Personne....

Il a pas répondu, et pas sorti un mot. Moi j’ai vaguement le plan de la prison en tête, et je sais à peu près ou se trouve les cellules, elles son numérotées, ça ne devrait pas être trop dur. Effectivement, on arrive, ça marche comme dans une rue : les chiffres paires à droite, les chiffres impaires à gauche. 1, 3, 5, 7. Je m’arrête et le laisse entrer. J’entre à sa suite, personne. Sur le lit vacant, ses draps, ses couvertures, et son uniforme. Maintenant c’est la partie chiante ou je dois faire irruption auprès de lui. Je lui enlève les menottes, il n’en aura plus besoin.

« Va falloir que t’enfile ton uniforme et que tu me files tes fringues. La boucle d’oreille aussi. »

La boucle d’oreille. Ca aurait été un simple piercing, je lui aurait p’tet laissé, mais un anneau, ça s’arrache vite dans une bagarre. Normalement après ça, je devrais lui demander s’il a des questions… une chose chiante après l’autre. D’abord il enfile son costume, après on discute.

Tandis qu'il me mène à ma cellule,j'observe les lieux,je lance des regards aux détenus qui flanent dans les couloirs et me reluquent étrangement.Les cellules apparaîssent alors,numérotées,j'aperçois le numéro 7,on s'y dirige.Arrivés à proximité de la pièce,il se met sur le coté,me laisse entrer le premier.C'est bien ce que je pensais,elle n'est pas extraordinaire.Des affaires personnelles d'autres taulards absents pour le moment sont éparses un peu partout.C'est un peu bordélique mais je n'ai rien à dire,je le suis aussi moi même.Je découvre mon lit,ma future tenue y est disposée.Le gardien s'approche de moi et m'enlève enfin les menottes.Je frotte mes poignets,où y sont déssinés les marques de ces dernières tellement elles étaient serrées.

-" Va falloir que t'enfiles ton uniforme et que tu me files tes fringues.La boucle d'oreille aussi."

Je commence donc à enlever mon blouson,mon débardeur qui le rejoint,je suis torse nu.Je prend le t-shirt,la chemise qui me sont destinés,je les mets.Je passe ensuite au bas.Le haut puis le bas,il n'avait pas besoin de me voir complètement à poil.
Je prend la photo de Rose de mon blouson avant de lui donner mes vêtements,qui iront probablement à la poubelle,ça m'étonnerait qu'ici ils s'emmerdent à conserver les habits de chaque détenus.Ensuite,ma boucle d'oreille...Il aurait pû me la laisser tout de même...Maintenant je n'ai plus rien à part cette photo,et encore elle est relativement petite.A moins qu'il compte me la prendre aussi?Non,ça m'étonnerait.Je lui donne donc mon anneau.J'ai une question,mais j'attends qu'il me parle pour la lui poser.Elle va lui paraître ridicule,mais qu'importe,du moment qu'il me donne une réponse satisfaisante.

Il se dessape. Il coopère. Je repense à ce qui ‘la amené ici. Il a tué une femme dans sa chambre d’hôtel, ou son appart’, je sais plus. Rien que ça. Quand je pense qu’ici ils ont tous fait bien pire. Il a commencé par dire qu’il était innocent, et n’a jamais fait d’aveux. Dans les deux, innocent ou coupable, il va galérer. Du moins je le pense. Il a pas l’air très épais, même carrure que moi, p’tet un peu moins musclé. Il a une photo. Je vais pas la lui prendre, ça ne peut pas nuire à sa sécurité, et puis apparemment il ne demande qu’à ce qu’on lui foute la paix, je verrai pas pourquoi je ne le ferais pas. Je lui prends son anneau et ses « effets personnels ». Maintenant, la question protocole. Je pensais pas qu’on allait me faire parler dans ce boulot, enfin bon…

« Des questions ? »

Tiens, je me rappelle que lui doit être très antipathique avec mon fameux air d’en rien avoir à foutre. Ca le fait pas trop avec ma question, tant pis, c’est le boulot.

Il me parle,me demandant si j'avais des questions.Oui,j'en avais une,à part celle-là je n'en voyait pas d'autres.Après tout,la suite,ça serait à moi de découvrir,suivre le mouvement comme les autres détenus.Les jours seront tous identiques.

-"Oui,j'en ai une."

Je pose mon regard sur lui,reprend;

-"Je voulais vous demander où est-ce-que je pourrais me procurer des feuilles et un crayon si c'est possible.Je ne m'en servirai pas à mauvais escient,non.C'est juste pour déssiner.Il faudra bien que je m'occupe ici..."

J'attend sa réponse,et j'espère qu'il me dira oui et si tel est le cas,qu'il me dise où.Si je ne peut pas vivre ma passion ici,je vais trouver le temps long,surtout que je vais en avoir du temps,probablement jusqu'à ma mort.Il était intelligent ce pdg,intelligent de m'avoir fait venir dans une prison telle que celle-ci,éloignée de tout,où il était sur que je n'en sortirais pas pour faire plonger son fils.A moins que je parvienne un jour à m'échapper d'une quelque façon.Mais voilà,ce qui est fait est fait,on ne peut pas retourner en arrière.Hélas car je saurais ce qu'il me reste à faire,à dire m'occuper de ce fils de bourge,et là je plongerai non pas pour le meurte d'une femme mais pour celui d'un homme.
Je ne sais pas si ma question l'a étonné ou pas,aucune expression ne peut se lire sur son visage.Cela doit être rare de la part d'un détenu,de demander de quoi déssiner,eux qui ont plutôt une mauvaise réputaion du genre d'être occupés à se droguer ou à fabriquer des armes avec ce qu'ils disposent,enfin des trucs pas nets quoi.

Du papier et un crayon. C'est original, mais il a pas le droit. Il a pas du comprendre tout l'empleur du mot prison. Je fais comme si j'avais rien entendu, et je dois retourner à mon poste à la porte, remplacé un des deux bonhommes qui fait le piqué. Je quitte la cellule avec ses fringues, faut que j'aille les mettre au dépôt. Je me demande ce qu'ils en font. Dans les prisons normales, on rend les effets personnels d'un prisonnier à sa sortie? Sauf qu'ici ils sont censer de jamais sortir. Prison normale? Ici on est tout sauf dans une prison normale.
Je le regarde une dernière fois. Cette fois c'est sûre, je ne pense que ce soit une personne digne qu'un quelconque intérêt. Il est peut être intelligent, mais il garde une intelligence normale. Je préfère Tsuyosa, voir la détenue que j'ai rencontré à mon arrivée. Ca me fait repenser à l'émo. Il y aun truc que j'arrive pas à expliquer chez cet émo, un truc qui me fascinerai presque...