu sais, on est pas comparable. C’pas que l’un soit plus grave, ou moins givré que l’autre, enfin j’crois pas … Ou alors je détiens la palme. Enfin c’est surtout qu’on est pas pareil. C’est une question … d’éducation. »

Et là, mon expression doit très bien traduire un truc du genre « on ferme ». Parce que j’ai pas tellement envie de me lancer dans la dissertation sur la vision des gamins par l’Ordre, sur même la vision du genre humain par l’Ordre ( « eux tas ignorant, vous tas dangereux, vous y’en a tuer ceux qu’on vous désigne et vous arranger pour que eux restent ignorants sinon vous couic » en gros ) et que … Ouais voilà. On va p’têt pas se lancer là-dedans sinon ce coup-ci, il se barre en courant en se disant qu’il y a bien des tarés sur cette terre et qu’il est pas tombé sur un petit modèle. Je lui coule un regard par en dessous, et le chat a dû s’endormir parce qu’il ronronne plus.

« On va dire que chacun a ses défauts et que c’est à l’autre de le supporter dans la limite de ses capacités. »

Ciel. Que la normalité est basse.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeVen 15 Aoû - 7:11

Les fils qui me maintenaient éveillé se cassent un par un dans un trou lointain de la galaxie, et j’écoute parler Silence en fermant les yeux. En fait, ils sont fermés depuis dix minutes, pour profiter mieux de la voix. C’est curieux, je l’aime bien, puis sa façon de parler, ben elle est un peu comme la mienne, alors c’est cool. Tu sais, comme quand tu manges la moitié des mots et que tu mets des tas de jurons au milieu. Enfin bref, on s’en fout, mais deux trois mots à lui sautent quand je m’assoupis pas exprès. Oh, pas longtemps que ça dur, genre deux dixième de secondes, mais c’est énervant pour saisir pleinement ce qu’il cause. En gros, c’est « on s’en fout, on est trop différent pour tenir la comparaison. » Ok, ok mec. On laisse tomber les empreintes, et j’veux juste maintenant que tu monologue jusqu’à ce que je pionce. Continue à dire que ce que j'ai fais avant ne compte pas pour toi, ça me soulage. Ca enlève du stress. Tu me juges pas là dessus, et c'est magnifiquement bien. mais y a pas que ça qui joue pour mon petit bien-être et mon envie de roupiller. La chaleur, ça a un effet redoutable sur moi, l’impression de sécurité et l’approximative sérénité intérieure aussi. J’sens mes muscles se relâcher totalement, ma respiration se ralentir, et j’trouve ça fascinant. Merde, j’ai pas pu me mettre sur le ventre, tant pis pour moi, parce que si ça se trouve, je vais ronfler. En extrême lutte avec moi-même, je trouve la force de dire un « Ui » tout plein de fatigue corporelle. Les Charity, c’est un peu comme les enfants de six ans, ça marche à fond la caisse toute la journée, et tout se casse la gueule passée une certaine heure. Comme les soufflés au fromage. Le mec qui gueulait comme un putois pas longtemps avant se retrouve tout naze après, tout endormit à coté de Silence, et c’est presque mignon. J’pousse un petit bruit genre « Mmmiû. », le genre de gémissement que tu fais quand tu dors et que tu bouges un peu, et je sombre tout à fait dans le sommeil.

***


En fait, ça s’est produit à quatre heure vingt deux du mat’, c’est là que ça a vraiment commencé. J’me suis réveillé tellement violemment que ça m’a fait mal, et j’ai dû me lever, parce que sinon j’allais gerber partout. Enfin, p’tète pas à ce point là, mais j’me sentais tout claustro d’un coup. Disons qu’aller pisser me paraît être un bon plan pour justifier un tel bond, mais que j’ai plutôt envie de fumer une clope en respirant de l’air frais. ( Antinomie ? ) Je vais donc à cette putain de fenêtre, enfin celle à l’autre bout de la pièce sinon ça va faire tout froid à Silence, et j’me penche par dessus pour respirer bien bruyamment du froid. Ca fait de la fumée qui sort bien fort dans le dehors, et ça me soulage un petit peu.
Je sais parfaitement à quoi c’est dû, et je m’en fous complètement. En fait nan, j’ai une furieuse envie de me jeter sur toute ces bouteilles là, dans ma chambre, et de transformer mon foie en centrale nucléaire, mais j’le fais pas. Nan, faut pas. Ma résolution me paraît un peu trouble, là comme ça, mais je pose mes yeux sur les bouts de Silence que je vois de là où je suis, et j’essaye de me rappeler l’origine de cet acte parfaitement masochiste. Moi pas boire parce que moi pas vouloir faire flipper tout partout Silence, moi pas vouloir mourir trop vite, moi vouloir garder emplois parce que sinon moi être au chômage et moi mourir dehors dans froid parce que moi pas avoir argent. Oui, voilà de bonnes motivations. Soyons lucide, j’ai pas été capable de faire un jour de taff correctement depuis un bon bout de temps. Je peux pas être rémunérer à cuver dans les toilettes, et je vois bien le regard assez méprisant de mes collègues. Je pourris l’ambiance, mes sautes d’humeur foutent tout le monde sur les nerfs, et je salope tout le boulot. Pas de conscience professionnelle là dedans, j’veux juste garder ce qui me fait manger tout les jours, normal quoi.
Ouais, le tout, c’est d’avoir du self control et de la volonté.
Mais c’est pas facile.
Je m’allume une cigarette, c’est miraculeux si je me la fourre pas dans la narine, parce que je tremble un peu. Enfin un peu genre pas mal, mais c’est encore supportable, j’ai fais pire. Je tire sur ma clope avec le regard dans le vague, au loin, dans les vertes campagnes autour. ( Non, rectification : Dans les plaines à rendre dépressif un bisounours autour. ) Mouais, en fait, je tremble un peu quand même, parce que ma clope a fini par dessus bord. Pas pu la tenir correctement. Je la regarde se craler sur la neige, puis j’retourne pioncer comme je peux.
Bonne nuit.

***


Alors non ! Là, ça va chier, parce que je connais ce son, et il est toujours associé à des champs d’horreur sans nom : Le bruit du portable qui sonne. Avec la vieille musique à douze tons en plus, ça irrite particulièrement les oreilles, surtout vers six heure et demi du mat’. Et ouais, j’ai un portable, un Nokia vieux de cinq ans, qui s’est imposer quand mes chers parents se sont aperçus que je crevais plus ou moins régulièrement, et que je daignait même pas les en informer. Un cadeaux assez vicieux pour mes trente ans donc. C’est drôle, on s’est perdu de vu en se voyant relativement régulièrement. Mes visites n’étaient pas particulièrement éclatantes. Je viens, je dis rien, je pille le frigo, je pionce un coup dans un lit propre, je prend une douche, et j’accepte le chèque avant de partir avec le peu de dignité qui me reste. Enfin ça fait longtemps que je leur ai pas fait un coup comme ça, parce que j’ai aligné pas mal de temps avec du boulot ces temps ci, puis depuis que je suis en Allemagne… Fiouuuuu… J’les ai pas vu depuis l’enterrement de Hope, c’est à dire depuis six mois, et ça m’a pas tellement manqué. Ils savent pas ce que je fous, je sais pas ce qu’ils foutent, et le monde est parfait.
Enfin visiblement, pas pour eux.

- Bordel de cul de ... !

Je sors tout mon magnifique répertoire sur l’accouplement humain et les partie génitales masculine (« ‘tain ça me casse les couilles… » ) tout en fouillant dans un coin pour remettre la main sur l’origine du bruit. Ouais, je me balade pas avec mon portable sur moi, parce qu’il doit y avoir six numéros dedans, et que je m’en sers pas. Généralement il reste branché dans un coin en charge de batterie, un peu comme un fixe en fait. Je cherche attentivement la touche « décrocher » des yeux et j’appuie finalement au pif sur un bouton vert. Ce qui se révèlera être une tactique payante vu que la douce voix de ma mère se fait entendre dans la petite boîte.

- Ouaiiiiiiiis ?

Alors ça, c’est tout elle de m’appeler à ces heures là, parce qu’elle est complètement insomniaque et qu’elle a pas de repère de temps. Bon, je suis pas particulièrement lève-tard, mais six heure et demi du mat’, c’est quand même un peu excessif. Je me tourne vers Silence en lui faisant une grimace gêné et en disant « Désolé » en allemand. Puis je sors dans le couloir, avec juste mes bottes sur mon boxer sur le poil. Ouais, j’sais pas pourquoi, mais en me levant, j’ai juste sauté dans mes bottes, et j’ai rien mit d’autre. Mais bon, à cette heure là, ça doit être relativement désert un couloir, donc je me pose plus loin, appuyé contre le mur. Je tremble toujours, bien sûr, et plus qu’avant même, mais ça, ma mère peut pas l’entendre au téléphone.

- Je dormais Marie….Petit pause ou elle s’excuse mais continue à me les briser quand même. Maintenant que je suis réveillé hein, on va pas gâcher. Elle à sûrement eu un coup de flip toute seule dans un moment d’insomnie et a voulu voir si j’allais bien. Puis petit monologue sur le fait que je l’appelle pas « maman », passons. ..Ouais ouais… pas grave… Mais nan j’étais avec personne ! … Je parlais au chat… Je doute qu’elle soit follement ravie que je lui dise que je dorme avec un mec, enfin remarque, elle est tellement naïve qu’elle croirait qu’on fait ça parce qu’il fait froid en Allemagne et que c’est une coutume locale pour se tenir chaud… Hum, oui, j’vais bien, toi ? … Oh, t’as fais du jardinage dimanche ? Ouais cool… Nan mais m’appelle pas comme ça, c’est chiant… Ma mère m’appelle souvent par tout mes prénom par la suite, ou par un seul au pif, là c’était « Joyce », elle a une petite préférence pour cette sonorité là.. … Nan, c’est pas mignon, c’est casse burnes. Ca m’saoul. Notez qu’elle abrège souvent, et que « Condolence », elle trouve que la première syllabe sonne vachement bien… Non, vous ne rêvez pas, ma mère m’appelle affectueusement « Con ». Hum, nan, on s’en fout, appelle moi « Charity » et c’est tout. Putain, j’ai l’impression d’avoir eu cette discut’ minimum une centaine de fois. … Euh… Quand est ce que je rentre ?! … Bah pas tout de suite tu sais… Pour Noël ?! Bah nan ! …Mon Anniv’ ? J’pense pas non plus… Ouais je sais je loupe plein de trucs… Oui oui, c’est dommage, moi aussi tu me manques… Mais oui je t’aime. Une des raisons pour laquelle j’aime pas les femmes, toute des casse burnes invétérés. Mais bon, j’lui dit ce qu’elle veut entendre, parce que j’ai un peu pitié quand même, puis j’l’aime bien dans le fond, un ‘tit peu.… Ah ouais ?! Il marche ? Depuis quand ? Bon, j’éprouve un grand interêt pour les bébés des autres, là c’est celui d’une cousine X ou Y dont je suis incapable de me rappeller le nom. Là, mes petits yeux s’illuminent et j’exige des photos et tout plein de détails inutiles. Dès que ça passe trois ans, mon interêt s’envole soudain. Je suis cruel…. Nan, pas de pédophilie merci, c’est mes instincts de père inassouvis qui se manifestent là, rien d’autre. … Et il fait quoi et tout ? … Oh… Cool… Oh, c’est mignon… Pause de blabla inutile sur les bonheurs du mariage et des enfants. Hum… Si y a quelqu’un d’autre ?! Bah non, ‘videmment. Je renie l’existence de Silence avec une facilité à couper le souffle. Charity ; Un grand fan du calme dans les familles. Mais faut me comprendre, je suis pas en état de gérer une crise apocalyptique sur les mœurs, surtout à six heure du mat’ et pour un truc qui date d’une semaine. Puis par « quelqu’un d’autre », elle sous-entendais vouloir savoir si j’avais remplacé Valentine. Pour le mariage. Oui, certes… Hum… Non bah non, j’ai pas envie de retenter de faire un gamin nan, merci. Elle non plus, le tact était pas fournit avec. Nan bah je vais te laisser hein ? Parce que y a…
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeVen 15 Aoû - 8:04

Quand je me réveille en sursaut vers très tôt du matin, à cause d’une sonnerie de portable, impossible de me souvenir dans quelles circonstances je me suis endormi la veille. J’suis avec Charity, ça c’est certain – y’en a pas deux qui peuvent tenir aussi longtemps niveau insultes – mais je sais pas c’est un peu le trou noir. Ça reviendra sans doute pas, et c’est que c’était p’têt pas important. Je lance un regard en coin certainement très peu endormi à Charity – c’est ça de se réveiller totalement en moins de 5 secondes et d’être capable de contre-attaquer à une quelconque agression tout de suite même sorti d’une phase de sommeil paradoxal … En l’occurrence, une attaque de portable, c’est pas bien dangereux, juste chiant. Et puis pour se rendormir après un tel élément perturbateur, j’vous raconte pas la galère.
C’est pas pour autant que j’ai envie de me lever, et je laisse donc Charity cavaler comme un lapin en direction du couloir tout seul, restant couché. Soupir. J’ai entendu une voix féminine au téléphone, mais j’ai beau réfléchir je vois pas qui ça peut être. Sa première sœur s’est foutue en l’air, et jusqu’ici j’ai jamais entendu parler d’un cadavre qui appelle au téléphone. Y’aurait Faith, mais de un, elle serait conne parce qu’elle est pas loin, de deux on m’avait dit qu’elle était pas trop en état de téléphoner… Reste donc. Ses parents. Ou plus précisément sa mère.
Allons bon.

Et avec tout ça, je suis toujours très réveillé et j’ai toujours pas envie de bouger, donc je reste sous la couette à attendre que Charity daigne revenir – ce qui n’arrive pas. Habituellement, je suis un gars du genre plutôt patient, genre très patient, mais pas quand on me réveille en sursaut et que je me retrouve seul, dans le noir, super bien réveillé, avec une putain de faim au ventre – ouais pour compenser de grosses dépenses caloriques, je bouffe pas mal, vaut mieux m’avoir en photo que devant son frigo … Si seulement je laissais les gens prendre des photos de moi – et inutile de préciser que la situation ne me convient pas du tout. Fait chier, fait chier, fait chier.
Quand j’me lève, j’ai presque réussi à me convaincre que je ne faisais pas ça pour aller chercher Charity parce que j’ai froid, mais pour aller jusqu’aux cuisines chercher quelque chose à manger. ( Faille dans le raisonnement : j’ai froid mais j’vais à l’autre bout de la prison en jeans, cherchez l’erreur. ) Donc, les cuisines c’est par où ? me dis-je avec un air détaché. Evidemment, une fois la porte passée, je m’arrête, appuie mon épaule contre le chambranle, bras croisés contre la poitrine, et j’écoute ce que dit Charity. Enfin j’entends, je peux pas faire autrement, bien sûr. ( Hypocrisie quand tu nous tiens. ) Donc j’entends Charity qui parle manifestement d’un truc qu’il trouve mignon, quant à savoir quoi, là je sèche, puis affirmer à sa mère avec beaucoup de détachement qu’il n’y a personne d’autre.
Là, faut pas avoir fait maths sup’ pour savoir de quoi il parle, et quelle est la question qu’elle lui a posé. Comme les grandes crises d’hystérie c’est pas mon genre, je préfère fermer ma gueule et ne pas bouger, le regard peut-être un peu plus noir. Alors que franchement, si Sacrilège me posait la question, je m’empresserais de répondre la même chose. ( Enfin j’ose espérer pour lui qu’il n’entretient pas les mêmes relations avec sa mère que celles que j’ai avec Sacrilège. ) Bref.
Je suis donc accusateur mais silencieux ( notez le parallèle avec mon nom ), toujours appuyé sur mon mur avec le regard plutôt noir.
Et je parle pas, parce que je suis sûr qu’il a dit à sa mère qu’il était seul et que j’ai pas envie de le foutre dans la merde, quand même.

Et puis finalement, non, je vais parler parce que merde à la fin, il vient de dire que j’existais pas, que je suis une espèce d’inconnue, un truc vague qui n’est présent que par intermittence – en gros pour tenir chaud quand il dort, et pour baiser. Génial, j’aurais pas pu rêver mieux. Donc je parle, et en français – parce que j’ai pas trop réfléchi à la question de la langue employée :

« T’en as pour longtemps ? »

Dans tes dents.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeVen 15 Aoû - 11:17

Y a des fois, j’ai envie de mourir.
Genre quand ma mère est au téléphone, que j’ai affirmé que je dormais, seul, et qu’un type vient demander si j’en ai pour longtemps. Merde. Chier. Et dans le téléphone, j’entends des « Qui c’eeeest ? C’est un Homme ?! Joyce ? » et d’autres questions du même calibre. Chiant. Silence a dû entendre le reniement de sa personne, pas possible. Bon, il a des raisons légitimes d’être vexé, okay, mais qu’est ce que je pouvais dire ? J’ai vu Silence arriver, alors j’avais entamer un début d’au revoir, mais on m’a pas laisser toute latitude pour jarter les gêneurs. Enfin la gêneuse, en l’occurrence. Qui maintenant se pose tout un tas de question. Bordel de merde. Où est le Dieu des connards ? Ben oui, tu sais, le Dieu qui sauve les gens comme moi. J’aurais pas dû cacher Silence, je comprends qu’il m’en veuille. Mais bon…

- Oui, c’est un homme…

Je dis ça bien sûr, en ayant parfaitement conscience de foutre totalement en l’air le peu d’estime qu’elle aurait pu avoir pour moi. Si en avait jamais eu. Bien sûr, elle sait encore faire deux plus deux, donc elle se doute du problème, mais elle me pose quand même la question, avec pas mal d’etonnement dans la voix, et une formulation du genre « Ne me dis pas que… », puis moi j’lui réponds un « oui » particulièrement lassé. J’suis fatigué, j’en ai marre, et on fait que m’embèter. Regard à Silence, j’pense pas qu’on me laisse passer ce coup là, aucun des deux ( la femme et le con qui me fait face là. ) ne le voudra, et je me mets à envier mortellement les orphelins parce que eux, on leur fout pas des tas de trucs à la con à respecter. J’entends des hurlements au bout de la ligne, et la douce voix de mon père prenant le combiné en me demandant si c’est pas des blagues. J’ai jamais eu autant aussi peu envie de rire de ma vie mon pote. J’éloigne un peu le téléphone de mon oreille avec une grimace en entendant tut un tas d’obscénités que j’avais pas tellement envie d’entendre sur mon compte. Mais j’écoute quand même, parce que je suis un peu con. Je me concentre mortellement pour pas trembler de partout, et ma main est venue se caler quelque part près de ma hanche, pour agripper quelque chose et pas mimer une espèce de branlette dans le vide. Mes pieds sont posés sur le sol, ils risquent pas de foutre la merde non plus, mais c’est plutôt pour mes genoux que je tends à m’inquièter, mais j’y peux un peu rien en fait, donc j’lâche l’affaire.
J’me laisse juste rouler copieusement sur le buffet.
Puis je perds le fil de ce qu’ils disent, parce que j’en comprend pas la moitié et que ça fait juste vaguement mal, et que j’entends ma mère péter une crise de nerfs à l’autre bout. Leurs arguments, c’est de la merde, et je les prend même pas en compte. Enfin l'idée général du truc c'est : Toi avoir fait chose très mal, et toi être une sous-merde qui ne contrôle pas ses pulsions animale. Ce qui me dégoute, c’est que leur affection à mon égard dépende d’un truc aussi bête que ça. C’est de la cruauté, rien d’autre, il faut pas faire d’enfant si on est con comme une bûche. Je jette un regard noir à Silence, comme si les bruits qui sortaient du téléphone n’étaient qu’un vague inconfort auditif et qu’il en était la cause, alors que j’ai juste envie de me rouler en boule par terre et de gémir de douleur. Ou alors de boire, aussi. Mais j’ai pas le droit y paraît.

- Tu veux ajouter ton petit commentaire ?

J’suis vaguement en train de commencer à en chier grave, et tout ce que ce boulet trouve à foutre, c’est de me foutre mal avec mes parents, mais à un point, je sais même pas si ça va se relever. Je lui tend le téléphone, avec un regard qui se voudrait noir, en tentant de masquer tout un tas de truc. Je sais pas pourquoi, une question de dignité sans doute, je tiens absolument à pas lui dire que je suis en manque, que c’est dangereux, et que je risque d’y passer. En fait, j’ai envie de rien lui dire du tout d’ailleurs. Les meuglements montent toujours du téléphone, incompréhensibles.
Vas y, éclates toi.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeVen 15 Aoû - 11:49

Il me regarde pendant au moins dix minutes avec son téléphone bêtement collé contre son oreille, et je vous jure que rien qu’à l’expression, il a l’air de dire que je suis une des sept plaies d’Egypte faite homme. Rien à foutre. J’entends parfaitement les voix pas franchement heureuses qui sortent du téléphone, j’cherche pas à savoir ce qu’elles disent de toute façon l’idée générale est pas franchement dure à saisir : ses parents sont pas contents qu’il dorme avec un mec. Ouais bah, ouais. Jamais compris ce genre de réactions. On va dire que c’est une question d’éducation, ça comme le reste. Je me demande vaguement comment j’aurais été si j’avais été comme les autres. Aucune idée. Ce qui est sûr c’est que je serais sans doute à des années-lumières de ce que je suis actuellement. ( Pas mal le raisonnement, pas vrai ? )
Et donc pendant dix mortelles minutes, Charity se fait pourrir la gueule par ses parents au téléphone, en me dévisageant avec l’air de dire que Tchernobyl, c’était ma faute aussi. Sûr que c’est pas compliqué d’accuser les autres quand on a pas de courage.
Et non, je suis pas mal placé pour dire ça, bordel. Donc moi, en face, j’oppose à son air mécontent un mur d’impassibilité, bras toujours croisés, les cheveux qui retombent un peu sur mes yeux. Le chat a fini par se lever aussi, parce que derrière moi j’entends un miaulement du style « bon vous revenez quand les bipèdes ? j’ai froid tout seul ». Les animaux, ça sait jamais quand c’est pas le moment, c’est ça le truc chiant avec eux. Et une idée finit par traverser le crâne de Charity, qui me tend son téléphone avec un petit commentaire acide. J’attrape l’objet, raccroche sans regarder le clavier, toujours en fixant son propriétaire avec une expression qui doit pas être forcément agréable.

Haussement d’épaules, je me décolle de mon mur, et volte sur mes talons. En passant devant la porte ouverte de sa chambre, je jette le téléphone sur le lit en m’arrangeant pour qu’il ne tombe pas, et je jette par-dessus mon épaule, à la volée, comme un truc pas important :

« J’ai même pas envie d’en parler. »

Sauf que c’est tellement pas important, ce truc, tu vois, que c’est pas dans ta chambre que je retourne là, mais dans la mienne. Et sans récupérer mes affaires au passage parce que j’ai même pas ( non plus ) envie d’y passer.
Désolé hein, je t’aime bien mais y’a des trucs comme ça qui ont tendance à me gonfler. Prochaine étape : je mets au courant l’Ordre qu’il y a personne ici, j’suis rapatrié, j’repars ailleurs, loin de l’Allemagne. J’crois que j’vais me recolorer en blond très clair ce coup-ci, ça m’allait bien.
Ca marche pas mal des fois, de penser à des conneries quand t’es énervé.
M’enfin pas tout le temps.
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Charity Raven
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeVen 15 Aoû - 12:45

Il a raccroché.
Et on se regarde tout les deux l’air de dire « t’es vraiment un con. ». Puis Silence se casse. Ah, il est beau là, il est superbe le mec qui m’sauve la vie. De dos, c’est la meilleur vue que j’ai jamais eu de lui. Il me rajoute un commentaire, balance le téléphone dans ma piaule, et se casse. Voilà.
Quelque part, j’ai qu’à m’en prendre à moi même. Je le savais, que j’étais pas capable de gérer le truc, je le savais, mais j’ai tenter quand même, comme un gros con, et me voilà sur le carreaux, là, en train de le regarder partir. Sans rien dire, hein, évidemment, sinon ça serait trop facile. Nan, merde, je peux pas le laisser partir comme ça !
Je vais dans ma chambre, je chope ses affaires qui traînent, qu’il n’a pas daigner prendre, et je le rattrape en courant. Enfin comme je peux, parce que je commence à avoir des putain de suées, ça fout les boules. Puis mes boyaux se tordent à moitié dans mon ventre, si j’y vais pas maintenant, je sens que je vais tout rendre. En fait nan, y a rien à rendre.

- T’as oublié ça gros con.

Et je lui balance ses affaires dans les bras, et ma main dans sa gueule. Oui, effectivement, je pouvais pas le laisser partir comme ça, ça manquait de saveur. J’ai laisser partir Valentine comme ça, sans rien dire avec de l’eau dans les yeux, je fais pas deux fois la même erreur. Nan, même pas, Valentine, c’est plusieurs années de mariage, Silence, c’est rien. ( Essaya t’il de se convaincre. ) Nan mais c’est vrai quoi, une claque dans la gueule, c’était mérité moi j’dis. Est ce que ça se fait de foutre en l’air ma relation avec mes parents hein ? Non. Et ça se fait pas non plus de me narguer genre « Toi tu comptes pas du tout pour moi, genre, rien à foutre quoi. ». Là, il se casse pas en me plantant, c’est moi qui lui rend ses p’tites affaires et qui le gifle pour une connerie quelconque. Une histoire de fierté, vous pouvez pas comprendre. Une fois qu’on vous l’aura mit une centaine de fois dans l’oignon, là, vous serez en mesure de savoir.

- Ca, c’est pour le pourrissage de famille.

Je le regarde avec l’air le plus méchant/furieux de mon répertoire, et attend vaguement qu’il se passe quelque chose. Il se passe rien en fait, et un deus ex machina tombe pas sur terre pour sauver la situation. J’aimerais tellement m’excuser platement, mais ma fierté me l’interdit formellement. Alors je fait volte face, et j’me casse.

- Merci pour la baise au fait. T’es bon pour ça mec.

Sous entendus : Sympathique plan cul, tu fais bien la pute, mais j’ai pas d’estime pour toi au delà de ça. T ‘es bon qu’à ça, un bazar comme ça d’insulte. Mais évidemment, je le pense pas, mais ça, il le sait peut être pas forcément. Faire un dernier coup comme ça pour faire mal, c’est nul, et je le sais, mais j’ai pas pu m’en empêcher, comme si il fallait, pour faire bien, que je marche copieusement sur Silence histoire de bien lui arracher la gueule. Je pense pas qu’il soit une pute, je pense pas qu’il est con, c’est juste que je suis tout coléreux de m’être fait planté comme ça, et je le manifeste d’une manière relativement détournée. Nan mais c’est vrai quoi.
Je rentre dans ma chambre, je ferme la porte, et je balance mon portable à la poubelle, histoire de bien finir la chose. Et j’me dis que le meilleur moyen d’occuper tout ce temps avant d’aller à mon insipide boulot, c’est de foutre toute les bouteilles dans un grand sac poubelle. Ce que j’entreprend de faire.
Ce que l’histoire ne dit pas, c’est que j’ai grave les boules et que j’regrette très très fort.
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MessageSujet: Re: The Internet is for ... !   The Internet is for ... ! Icon_minitimeVen 15 Aoû - 21:11

Et moi qui normalement prémédite et pressent un tas de choses, ce qui m’arrive là, je l’avais pas du tout vu venir – et vous pouvez pas savoir à quel point c’est dérangeant. Charity me rattrape, me rend mon t-shirt et d’autres trucs du même acabit en me les foutant dans les bras sans ménagements, et y’a sa main qui part assez rapidement pour m’arriver sur le coin de la gueule. J’aurais pu éviter, peut-être, en lâchant mes affaires et en plongeant sur le côté droit, mais je l’ai pas fait, j’ai juste pris la gifle en serrant les dents un peu. Réagir après ce genre de trucs, ça peut être vu comme un challenge. J’pourrais lui foutre un coup de boule qui le mettrait au tapis pour les quatre prochaines heures. Je pourrais.
Mais non je le fais pas, parce qu’effectivement il semblerait que ses parents soient légèrement remontés contre lui par ma faute. Ouais ok. Donc je fais comme d’habitude, et je ferme ma gueule. C’en serait presque lassant si c’était pas aussi sécurisant de faire comme d’habitude, sérieusement. Maintenant j’espère juste qu’il en a fini là, et j’attends qu’il parte réellement pour me casser ( cru comprendre qu’il appréciait pas que je le fasse tout seul ).
Ah il fait demi tour, c’est bon Silence tu peux respirer et penser à ce que tu vas bien pouvoir foutre une fois rentré dans ta chambre. Mettre ton uniforme sans doute, et aller manger avant de bosser. Ouaip, je vais faire ça.
Penser à des conneries, des fois ça soulage quand tu traverses un truc pas sympa.
Et puis des fois non.

Ce coup-ci, c’est non. Parce qu’il me balance cette phrase, là, celle qui fait genre pas du bien quand elle s’écrase sur ton ego qu’a déjà pas une bonne gueule au naturel. Bang. Et au lieu de défendre du mieux que je peux mon pauvre ego tout défoncé, j’reste juste là, le souffle coupé, avec mon t-shirt dans les mains, même que je le serre contre moi.
Parce que je sais pas quoi dire. C’est p’têt bien vrai ça. C’est même sûrement vrai. Et alors quoi, c’est une découverte ? On me l’a pas déjà dit ? Non, et si. Mais c’est marrant à chaque coup ça fait mouche, cette saleté de phrase, avec ces putains de sous-entendus. J’voudrais bien être autre chose, j’ai cru être autre chose, pendant l’espace de … Oh quelques jours. Je m’en remettrais sans doute très bien, après tout je suis très résistant. J’ai été dressé pour ça, paraît-il, et j’suis bien dressé.
Le souffle reprend sa cadence normale, et j’ai qu’à passer une main dans mes tifs pour qu’ils retombent devant mes yeux pour qu’il y ait l’air de ne rien s’être passé. C’est facile les apparences quand on y est entraîné, après tout, tout est une question d’habitude.
Donc je disais, une fois rentré dans ma piaule, j’vais mettre mon uniforme, et aller bosser. J’engueulerais sans doute deux ou trois prisonniers, pas en manière de me passer les nerfs dessus j’suis pas comme ça … Et puis passer les nerfs de quoi au fait ?
Il s’est rien passé.
Ou en tous cas, j’fais drôlement bien semblant.
Et moi et mon t-shirt serré contre ma poitrine, on rentre vers ma chambre, avec une idée d’uniforme en tête, histoire de pas penser à autre chose. On verra plus tard, le plus important pour le moment c’est de remplir tes fonctions, le reste après, bien après, quand il reviendra p’têt en disant qu’il est désolé, p’têt en disant qu’il a réfléchi à la question et qu’il confirme.
Si j’avais été normal, j’sais pas où j’en serais actuellement, j’préfère juste penser que j’serais pas là où je suis. C’est pas réconfortant ce genre de pensées sincèrement.

Non mais sérieux. Y’a pas de soucis. J’encaisse super bien, j’te l’avais dit.
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