Fleur Fragile (Pv Sadé)

Nerveuse, stressé, parano, tremblante, effrayée, peu sur d’elle, sensible, touchante…tant de terme qui conviendrait à Sadé. Elle me fait sourire avec ce petit air d’animal pris au piège. Comme si elle avait peur que je lui fasse du mal. Moi faire du mal à quelqu’un…quand cela ce produisait, ce n’était pas volontaire. Il suffit de regarder la situation avec Kathleen…

Je pousse un soupir, exténuée. Trop de sensations, trop de sentiments d’un coup, fatigue l’esprit, je ne savais pas que c’était à ce point là…Enfin si je savais, ce n’était pas le premier décès d’une personne importante que je vivais…et surement pas le dernier. Je me mordis la lèvre à cette pensée. Celle-ci se dirige vers mes parents adoptifs…je commence à les haïr…de me laisser ainsi. Mais comment les blâmer alors qu’à leurs yeux je ne suis qu’une meurtrière qui a conduit Kathleen au suicide ? Arrête de te torturer l’esprit, ça ne changera strictement rien….

"Tu... veux que... j'entre avec toi, là?"

Je la regarde un peu surprise, elle n’a pas l’air très sur d’elle pour tout dire. Si je veux ? Bien sur que je le veux, sinon je ne lui aurais pas de mandée de m’accompagner. Je souris mais avant que je ne dise quoi que se soit, Sadé avait posé la main sur la poignée et ouvrit la porte. Elle me laisse passer un pâle sourire aux lèvres que je lui rendis mais avec plus de vigueur. Sadé est vraiment une fille sympathique et gentille. Aussi douce que moi. C’est rassurant de voir qu’il existe des gens aussi fragile que nous sur cette petite planète bleu en péril.

Je passe et entra dans l’infirmerie. Sans surprise, l’odeur d’antiseptique me parvient. Je commençais à connaître l’endroit par cœur, j’y suis venue plus de fois qu’il ne le faudrait. Ce qui me renvoi à Yoruichi. C’est elle qui m’a accompagnée ici, pour ma main, quand je me la suis esquintée. La douleur maintenant, était plus morale que physique, même si j’avais souvent mal. Il fallait juste que j’évite de m’en servir. Ca ne faisait que quelque jour…

Désagréable souvenirs….

Suivit de Sadé je me dirige vers l’infirmière en lui expliquant que j’étais ici pour refaire mon bandage. Quand elle vit l’état de celui-ci elle poussa un juron :
« Heureusement que je vous ais du de repasser me voir il y a deux jours ! »

Oui c’est bon je sais ! Je devais venir la voir il y a trois jours pour désinfecter et tout le tralala. Mais j’ai autre chose à penser qu’une foutue douleur physique.

Je pris une grande inspiration, retenant quelconque réplique. Zen Bella, a quoi sa sert de t’énerver…Face à une infirmière qui au lieu de te faire un plâtre t’a fait un bandage bien qu’elle sait que ta main est fracturée. Bordel c’est quoi leur boulot ici…

Je regarde Sadé, lui offrant un doux sourire chaleureux. L’infirmière me fit asseoir et défit le bandage. Je blanchis en voyant la plaie. En sale état, elle était ma main. Pas étonnant que j’ai mal, même si c’est l’os qui est concerné…Quelle idée d’aller taper dans un mur vous me direz…Mais bon quand le moral l’emporte, on ne peut pas trop contrôler sa folie.

Je me demande comment réagis Sadé face à une douleur morale. Elle m’a l’air d’une fleur fragile. Exactement ce que je suis…bon je ne ressemble pas à une fleur mais bon. C’est juste pour l’image.
Je grimace sous l’effet du désinfectant. Je serre les dents. Sa brule…Même si ça ne peut être pire que la flamme qui consume mon cœur chaque seconde de ma vie. Le soin fut rapide, une fois qu’elle eu posé le pansement que j’appel depuis toute petite « le pansement gras » qui n’est d’autre qu’un tissu tremper dans de la Bétadine, elle m’enroula la main dans une bande toute neuve et fraiche.

« Cette fois n’attendez pas trois jours avant de venir me voir » me réprimanda l’infirmière.

J’acquiesce, pris Sadé avec douceur par le bras et partie. J’étouffe ici, je n’aime pas ces lieux, et encore moins depuis que Kathleen est décédé.

Une fois dans le couloir, je pris une grande inspiration et poussa un soupir de soulagement.

« Je suis désolée j’espère que ça ne t’a pas gênée de venir avec moi. »

On est entré dans cet salle aux odeurs d'hôpital. Jusqu'à là, vraiment rien d'étonnant. Je n'attendais pas moins d'une infirmerie à peu près digne de ce nom. C'est quand même autre chose que les studios improvisés avec une infirmière ou infirmier qui se prétend être diplômé, seringue en main, gants tachés, et sourire mal saint.
Ca, je ne l'ai jamais vécu. Je l'ai juste rêvé. Suite à ce que m'avait raconté une personne qui à l'époque m'hébergeait gentiment sans me demander grand chose en échange. Elle m'avait raconté comment elle s'était échappée d'un gros plan merdique qui avait faillit lui coûter la peau. Elle m'avait dit que l'infirmier en question devait simplement lui retirer un implant qu'elle s'était amusée à se faire quelques années plutôt. Mais le gars était vraiment louche, d'après elle, et avait commencé à l'endormir. Sauf que c'était pas prévu. Elle ma raconté qu'elle s'était rebiffée et qu'elle était partit en courant en entrant dans la première pièce qu'elle avait rencontré sur son passage. Elle m'avait ensuite décrit tout les bocaux avec des dates et adresses dessus. Des bocaux qui contenaient des reins. Illégaux sûrement. Ensuite elle serait passé par une fenêtre pour s'enfuir.

J'y ai repensé longtemps après, en y croyant dur comme fer. Mais au fur et à mesure que j'y repense, j'me dis qu'il y a un truc qui allait pas dans son histoire. Si elle s'était faite endormir, comment a-t-elle pu partir en courant sans s'effondrer. Puis cette histoire de gens qui bous retirent vos reins sans votre accord... ça ne peux pas exister.
Malgré la décrédibilation que j'arrivais à établir sur cette histoire, elle m'obsédait toujours, et fut le fruit de nombreux cauchemars et autres...

Voilà à quoi me fait penser cette petite pièce mal éclairée pour ce qu'elle devrait être. J'ai même pas attendu que Bella réponde, maintenant que j'y repense, tant j'avais peur de rester seule dans le couloir. Merde, j'espère que j'l'ai pas frustrée en la forçant à m'accueillir avec elle.

Comme pour me faire pardonner, je reste silencieuse dans mon coin, le plus dans l'ombre possible, histoire de passer inaperçue. Je suis même sûre que l'infirmière ne s'est pas rendue compte de ma présence. Pas mal, j'aime bien ça, qu'on ne me remarque pas.
J'entend la dame en blouse blanche qui réprimande un peu Bella en lui disant qu'elle aurait due passer plus tôt. Je suis un peu peinée pour cette belle jeune femme au coeur douloureux, encore une fois. Je vois l'infirmière qui s'agite un peu et j'imagine qu'elle doit retirer la bande de Bella pour nettoyer tout ça. Ca ne doit pas être beau à voir. Contrairement à toute attente, je n'ai pas peur de la vue du sang ou des blessures, peut-être des fois un peu dégoûtées. Mon problème quand je vois ça, c'est que ça me fait mal aussi. Alors j'évite.

La visite est assez rapide au fond, et la voilà qui revient en me regardant avec son sourire que je ne comprend pas, mais qui m'enchante. Elle est jolie quand elle sourit comme ça, je me sens un peu mieux maintenant.
Je pose rapidement mes yeux sur sa main rebandée, toute neuve, puis lui ouvre la porte pour qu'on puisse sortir de se labo désaffecté... je jette un coup d'oeil par dessus mon épaule et voit l'infirmier aux gants tachés, à la seringue, au scalpel usé.
Puis la porte se ferme. Ouff... j'ai due blêmir pendant ces secondes de délires.

...Gênée de venir avec moi...

Hein? Je n'ai capté que la fin de la phrase de Bella et me suis accrochée à ses lèvres un peu trop tard. Elle veut que je l'accompagne encore quelque part? C'est ça? Ou est-ce que j'ai entendu ce que je voulais entendre... ce serai possible.
Je regarde autour de nous avant de répondre et de me concentrer. Il n'y a personne ici, ni là... pourtant j'ai toujours cette horrible impression d'être observée ou pire, suivie par un détraqué qui voudra me tuer.
De toute façon je le sais, je vais mourir ici.

Je repense à ce que vient de me dire Bella et reconsistu les syllabes manquantes... pour finir par retrouver le bon bout.

"Non... non... ça m'a pas... gênée..."

Silence. Je la regarde comme si c'était la première chose que je voyais de ma vie, puis dérive mon attention. J'aime bien ses yeux, mais j'ose pas les regarder. Ils sont trop vrais. J'ai peur de ce qu'il y a dedans.
Et je doute encore un peu, même si il n'y a plus de raison de douter d'elle. J'la trouve vraiment trop sympathique; j'ai eu pour une fois de la chance.

"Tu... vas où... maintenant?"

Je sens que je vais la suivre comme un petit chien et que jamais je ne pourrai m'en sortir. Non, je ne peux pas m'y résoudre. Je dois pouvoir marcher seule ici, dans ces couloirs, sans avoir cette peur obsédante.
Je hoche la tête, lui sourit faiblement, les yeux un peu brillant. J'ai tellement peur de faire le pas seule que j'en ai l'émotion dans les yeux. Mais je fois le faire...
Un peu tremblant, je fais volte face sans même avoir le courage de lui dire ce que je fais. Je ne veux pas être tentée de rester, je ne veux pas être un boulet, gênante. Elle risquerait de se retourner contre moi.

Ceci étant décidé, je fais un pas, deux pas, et je continu à partir à l'opposé d'elle, sans même la regardée, mais tremblant comme une feuille, le coeur qui cogne fort dans ma poitrine et la nausée accompagnée de son vertige qui me prend.
Bon sang mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire...

"Non... non... ça m'a pas... gênée..."

Elle a l’air un peu perdue d’un coup, comme si j’étais une étrangère. Youyou Sadé reviens parmi nous ! Elle détourne son regard du mien. Mes yeux de couleurs différents chacun l’effraie ? Pourtant ils n’y pas de quoi, enfin un œil marrons et l’autre vert, il n’y a rien de surprenant la dedans. C’est juste bizarre. Mais j’aime beaucoup, c’est d’ailleurs ce que je préfère chez mon physique.
Je ne sens pas Sadé à l’aise et encore moins en confiance. J’étais fragile à mon arrivée, mais elle, elle battait tous les records. Pourtant je n’avais rien d’effrayant, bien au contraire. Je suis vraiment le mouton déguisé en mouton. Une fille basique, qui n’aime pas les problèmes et encore moins les créés. Je la regarde avec un peu de surprise, je ne sais pas trop quoi faire pour lui prouvée qu’il n’y a rien à craindre de moi. Je vais juste rester moi-même après à elle de voir et de juger.

"Tu... vas où... maintenant?"

Ah sa…bonne question. Maintenant qu’elle me la pose, je me le demande également. Où est-ce que je vais à présent hein ? Nulle part, ici ou là, n’a aucune importance à Sadismus. Tiens j’y pense, je n’ai jamais été visité les lieux interdis. En même temps, si c’est interdis c’est pas pour rien, mais même, je n’ai jamais pris le risque. En faite j’en ai rien à faire, parce que visiter une salle de torture, très peu pour moi. J’en frissonne.
Sadé me sourit mais faiblement, ces yeux brillent. Elle va pleurer ? Elle est mystérieuse Sadé, c’est ce que j’aime bien chez elle. Mais sa fragilité me fait peur pour elle. Va-t-elle arrivée seule à survivre ici ? Oui parce à Sadismus on ne vit pas, on survit. Et puis de toute façon elle n’est pas seule, je suis là près d’elle. Si elle veut rester avec moi, pas de problème pour moi, je sais qu’elle finira par prendre son envole au moment voulut, comme moi je l’ai fais.

Puis je la vois qui ce retourne, sans rien dire. Elle n’a pas l’air très sur d’elle. C’est pas sont incertains, comme si elle avait peur de partir seule. Et si c’était un peu trop tôt pour elle hein ? Je la laisse faire un bout de chemin, qui menait au couloir des cellules. Je finis par la suivre, un petit sourire aux lèvres. J’ai l’impression qu’elle va s’effondrée d’une seconde à l’autre. J’ai réellement peur pour elle, il va falloir qu’elle s’endurcisse et vite si elle ne veut pas mourir rapidement. Je viens me poster à ces côtés en disant :

« Tu ne seras jamais seule puisque maintenant il y a moi. Ton assurance viendra au fil du temps. Ici tu as le choix : soit tu te forges très rapidement, essayant de balayer au plus vite tes peurs et tes craintes, soit tu mourras et ce plus vite que tu ne le crois. »

Ancre toi ça dans la tête Sadé. A toi de voir si tu préfères rester recroquevillée dans le coin de ta cellule, une couverture sur le corps, tremblante de peur. Ou si tu préfère te balader comme chacun d’entre nous laissant faire la vie et ses actes. C’est ce que nous faisons tous ici, enfin la majorité. Ceux qui on décider de se laisser mourir de peur n’ont pas fais grand chemin. Enfin…je sais que c’est dur d’oublier sa peur, mais après nous nous habituons au lieu, comme si c’était un peu notre deuxième maison. Enfin…façon de parler, parce qu’entre choisir Sadismus ou une autre maison, comme seconde demeure, le choix sera vite fait.

Ouais c’est ça, Sadismus notre maison, aimons nous mes frères, soyons solidaires…A vomir.
Je pousse un léger soupir en posant une main sur son épaule. Je suis fatiguée aujourd’hui. Je trouve que je réfléchis trop à n’importe quoi. J’ai pas envie de quitter Sadé pour deux raisons : Je l’apprécie et je ne veux pas la laisser seule, pas maintenant. C’est trop tôt pour elle.

Me voilà qui joue les mères protectrices alors qu’elle est plus vieille que moi. Et pourtant, elle donne l’air d’être une petite fille d’à peine sortit du cocon familiale. Je l’imagine se faire battre… ou même pire violer. Je déglutis avec difficulté ne pouvant empêcher un frisson d’horreur. C’est décidé, je ne la laisse pas seule, en tout cas pas pour aujourd’hui. Je n’aurais pas la conscience tranquille. C’est comme laisser une brebis parmi les loups.

« Où veux-tu aller Sadé ? »

Oui où veux-tu qu’on aille. Et même si tu veux pas de ma présence tant pis je reste. Je suis pas inconsciente. Pff… Comme si je serais capable de la défendre si elle venait à se faire agressée hein ? Pour sur je me débâterais mais après…Oui mais vaut mieux qu’on soit deux, que seule. Sa limitera les dégâts…

Des bruits de pas derrière moi qui me rattrapent. Je pense que si elle n'était pas revenue, je me serai effondrée en plein milieu de ce pauvre couloir et que je ne me serai pas relevée. Je la regarde, sans sourire, mais mes yeux brillent. Je suis sur le point de chialer comme la pauvre gamine que je suis, mais je me retiens. Je ne dois pas. Se sera un pas de plus dans mon parcourt de la mort. Avant d'y aller. A la mort.

Je me rend compte maintenant à quel point la présence de Bella est importante maintenant. Mais quand j'y pense, elle n'a pas choisit d'être ici. Je l'ai un peu forcé, avec mon air de pauvrette, elle aurait peut-être culpabilisé si elle m'avait laissé dans ma merde.
Du coup, c'est moi qui culpabilise un peu. Mais je devrais profiter de son aide.

Je hoche la tête en baissant les yeux après ce qu'elle vient de me dire. Il y a là dedans des tas de choses qu'elle ne peux pas imaginer.

"Bella... Je... je ne pourrai jamais... je..."

Je ne la regarde plus. Je préfère ne pas croiser son regard, car je sens qu'elle ne va pas me croire. Mais je me connais quand même un peu pour savoir que ce que je vais dire est vrai.

"Je ne pourrai jamais... "balayer"... ma peur..."

Comment dire...
Je la regarde à nouveau avant de poursuivre.

"Je ... suis comme ça... et je sais... que je ne survivrai pas."

Fataliste? je sais. Mais je préfère me dire que je suis plutôt réaliste. Je m'arrête et respire profondément. En y repensant, je vais peut-être craquer avant même que l'on me tue; je vais peut-être me suicider. Mes nerfs sont fragiles, et ce depuis bien longtemps. Je supportais un peu l'humiliation quotidienne du dehors, la violence et la hiérarchie indiscutable des groupes qui me plaçait en dernier lieux.
Mais là, je suis enfermée. Je ne peux pas échapper à mon destin. Je crois que c'est la pire des choses qui pouvait m'arriver. Moi qui pensais que je serai mieux ici que là bas...
L'erreur me ronge et la peur tout autant.

Je me remets à avancer lentement. Il y a Bella maintenant. Je tremble moins.
Puis elle me demande où est-ce qu'on va aller maintenant. Elle me demande? j'ai le choix. Je la regarde; un vague air d'incompréhension dans le regard. Mais ce doit être normal. Elle est gentille.

"Je... voudrai... retourner dans... ma cellule."

Et pourquoi? Il y a là bas trois autres tarés que tu ne connais pas et tu veux aller t'enfermer avec eux? Etrangement, je pense que serai mieux là bas qu'à la merci de tous dans ses couloirs.
Je regarde autour de nous et il est indiscutable que ma peur provient de ses coins et recoin sombre dans lesquels on ne peut voir qui se cachent. Je vais finir par devenir parano.

"Tu.. veux bien... m'accompagner?"

suite dans les couloirs ^^