Frotte, frotte, frotte...Aïe! (PV alec -_-)

Est-il nécessaire de dire que…Je déteste les douches? Je veux dire…Celles de la prison. C’est horrible. Dieu seul sait à quel point ça doit être un endroit malpropre en fait. Et que j’ai peur de ne pas y être seul…Combien les prisonniers me font peur. Combien les gardiens m’effraient aussi. Combien tout me terrorise. Pitié, Gleb, arrêtes de dramatiser…Je t’en pris. Tu va te mettre à stresser. Regardes, tu trembles…Merde, merde, merde…Respires.

Le pire c’est que je me retrouve assez souvent dans les douches même si ça m’effraie. Et vous savez pourquoi? Parce que Dieu seul sait à quel à quel point, même si les douches doivent grouiller de microbes, de le reste de la prison doit être cent fois pire. Je ne voudrais pas tomber malade.

Un cou d’œil dans les douches. Personne pour le moment. Ça me soulage…Un peu. Peut-être que personne ne viendra. Peut-être que je serais tranquille.

Je commence à me déshabiller. J’ai peur des gens, j’ai peur des microbes, j’ai peur des douches…Et vous savez ce qui rend mes séjours dans cette salle plus pénible encore? Voir mes cicatrices. Ça me révulse, ça m’effraie aussi, ça me rend triste. Ça me fait penser à ce Tobias. Ça me fait même penser à Sybille et son enfant, à ce Ludwig aussi. Ça me fait penser aux 6 mois d’absence d’Alec. Ça me fait penser à l’état dans lequel on la retrouver. Ça me fait penser à ses idées de vengeance. Ça me fait penser à Alec. Point. J’ai tellement peur de le perdre, qu’il lui arrive quelque chose…

Je secoue la tête pour chasser ses pensées. Il ne faut pas que je m’inquiète, faut pas…Je tourne une valve et l’eau commence à couler. Je sursaute. Elle est tiède, comme toujours. De l’eau chaude, je ne demande que ça! Bon…Ça, et qu’Alec aille bien. Je chasse encore une fois ça de ma tête. Cesses d’y penser! Au moins deux secondes…Je crois que je suis fatigué. Un peu. J’ai dû passer la majorité de ma dernière nuit à me ronger les ongles, lampe de poche à la main.

Je me lave. Je frotte ma peau. Je frotte. Je frotte.

-Aïe!

Mais, qu’est-ce que j’ai fais? Je crois que je me suis arraché un caillot de sang…Une gale quoi…Je saigne. Un peu. Rien de grave, juste un peu douloureux. Et, intérieurement, je me traite d’idiot.

Au même moment, j’entends du bruit. Oh non…Quelqu’un vient d’arriver. Je désespère. Peut-être que si je ne le regarde pas du tout, il me laissera tranquille. Je baisse alors la tête, reste dans mon coin et continue à me laver comme si de rien était, essayant de cacher mes tremblements et de ne pas attirer l’attention.

Ne te retourne pas. Lave-toi et quand tu auras fini, tu t’en vas…Tu retournes en cellule. Tout ira bien. Ignore l’autre personne présente. Ça ira. Ça ira Gleb. Je continue donc de frotter ma peau en répétant ses pensées dans mon esprit. Mais, je m’interromps. On prononce mon nom. Gleb. Et cette voix. Cette belle voix douce habituellement rassurante…Cette voix désespérée. Ça déchire toutes pensées cohérentes si, bien sûr, j'en ai déjà eu. C’est lui. Ça ne peut être que lui. Ça ne peut qu’être Alec. Alec! Mon doux Alec.

Un frisson violent me parcourt l’échine et je me retourne d’un coup rapide et sec.

-Alec?

Mon torse effectue une sorte de mouvement, un certain spasme, comme si mon cœur avait remonté jusqu’à ma gorge. Et je sens cet organe creux battre à une vitesse folle. Ça me fait mal. J’ai l’impression que mes artères vont se déchirer. Que mon sang v se répandre dans mon corps et ainsi noyer mes organes et me tuer. Il est au sol, ses vêtements, sa peau même son visage est recouvert de sang. Qu’a-t-il fait? Mais qu’a-t-il fait? Mon Alec... Qu’est-ce qu’il lui est arrivé? Tobias? Il est allé le voir? Il est aller voir cet homme? Il lui a fait du mal? Quand? Comment? Ou peut-être est-ce autre chose? Quelqu’un d’autre s’en est pris à lui? Un autre gardien ou encore un prisonnier? Des larmes d’inquiétude et de terreur commencent à couler sur mes joues. Je vais devenir fou.

-Alec! Criais-je en me dirigeant vers lui, courant presque. Alec…

Je tombe à genou et mes mains, tremblantes, parcours vaguement le corps d’Alec dans l’idée de trouver une plaie ou quelque chose. De trouve d'où vient tout ce sang. Rien. Puis son visage. Rien. Je détache sa chemise. Rien. Je constate alors, mi-rassuré, mi-horrifié, que tout ce sang ne lui appartient pas. Je ne sais pas quoi penser. Je le serre alors vivement dans mes bras. Je l'aime tellement...Tellement...Je n’ose lui demander ce qu’il a fait…Je ne veux pas lui dire quelque chose qui pourrait le faire souffrir. Je ne veux pas lui causer une nouvelle souffrance. Je ne veux pas être responsable de son chagrin. De plus, si je veux des réponses, ce n’est peut-être pas le bon moment pour les savoir. Ce sang…Ce sang n’est pas à lui. À qui? Tobias? Je ne le sais pas…Mais, blessé ou non… Il ne va pas bien.

-Ça…Alec…Ça va…Ça va aller? Alec? Je…

Ignorant le sang sur son visage, j’embrasse sa tempe puis ses lèvres…Et, pour une raison qui m’échappe, je me mets à pleurer davantage.

-…Je t’aime...Alec…je…

Je le serre à nouveau contre moi. Je suis ridicule. Complètement pathétique. Ainsi…Nu…Bégayant des idioties, mon amour dans mes bras. Et mon cœur, mon cœur qui me fait tellement mal. Il menace de défoncer ma cage thoracique avec violence. Et la vue de tout ce sang va finir par m’aveugler. Mais, je délire. Ce sont mes larmes qui m’aveuglent. Pas la vue du sang. Je suis fou. Mes larmes si stupide dont le sel amer atteint mes lèvres. Rien d'autre. Je pleure. Et je passe ma main dans les cheveux d’Alec…Encore. Comme toujours. Les caressant doucement. Toujours aussi ridicule. Je me sens si faible fasse à tout ça. Si faible. Trop faible. Et encore une fois, je me retrouve avec Alec dans mes bras, à ne pas savoir quoi faire fasse à son air abattu et adoptant ce même air.

-…Dit quelque chose…S’il te plaît…

Peut-être que s’il prend la parole, je me sentirais moins idiot. Mais, peu importe ce qu’il pourra dire, je sais que je ne me sentirais pas mieux. Peut-être même qu’il m’inquiétera d’avantage…Peut-être. Et peut-être que mon cœur va continuer à me faire souffrir.

Je ne sens même pas l’odeur d’Alec camouflé derrière le sang coagulé. Les yeux finalement clos, j’ai peur de croiser son regard que je ne pourrais pas supporter. J’ai peur. Comme toujours. J’ai toujours peur et ça me rend encore plus faible. J’avais espéré que tout serait fini quand Alec fut revenu de ces 6 mois d’absence…Comme nous nous l’étions dit. Mais, rien n’est fini. Rien ne finira jamais en fait. Pas temps que je serais ici. Dans cette prison. En vie. J’ai tellement peur. Je ne peux même pas m'empêcher de trembler.

Je ne sais pas quoi penser. Je ne sais pas si le fait qu’il enroule ses bras autour de moi, le fait qu’il se blottisse contre moi…Je ne sais pas si ça me fait me sentir mieux ou si ça me déchire. Est-ce qu’il pleure lui aussi? Est-ce qu’il avait ouvert les yeux? Je n’en suis pas certain, je crois que mes yeux sont trop embués. Je continue de le serrer contre moi, de caresser distraitement ses cheveux, de le bercer aussi, un peu…

…Et j’attends. J’attends qu’il dise quelque chose. N’importe quoi. Je veux seulement qu’il me parle. Je veux qu’il me parle, juste pour entendre sa voix. J’avoue que j’aimerais aussi qu’il me dise si…S’il a tué Tobias. Je ne veux pas qu’il ait des ennuis. Mais, je ne veux pas lui demander. J’ai trop peur de sa réponse et de l’attristé.

Je veux surtout l’entendre. C’est tout. Les réponses viendront plus tard s’il le faut. Je veux juste qu’il me dise quelque chose.

Il parle. Il me parle. La photo. La photo de Ludwig. Il l’a donné. Il lui a donné. À Tobias. Ça ne le concerne plus. Est-ce que ça veut dire que tout est enfin finit? Est-ce que ça veut dire que je pourrais enfin commencer à me sentir mieux? À moins m’inquiéter peut-être même? C’est toujours beau de rêver. Ça n’arrivera jamais ça…

Tobias. Il lui a donné la photo (pourquoi ne l’a-t-il pas plutôt donné à Sybille?). Il est toujours vivant! Ça me rassure, j’avoue. Je ne voulais pas qu’Alec le tue. Je ne voulais même pas qu’il cherche à le trouver. Je voulais juste que tout ça s’arrête, c’est tout. Tobias est toujours en vie. Je suis rassuré, oui. Mais, je n’ose toujours pas ouvrir les yeux et je ne réussisse pas encore à m’empêcher de trembler. Pourquoi? Les doigts d’Alec, je les sens sur ma joue. Ça me fait tellement de bien. Ça me calme. Un peu. Mais, je garde mes paupières closes. Je ne peux, malgré tout, m’empêcher de voir dans mon esprit les doigts de mon amour couvert de sang. J’ai les yeux fermés et pourtant je les vois ses doigts, je le vois ce sang. C’est le sang de Tobias, n’est-ce pas Alec? Celui qui aide Sybille, celle qui porte l’enfant de Ludwig…L’homme que tu aimes. Un spasme m’agite un court instant malgré tout, malgré moi.

Puis, il ajoute qu’il voulait le tuer mais n’a pas pu le faire. Et je suis content que tu ne l’as pas fait Alec…Tu ne peux pas savoir comme j’en suis heureux. Mais, lui, sa voix est triste, comme toujours…

Je sens son visage contre ma peau. Je sens ses lèvres aussi. Il m’embrasse. Doucement. J’ai soupiré, je crois. Silencieusement, discrètement.

Et là, il dit qu’il m’aime. J’ouvre finalement les yeux. Et je le regarde. Je le vois tout ce sang. Réellement cette fois, ce n’est plus mon esprit. Le sang de Tobias. Mon amour en est recouvert. Je passe ma main sur l’une de ses joues alors que mon autre bras l’entour encore.

Je sens une légère pression sur mon bras. Il essaie de me repousser. Je le laisse faire. Je ne comprends pas tout de suite ce qu’il fait. Je vois seulement qu’il est incapable de se lever. Il essaie de se diriger vers les douches en rampant. Il veut se laver. Tout ce sang…Mais, il finit par s’accrocher à moi pour se mettre sur les genoux et j’essaie de le soutenir pour ne pas qu’il tombe.

"Me laver…"

Il essaie de se diriger vers la douche. J’essuie les larmes qu’il me restait. Le voir comme ça me fait tellement mal. Je me dirige vers lui et prends l’un de ses bras de peur qu’il trébuche.

-Alec…Laisses-moi t’aider…S’il te plaît…

Je me place alors devant lui, à genoux aussi, et termine de retirer sa chemise. Ce sang…Beaucoup de gens l’ont vu dans ces vêtements souillés? Et Tobias…Tobias ne va pas chercher à le nuire? D’ailleurs Alec a-t-il faim? Est-il fatigué? Je voudrais tellement tout faire pour l’aider…Je m’efforce maintenant de le mettre debout, de le faire se relever. Je me rappelle, après ces 6 mois, quand j’ai dû le soutenir et le guider jusqu’au réfectoire. Je l’aide ensuite maladroitement à retirer le reste de ses vêtements. Je le laisse là un petit moment, allant allumer les valves pour que l’eau commence à couler. Je frissonne quand je sens l’eau me tomber dessus. Puis, je retourne au près d’Alec pour qu’il vienne sous le jet d’eau.

-Laisses-moi t’aider, répétais-je bêtement.

Trouvait-il l’eau trop froide? Ça n’a pas d’importance…Je crois…Il doit se laver…

Je caresse sa joue, voulant faire disparaître le sang coagulé de son visage…

Il ne dit rien. Il ne bouge pas non plus. Et, moi, j’essaie de faire partir le sang de son visage. Tout bêtement. Comme si ce n’était pas ce que c’était. Juste une saleté. Mais, j’ai pleinement conscience que ce que je retire de sa peau…C’est du sang. J’en ai terriblement conscience. Alec est contre le carrelage, les yeux clos, moi, je suis à genoux près de lui. Tout ce que nous entendons, c’est l’eau qui tombe, qui coule. Je ne sais pas quoi lui dire. De toute façon, pour le moment, le plus important est de faire disparaître toutes ses horribles tâches séchés, ses horribles tâches rouges. Du sang.

Je sursaute au moment où, soudainement, Alec prends ma main. J’ai été simplement un peu surpris. Je ne m’attendais pas à ce que son immobilité se brise…Comme si en fait je nettoyais un cadavre. Mais, ce n’est pas un cadavre et je le sais. C’est mon amour. Alec. Vivant. Recouvert de sang, certes…Mais, vivant. Sa peau n’est pas froide et rude comme celui d’un mort…Elle est chaude. Et il respire…Et il ouvre les yeux. Il a un regard plutôt paisible. Ses yeux ne reflètent ni la haine, ni la colère, ni le mépris. Et je l’aime. Je m’arrête dans ma tâche pour le regarder, attendant une parole de sa part.

Sa main vient caresser mon visage, abandonnant la mienne. Il fait partir le sang qu’il m’a lui-même mis. Je lui souris tendrement en disant :
-Ce n’est pas grave Alec…

Il ferme les yeux à nouveau. Ma cicatrice. Je suis tellement désolé que le simple fait de me regarder le fasse souffrir. Je réussis à lui faire du mal sans même le toucher ou lui parler. Je baisse les yeux. Mais, je les relève aussitôt que sa main reprend contact avec ma joue, l’observant, curieux. Il passe sa main sur les autres cicatrices, ceux sur mon torse. Je le regarde faire. Je ne dis rien, je ne fais rien.

Il dit qu’il est désolé. Pourquoi? Pour ce qui m’est arrivé? Pour Tobias? Pour Ludwig? Pour ces 6 mois? Pour m’être apparu dans un si triste état?Pour n’être même pas capable de me regarder? Je ne sais pas. Je n’arrive pas à deviner le fond de sa pensée. Pourquoi? Pourquoi suis-je toujours incapable de comprendre quoi que ce soit? Pourquoi ne puis-je pas le comprendre? Pourquoi…

-Pourquoi…Je murmure, si bas et n’ayant à peine bouger les lèvres que j’ignore s’il m’a entendu ou compris.

Il attire doucement mon visage à lui et nos lèvres se rejoignent. Puis, il me sourit et passe sa main dans mes cheveux. Je lui souris également. Je ne veux pas qu’il pense qu’il me fait du mal. J’ai besoin de lui…Pour me sentir bien. Pour oublier mes craintes. Et je veux qu’il le sache…Je le voudrais du moins…Alec passe sa main dans ses cheveux. Sa paume est rouge. Du sang. Je me suis inquiéter pendant 2 secondes jusqu’à ce que je reprenne doucement conscience que ce n’est pas le sien. Je prends alors sa main et m’applique à l’essuyer. Puis, je glisse mes doigts dans les cheveux d’Alec à répétition pour en enlever le sang, du moins en partie.

"Je ne mérite ni ton pardon, ni ton amour Gleb… Aide moi… Aide moi à être digne de toi. Retire de mon corps toute cette souillure. Je veux t'appartenir…"

Je nettoie le sang qui se trouve sur ses épaules, ses bras, son torse…Nettoyer tout ce sang. Pour lui. Pour qu’il se sente mieux. Je n’aime pas ses paroles. Je ne veux pas qu’il pense de telles choses. Je ne veux pas qu’il se sente fautif, méprisable ou indigne…Je ne veux pas.

-Il n’y a rien à faire pardonner…Ça n’a pas d’importance.

Non. Ça n’en a aucune.

Je n’ajoute rien de plus. Je ne sais pas si mes paroles l’aident d’une quelconque façon ou s’il n’en écoute pas un mot. Je ne sais pas qu’est-ce que je pourrais lui dire si ces mots ne veulent rien dire pour lui.

Ses mains sont dans mon dos et me caressent doucement. Moi, je cherche encore à faire partir le sang qui reste. Concentré sur cette tâche, je réagis aux gestes d’Alec seulement au moment où il descend jusqu’à mes fesses, ses doigts se glissant entre elles. Je le regarde, encore et toujours un peu surpris d’avoir été interrompu…Encore plus par un tel geste. Je remarque son membre tendu. Et, avant que j’ai pu dire ou faire quoi que ce soit, il retire sa main et sa tête se cogne contre le mur.

-Ça va?

"Excuse moi… Je… Ce n'est pas l'endroit… Je suis désolé…"

Il écarte ma main qui était rester sur son torse.
Je le regarde. Ma main est dans la sienne. Je ne sais pas quoi lui dire. Il s’inquiète pour moi. Un peu trop.

Je dirige ma main, celle qui n’est pas dans la sienne, vers son visage et viens caresser sa joue. J’approche lentement mon visage du sien et le regarde un moment. Hésitant? Timide? Je ne sais pas. Peut-être avais-je seulement envie de le regarder pendant 2 secondes. Puis, j’embrasse ses lèvres avec tendresse.

-S’il te plaît Alec…

Je pose alors un petit baiser sur sa tempe.

-…Arrêtes de t’inquiéter pour moi…

En général, quand il s’inquiète pour moi…C’est que je m’inquiéterais pour lui bientôt. Je ne veux pas qu’il s’inquiète pour moi…Plus jamais.

Je pose mes lèvres contre les siennes à nouveau.

Alec dirige mes doigts et les guide vers sa verge. Une fois que mes lèvres ont quittés les siennes, j’ai déjà son membre en main. Les yeux de mon amour sont clos. Il me guide et ses doigts pressés contre les miens commencent un mouvement de va-et-vient. Je regarde sa respiration s’accélérer partiellement et je l’entends gémir mon nom.

Je souris légèrement. Je ne voulais pas qu’il s’inquiète pour moi. Il n’a pas à me protéger de quoi que ce soit. Il n’avait pas à chercher à faire du mal à Tobias. Il n’a pas à s’inquiéter... Je ne veux pas qu’il me regarde comme si j’étais un enfant. Je veux qu’il m’aime. J’aime penser que c’est le cas, qu’il m’aime vraiment, même si parfois je doute…Par contre, je sais qu’il ne m’aimerait jamais autant qu’il a aimé Ludwig. Et je ne peux rien y changer. Mais, j’aimerais qu’il m’aime quand même. Un peu. Je voudrais pouvoir lui plaire. J’aime Alec plus que tout au monde…Et je crois bien que je devrais à jamais me contenter de ça. Et ça me suffit…Je crois…

Il lâche ma main et me laisse faire. Je continue de faire les même mouvements qu’il a fait imprimer à ma main, augmentant un peu la vitesse après quelques secondes.

Je regarde Alec. Il est beau. Et il est propre maintenant. Le sang est parti. Le sang de Tobias. Parti. Ce n’est maintenant qu’Alec et sa douceur. Sa peau humide par l’eau froide des douches. Alec, les yeux clos, qui se met à sourire doucement. Je me penche alors pour caresser sa joue et l’embrasser. Je sens ses mains venir me toucher et caresser ma peau.

Il me dit qu’il a envie de moi, qu’il a envie de moi tout de suite.

Je ralentis peu à peu le mouvement de ma main sur son membre jusqu’à finir par le lâcher. Je garde ma main malgré tout prêt de sa verge que je caresse du bout des doigts. Je dépose mes lèvres contre la carotide d’Alec. Puis, je laisse glisser mes lèvres contre sa peau en descendant vers son bas-ventre. Une fois pencher sur son sexe, j’attends deux ou trois secondes, sans savoir vraiment pourquoi. Par la suite, ma main abandonne cette fois-ci complètement son membre et j’y colle mes lèvres. Je le caresse avec ma langue un peu avant de me décider à le prendre en bouche.

Je passe mes mains sur ses hanches, les caressant. Je ne sais pas si ce que je fais lui plait. C’est vrai que je ne veux pas qu’il me considère comme un enfant, mais il est vrai que je ne sais pas vraiment comment m’y prendre. Je n’ai jamais rien connu avec personne…Sauf avec Alec…C’est la seule personne que j’ai déjà aimé…Et je suis sûr qu’il sera le seul. Il n’y aura jamais quelqu’un d’autre comme lui dans ma vie.

Je finis par délaisser son sexe pour déposer des baisers sur son ventre puis dans son cou.

-Je t’aime Alec…Dis-je en caressant son torse.

Assis, adossé au mur, les yeux clos, accroché à lui tant que je le peux, je prononce son nom dans des murmures de moins en moins audibles. Il bouge sur moi, je le sens, c'est tellement bon, il n'y a plus que lui qui compte, uniquement a présence, sur moi… et moi en lui… Gleb… Mes mains glissent jusqu'au sol. Je n'arrive plus à respirer. Je gémis, ma bouche s'ouvre dans un cri silencieux. Mon corps se contracte dans un ultime effort mais je ne suis plus capable de rien. Le plaisir est là, mais il ne sort pas… J'ai besoin de cette délivrance. Donnez la moi. Ne m'en privez pas… Je sens que mon corps bout. Mon esprit s'embrouille. Ca tourne. J'ai l'impression de tomber. Et la jouissance qui ne vient pas… Elle est là… Elle n'attend que ça… Sa main passe sur mon corps. Accélère mon amour… Encore un peu… Et il le fait. Lit-il dans mes pensées ?

Un cri muet s'échappe de mes lèvres alors que je me déverse en lui. Une puissante chaleur s'empare de mon esprit et quand elle reflue, je sombre avec elle. Noir total.

Néant.

[HJ : désolée, je ne peux pas faire plus long, il perd connaissance ^^]

Ma vision se trouble vaguement. Mon esprit aussi. Et ma respiration n’est que courte saccade irrégulière. Je ferme alors les yeux à nouveau. Je ne pense qu’à Alec…Qu’à celui que j’aime…Qui est en moi…Qui gémit…

Sur le coup, je ne me rends même pas compte…Je ne me rends même pas compte que sa voix se fait de plus en plus basse, inaudible et faible. J’aurais dû m’en rendre compte. J’aurais dû le remarquer. Et pourtant…Non.

Mais, je remarque par contre qu’il laisse glisser ses mains jusqu’au sol, lâchant ainsi mes hanches. J’ouvre les yeux. Que ce passe-t-il Alec? Il ouvre sa bouche, comme s’il allait bientôt laisser échapper un nouveau cri. Pourtant, aucun son ne sort. Va-t-il jouir? Son corps se contracte. Mais, rien. Je ne sais pas si je pourrais tenir encore longtemps…

Je n’en peux plus. Un long gémissement m’échappe. Est-ce que je ne me suis pas retenu assez longtemps?

Je n’ai pas à m’en préoccuper longtemps qu’il jouit dans un cri muet. Puis, je me laisse glisser un peu sur le côté, Alec quittant mon corps, et moi m’éloignant quelque peu du sien.

Quand mon regard se pose sur lui, ses yeux sont clos. Il est fatigué…Il n’était déjà pas en forme en arrivant…Mais, ce n’est peut-être pas le meilleur endroit où s’endormir. Et si quelqu’un venait?

Je viens m’asseoir à ses côtés. J’approche mes lèvres de son oreille.

-Alec..?

Pas de réponse. Je pose ma main sur son épaule et le secoue doucement.

-Alec? Tu es réveillé?

Aucune réaction. Aucune parole. Aucun mouvement. Hésitant quelques secondes, je le secoue à nouveau mais avec plus de force et de façon plus frénétique. Toujours rien. Je commence à paniquer…Un peu. On n’aurait peut-être pas dû faire ça…Alec, s’il te plaît, réveilles-toi, je t’en prie…Tu me fais peur. Je n’aime pas ça. Mon calme me quitte. Et je redeviens le bon vieux Gleb. Celui qui tremble tout le temps, qui prend peur sans raison, qui fixe tout le monde avec un petit regard fuyant et inquiet. Mais, voyant qu’il était bel et bien inconscient, je m’active pour essayer de l’amener plus loin de l’eau. Là où j’y ai laissé ses vêtements et les miens. Il reste coucher au sol alors que je tente maladroitement de le rhabiller. Puis, j’en fais de même pour moi. On ne peut pas rester là. Qu dois-je faire? Je dois l’amener au réfectoire? Peut-être a-t-il très faim? Non, bien sûr, tu es un idiot Gleb, Alec ne peut rien avaler inconscient. L’infirmerie alors? Mais, s’il n’y avait personne? Ou s’il ne savait pas comment l’aider? Et puis, peut-être que ce n’est pas si grave que ça. Peut-être juste un coup de fatigue? Ne t’inquiète pas tant que ça Gleb. Je n’ai qu’à l’amener à sa cellule…Il finira bien par se réveiller. Je crois…Je…Arg…Je ne sais pas. J’essaie donc de le soulever, je passe son bras par dessus mon épaule je tiens, le plus solidement que je le pouvais, ses hanches. Je nous dirige alors vers sa cellule…