Sadismus Jail
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 Mee Na Jeong

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Mee Na Jeong
394925 Petite bombe ambulante
Mee Na Jeong


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MessageSujet: Mee Na Jeong   Mee Na Jeong Icon_minitimeJeu 10 Juil - 22:50

DOSSIER MÉDICAL
NOM & PRÉNOM : Jeong est mon nom de famille et mon prénom est Mee Na, qui signifie en somme « femme en beauté ».
SEXE : Féminin, il n’y a pas de doute, regardez-moi…
ÂGE : Vingt-deux ans, le temps passe trop vite, n’est-ce-pas ?

TRAITS PHYSIQUES : Ma mère m’a souvent dit que mes traits inspiraient l’innocence…Vous trouvez ? Quand je m’observe dans le miroir, j’avoue avoir parfois l’impression d’observer une adolescente aux traits fins et au teint pâle. J’ai une tête de gamine. Mais mine de rien, j’aime bien mon nez. Il est petit, un brin plat…Juste assez pour être mignon. À mes yeux en amande, on peut facilement reconnaître mes origines asiatiques, je viens originairement d’une famille coréenne à vrai dire. Ma sœur a parfois tenté de me maquiller les yeux, mais le noir ne faisait pas assez de contraste avec la couleur marron de mes iris. Et puis, le violet et le bleu n’étaient pas à mon goût. En vérité, je n’aime pas beaucoup le maquillage; je mets parfois un peu de gloss sur mes lèvres, mais c’est tout. D’ailleurs, en parlant de mes lèvres, elles me plaisent, elles aussi. J’ai une petite bouche en forme de cœur, une bouche pour faire des bisous, vous voyez ? Souvent, je passe des heures devant la glace à me regarder. Et à me coiffer aussi. Je ne vous ai toujours pas parlé de mes cheveux..? Ils étaient longs jusqu’à ce que j’ai dix-neuf ans : aujourd’hui, ils sont plutôt courts, noirs et fins…Il n’y a pas grand-chose à faire avec eux, mais j’aime les coiffer parfois, avec de petites barrettes. Mon allure général n’a absolument rien d’impressionnant, je passe inaperçue partout où je vais et je n’ai que peu de force physique. Je ne souris que rarement et mon frère trouvait cela dommage, mais il m’arrive tout de même d’afficher l’ombre d’une petite expression de satisfaction, vous la reconnaîtrez, elle se peint sur mon visage avec la délicatesse et la précision d’un pinceau, mes yeux expriment une toute nouvelle émotion et mes lèvres s’étirent à un vague sourire. Vous verrez.

TAILLE : 1m59, je n’ai jamais été bien grande, j’imagine que c’est génétique…
POIDS : 42kgs, selon la formule de Lorentz, je suis 5kgs sous mon poids idéal.
MALADIE OU HANDICAP PHYSIQUE : Aucune
AUTRES : J’ai une quantité innumérable de petites cicatrices sur les mains, dans les paumes ainsi que certaines sur les poignets, mais c’est une longue histoire. J'ai aussi des régions violacées au creux des coudes, mais je ne m'en cache pas.

DOSSIER PSYCHOLOGIQUE
QUALITÉS : Il est toujours plus facile de nommer ses défauts, mais je ferai un effort. Je suis plutôt modeste, ce qui est une qualité en soit. On me considérait souvent comme une jeune fille serviable du temps où mes proches me voyaient encore comme la petite Mina Baker. J’étais, et je suis toujours, une fille très polie, qui ne s’emporte réellement que lorsque la situation l’exige. Je porte beaucoup d’importance à la ponctualité, qui est un élément essentiel au bon fonctionnement d’une vie : on ne peut arriver à rien avec des retards. En général, je suis aussi plutôt calme et je ne dérange personne tant qu’on ne m’embête pas. Je suis une abeille : je vis mon train-train quotidien, mais si on m’agace je pique. Mais ne vous inquiétez pas, je jappe plus fort que je ne mords.

DÉFAUTS : Voilà quelque chose de nettement plus facile à énumérer. Je ne me vois pas comme quelqu’un bourré de défauts, mais nous avons tous une certaine quantité et je trouve plus simple de vous dire à quel point je suis obstinée plutôt que de vanter mes points forts. Comme je le disais donc, je suis entêtée, obstinée, et ce n’est pas qu’un petit « Je suis sûre d’avoir raison ». C’est tout simplement : « J’ai toujours raison ». Je vis constamment dans une espèce de fébrilité qui me rendra parfois insupportable pour vous, parce que je ne peux m’empêcher d’avoir envie de discuter et de perdre votre temps autant que le mien. Oui, oui, parfois, vous aurez envie de regarder mon visage angélique et de vous dire « Ne jamais se fier aux apparences », parce que je ne suis malheureusement pas toujours la femme que je m’efforce d’être. Mon humeur varie souvent d’exaltée à neutre, voir même parfois triste et je m’excuse d’avance de ne jamais pouvoir vous prévenir, car même moi je n’arrive pas à prévoir mes réactions. Je suis instable.

AIME : J’adore les chocolats chauds et les sucreries…Vous voyez bien que je ne suis pas dangereuse ! J’aime beaucoup les bruits sourds aussi, vous savez, comme un coup de tonnerre qui gronde dans le ciel noir…Un bruit fort et pourtant étouffé, qui se contente de résonner. J’ai une drôle de passion pour le feu aussi, j’aime regarder une bougie brûler et fondre entièrement, ne plus être qu’une pauvre marre de cire chaude…Vous ai-je déjà dit que j’aimais la ponctualité ? Sans la ponctualité, nous ne sommes que des poules sans tête courant à gauche et à droite dans un énorme poulailler où se vident nos corps secoués par nos nerfs autonomes…

N’AIME PAS : Je déteste l’eau, à vrai dire, dès que l’eau se trouve ailleurs que dans un bon bain chaud, j’en ai une peur bleue. Enfin, je n’ai pas peur de la pluie…La pluie, c’est bien. Prenons par exemple les bornes fontaines, avec ces héros du feu qui s’empressent de les vider dans leurs tuyaux d’arrosage comme si le feu n’avait pas sa place en ce monde. Ou alors un lac, un étang, une rivière. Je ne sais pas nager. Je ne supporte pas les autorités; ils ont une façon de voir les choses qui me déplait et ils se plaisent à restreindre ma liberté, sans eux je ne serais pas ici. Sachez aussi que je déteste les représentants de gouvernement, le racisme et…hm…l'incompétence.

COMPORTEMENT AVEC LES GENS : Comme je l’ai mentionné plus tôt, je suis polie et je ne m’emporte que rarement. Par contre, mes réactions sont imprévisibles. Si les gens sont courtois et respectueux, il y a peu de gens que je perde la tête. Si par contre on osait se dresser contre moi, avec ou sans raisons, je me verrais forcer de réagir…Et ce ne serait peut-être pas beau à voir.

MALADIE OU HANDICAP PHYSIQUE : Suite à une évaluation psychiatrique, on a diagnostiqué chez moi un trouble de l’humeur, bipolaire qu’ils disent. Ça va bien, tout va bien, encore bien, je me sens invincible et le lendemain, ça y est je plonge, je déprime, j’en ai assez, je veux tout quitter, mais je me retiens parce que j’suis bien, encore mieux, je suis la reine du monde et puis ensuite je me rends compte que tout ça c’est dans ma tête. On a aussi précisé dans mon dossier que mon trouble était accompagné de toxicomanie, mais c’est faux. C’est faux. Je ne suis pas accrochée à l’héroïne, j’arrête quand je veux.

VALEURS : La confiance et la fidélité, parce que deux êtres en parfaite harmonie ne peuvent fusionner leurs inconscients que s’ils sont fidèles l’un envers l’autre et se font pleinement confiance. Je n’aurai jamais la relation cosmique que j’avais avec mon frère, par exemple, parce qu’il faut des années, voir des siècles d’existence pour forger un tel lien. Nos âmes doivent avoir derrière elles plusieurs vies dans lesquelles elles se sont connues et aimées…

TICS : Je ne pourrais pas vous dire précisément tous les tics que j’ai, mais j’avoue que mes doigts restent une partie de mon corps plutôt obsessionnelle. Je tapote un rythme de musique sur le rebord d’une table, je touche le bout de mes doigts ensemble comme si j’espérais que mes mains fusionnent et j’arrache sans cesse les petites peaux mortes qui se soulèvent près de mes ongles. Ce genre de tics m’a souvent occasionné des douleurs aux doigts, mais je ne le sens plus aujourd’hui.

---

AUTRES : Je n’ai que très peu de souvenirs des choses dont on m’accuse. J’avoue avoir construit des bombes, de véritables bombes qui ont fait des victimes notamment dans le comté de Dallas. J’avoue avoir volé la caisse d’une épicerie, j’avoue avoir tiré sur cette fille, mais je n’ai jamais vraiment voulu la tuer. J’ai vendu de la drogue pour me sortir d’une mauvaise situation et je n’ai aucune honte à en avoir consommé. Mon Colt Anaconda n’était pas déclaré, d’accord, et j’ai effectivement décidé de devenir ma mère pendant un moment. Mais ne m’accusez pas de meurtres, je n’ai jamais voulu tuer qui que ce soit…Je ne suis pas une dangereuse criminelle, attaquez-vous aux maniaques sexuels plutôt que de vous en prendre à moi ! Oh, et croyez-moi, pas question de prendre mes médicaments. Je compte les utiliser comme monnaie d'échange, il paraît que des gens seraient prêts à payer pour ce genre de chose.

DOSSIER CRIMINEL
CRIME(S) COMMIS :
  • Conspiration (élaboration et exécution d’un plan visant la destruction de bâtiments)
  • Possession de drogue (quantité d’héroïne suffisante pour être revendue)
  • Distribution de drogue
  • Vol à main armée (aggravé par la présence de deux victimes, dont une décédée)
  • Vol d’identité (celle de sa mère biologique, Li Mei Jeong)
  • Complice de meurtre au premier degré
  • Meurtre de second degré (avec son frère pour complice)
  • Possession illégale d’armes (deux Colt Anaconda de la production ’92)

MATRICULE : 394 925
RANG : Petite bombe ambulante
No. DE CELLULE :
PERSONNAGE SUR L’AVATAR : L’héroïne de Yellow Hex AD 3C 38, par Chen Shu-Fen & Pin-Fan
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Mee Na Jeong
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MessageSujet: Re: Mee Na Jeong   Mee Na Jeong Icon_minitimeJeu 10 Juil - 22:51

PASSÉ : Mon histoire commence un lundi, le 10 Février 1986 très exactement. À 5h47 AM. C’est l’heure à laquelle une coréenne nommée Li Mei, âgée de dix-sept ans, donna naissance à la demoiselle que je suis. On me baptisa temporairement Mee Na Jeong, nom qui fut inscrit dans mon dossier. Cependant, 136 jours plus tard, alors que je n’avais que quatre mois et des poussières, Mallory et Tyler Baker descendirent de l’avion en provenance des États-Unis. Ma famille d’accueil me remit à mes nouveaux parents qui me ramenèrent avec eux sur le sol américain, où ils avaient déjà un fils de quatre ans nommé Preston. Je quittais donc Kaesong un 24 juin pour aller vivre dans une maisonnette au fin fond de Dallas County, dans la ville de Combine, au Texas. Un endroit où, selon les statistiques, la population est à plus de 90% blanche. Nous habitions vraiment un coin perdu. Nos écoles se trouvaient toutes dans la ville d’à côté, Crandall.

Dès mon plus jeune âge, je remarquais que je n’étais pas comme les autres petites filles. Mes parents ne m’avaient jamais expliqué que j’avais été adoptée, cependant mes voisins d’origine caucasienne étaient évidemment différents. Je me rendais déjà compte que la texture de mes jolis cheveux noirs n’avaient pas la même texture que ceux de Kristin, ma sœur d’un an ma cadette. Les petites américaines de mon entourage se ressemblaient toutes à leur façon et moi j’étais le petit mouton noir du troupeau. Durant longtemps, mes seuls amis furent mon frère et ma sœur. Nous partagions la même chambre à la maison, jouions ensemble lorsque nous allions au parc et nous fréquentions la même école. Mes premiers véritables amis arrivèrent lorsque mon frère quitta le primaire, à l’âge de douze ans. De mon côté, alors que ma sœur se détachait lentement de moi, je ne pus faire autrement que de trouver quelqu’un d’autre avec qui partager ma vie scolaire et privée. C’est là que je rencontrai Amanda. Sa mère était espagnole et son père américain, son statut de métisse semblait lui permettre de mieux comprendre ma situation. Longtemps, même si nous n’étions que de petites filles, nous parlâmes d’immigration et de racisme, surtout lorsqu’une petite pimbêche blonde nous cria que les étrangères n’étaient pas les bienvenues dans sa région, comme si nous étions les seules non-blanches qu’elle avait vu de sa vie. J’appris plus tard que des filles de la classe avaient dit à Prescilla –la blonde- que nous détestions ses cheveux. Comme les gamines peuvent être idiotes et cruelles parfois…

Jusqu’à la fin de mon primaire donc, Amanda fut ma meilleure amie. Nous ne pouvions passer un soir sans nous appeler et ce, même si nous nous voyions tous les jours à l’école. Nous nous rejoignions régulièrement le week-end et dans nos dernières années avant le passage à l’adolescence, il arrivait que ma mère nous dépose au cinéma. Et bien vite, nous sommes entrées à Crandall Middle School, et étrangement nos chemins se sont lentement séparés. En vérité, mon frère venait d’entrer à Crandall High School et ses amis m’intéressaient plus que tous ceux que je pouvais avoir à l’école intermédiaire. Je passais mes vendredi soirs avec Preston et sa petite bande, dans le sous-sol de notre petite maison. Ils étaient cool, les copains de mon frère. La plupart du temps, ils parlaient de jeux vidéo et de filles. C’est d’ailleurs comme ça que je suis initiée dès l’âge de douze ans à des jeux que ma mère ne me laisserait jamais jouer. La première fois que j’ai vu l’introduction du fameux jeu eroge Dividead, j’ai fais toute une tête paraît-il. Et mon frère qui me lance « Tu sais, y’a des scènes que tu devrais pas voir dans ce jeu. » Je m’étais contentée d’hausser les épaules. Non mais il croyait quoi, que la violence me dérangeait ? Je n’avais pas encore compris que le terme « eroge » qualifiait les jeux érotiques. Damned.

Au fil du temps, je suis devenue une part officielle de leur groupe. Il n’y avait pas de réunion sans moi. Et parce que leur moyenne d’âge se situait à 16 ans, j’ai vieilli nettement plus vite que les autres filles. À quelques semaines de mes treize ans, j’ai rencontré quelqu’un de fabuleux. Marijane. Elle me plaisait parce qu’elle était familière à mon frère et à ses amis. Quand elle était là, je quittais un moment le monde réel pour me réveiller ailleurs, dans un petit coin de mon inconscient. Lors de notre première rencontre, je me rappelle seulement m’être endormie, confortablement blottie dans les bras de Preston. J’ai dormi durant quinze heures sans interruption; ma mère a cru que j’étais malade. Lentement mais sûrement, je me suis familiarisé à Marijane. Je l’ai apprécié, puis aimé et adoré, elle a commencé à régir ma vie et je me suis réfugiée totalement dans le monde dont elle ouvrait la porte. Je fermais les yeux, je savourais la douceur des volutes de fumée et je rêvais, tout simplement. Durant deux ans, soit jusqu’à ce que mes parents découvrent ma liaison dangereuse, je suis restée accrochée à Marijane comme à ma propre vie. Et j’ai sombré avec elle lorsque l’on me l’a enlevé.

C’est ici que commence la partie sombre de mon histoire, alors que je venais d’avoir quinze ans. Le 10 Février 2001, un samedi. Je me remettais à peine de mon chagrin d’amour depuis le départ de ma raison de vivre. Mon frère répétait qu’il n’aurait jamais dû me donner de l’herbe ce soir-là. Il ne cessait de clamer que s’il avait su que j’y resterais accro, il ne m’aurait jamais présenté l’expérience comme quelque chose de positif. Il pouvait bien parler, lui, l’alcoolique. Lui, celui qui serrait entre ses doigts squelettiques une bouteille de vodka comme un bébé scotché à son biberon. Ma route quitta la sienne alors que j’empruntais des chemins sinueux évités par les bonnes gens. Petits vols à droite à gauche, des bijoux de pacotille dans les boutiques de filles, une cigarette achetée à un mec au coin d’une rue…Mais ma Marijane, toujours loin de moi. Pour combler ce vide, je m’attache un soir à Vénus, dans une danse pour les 13-17 ans. Vénus est venue me trouver, comme si nos destins étaient faits pour se croiser. Vénus m’a encouragé à dire à un garçon que j’avais un œil sur lui. Vénus m’a ramené à la maison sur un petit nuage et elle m’a envoyé dormir près de Preston. Mais Vénus n’était qu’une traitresse, parce que son véritable nom m’avait été caché. Je me rappelle d’avoir ouvert les yeux sur un matin grisâtre, et sur mes propres vêtements éparpillés sur le sol. Qu’avions-nous donc faits ?

Je ne racontai jamais à qui que ce soit notre aventure. Mon frère m’expliqua qu’on m’avait peut-être vendu un joli comprimé de GHB, au lieu de la belle Vénus, comme je me l’imaginais. « Et toi ? », avais-je demandé. « Pourquoi ne m’as-tu pas repoussé ? » Il babilla un moment au sujet de l’alcool, chercha des excuses, mais à la rougeur qui couvrait peu à peu ses joues je voyais bien que celui qui se prétendait mon frère avait apprécié la situation…autant que moi. Après tout, légalement nous étions frères et sœurs mais nous savions pertinemment, pour ma part inconsciemment, qu’il n’en était rien. C’est à cette époque que je sus officiellement que j’avais été adoptée. Preston, voyant que j’étais plus ou moins à l’aise depuis notre nuit ensemble, m’avoua que j’étais une petite coréenne originairement de Kaesong, adoptée alors que je n’avais que quelques mois. Il se rappelait clairement avoir passé une semaine chez sa grand-mère alors que nos parents partaient pour la Corée du Nord. Il revoyait encore Mallory qui lui tendait la petite chose que j’étais, fragile et délicate. Suite à cette annonce, ma vie prenait enfin un sens; j’étais quelqu’un, je venais de quelque part et je n’étais pas née du néant comme je commençais à le croire.

Bien que ma nouvelle identité me plaise énormément, je réalisai tristement que les Baker m’avaient caché la vérité durant toutes ces années. Cette sombre réalité m’éloigna considérablement de mes « parents », parce que je leur en voulais de ne m’avoir rien dit. Je n’étais pas furieuse qu’ils m’aient adopté, ça non, au fond j’avais eu une belle vie. Mais j’aurais aimé savoir mon histoire depuis le début. J’exprimai donc le désir de lire mon dossier d’adoption, de connaître mes parents biologiques et de visiter ma ville natale. Choses qui me furent refusé. Supposément parce que ma mère ne souhaitait pas me revoir, le voyage en Corée était au-dessus de nos moyens et mon dossier était confidentiel. Plus tard, des évènements me prouvèrent que ces raisons n’avaient rien de vrai. L’état financier de la famille allait bien, même mieux que bien. Je découvris que nous possédions une copie de mon dossier, dans lequel je trouvai le nom de ma mère. J’osai écrire une lettre à l’agence d’adoption qui s’était occupé de moi, lequel retrouva la femme qui m’avait donné la vie. Par contre, je ne pus jamais la voir…car elle était décédée. On m’apprit cette nouvelle un matin lors de ma seizième année de vie, alors que je prenais le petit-déjeuner dans ma chambre.
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Mee Na Jeong
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MessageSujet: Re: Mee Na Jeong   Mee Na Jeong Icon_minitimeJeu 10 Juil - 22:52

Une partie de vie s’était écroulée. Je me souviens d’avoir passé plusieurs jours enfermée au sous-sol, un sac de marshmallows comme seule compagnie, à continuer une vieille partie de Dividead sur l’ordinateur de mon frère. J’utilisais la salle de bain dès que tout le monde se couchait et je passais énormément de temps, recroquevillée au fond du bain. Je pleurais souvent, parce que même si je n’avais jamais connu cette femme, sa mort me touchait profondément. C’est Preston qui réussit à me sortir de ma déprime : par une activité que j’étudiais à l’école sans la moindre passion. La chimie.

« Mina », avait-il dit. « La chimie te semble sûrement barbante en classe, mais regarde et apprend, je te jure que tu n’auras jamais vu quelque chose d’aussi amusant. »

Et boum ! Acide chlorhydrique et aluminium dans le parc près de chez nous. C’était impressionnant de voir la réaction chimique de deux substances. J’aimais beaucoup la courte attente entre la disposition et l’explosion; mon cœur se mettait à battre plus fort et plus vite. Nos expériences n’étaient pas très dangereuses, rien qui ne s’enflamme ou quelque chose du genre…mais cette perspective m’intéressait.

« Preston, tu as quelque chose de mieux en matière d’explosif ? »

Il ne s’y connaissait pas réellement. L’année suivante, nous avions décidé d’aller camper, avec ma sœur Kristin qu’on laissait trop souvent de côté. Dans les bois, mon frère alluma un feu sur des lanières de magnésium. Résultat : le plus beau feu de ma vie, les plus grandes flammes sous mes yeux. Et parce que mon frère m’avait gracieusement offert le délire le plus psychédélique de mon adolescence sur des carrés à l’effigie du Chapelier d’Alice au Pays des Merveilles, je voyais devant moi s’ouvrir les portes de l’Enfer. Méphistophélès dans les forgeries du monde d’en-dessous brandissait son marteau au-dessus de ma tête et des générations entières de coréens scandaient sur un rythme régulier des mots que je ne comprenais pas. Une main empoignait soudainement mon épaule et des milliers de couleurs tournaient devant mes yeux comme dans un kaléidoscope. Je sentais sur ma peau la chaleur étouffante des flammes comme si je m’étais plongée dans notre feu de camp. Je réalisai soudain que si je me retrouvais ici, à Combine au lieu de Kaesong, c’était la faute d’une société débile qui clamait qu’une fille de dix-sept ans, l’âge que j’avais alors, ne pouvait pas s’occuper convenablement d’un bébé. La société avait poussé ma mère à se séparer de moi.

Mon délire dura assez longtemps pour que le soleil se lève avant que je ne sorte totalement de mon rêve éveillé. Kristin m’avoua qu’elle avait eu peur pour ma vie lorsque j’avais voulu fuir en passant par l’étang et que je m’étais débattue durant une bonne dizaine de minutes en criant que je me noyais. Je ne me rappelle pas de ce moment. Aujourd’hui, quand j’y réfléchis, je n’entends que de vagues voix dans ma tête. Mais suite à ce camping révélateur, je sus que mon avenir se trouvait avec les miens, mais que je devais d’abord diffuser le feu purificateur. Dès notre retour à la maison, je cherchai un moyen d’étendre mon pouvoir d’une manière monumentale, prodigieuse. Je m’intéressai aussitôt aux bombes artisanales, dont je parlai à mon frère avec intérêt. Nous étions persuadés que personne ne nous en voudrait de tenter une expérience purement scientifique, à base de peroxyde d’acétone. Dès le lendemain, Preston se mit en quête des ingrédients de notre explosif alors que je réfléchissais au moyen le plus efficace de monter un détonateur. Parce que, hey, pas question de faire exploser cette chose dans mon visage. Durant un week-end en amoureux des parents, Kristin dormant chez une copine, Preston et moi réquisitionnèrent la voiture. Notre cible : une vieille maison abandonnée au nord de la ville. Notre bombe explosa en un champignon de feu absolument magnifique, mais la puissance utilisée vida la batterie de la voiture de moitié au moins, et l’automobile tomba en panne sur le chemin de retour. Mon frère appela un garage, une remorque, et prétendit que les lumières avaient dû rester allumées alors que nous nous baladions dans le bois plus loin.

Ce fut notre premier attentat à la bombe, qui ne fit aucune victime. Mais après plusieurs bâtiments abandonnés, mon frère proposa des établissements de plus en plus fréquentés. Dans un même ordre d’idée, c’est lui qui me fit essayer pour la première fois l’héroïne, à laquelle je m’attachai encore plus qu’à Marijane. Parce qu’elle était mille fois mieux et qu’elle me faisait voir les choses sous un tout nouvel angle. Je n’ai plus beaucoup de souvenirs de toutes ces bombes montées à la perfection, mais je vois clairement les flammes qui s’élèvent. Nous étions heureux. Preston m’avoua qu’il ressentait pour moi plus que de l’amour fraternel, parce qu’au fond je n’étais pas vraiment sa sœur. Nous quittâmes ensemble la maison sans prévenir, une nuit, avec peu de bagages et la voiture. J’avais 19 ans. Je fis couper mes cheveux et je repris mon nom d’origine : Mee Na Jeong. Preston roula jusqu’à Dallas City et nous prîmes une chambre dans un hôtel, sous de faux noms. Après plusieurs semaines de recherches sur ma mère biologique, je découvris qu’elle possédait quelques diplômes et je pris son identité. Celui qui avait été mon frère m’aida à falsifier mes cartes et je pris un emploi de réceptionniste dans un cabinet d’avocats. Ma vie était palpitante comme je l’avais toujours voulu. Une fois de temps en temps, Preston passait à la quincaillerie du coin et se procurait des produits dans l’intention de tester d’autres réactions chimiques.

Nous avions une vie risquée. J’adorais jouer avec le feu et m’y brûler, une fois sur deux. Je me sentais parfois étrangement très mal, dépressive, et je me réfugiais alors dans une bonne dose d’héroïne avant de me caler dans les bras de Preston pour une nuit d’amour. De son côté, pendant que j’avais un emploi stable et légal, il faisait affaire avec des gens peu recommandables. C’est grâce à ses contacts qu’il m’offrit pour mes vingt ans un Colt Anaconda .44 Magnum. La plupart des femmes aurait été outrée d’un tel cadeau, mais moi, j’étais ravie. Je perdis bientôt mon poste, parce qu’une collègue trouva une seringue vide dans le tiroir de mon bureau. Nous n’avions plus de rentrées d’argent régulières, je décidai donc de vendre une partie de la drogue que nous pouvions nous offrir. Parce que je faisais de bonnes ventes, notre fournisseur accepta de m’engager « officiellement ». Tout allait de mieux en mieux finalement. L’année d’ensuite, Preston et moi fîmes un voyage à Las Vegas, où nous nous mariâmes. Lui sous le pseudonyme de Rebel Dylan Nelson –que je trouvais à la fois charmant et amusant- et moi sous l’identité usurpée de ma mère, Li Mei Jeong. C’est lors de notre voyage dans la ville du jeu qu’eurent lieu la plupart des crimes dont je suis accusée. Parce que j’avais perdu une grosse somme au casino, je n’eus pas d’autres choix que de voler une petite épicerie en fin de soirée. La jeune caissière fut atteinte d’une balle et mourut, ce que je n’appris que plus tard. Mais comprenez, je n’avais pas le choix.

Notre coup final, qui m’enleva l’homme de ma vie, fut de faire exploser un casino. J’y avais perdu pas loin de 25 000$. J’étais en colère. J’étais en manque. Je voulais ma dose et je voulais ma vengeance. Mais je fis une erreur en tentant de programmer la bombe. Je m’en veux toujours; j’étais si excédée, je ne comprends pas ce qui a pu se passer. Le détonateur n’a pas fonctionné comme prévu, Preston a voulu l’allumer autrement, et tout a sauté. Je ne vois qu’un grand flash quand j’y pense, une ombre, puis l’incendie. Le casino n’a subi que de faibles dommages, facilement réparables, alors que moi j’ai perdu la seule personne qui comptait encore dans ma vie. Je fus cueillie par les policiers comme on cueille une fleur. Après une évaluation psychologique, on me prescrivit des médicaments, du lithium, qu’on m’obligea à prendre durant mon incarcération en Amérique. Puis je fus transférée en Allemagne, allez savoir pourquoi.

[Désolée d'avance pour mon histoire minable et la longueur de tout ça...T_T]
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Maybeth
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MessageSujet: Re: Mee Na Jeong   Mee Na Jeong Icon_minitimeJeu 10 Juil - 23:29

Mais euh XD t'excuse de rien ! C'est super bon. Validée.

Tu seras dans la cellule ... 8 ! Bon jeu.
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MessageSujet: Re: Mee Na Jeong   Mee Na Jeong Icon_minitimeSam 12 Juil - 7:20

* mode message codé on*

Trouvée !

*mode message codé off*


Et bienvenue ;)
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MessageSujet: Re: Mee Na Jeong   Mee Na Jeong Icon_minitimeDim 13 Juil - 15:58

Bienvenue !!!

Et super fiche *seule fiche que j'ai lu en entier depuis un moment d'ailleurs*
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MessageSujet: Re: Mee Na Jeong   Mee Na Jeong Icon_minitime

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